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  • 20 février 2024

Dissertation corrigée – Manon Lescaut : est-il pertinent, pour un romancier, de conduire la destinée de ses personnages en marge de la société pour emporter l’adhésion de son lecteur ?

Préparez-vous à l’épreuve écrite du bac de français en examinant attentivement le corrigé de cette dissertation.

Vous répondrez dans un développement structuré, en prenant appui sur votre lecture de Manon Lescaut de l’abbé Prévost , sur les textes étudiés en classe ou lus dans le cadre du parcours associé, ainsi que sur votre culture personnelle.

1. L’analyse du sujet

Conseil : Il est d’abord essentiel de repérer les termes les plus importants du sujet, ceux qui en déterminent le sens et l’articulation logique, puis de les définir pour éclairer l’énoncé.

Le sujet articule ainsi le travail du romancier et la réception du lecteur en termes d’efficacité (c’est le sens de l’adjectif « pertinent ») dans le but de susciter «  l’adhésion  » du lecteur. L’adhésion est l’un des termes les plus importants de l’énoncé : il renvoie d’abord à l’attachement du lecteur à l’œuvre, cette adhésion pouvant se comprendre comme le développement de l’envie du lecteur de connaître la suite, son investissement dans la lecture et sa projection dans l’intrigue, son attachement, voire sa sympathie pour les personnages. Mais adhérer à un groupe, une opinion, une doctrine, c’est aussi les reconnaître comme valables, en partager les idées ou les valeurs. Or le sujet se demande s’il est efficace dans cette perspective de représenter des « personnages en marge de la société », c’est-à-dire des marginaux, des êtres qui ne respectent pas les normes de la société, qui en sont exclus ou qui s’en extraient. On pensera bien sûr au statut, à la condition sociale de Manon et des Grieux. L’expression « conduire la destinée » souligne enfin l’importance du déroulement de l’intrigue et peut renvoyer à l’atmosphère tragique qui plane sur le roman.

Ensuite, on peut noter la forme de la question  : il s’agit ici d’une question totale qui invite à adopter un plan dialectique, à nuancer le présupposé véhiculé par l’énoncé.

On reformule alors le sujet   : pour susciter l’adhésion du lecteur (c’est-à-dire à la fois son intérêt, sa curiosité, son désir de lire, son approbation morale, son attachement aux personnages), est-il bon de représenter des personnages de marginaux ?

On cherche ensuite des arguments et des exemples qui permettent de construire la thèse et l’antithèse et on les note au brouillon. 

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2. On élabore le plan

Conseil : pour éviter de basculer dans le hors-sujet, il est préférable d’employer les termes du sujet dans les passages clés de la démonstration : les annonces de parties, les transitions, la formulation de l’argument de chaque sous-partie… Mieux vaut être insistant(e) mais clair(e), que viser la subtilité et basculer dans l’approximatif.

On cherchera d’abord à montrer que la représentation de personnages menés par leur destinée en marge de la société est un moyen efficace pour susciter l’adhésion du lecteur au récit. Plusieurs arguments pourront être avancés :

  • on rappellera d’abord que le déroulement de l’intrigue mène les personnages vers une déchéance certaine , annoncée dès l’incipit. Le roman donne ainsi à découvrir Manon dans une scène mémorable, qui présente une population « en alarme » devant le spectacle offert par « douze filles, […] enchaînées six à six par le milieu du corps ». Le récit rétrospectif de des Grieux retrace ensuite la destinée de cette jeune fille dotée d’un fort « penchant au plaisir » depuis sa rencontre avec le jeune noble jusqu’à sa mort tragique dans le désert. Les rebondissements et les péripéties qui ponctuent ce récit tragique renforcent dès lors l’attachement du lecteur à l’intrigue.
  • la représentation de lieux étrangers au lecteur suscite une impression de dépaysement, d’exotisme d’une part, tout en rendant les rebondissements de l’intrigue plus effrayants , en menant les personnages dans des lieux hostiles qui inquiètent le lecteur d’autre part. On pourra ainsi évoquer le passage de des Grieux à la prison de Saint-Lazare et de Manon à celle de la Salpêtrière, l’atmosphère licencieuse des petites maisons des seigneurs libertins qui sollicitent Manon, ou encore l’espace sublime du désert américain.
  • la mise en scène de personnages audacieux , qui refusent de se conformer aux poids des règles religieuses, des normes sociales, des injonctions familiales, suscite l’admiration du lecteur . Leur goût de la liberté, de la transgression, leur révolte contre l’hypocrisie et la puissance de leur passion amoureuse, en font des êtres fascinants. On pourra par exemple s’appuyer sur une analyse de l’humiliation que Manon fait subir au prince italien qui la courtise, se jouant de lui malgré son titre et sa jeunesse. On pourrait également citer Flaubert qui écrit dans sa correspondance que « [c]e qu’il y a de fort dans Manon Lescaut , c’est le souffle sentimental, la naïveté de la passion qui rend les deux héros si vrais, si sympathiques, si honorables, quoiqu’ils soient fripons ».

Après avoir démontré que la représentation d’espaces étrangers au lecteur et de personnages hors normes vivant des aventures intenses et connaissant un sort tragique entretiennent l’intérêt, la curiosité et la sympathie du lecteur, nous devons maintenant montrer en quoi cette thèse n’a rien d’évident, et quelles sont les limites de cette position .

Nous pourrions alors évoquer la désapprobation morale du lecteur qui condamne les personnages ou peine à s’identifier à ces figures marginales .

Il serait temps alors de mobiliser l’avant-propos ajouté par l’abbé Prévost à l’œuvre , dans lequel il présente le roman comme « un traité de morale réduit agréablement en exercices » et rappelle que celui-ci doit «  servir à l’instruction des mœurs ». La destinée de des Grieux est censée être pour le lecteur « un exemple terrible de la force des passions ». L’auteur condamne en effet longuement l’attitude de son héros « qui refuse d’être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère par choix une vie obscure et vagabonde à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse, et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises ». À travers cette énumération des fautes de des Grieux, l’abbé Prévost feint d’inviter le lecteur à désapprouver son héros. L’attachement du lecteur au sort du personnage n’est donc recherché que pour mieux susciter ensuite sa désapprobation morale.

L’on pourrait ainsi rappeler les épisodes dans lesquels la sympathie du lecteur pour le personnage se trouve émoussée par sa conduite immorale (épisodes de vols, triche, mensonges, mauvaise foi, meurtre…). On pourrait également s’interroger sur « l’adhésion » du lecteur au personnage de Manon, qui a suscité de très nombreux commentaires moralisateurs condamnant son infidélité, son penchant au plaisir ou son goût pour le luxe.

On pourrait enfin évoquer la figure de Tiberge , pour se demander si ce personnage ne suscite pas davantage l’attachement du lecteur , son intérêt, son admiration, pour ses vertus morales, sa loyauté, sa sincérité, sa foi profonde. C’est d’ailleurs sur lui que le récit de Des Grieux s’achève comme s’il était le garant d’un retour à l’ordre moral à la fin du roman : « Je ne pouvais marquer trop de reconnaissance pour un ami si généreux et si constant. »

L’on voit ainsi que l’adhésion du lecteur  au roman n’a rien d’évident dans la mesure où il met en scène des figures de marginaux, immorales et transgressives. Il serait alors temps de se demander par quels moyens l’abbé Prévost emporte l’adhésion du lecteur en rendant ses personnages attachants ou fascinants malgré tout .

Si le lecteur n’adhère pas totalement aux personnages représentés, à Manon et des Grieux, s’il ne valide pas leur conduite ou leurs décisions, il adhère pourtant au roman , à l’œuvre réalisée par l’abbé Prévost, comme en témoignent la postérité du roman et les nombreuses études qui lui furent consacrées. C’est que ces figures hautes en couleur sont mises en valeur par un montage narratif soigné et une construction narrative efficace et qu’ils symbolisent la puissance de l’amour.

L’on pourrait d’abord montrer que c’est moins la marginalité des personnages qui intéresse le lecteur que la puissance de la passion amoureuse qui pousse les héros malgré eux en marge de la société . On pourrait également évoquer les critiques de certains lecteurs masculins qui ont témoigné de leur fascination pour le personnage de Manon, perçu comme un fantasme. Maupassant écrit ainsi, à propos de des Grieux, que « nous le comprenons, nous ne nous indignons plus ainsi que nous le ferions pour un autre, nous l’absolvons presque, nous lui pardonnons assurément à cause d’elle, parce que nous nous sentons faibles aussi devant cette image ravissante, devant cette unique évocation de la créature d’amour ».

Il faudrait surtout montrer que c’est le montage du roman, sa construction rétrospective, sa narration enchâssée, qui permettent au lecteur d’adhérer pleinement au récit . En effet, cette structure fait de la narration un commentaire vivant, un témoignage sensible, qui annonce d’emblée un récit tragique, les prolepses ne cessant d’alimenter la curiosité du lecteur. Sa compassion est entretenue par la narration pathétique de des Grieux, ses nombreux commentaires soulignant ses regrets et ses souffrances (on pourra ici commenter certaines exclamations contenues dans la scène de la rencontre telles que : « Hélas ! que ne le marquai-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence »).

L’on pourrait enfin se demander si l’adhésion du lecteur au roman ne serait pas davantage lié au mystère qui entoure le personnage de Manon qu’à sa vie en marges . Dans la mesure où Manon n’est saisie qu’à la troisième personne, par deux narrateurs internes (Renoncourt, puis des Grieux), qui l’objectifient par leur regard et ne peuvent en pénétrer la conscience, elle apparaît bien souvent comme un personnage insaisissable, qui échappe au lecteur. Ainsi les décisions de Manon, ses choix, ses actes, paraissent souvent déconcertants à des Grieux et dès lors au lecteur qui la perçoit à travers sa narration uniquement. Si le lecteur adhère au roman, c’est donc aussi parce qu’il est fasciné par Manon, personnage trouble qui lui échappe en permanence.

3. On rédige l’introduction

                    Manon Lescaut , roman publié par l’abbé Prévost en 1731 , connut un vif succès, tant au XVIII e siècle qu’au siècle suivant, en témoignent les commentaires enthousiastes de nombreux écrivains tels que Flaubert ou Maupassant, ou l’adaptation en opéra par Jules Massenet en 1884. Il a pourtant pour protagonistes des personnages de marginaux, un prêtre défroqué et une fille, qui s’écartent des lois sociales ou y contreviennent, et fréquentent des lieux en marges de la norme (maisons de jeux, prison), avant que l’intrigue ne les mène hors du territoire français, à la Nouvelle-Orléans. Faut-il déduire de ce succès qu’il est pertinent pour un romancier de conduire la destinée de ses personnages en marge de la société pour emporter l’adhésion de son lecteur ? La marginalité des héros apparaît toutefois ambivalente : si elle peut susciter l’intérêt du lecteur en le menant vers des espaces romanesques qui lui sont à priori étrangers et peuvent éveiller sa curiosité, dans un récit ponctué de rebondissements et de coups de théâtre particulièrement dramatiques justifiés par leur destinée anti-sociale, elle peut aussi exciter la désapprobation du lecteur, qui n’adhère pas, moralement, à leur conduite. Il s’agit donc de s’intéresser à l’adhésion trouble que suscitent les personnages marginaux chez le lecteur.

Il conviendra d’abord de voir que le plaisir engendré par la découverte de destinées romanesques et marginales emporte le lecteur qui adhère ainsi au roman, capté par son atmosphère tragique et son intensité dramatique, avant de montrer que son adhésion ne peut être morale cependant, et donc entière. Nous nous demanderons alors quelles sont les conditions et les stratégies qui permettent au romancier de passer outre la désapprobation morale de son lecteur pour le faire pleinement adhérer au récit .

4. On rédige le développement

Conseil  : On n’oubliera pas de respecter la mise en page (alinéas, sauts de ligne entre les parties…), de se relire régulièrement pour vérifier la cohérence des phrases , la clarté du raisonnement , le respect de l’orthographe .

5. On rédige la conclusion

La représentation de personnages menés par leur destinée en marge de la société apparaît ainsi comme un moyen efficace d’emporter l’adhésion du lecteur , puisqu’ils le mènent dans des espaces singuliers, connaissent des aventures romanesques, manifestent des sentiments intenses… Toutefois, représenter des personnages qui transgressent les normes sociales, qui dérogent aux conventions et agissent à l’encontre de la morale risque de susciter le désaccord du lecteur . Il faut donc emporter son adhésion au moyen d’une structure narrative efficace qui suscite l’émotion du lecteur comme sa fascination.

On pourrait évoquer, en ouverture, l’évolution de l’histoire littéraire. Au XIX e siècle, de plus en plus de romanciers représentent des personnages de marginaux, qui conservent seuls un caractère romanesque, voire une authenticité morale et une fidélité à soi qui renversent le lien classique entre bassesse sociale et bassesse morale. Ainsi Balzac juge-t-il dans la Préface de Splendeurs et misères des courtisanes , que « l’aplatissement, l’effacement de nos mœurs » l’oblige à s’intéresser aux figures marginales, puisqu’il n’y a plus «  de mœurs tranchées et de comique possible que chez les voleurs, chez les filles, et chez les forçats, il n’y a plus d’énergie que dans les êtres séparés de la société ».

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Manon Lescaut : pourquoi ce roman plaît-il ?

Personnages en marge, plaisirs du romanesque

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Sujet d’écrit • Dissertation

Manon Lescaut  : pourquoi ce roman plaît-il ?

4 heures

Intérêt du sujet • Le roman de Prévost doit son succès à des protagonistes ambivalents. Pris dans les filets de leur passion, ne sont-ils pas à la fois immoraux et touchants ?

Dans ses Pensées , Montesquieu évoque en ces termes Manon Lescaut  : « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin qui est menée à la Salpêtrière, plaise, parce que toutes les actions du héros, le chevalier Des Grieux, ont pour motif l’amour qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse. »

Ce point de vue de Montesquieu sur Manon Lescaut correspond-il à votre lecture du texte de l’abbé Prévost ?

Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, en vous appuyant sur votre lecture de Manon Lescaut de Prévost, sur les textes étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

Les clés du sujet

Analyser le sujet.

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Formuler la problématique

Comment les deux héros du roman parviennent-ils à nous émouvoir malgré leur conduite condamnable ? Peut-on expliquer par d’autres raisons la séduction qu’exerce le roman ?

Construire le plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. Des héros peu fréquentables…; Pourquoi Manon apparaît-elle comme une « catin » ?Montrez la nature des « friponneries » de Des Grieux.Démontrez que la société dans laquelle ils évoluent est elle-même corrompue.; Ligne 2 : 2. … mais ennoblis par l’amour qu’ils se portent; Étudiez l’amour plein d’insouciance de Manon et celui, passionnel, de Des Grieux.Analysez en quoi ce couple, sous l’emprise d’un amour puissant, nous fait oublier ses bassesses et nous touche.; Ligne 3 : 3. Un roman qui plaît pour plusieurs raisons; En quoi les aventures romanesques des deux amants offrent-elles un vrai plaisir de lecture ?Au-delà du divertissement, quelle réflexion le roman suscite-t-il ? Quels débats éthiques propose-t-il ?;

Les titres en couleur ou entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

[Accroche] Au xviii e  siècle, alors que le genre romanesque est souvent décrié pour ses invraisemblances, voire son immoralité, Manon Lescaut connaît un grand succès. [Explication du sujet] L’écrivain Montesquieu, philosophe précurseur des Lumières, dit ne pas s’étonner que « ce roman dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin […] plaise » et avance une explication : « parce que toutes les actions du héros […] ont pour motif l’amour ».

[Problématique] Comment ces amants parviennent-ils à nous émouvoir malgré leur conduite condamnable ? Peut-on expliquer par d’autres raisons la séduction qu’exerce le roman ? [Annonce du plan] Dans le développement qui suit, nous nous attacherons à étayer le point de vue de Montesquieu [I] [II] , puis nous nous demanderons quels autres ressorts le roman met en œuvre pour nous plaire [III] .

I. Des héros peu fréquentables…

1. manon, une « catin ».

Manon Lescaut est présentée comme une jeune fille pauvre, séduisante , envoyée au couvent par ses parents « pour arrêter […] son penchant au plaisir ».

Malgré son très jeune âge, elle semble plus « expérimentée » que Des Grieux et se révèle progressivement comme un être amoral , usant de ses charmes et prête à se vendre au plus offrant, afin de s’assurer une vie confortable.

Avide des divertissements que la société lui offre, Manon détourne son amant d’un «   système de vie paisible et solitaire ». Aidée par son frère, Lescaut, elle lui fait fréquenter des milieux corrompus et le pousse à trouver des expédients douteux, pour assurer son train de vie.

Le comportement de Manon fait écho à celui de la prostituée Nana , héroïne éponyme du roman d’Émile Zola (1880), qui exploite son amant, le comte Muffat, et le fait déchoir.

2. Des Grieux, un « fripon »

Gentilhomme de bonne éducation, Des Grieux se métamorphose dès le premier regard échangé avec Manon : il renonce sur-le-champ à sa vie studieuse et tranquille et abandonne la carrière ecclésiastique à laquelle il se destinait.

Conscient des faiblesses de Manon (« il ne fallait pas compter sur elle dans la misère »), mais prêt à tout pour elle, le jeune homme tombe dans le « précipice des passions » : de mensonges en calculs puis en escroqueries, il s’affran­chit progressivement des règles sociales et morales , jusqu’à commettre le meurtre d’un gardien dans le but de s’échapper de la prison où il est enfermé.

3. Une société pervertie par l’argent

La bassesse des deux héros s’explique en partie par l’immoralité des milieux qu’ils fréquentent : Prévost décrit une haute société dissolue, où l’argent règne en maître et finit par corrompre tous les individus. Au sein de la Ligue de l’Industrie, Des Grieux apprend à devenir un tricheur professionnel. De son côté, le riche et « vieux voluptueux » M. de G… M… n’a aucun scrupule à acheter les faveurs de Manon.

La perversion de la haute société touche les autres catégories sociales : les domestiques du couple dérobent l’argent de Des Grieux et le précipitent dans la pauvreté.

[Transition] Ces héros font ainsi preuve d’une morale douteuse. Mais le « motif noble » de l’amour, comme le décrit Montesquieu, grandit les deux personnages.

II… mais ennoblis par l’amour qu’ils se portent

1. l’amour insouciant de manon, la passion de des grieux.

L’innocence de Manon et son amour affectueux et léger pour Des Grieux contrastent avec sa vie dissolue. C’est un personnage paradoxal et énigmatique, « une princesse parmi les filles de joie », qui ne correspond pas aux caractéristiques traditionnelles d’une « catin ». Déportée en Amérique, elle est touchée par l’infini dévouement de son amant et se convertit finalement à l’amour véritable, avant de mourir.

Des Grieux, lui, éprouve d’emblée une vive passion . Les trahisons successives de Manon ne provoquent que des sursauts temporaires de lucidité : impuissant, aveuglé par son amour, il pardonne et revient à sa belle infidèle.

2. Des personnages émouvants

Le couple inspire des sentiments de sympathie  : tous – Renoncour, l’aubergiste ou le Gouverneur de La Nouvelle-Orléans – succombent au charme de ces amants si bien assortis. Leurs fautes sont vues comme des malheurs auxquels chacun compatit, y compris le lecteur.

Les trahisons de Manon, motivées par un manque d’argent, peuvent se justifier par son souci humain de s’arracher à la misère .

La passion de Des Grieux est présentée comme une puissance aliénante et tragique , incitant le lecteur à l’indulgence. Au contraire des libertins cyniques des Liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos, 1782) qui simulent l’amour pour mieux manipuler leurs proies, Des Grieux conserve une pureté de cœur touchante.

«  Le fil rouge de la tragédie reste tendu d’un bout à l’autre de cette œuvre légère et lui donne sa noblesse profonde. » Jean Cocteau, « Manon » dans La Revue de Paris , octobre 1947.

[Transition] L’amour rend ainsi leur dignité à ces personnages, malgré leur « conduite […] basse ». Mais d’autres raisons rendent le roman plaisant.

III. Un roman qui plaît pour plusieurs raisons

1. une intrigue riche en rebondissements.

La conduite transgressive des héros est source de péripéties qui tiennent en haleine le lecteur. Les rebondissements s’enchaînent en effet à un rythme effréné : escroqueries, arrestations, enlèvements, évasions se succèdent et participent du plaisir de la narration .

Le parcours des deux amants devient ainsi une aventure rocambolesque digne du roman picaresque  : Prévost cherche à divertir le lecteur.

Le roman picaresque , genre espagnol né au xvi e  siècle, raconte les aventures d’un ­personnage de basse extraction – le picaro  – anti-héros qui se livre à des compromissions, en marge de la société.

2. Un questionnement moral intéressant

Le roman n’est pas seulement distrayant ou touchant. Dans son « Avis de l’auteur », Prévost annonce son intention d’« instruire » le lecteur. Le récit est effectivement jalonné de débats éthiques sur le choix entre raison et vertu. La question est posée : ne faut-il pas préférer la passion, malgré ses désordres, à une conduite fondée sur la raison et le respect des conventions sociales ?

Le couple ne parvient pas à trouver sa place dans ce monde rigide , marqué par l’ ordre moral qui rejette leur mésalliance et leur union hors du cadre de l’Église. Tels Tristan et Iseut, les héros sont contraints de vivre en cachette.

Le roman semble, à bien des égards, faire l’ apologie de la passion . À travers Des Grieux, Prévost proclame le triomphe de la sensibilité innocente. Il soulève également le problème de la liberté et des droits au bonheur de l’individu dans la société des dernières années du règne de Louis XIV.

[Synthèse] Ainsi, le lecteur se laisse charmer par ces héros peu fréquentables à qui il pardonne tout, car le puissant amour gagne toujours. Les péripéties s’accumulent jusqu’à la rédemption finale : à bien des égards, le roman semble inciter à cultiver la passion, malgré ses désordres. Il interroge ainsi les chemins qui mènent au bonheur, dans une société très normée.

[Ouverture] Les héros sensibles et passionnés de Prévost annoncent le xix e  siècle romantique, qui fait triompher l’expression des émois individuels, comme dans Adolphe (1816) de Benjamin Constant.

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Apprenez les langues , bac de français 2023 : proposition de corrigé pour le sujet de dissertation « le plaisir de lire manon lescaut ne tient-il qu’au récit d’une passion amoureuse  ».

Les sujets du Bac de français 2023 Métropole sont tombés. Le commentaire portait donc sur la littérature d’idées du XVIe au XVIIIe tandis que la dissertation portait sur le roman et le récit du Moyen âge au XXIe siècle. Nous proposons dans cet article un modèle de corrigé pour le sujet de dissertation portant sur Manon Lescaut .

Le sujet complet est à télécharger ici :

exemple intro dissertation manon lescaut

Nous allons nous pencher sur le sujet A, qui correspond à l’oeuvre de l’Abbé Prévost, Manon Lescaut , Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.

Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu’au récit d’une passion amoureuse ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur Manon Lescaut , sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.

Phase 1 : analyse du sujet

Rappelons-nous que le roman Manon Lescaut a fait de l’Abbé Prévost l’un des plus grands écrivains du XVIII e  siècle (pourtant il a écrit une soixantaine de livres!). Qu’est-ce qui fait donc la particularité de celui-ci ?

Analysons tout d’abord les mots clés du sujet : 

– plaisir de lire : cela renvoie à l’effet que produit la lecture sur le lecteur, qui ressent du «  plaisir « ; nous pouvons mettre cela en lien avec le parcours qui s’intitule «  personnages en marge, plaisirs du romanesque « . Il faut essayer de caractériser le plaisir qui découle de la lecture :

➡️plaisir à découvrir et à s’attacher aux personnages

➡️plaisir à s’identifier à eux

➡️plaisir à suivre les péripéties (il y en a beaucoup dans le roman Manon Lescaut )

➡️plaisir à lire les récits de la passion

➡️plaisir de l’immoralité : cela peut être jouissif de lire l’histoire de personnages qui se mettent en marge des normes de la société comme le font Des Grieux et Manon

➡️plaisir de lire une oeuvre qui transgresse les codes de son époque : le roman a été jugé immoral et censuré . L’oeuvre de l’Abbé Prévost se situe entre le roman baroque (né au XVII e  siècle, c’est un roman sentimental et d’aventures, plein de rebondissements) et le romantisme (fin XVIIIe-XIXe) à venir.

– récit : Ce roman raconte une «  histoire  » comme le montre le titre complet Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut

– passion amoureuse : l’Abbé Prévost nous présente son oeuvre comme «  un exemple terrible de la force des passions « . Mais la passion est celle de Des Grieux pour la femme fatale qu’est Manon, elle étant passionnée par le plaisir . Des Grieux est présenté comme étant un «  un jeune aveugle  ». Il est aveuglé par l’amour qu’il porte à Manon. Manon quant à elle ne conçoit pas la passion en dehors de la fortune et d’une vie confortable. Ainsi, son amour pour Des Grieux dépend du confort matériel qu’il est en mesure de lui offrir. Elle est par ailleurs flattée d’être aimée de manière si éperdue par un jeune homme de bonne famille tel que lui. En somme, Des Grieux aime éperdument Manon qui aime éperdument le plaisir (« Manon était passionnée pour le plaisir ; je l’étais pour elle »).

– ne…que = uniquement

➡️en général la réponse est « non », d’autres aspects entrent en ligne de compte et il faut les trouver.

Phase 2 : Reformulation de la problématique

Reformulation possible de la problématique : Ce roman est-il agréable à lire uniquement car il narre une passion amoureuse ?

En partie oui, mais d’autres aspects sont à considérer. La passion amoureuse est combinée aux péripéties et soulève aussi la question de la moralité/immoralité pour captiver le lecteur et contribuer au plaisir de la lecture. Nous pouvons aussi évoquer le style de l’auteur (simple, dépouillé, rendant la lecture aisée.)

Phase 3 : Plan de dissertation possible

I.un plaisir de lecture qui découle du récit d’une passion amoureuse éperdue, a) une histoire d’amour….

En 1717, Des Grieux est un jeune homme de dix-sept ans qui a étudié la philosophie. Son père le destine à rejoindre l’ordre de Malte pour devenir chevalier. C’est alors qu’il croise à un relais de poste une jeune fille « charmante » dont il tombe instantanément amoureux. Il apprend d’elle que ses parents, l’envoient au couvent pour arrêter « son penchant au plaisir ». Le ton est donné. De connivence avec elle, il décide de l’enlever pour vivre avec elle. Le couple s’installe à Paris, mais le bonheur de Des Grieux ne dure pas longtemps (six semaines environ). Manon aspire au confort matériel et aux luxe et elle se fait entretenir par des hommes. Le reste de l’histoire est marqué par les actions héroïques (et désespérées) d’un Des Grieux aveuglé par l’amour, qui se refuse à se séparer de son amante quoi qu’il en coûte. Après de nombreuses péripéties, ils se retrouvent en Amérique et peuvent peut-être enfin aspirer à un bonheur stable, mais le destin en décide autrement et ils se retrouvent en fuite dans le désert où Manon meurt dans les bras de Des Grieux, éploré. La trame est donc bien celle d’une passion amoureuse houleuse, véritablement à même de passionner le lecteur.

b) …immorale

Cependant, il ne s’agit pas simplement ici du récit d’une passion amoureuse (thème bien trop commun). Les deux héros sont des personnages en marge : Manon a un penchant au plaisir qui est immoral pour la société de son époque. Le libertinage est en effet un thème clé de l’oeuvre : Manon choisit de vivre en femme libre, elle ne veut pas se conformer à l’ordre moral austère de son époque et poursuit avant tout le plaisir sensuel . Des Grieux, éperdument amoureux, se retrouve entraîné dans le libertinage et dans moult actes immoraux par amour pour elle, pour ne pas la perdre. Malgré leurs actes répréhensibles, les deux personnages apparaissent comme les victimes d’une société elle-même corrompue, et ont pour eux l’excuse de l’âge et de leur amour. Le lecteur peut s’identifier aux personnages et être amené à réfléchir aux dilemmes moraux que leurs actions soulèvent. Il peut éprouver un plaisir de lecture qui est celui d’être témoin de l’immoralité. Il est aussi amené à se questionner : l’amour peut-il excuser les pires débauches ? La noblesse de l’âme peut-elle être une excuse à l’immoralité ?

II. Une dynamique entraînante pour le lecteur

Malgré ses accents picaresques, ce roman n’est pas un roman d’aventure car ce n’était pas l’intention de son auteur qui cherchait à dépeindre les ravages de la passion. Le lecteur est pourtant entraîné dans une dynamique vertigineuse qui ne laisse pas place à l’ennui.

a) Omniprésence de l’action

Il y a beaucoup de rebondissements dans le récit : Des Grieux propose à Manon de s’enfuir ensemble, vie commune à Paris, tromperie de Manon, enlèvement de Des Grieux par sa famille, les amants se retrouvent à la Sorbonne, ils se remettent en ménage, Manon reprend ses manigances, prison, évasion de prison, Des Grieux bascule dans le jeu, embarquement pour l’Amérique, fuite dans le désert, mort de Manon, retour de Des Grieux en France…Des événements violents émaillent le récit : deux enlèvements, des poursuites, des arrestations, des vols ou tentatives, trois meurtres (celui du portier, celui du supérieur de Saint-Lazare, celui de Lescaut), un incendie, quatre emprisonnements, une séquestration, une déportation, le projet d’attaque du cortège des femmes qui seront envoyées en Amérique. Les péripéties sont constantes et le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer.

b) Un mouvement quasi constant marqué par une multitude de lieux

L’action se déroule en une multitude de lieux , car l’histoire d’amour se fait sur fond de fuite perpétuelle pour les deux amants en marge : elle commence à Pacy-sur-Eure (première rencontre entre l’homme de qualité et Des Grieux), elle se continue à Calais, la rencontre entre Des Grieux et Manon se fait à Amiens, ils s’installent à Paris, il est séquestré ensuit chez son père à Amiens, il va étudier à Saint-Sulpice, les deux amants s’enfuient à nouveau et vont vivre à Chaillot, puis ils sont attrapés et enfermés, ils s’enfuient et retournent à Chaillot, Manon est déportée en Louisiane et Des Grieux l’accompagne, retour en France pour Des Grieux après la mort de Manon, fin. Le lecteur est entraîné dans le récit même si la dynamique n’existe pas pour divertir proprement le lecteur mais pour marquer la transgression.

III.Un roman de moeurs sous la forme d’un récit spontané et dépouillé

A) un roman de moeurs.

Le lecteur est face à un roman de moeurs, un roman qui cherche à dépeindre les modes de vie d’une époque , plus que la psychologie des personnages. Prévost a voulu documenter le lecteur sur les mœurs du temps, et dresser un tableau de la société. On y trouve la thématique du clivage des classes sociales.  exemples :

-Le marquis de Renoncour est bien désigné comme un « homme de qualité », c’est-à-dire un aristocrate, et c’est bien l’esprit de classe qui lui fait considérer le chevalier des Grieux avec bienveillance.

-Des Grieux est destiné à l’ordre de Malte, c’est un jeune homme de bonne naissance

-en contrepartie, Manon est de naissance commune. Elle est flattée d’avoir un amant comme Des Grieux. Ce n’est qu’à la Nouvelle-Orléans que les deux amants sont à égalité. 

Par ailleurs, Des Grieux sort toujours de prison, tandis que Manon est traînée en Louisiane (inégalité de traitement, arbitraire).

Thématique du libertinage : L’époque est celle du début de la Régence, moment de libération des moeurs car, après l’austérité des dernières années du règne de Louis XIV. Manon est la représentante des courtisanes de cette période, l’univers de la prostitution étant évoqué, tandis que la difficulté de des Grieux à construire un sens devient celle de toute cette société en pleine ébullition.

Thématique de la moralité et de l’argent : Le roman restitue, avec une vérité presque gênante parfois, tout un milieu social immoral et corrompu, un monde de libertins réunissant des gens socialement élevés et des gens du peuple. Manon et des Grieux vivent parmi des êtres dénués de principes moraux, et même de tout sens du bien et du mal, qui n’avaient qu’une seule raison de vivre : le plaisir ; et qui, comme le plaisir coûte cher, se procuraient de l’argent par tous les moyens. Mieux qu’aucun autre roman du XVIIIe siècle, l’“ Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut” fait comprendre le rôle de l’argent dans les relations humaines. 

 Ainsi, le lecteur peut prendre plaisir à lire le contexte de la société française de l’époque.

b) Le style d’écriture et le choix de l’énonciation : facilité de lecture et ménagement d’une part de mystère

Le style de l’auteur est simple est dépouillé. Il facilite l’entrée du lecteur dans le récit. Le plaisir de lecture peut en être décuplé.

Le personnage de Manon reste par ailleurs mystérieux : l’histoire est racontée du point de vue des Des Grieux par l’intermédiaire de l’homme de qualité (Renoncour). On ne sait rien de sa vision des choses hormis ce que l’on peut déduire de ses choix, de ses actions et de ses paroles rapportées par Des Grieux. Pierre Saint Amand dit « Si on peut la voir comme la grande magicienne de l’amour, son libertinage garde dans le roman une part occulte. C’est souvent après coup que Des Grieux prend connaissance des aventures de Manon, ce qui l’oblige à l’espionner, à partir sur les traces de sa maîtresse. Le jeu libertin de l’héroïne devient une véritable partie de cache-cache. » Le mystère qui entoure cette femme participe en partie, aussi, au plaisir de lecture.

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Articles similaires, 15 réflexions sur “ bac de français 2023 : proposition de corrigé pour le sujet de dissertation « le plaisir de lire manon lescaut ne tient-il qu’au récit d’une passion amoureuse  » ”.

Bonjour, donc pour moi j’ai fait un plan assez petit , donc je ne sais pas si cela est bien : I) la passion amoureuse au coeur du récit a. Une passion amoureuse malheureuse b. Une passion pleine de rebondissements c. Une passion qui marginalise les personnages II)Les autres intérêts a. Importance des monologues intérieurs de DG b. DG un personnage manipulé, Manon une femme manipulatrice.

Saluut alors pour ma part mon plan était le suivant: S’il est vrai que le plaisir de lire cette œuvre tient compte de la lecture d’une passion amoureuse(I), cependant il tient aussi de la lecture d’un récit relatant la vie de personnages En marge de la société de l’époque(II), mais la complexité du sujet réside dans la réflexion sur le tiraillements de la mène qui amène l’œuvre de l’abbé Prévost.(III) I. un récit d’amour.. a) un amour réciproque b) pour le meilleur c) comme le pire II. la marginalité comme autres plaisir sur romanesque a) à l’inverse de Tiberge, Des Grieux b) a l’opposé des attentes de la sociétés de l’époque sur les femmes, Manon c) un amour qui les marginalise III. la visée morale: le tiraillement de l’âme humaine entre deux extrêmes a) la vertu incarnée par Tiberge( idéal chrétien) b) le vice incarné par Manon et son bien aimée, tout deux exclu de la société. c) un lecteur curieux, qui peut se reconnaître QU’EN PENSEZ VOUS ??

Intéressant, les grandes parties sont bien trouvées (il faut juste penser à connecter le III avec ce qui peut intéresser le lecteur, le sujet s’intéresse au « plaisir de lire »). L’effort pour trouver 9 sous-parties est louable mais il y a un risque de redites (a et b du I, a du II et a du III, b du II et b du III)…Il faudrait voir comment vous l’avez rédigé pour trancher 🙂

Bonjour est ce un hors sujet complet ou partiel? une partie placere une autre docere et enfin movere? merci

euh j’ai utilisé également cette citation en latin, mais tel une illustration de mon propos; je ne saurais as te dire si cela marche comme axe ou partie..

Dit comme ça semble aller dans la bonne direction, mais il faut voir comment 1) vous avez décomposé ça en sous-parties 2)comment vous l’avez rédigé

Peut-être un hors sujet partiel, si tu ne parle pas du plaisir dans ta 2eme partie. Mais sinon je pense c’est simple et efficace.

Bonsoir, j’ai opté pour un plan différents de ceux que j’ai rencontré. Ma problématique était : Quels plaisirs le lecteur ressent, à une lecture du roman Manon Lescaut ?: I. Plaît pour les plaisirs du romanesque A) Un roman authentique et vraisemblable + récit enchâssé B) Un récit sans temps mort C) Entre comédie et tragédie

II. Pour ses personnages en marge A) Des personnages marginaux qui amènent à un sentiment d’évasion du lecteur B) Mais aussi des personnages vertueux

III. Mais ne peut pas que plaire A) Personnages et activités à contraire à la morale religieuse B) Morale de l’histoire et rédemption douteuses

Les parties I et II sont ok. Concernant la partie III, il aurait peut-être fallu la tourner autrement car là, elle semble vraiment prendre le contrepied du sujet (qui invite à réfléchir aux raisons pour lesquelles le roman plaît).

Personnellement j’ai choisis : I. Le plaisir de lire le récit d’une passion amoureuse a) la passion amoureuse dans Manon lescaut (rencontre, amour fou, séparation, amour simple au nouvel orléan, fin tragique etc) b) La typologie des larmes (matérialiste, métaphysique, permettent un passage du corps au cœur etc..) II. Le plaisir à lire un roman féodal aux personnages exceptionnels a) Le plaisir du romanesque (péripéties, rebondissements, le lecteur ne s’ennuie pas etc..) b) Des personnages d’exceptions (personnages en marge, moral/immoral, le lecteur juge, ..) III. La vraisemblance du récit permet le plaisir du lecteur a) un roman de mœurs b) des stratégies narratives

ouverture : faire prendre du plaisir au lecteur était il le seul objectif de Prévost? (placere et docere, traité de moral, Horace, …)

Qu’en pensez vous?

Grosso modo, la partie I est ok. Pour la partie II, pourquoi un roman « féodal » ? 🤔 La partie III aurait plutôt été l’occasion de placer le « docere » qui intervient peut-être trop tard en ouverture. « Traité de morale » en ouverture peut être un doublon du III a) (selon comment vous avez présenté l’ensemble).

J’ai opté pour ce plan : 1) le plaisir de la passion amoureuse A. Présent des la rencontre B qui dure malgré les obstacles C. Qui se finit sur une fin tragique

2) le plaisir de lire avec de nombreux éléments caractéristiques du romanesque A. Les évasions B. Les trahisons, le mensonge

3) des personnages en marge qui sucistent l’intérêt du lecteur A. Manon B. Des Grieux C. Les personnages secondaires

Ça semble assez bon ! Dommage que la partie II n’ait pas un c) pour l’équilibre des parties. Une solution aurait été de ne faire que 2 sous-parties partout dans le plan, en fusionnant par exemple le b) et le c) du I ou le a) et b) car la subdivision n’apporte rien de plus (a priori, n’ayant pas lu la version rédigée) au plaisir qu’éprouve le lecteur. Puis le c) du III est difficilement susceptible de susciter l’intérêt du lecteur. En somme, le plan est ok, simplement, un format en 2 sous-parties recentre le propos et peut éviter le hors-sujet. Bonne chance, tenez-nous au courant du résultat !

Bonjour, j’ai opté pour le plan suivant, qu’en pensez-vous ?

I – Le plaisir de lire ce roman tient au récit d’une passion amoureuse car nous sommes dans l’intrigue de savoir si leur amour va persister et s’ils vont être heureux 1 – L’honneur de DG anime la flamme de la passion 2 – Les péripéties qui les séparent 3 – Les différences sociales des amants

II – Mais le plaisir tient aussi à la marginalité des personnages et de leur environnement 1 – Manon et DG en marge 2 – Une société en marge 3 – Une décadence progressive du couple

III – Au delà de la recherche de procurer du plaisir, Prévost écrit ce roman pour réaliser une satire de la société 1 – Les mentalités individuelles (Prostitution, situation de la femme) 2 – Les mentalités collectives (les milieux interlopes)

Pas mal, il fallait bien être attentif à relier la partie III malgré tout au plaisir de lecture (donc au point de vue du lecteur). Une incohérence sur le 2 sur II (une société ne peut pas être en marge puisque c’est elle qui fixe les normes…).

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Dissertation Manon Lescaut

Par lou.grandjean   •  4 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 826 Mots (8 Pages)  •  18 513 Vues

Grandjean Lou                                                                                                      Vendredi 5 février 2021

Dissertation : Manon Lescaut

        L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut a immortalisé l’Abbé Prévost et ce long récit est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature française. L’abbé Prévost est un auteur romancier du mouvement littéraire des Lumières, qui consiste à utiliser des genres variés pour développer des idées et des critiques de la société. Ce mouvement se fonde sur la raison qui est jugée comme indispensable pour lutter contre l’obscurantisme et l’intolérance. Par ailleurs, le roman-mémoire   Manon Lescaut   parue en 1731 accueille des thèmes tel que la passion destructrice et la souffrance. Le récit est construit en tiroirs, le récit cadre est conté par Renoncour et la suite du roman est raconté par Des Grieux lui-même. Nous pouvons ainsi préciser que ce roman est mené par une catharsis. Ce dernier relate l’une des aventures personnels de l’auteur. C’est pourquoi il est difficile de séparer les parts de fictions et de réalité autobiographique durant le roman, qui plus tard sera condamner au feu par le Parlement de Paris.   L’œuvre reflète la mentalité et les mœurs de la Régence, une époque libertine spirituelle et dépravée. Nous nous demanderons qui de Des Grieux ou de Manon Lescaut est le véritable héros du roman. De ce fait, dans un premier temps, nous aborderons le personnage de Manon avant d’expliciter celui de Des Grieux.         

        Durant l’intégralité du roman tragique de l’Abbé Prévost, le personnage de Manon Lescaut se révèle en tant qu’héroïne. En effet, elle est considérée comme une héroïne préromantique par son destin orageux ainsi que tragique. Manon Lescaut est une jeune femme légère et vénale qui exerce une emprise totale sur Des Grieux. Au fil du roman, son personnage murit par les sacrifices que fait Des Grieux pour elle. Manon Lescaut est plus qu’un personnage c’est un caractère, sujette de l’ennuie et dépensière. Cette dernière incarne des valeurs positives. Nous pouvons observer que le narrateur ne se lasse point de célébrer la fascination qu’il porte à l’égard de la beauté de Manon. Ainsi, ces mots ne reculent devant aucune hyperbole, il exprime qu’elle est la « maitresse de [son] cœur », « [sa] chère reine » ainsi que « l’idole de [son] cœur ». Par ailleurs, nous constaterons que sa beauté n’est jamais décrite. En effet, comme toute héroïne de la littérature française, son apparence est laissée à l’imagination du lecteur. Manon incarne donc la fatalité, figure de rêve d’une beauté idéale, elle n’est pas plus décrite par Des Grieux, toute précision ne ferait qu’enlever du mystère à son charme. Son rayonnement est tel qu’elle envoûte tous ceux qu’elle approche. Nous pouvons également constater, que durant tout le récit Manon Lescaut est prise comme un joyau. Ainsi, cela tient peut-être à l’économie de ses moyens, au mélange des genres que fait se côtoyer les tonalités de la tragédie classique, du roman de mœurs et de la comédie d’intrigue. Nous remarquerons que Manon est une héroïne tragique qui est promise à la mort. Sa situation, injuste fait d’elle un personnages capables d’émouvoir le lecteur et dont les qualités se révèlent ainsi à nous.

        Cependant, Manon Lescaut est certes un personnage ordinaire mais elle structure pourtant le récit et accomplit tout au long de ce dernier des actions remarquables. En effet, la jeune femme payera le prix fort de leurs amours, elle seule connaît la mort et le sacrifice emporte avec elle son mystère. Cette passion destructrice, ainsi que son personnage d’héroïne tragique la conduira à la mort dans le désert, avec laquelle elle enterre avec elle le Mal qu’elle incarne. Manon est une héroïne sacrificielle, elle choisit la mort à la vie. Elle exprime « je ne vous reverrai plus, je veux mourir avant vous », sa mort a donc une double signification symbolique. En effet, elle représente tout d’abord la punition divine de son destin d’héroïne tragique, vouer à mourir, mais elle permet également au personnage d’incarner le sublime. De surcroit, nous constaterons, que tout au long du roman la vie n’est pas tendre avec Manon. Ainsi, elle part en isolement dans un hôpital et est exilée en Amérique par le père de Des Grieux. Malgré cela, elle accepte son destin. Cette dernière est dans l’obligation de se prostituer sous la demande de son frère pour regagner leurs fortunes et par conséquent devient une femme infidèle pour Des Grieux qui exprime « jamais fille n’eut moins d’attachement qu’elle pour l’argent, mais elle ne pouvait être tranquille un moment, avec la crainte d’en manquer ». De surcroît, Manon devient une victime de la société dans laquelle elle évolue et le fruit de cette société qui moralise le corps de la femme mais accepte de l’exploiter. Nous pouvons souligner que le personnage de Manon est également victime d’elle-même. Elle souffre de son incapacité à se dominer et à prévoir les conséquences de ses actes, ainsi elle exprime « il faut bien que je sois coupable (…), puisque j’ai pu vous causer tant de douleur (…) : mais que le Ciel me punisse si j’ai cru l’être ». La figure féminine est à la fois l’incarnation du diable et angélique par son amour. Le récit permettant de décrire toutes les classes sociales, le personnage de Manon annonce la figure moderne de l’anti-héros.

exemple intro dissertation manon lescaut

Dissertation guidée 2

Marginalité et romanesque, étape 1 comprendre le sujet.

  • Indispensable
  • Non-conformes
  • Intérêt du récit
  • Normes sociales

Étape 2 Rassembler des arguments et des exemples

  • Un argument est une idée qui vient soutenir la thèse du sujet. Au contraire, un contre-argument s'y oppose. Exemple : Seuls les personnages en marge vivent des aventures palpitantes.
  • Un exemple est un épisode ou un passage précis de l'histoire, qui sert à illustrer vos arguments. Exemple : Des Grieux qui s'attaque à un convoi de prisonnières.

Étape 3 Compléter ses idées

  • Texte écho 1 :
  • Texte écho 2 :

Texte écho 1

Texte écho 2, guide de lecture, étape 4 étoffer avec des citations, étape 5 élaborer un plan, étape 6 rédiger l'introduction et la conclusion.

  • l' introduction de votre dissertation, en réutilisant la reformulation du sujet faite en étape 1  ;
  • la conclusion , en proposant une ouverture sur le roman picaresque ( p. 21 et l'extrait de Gil Blas p. 300-301 ).

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Manon Lescaut de L’Abbé Prévost, la rencontre : commentaire

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manon lescaut la rencontre amoureuse

La première analyse est linéaire : elle correspond à ce que tu dois faire à l’oral de français.

La seconde analyse est un commentaire composé : il te montre ce que tu dois faire à l’écrit du bac de français.

L’extrait commenté va de «  J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens.  » jusqu’à «  et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens. « 

1 – Analyse linéaire pour l’oral

L’ abbé Prévost a rédigé l’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut en 1731 . Jugé scandaleux, le roman est condamné en 1733 et 1735.

Manon Lescaut met en scène la passion naissante du chevalier des Grieux pour Manon Lescaut . (Voir la fiche de lecture pour le bac de Manon Lescaut )

C’est pour l’abbé Prévost l’occasion de réaliser un traité de morale sur les dangers de la passion.

Néanmoins l’ abbé Prévost est une personnalité complexe, dont la vie oscille entre vocation religieuse et les plaisirs mondains . Cette scène de rencontre entre De Grieux et Manon Lescaut est marquée par cette ambiguïté .

Situé dans la première partie du roman, le texte proposé constitue un topos de la rencontre amoureuse .

Extrait étudié

J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquai-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s’appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes qui se retirèrent aussitôt ; mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait de faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante, que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention ; moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais, loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur. Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens, et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait déjà si éclairé depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments ; car elle était bien plus expérimentée que moi : c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré, et qui a causé dans la suite tous ses malheurs et les miens.

Problématique

En quoi cette rencontre amoureuse pose-t-elle les jalons d’une passion funeste ?

Plan linéaire

Dans un premier mouvement, de «  J’avais marqué le temps  » à «  aussitôt « , le chevalier Des Grieux fait le récit rétrospectif de sa rencontre avec Manon Lescaut.

Dans un deuxième mouvement, de «  mais il en resta une  » à «  maîtresse de mon coeur « , il peint la naissance du sentiment amoureux .

Dans un troisième mouvement, de «  Quoiqu’elle fût encore mois âgée  » à «  tous ses malheurs et les miens « , nous étudierons que cette rencontre déterminante scelle indéniablement le destin des personnages .

I – Le récit d’un souvenir

De « j’avais marqué le temps » à « aussitôt ».

L’extrait en focalisation interne s’ouvre par un récit rétrospectif . Il permet ainsi d’ entremêler le souvenir lui-même et son récit distancié .

C’est ce que le lecteur constate dès les deux premières phrases grâce à l’usage du plus-que-parfait («  j’avais marqué le temps  ») et à sa reprise grandiloquente («  que ne le marquais-je  »).

Le chevalier Des Grieux ne cache aucune émotion quant au souvenir qu’il va relater. En effet, l’utilisation de l’ interjection « hélas » , de la tournure exclamative introduite par « que » et du conditionnel passé (« j’aurais porté ») souligne d’emblée le regret .

L’expression « toute mon innocence » peut se comprendre de deux manières : par le jeune âge et par l’ absence de péch é, alliance qui sous-tend tout le texte.

L’expression du regret se lit également dans la phase « je devais quitter cette ville ». Le destin du personnage semble scellé dès le début.

Cette première partie définit un cadre spatio-temporel précis , par l’usage des noms des villes (Amiens, Arras) et par le champ lexical du temps ( « la veille », « le temps », « un jour plus tôt » ).

La scène décrite est banale : un cadre urbain (« hôtellerie », « coche », « voitures » ), une promenade avec un ami, une scène de rue dont les deux amis sont témoins à partir du passage au passé simple : «  nous vîmes … et nous le suivîmes  ».

La négation restrictive «  Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité  » propose une justification de la scène que le lecteur ignore encore.

Ce premier mouvement s’achève sur une observation anodine , comme le soulignent la tournure impersonnelle  («  il en sortit  ») et le déterminant indéfini («  quelques femmes  »).

Les deux amis sont spectateurs d’une scène de rue et le regard du narrateur âgé pique la curiosité du lecteur.

II – La naissance du sentiment amoureux

De « mais il en resta une » à « maîtresse de mon cœur ».

La conjonction de coordination adversative « mais » fait émerger une femme , vue par Des Grieux qui devient spectateur ébloui .

Dès lors, cette seule femme devient l’objet de toutes les attentions du chevalier.

Elle se détache et n’agit pas de la même façon que les autres : c’est ce que montre l’ antithèse «  se retirèrent  » / «  s’arrêta  » : les autres femmes « se retirèrent aussitôt » -telle était la fin du premier mouvement ; mais elle, « s’arrêta seule dans la cour ».

De plus, l’intérêt du chevalier se traduit par l’emploi de l’ adverbe intensif («  fort jeune  ») et par son acuité visuelle  : chaque détail fait l’objet d’une description afin de cerner au mieux l’identité de la femme.

Ainsi l’homme plus âgé qui l’accompagne «  paraissait lui servir de conducteur  » : le verbe d’état suggère que le chevalier n’est plus spectateur passif dans une rue mais spectateur obnubilé par une seule femme, qui fait des suggestions.

Il ne sera fait aucune mention de la description physique de cette femme ni de son nom. Seule prédomine l’ expression lyrique de l’émotion du chevalier, à travers l’emploi de l ’intensif «  si charmante  ».

La construction même de la phrase épouse l’état « enflammé  » du narrateur.

En effet, ce qui ressemble à un coup de foudre se traduit dans le souffle de la phrase  : le complément circonstanciel de conséquence dont l’importance émotionnelle est capitale se trouve relégué en fin de phrase .

Les mots se précipitent , s’enchevêtrent : «  moi qui…  », «  ni… » , au point de nécessiter une incise «  moi, dis-je  ».

L’état amoureux dans lequel se trouve le chevalier est intense : «  je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport  ».

Dans le détail, il souligne que cette rencontre a bousculé la personne qu’il était : auparavant indifférent aux femmes , mesuré comme l’indique la proposition subordonnée relative «  dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue  », il est désormais passionné.

De connotation religieuse , l’ adjectif métaphorique « enflammé » fait signe vers l’enfer et répond à l’« innocence » perdue évoquée au début de l’extrait.

Ce changement brutal de personnalité oppose donc deux périodes de la vie de des Grieux  : l’une marquée par deux défauts qu’il nomme («  timide et facile à déconcerter  ») ; l’autre désormais placée sous le sceau de l’ audace , comme l’illustre la phrase «  je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur  ».

La périphrase «  maîtresse de mon coeur  » souligne que le narrateur est désormais sous la domination d’une femme à laquelle il n’a pas encore parlé.

III – Une rencontre déterminante

De « quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi » … à « les miens ».

La scène de rue anodine au détour d’une promenade amicale devient une rencontre déterminante pour le chevalier dont les sentiments sont déjà à leur paroxysme .

Ainsi, le portrait de cette femme s’esquisse à travers une conversation , retranscrite de façon elliptique («  elle reçut mes politesses  ») et par le discours indirect : «  je lui demandai  », «  elle me répondit  ».

Le portrait qui en résulte est ambivalent : la mention de son jeune âge («  encore moins âgée que moi  »), voire de sa naïveté (l’adverbe «  ingénument  ») tranche avec une assurance marquée («  sans paraître embarrassée  », «  elle était bien plus expérimentée que moi  »).

L’échange permet ainsi d’attiser la curiosité du lecteur pour cette jeune fille ambigu¨ë .

L’ audace du chevalier se traduit par les questions indirectes .

La réponse est indirectement rapportée par la proposition subordonnée conjonctive «  qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse  ».

La tournure passive de la réponse ( qu’elle y était envoyée ») rappelle les codes dans l’éducation d’une femme, et sa soumission à un ordre familial.

L’ effet de surprise que provoque cette réponse sur le chevalier est d’autant plus fort qu’il nomme pour la première fois le sentiment qui l’envahissait : « l’amour me rendait déjà si éclairé ».

Le projet du noviciat de cette jeune fille est reçu avec intensité comme le souligne l’ expression hyperbolique « un coup mortel pour [s]es désirs ».

Contre la naissance des sentiments s’érige donc un obstacle : celui d’une morale religieuse mortifère , incompatible avec le cœur.

L’échange s’achève sous la forme d’un discours indirect libre  – «  c’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent  ».

La vie religieuse est présentée comme le dernier rempart contre le « penchant au plaisir » de Manon.

Le péché de chair évoqué à demi-mot est développé par deux propositions subordonnées successives. La première, «  qui s’était déjà déclaré  » laisse sous-entendre un passé sulfureux  ; la seconde «  et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens  » clôt de façon proleptique et tragique cet extrait tout en plaçant le lecteur dans un effet d’attente .

Par cette rencontre, le destin des personnages est scellé .

La rencontre amoureuse racontée par le double regard d’un narrateur jeune et passionné et d’un narrateur plus âgé et critique place le lecteur au cœur d’une histoire complexe .

Témoin de la naissance des sentiments intenses de Des Grieux, le lecteur assiste, impuissant, aux débuts de cette passion , à l’étymologie double : à la fois source d’ amour et de souffrance , entre sentiments et interdits, la tragédie se noue déjà.

2 – Commentaire composé pour l’écrit

NB : Dans un commentaire composé, les analyses ne sont plus présentées linéairement, dans l’ordre du texte, mais elles sont organisées dans un plan qui fait ressortir l’intérêt littéraire du texte étudié.

Annonce du plan de commentaire composé

Cette scène de rencontre amoureuse traditionnelle (I) est annonciatrice d’une tragédie pour les deux personnages (II). A travers cette histoire, l’abbé Prévost écrit un traité de morale où la condamnation de la passion laisse place à la compassion (III).

I – Une scène de rencontre amoureuse traditionnelle

A – une rencontre romanesque.

La soudaineté de la rencontre amoureuse entre le chevalier Des Grieux et Manon Lescaut est mise en valeur par la structure du récit :

♦ La situation initiale est la promenade avec Tiberge. ♦ L’ élément modificateur est l’arrivée du coche d’Arras, comme l’indique le passage au passé simple « vîmes » et « suivîmes ». ♦ La phrase suivante (« Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt ») met en œuvre une stratégie déceptive : alors que le lecteur s’attend à un évènement clé, le récit semble ne pas réussir à démarrer. ♦ La rupture vient enfin avec la conjonction de coordination marquant l’opposition « Mais » : «  Mais il en resta une «  ♦ Le personnage de Manon Lescaut se détache alors de l’ensemble de la scène. Elle est marquée par la singularité : « Mais il en resta une , fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’ un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait […] ».

La structure du récit permet donc de mettre en relief le personnage de Manon.

En outre, cette scène de rencontre est narrée en focalisation interne : nous découvrons Manon Lescaut du point de vue du chevalier Des Grieux .

La répétition du verbe paraître « paraissait », « elle me parut », « sans paraître » et l’adverbe « sans doute » montrent que Des Grieux perd ses certitudes . Il narre en effet une scène de coup de foudre.

B – Le coup de foudre

Des Grieux est submergé par la passion amoureuse comme le montre le champ lexical de l’amour : « enflammé », « transport », « maîtresse de mon cœur », « l’amour », « mon cœur », « désirs », « plaisir ».

Ce champ lexical est renforcé par le registre lyrique.

Ainsi, la proposition « je m ’avançai /vers la m aîtres/se de m on cœur » est un alexandrin au rythme ternaire cadencé par une allitération en [m] , sonorité douce qui met en évidence l’amour qui s’installe dans l’âme du personnage.

L’amour de Des Grieux est un amour passionnel . Des Grieux n’est plus maître de lui-même comme le montrent les tournures de sens passif : « je me trouvai enflammé », « L’amour me rendait déjà si éclairé ». Le jeune homme n’est plus acteur de son destin : il subit cette flamme soudaine.

II – Une rencontre tragique

La rencontre de ces deux personnages est une mise en scène théâtrale (A) de nature tragique (B)

A – Une mise en scène théâtrale

L’abbé Prévost insiste sur la théâtralité de cette scène de rencontre.

Le départ des femmes et la présence d’un seule personnage « il en resta une » ressemble à une transition scénique dans la tragédie grecque où le chœur qui se retire laisse place à l’héroïne seule sur scène.

Le narrateur ponctue son texte d’ adverbes de manière ou de locutions adverbiales qui, comme des didascalies théâtrales , précisent les circonstances de l’action : « sans paraître embarrassée », « Elle me répondit ingénument », « d’une manière qui lui fît comprendre mes sentiments ».

De plus, on retrouve dans ce passage les personnages types du théâtre : la jeune ingénue et le jeune premier .

L’abbé Prévost utilise le champ lexical de la jeunesse : « fort jeune », « timide », « facile à déconcerter », « encore moins âgée que moi », « ingénument », « plus expérimentée que moi ».

Ces deux types de théâtre sont mis en valeur par le type opposé « un homme d’un âge avancé » qui rappelle le vieux barbon ou le valet des comédies.

Des Grieux est marqué du sceau de la virginité conformément à ce type théâtral. En effet, le champ lexical de la vertu le caractérise : « tout innocence », « sagesse », « retenue », « politesses ».

Il est de plus marqué par la négation et le dénuement qui suggèrent une pureté d’âme propre au jeune premier : « moi qui n ’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention ».

Cette théâtralité est de nature tragique .

B – Une passion fatale

La passion que ressent le chevalier Des Grieux est fatale .

Le jeu sur les temps montre l ’inéluctabilité de cette passion. En effet, les verbes au plus-que-parfait ponctuent tout le texte : «« J’avais marqué le temps de mon départ », «  moi qui n’ avais jamais pensé  » , « plaisir, qui s’ était déjà déclaré » . Or le plus-que-parfait a une valeur d’accompli : il suggère donc que les actions sont scellées d’avance .

En outre, les sentiments sont sujets de nombreuses phrases :

« L’ amour me rendait déjà si éclairé » « […] son penchant au plaisir qui s’était déjà déclaré »

Ce n’est donc plus Des Grieux qui agit : ses sentiments ont pris le dessus et guident toutes ses actions. La passion amoureuse apparaît dès lors comme une force tragique contre laquelle le personnage ne peut lutter .

L’abbé Prévost utilise aussi des expressions traditionnelles dans la tragédie : « Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt » .

III – Manon Lescaut , un traité de morale ambigu

Au 18ème siècle , le roman était encore vu comme un genre dangereux qui encourageait des mœurs peu chrétiennes. Or à travers cette scène de rencontre, l’abbé Prévost change l’image du roman en l’utilisant pour promouvoir la morale chrétienne .

A – La rencontre dans Manon Lescaut : une réécriture du péché originel

Avec cette scène de rencontre, l’abbé Prévost fait une réécriture symbolique et modernisée du péché originel (Adam et Eve).

Tout d’abord, l’insistance du narrateur sur l’ indifférenciation des sexes (« moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes ») montre une âme angélique , pré-adamique.

Mais derrière la pureté du jeune homme, se cache la corruption d’une âme pécheresse : « Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité ». Or la curiosité est dans la Genèse le motif du péché originel .

La jeunesse des deux personnages rappelle l’état de virginité d’Adam et Eve.

Quant à Manon, son « penchant au plaisir qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens » fait songer à la scène de la Chute : Eve goûte le fruit défendu et entraîne Adam dans sa chute.

Le texte est d’ailleurs marqué par la culpabilité du narrateur : « que ne le marquais-je un jour plus tôt » .

L’ irréel du passé dans « j’ aurais porté chez mon père tout mon innocence » fait référence à une culpabilité chrétienne où le fils indigne s’est égaré dans le péché. L’abbé Prévost joue ici sur le double sens du mot « père » : ♦ Le père biologique d’une part; ♦ Le père théologique d’autre part (Dieu).

Cette culpabilité donne lieu à l’introspection d’une âme tourmentée. Grâce à la focalisation interne, le lecteur suit l’examen de conscience de Des Grieux :

« J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter » « Je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs ».

Or le chevalier des Grieux révèle une âme qui devient calculatrice et stratège au service de sa propre passion.

Le possessif « mes désirs » souligne un attachement à la part charnelle de l’humanité.

Des Grieux adopte un langage indirect et calculateur : « Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments ».

Ainsi, l’introspection de Des Grieux montre au lecteur une âme calculatrice, corrompue par le péché .

En cela, Manon Lescaut est bien, comme le disait l’Abbé Prévost, un traité de morale : en montrant les ravages de la passion , l’auteur encourage à y résister pour se préserver du péché .

Et pourtant, l’Abbé Prévost ne se contente pas d’une condamnation morale. Le narrateur pose même un regard distancié et bienveillant sur les personnages.

B – Un regard bienveillant sur les égarements du coeur

Dans cette scène de rencontre, le narrateur Des Grieux plus âgé se dédouble et observe avec un œil averti les égarements de sa jeunesse : « L’amour me rendait déjà si éclairé, depuis un moment qu’il était dans mon cœur […]».

Les verbes à l’imparfait soulignent que cette passion est révolue.

Cette distance permet au chevalier Des Grieux plus âgé de défendre le jeune Des Grieux.

L’incise « moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue » fonctionne comme des circonstances atténuantes à sa passion et le champ lexical de la vertu (« sagesse », « retenue », « timide ») insiste sur son ingénuité.

Par ailleurs, l’abbé Prévost joue sur les possibles romanesques . En effet, cette rencontre aurait presque pu ne pas avoir lieu car elle se déroule « la veille même de celui où [il] devait quitter cette ville ».  Cette remarque donne un éclairage nouveau à cette épisode : le coup de foudre de Des Grieux est plus le fruit du hasard que le déploiement d’une âme enfermée dans le péché.

En outre, par l’expression «  malgré elle « , l’abbé Prévost présente le couvent comme une prison qui bride l’expression des sentiments : «  C’est malgré elle qu’on l’envoyait au couvent « . Sans promouvoir la passion, l’abbé Prévost montre un sentimentalisme nouveau à cette époque ce qui vaudra à son roman des condamnations sans appel.

Manon Lescaut, La rencontre amoureuse, conclusion

On retrouve dans cette scène de rencontre de Manon Lescaut les topoï du coup de foudre . Mais cette rencontre est marquée d’emblée par le sceau de la fatalité et se lit d’ailleurs comme une réécriture du péché originel .

Même s’il décrit son âme en proie au péché, le narrateur âgé pose un regard bienveillant sur les errements de sa jeunesse. Ce texte ouvre ainsi, en cette première moitié du 18ème siècle un sentimentalisme où la compassion l’emporte sur la condamnation de la passion.

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Qui suis-je ?

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 12 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2024 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries technologiques ici.

34 commentaires

Bonjour Mélio, Vos enseignants choisissent librement les extraits à présenter à l’oral. Il n’y a pas de liste officielle de textes à présenter et il est donc normal que les extraits que j’ai choisis de commenter ne correspondent pas forcément aux extraits exacts que vos enseignants ont sélectionnés.

Bonjour quel serait les plans si la problématique était : Comment le héros raconte t il qu’il est tomber amoureux ?

Je n’arrive pas à trouver à quel mouvement littéraire appartient Manon Lescaut? Classique ou siècle des Lumières? Merci d’avance.

c’est le mouvement des lumieres

Bonjour Amélie, c’est pour savoir si vous avez une ouverture à me proposer s’il vous plaît, car je n’en trouve pas, c’est pour mon bac blanc que je passe dans même pas 2 semaine. Merci d’avance

Bonjour Amélie, Je voulais savoir la différence entre une lecture analytique et une lecture linéaire ? par exemple, cette analyse n’est pas prise pour une lecture linéaire, si ? Je dois étudier cet extrait, et c’est un hasard que je suis tombée sur cette analyse 🙂

Une lecture analytique ne suit pas forcément le mouvement du texte comme le fait une lecture linéaire. Mais tu peux quand même t’aider de mes analyses pour compléter et améliorer ton travail.

pourquoi on ne peut past copier et coller sur ce site?

parce qu’on veut éviter du plagiat, mic drop

Bonjour, vous m’avez beaucoup éclairé sur ce texte, merci beaucoup !

Bonjour Amelie, Je me demandais juste si tu avais une problematique en tete lorsque tu as ecrit ce plan? Merci d’avance et bravo pour tout ce travail qui aide beaucoup de lycéens 🙂

Bonjour Raphaël, Je fais des commentaires permettant de répondre à toutes les questions que je mentionne (et d’autres qu’on pourrait vous poser). Le jour J, il vous faut quand même toujours faire un effort pour adapter ce plan à la question posée .

Bonjour Amélie, j’ai une dissertation à faire sur Manon Lescaut « manon est elle vraiment amoureuse de Des Grieux ? » Je dois répondre par oui mais je n’ai aucun argument.

bonjour est-ce que tu pourrais aussi faire un pour la scene de reconciliation, apres la 1ere tromperie de manon, quand elle se rend a l’exercice de theologie de DG. Merci.

Bonjour, tout d’abord merci beaucoup pour votre site qui, vous devez sûrement le savoir au vu du succès qu’il rencontre, est très utile pour réviser le bac de français. Alors pour cela, merci ! Je voulais également souligner à quel point le fait que vous mettiez les problématiques possibles sur chaque textes est rassurant, on sait à peu près à quoi on peut s’attendre le jour de l’oral. Cependant, je me demandais si les plans proposés correspondaient à toutes les problématiques possibles ? J’entends par là, sont-ils assez « larges » pour permettre de les utiliser peu importe la problématique ? Bien entendu, la conclusion sera différente puisque la réponse à la problématique le sera, mais au niveau du plan je me posais la question. Merci d’avance pour votre réponse et merci encore pour votre investissement.

Bonjour Amélie,

Merci pour tes cours et tes conseils en ligne, ils sont précieux

Je ne sais pas sur quelle ouverture terminer Manon Lesacault, avez vous des oeuvres à me J’ de proposer ?

Bonjour Amélie, Mon commentaire ouvre sur l’histoire littéraire de la première moitié du XVIIIème siècle. N’essayez pas de faire systématiquement des ouvertures sur des autres textes : c’est très artificiel. N’hésite pas à aller voir comment faire une conclusion de lecture analytique . Bonne journée !

Bonjour, merci pour ce commentaire je voudrai savoir qu’elle ouverture je pourrai envisager pour ce texte merci!

bonjour, quel est le mouvement littéraire de manon lescaut, je suis très confus, est-ce que c’est les lumières ou le classicisme ?

Bonjour madame, pourrai-je avoir des informations sur la lecture analytique de Manon Lescaut : une creature d’un caractere extraordinaire ( p 78-79 du livre). merci d’avance.

Je n’ai pas commenté cet extrait. Tous mes commentaires sont publiés au fur et à mesure que je les écris.

En effet, je suis entrain de préparer mon bac toute seule vu que je suis tunisienne et je passe le bac en candidat libre je voulais savoir à quel séquence appartient cet extrait au mouvement littéraire ou bien au roman je suis perdue et j’ai besoin d’aide et une dernière question est ce que je peux mettre l’Etranger de Camus et Manon Lescaut dans le descriptif ? sinon merci pour tout le travail que vous faites, vous m’avez aidé comme pas possible merci beaucoup et bonne continuation j’adore votre travail sincèrement vous me sauvez la vie

Je suis en 1ère ES et je passe bientôt mon oral blanc de français. Tout au long de l’année je me suis aidée de vos lectures analytiques qui sont très bien construites et claires à comprendre. Ma prof de français est absente depuis 5 semaines et demi et ne revient pas avant les vacances de printemps, c’est donc la catastrophe. Je voulais vous remercier de prendre le temps de tout mettre sur internet ! C’est vraiment génial !!

Bonjour Amélie

Vous êtes absolument virtuose dans vos commentaire. Je vous suis depuis l’Espagne depuis quelques années. Mais avant vous me facilitiez plus les choses en voyant directement les extraits de texte complets et en pouvant les décargés et même les photocopiés. Merci beaucoup pour votre travail magnifique et j’ai eu l’occasion de voir que vous êtes apparue dans un programme de télévison. Mes sincères félicitations. Je me propose comme votre guide de voyage en Andalousie (c’est mon travail, à part l’étude de la langue française) dans le cas d’une visite à mon pays. A bientôt.

Bonjour Carmen, Merci pour ton message très gentil ! C’est agréable de voir que mon site internet n’intéresse pas que les lycéens français. S’agissant de l’option pour télécharger et imprimer les commentaires, j’ai pour intention de la proposer de nouveau dans quelques mois. J’ai besoin pour cela de faire quelques modifications techniques sur mon site. Bonne journée !

D’accord merci,  » les topoï  » dans la conclusion, ça signifie quoi?

Bonsoir, quelqu’un pourrait me dire où se situe l’extrait dans le texte?

C’est toujours écrit au début de mon commentaire. L’extrait commenté va de « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. » jusqu’à « et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens. »

Bonsoir ! Tout d’abord, merci pour vos cours, conseils et fiches, car ils m’aident beaucoup. Je suis un élève de première S, du moins pour l’instant : j’ai demandé à passer en L. Je me posais seulement une question à propos de cette lecture analytique. Bien que l’annonce de la fin tragique de la relation de Des Grieux et Manon soit très claire dans le texte, peut-on, à l’oral, évoquer -si la problématique le permet- la fin de histoire ? Je crois que mon professeur déconseille de parler du rapport de l’extrait étudié à l’œuvre dont il est tiré… Merci d’avance ! Gabriel

d’abord je voulais vous remercier a ce site qui ma beaucoup aider pendant tout l’annee je voulais cependant vous demander si vous avez fais un commentaire pour l’incipit de manon lescaut . Merci beaucoup

Haha j’en cherche un aussi

Bonjour. Je voulais tout d’abord vous signifier toute mon admiration concernant le travail que vous menez en vue d’aider les élèves en Français. Ce site m’a donné le goût d’apprécier et de mieux cerner la beauté et les objectifs de la langue française. Je voulais cependant vous demander si, étant élève de 1e et passant cette année les épreuves de français, si nous pouvions, lors de l’oral notamment, utiliser vos ouvertures ainsi que vos expressions (transitions, parties…). Je vous remercie d’avance de la réponse que vous m’apporterez.

Merci beaucoup !! J’étais juste entrain d’apprendre cette lecture analytique par cœur quel hasard ! 😀

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Site internet

La Classe du Littéraire

Explications de textes, biographies d'auteurs, méthodologie, grammaire … Tout pour le Bac de Français et les études littéraires.

Manon Lescaut, La Rencontre : Analyse Linéaire (Bac 2024)

Visez le 20/20 à l’oral du bac de français en révisant avec cette analyse linéaire de la scène de la rencontre dans le roman  Manon Lescaut  de l’Abbé Prévost ! 

Cette rencontre est le point de départ d’une passion dévorante qui mènera à la marginalisation des deux amants et à la mort de Manon .

L’analyse présentée ici propose un cadre que vous pouvez suivre et reproduire lors de l’épreuve anticipée de français. Vous pouvez bien entendu modifier la problématique, ou certaines analyses à votre convenance.

Avant de commencer à lire cette analyse, n’hésitez pas à vous reporter à mon article “ comment analyser un texte en français ” et à ma “ méthode de l’explication linéaire ” pour mieux comprendre ma démarche.

Introduction de l’analyse linéaire de la rencontre dans Manon Lescaut

Présentation de l’auteur.

Manon Lescaut, La Mort de Manon : Analyse Linéaire (Bac 2023)

Il ne faut pas se laisser abuser par le titre d’abbé par lequel on désigne couramment Antoine François Prévost d’Exiles. Sa vie est bien loin de l’image du sage religieux, retranché dans son abbaye. 

Né en 1697 dans une famille noble, il est d’abord tenté par la religion et suit une éducation jésuite, mais la fougue de la jeunesse le rattrape et il s’essaie à une carrière militaire. Essai infructueux puisqu’il revient rapidement à l’état de religieux.

Cependant, l’envie de vivre sans contrainte le rattrape encore et il quitte l’habit, pour le retrouver bien vite à la suite d’une rupture difficile. 

Finalement, il renonce définitivement à la vie religieuse et s’enfuit, en Hollande, puis en Angleterre. Il vivra une vie de voyages, de littérature et de salons. Sa popularité lui permettra de revenir en France en 1734 où il reprendra régulièrement l’habit, tout en quittant monastères et abbayes à sa discrétion. 

Il meurt en 1763, écrasé par les dettes.

Il est notamment l’auteur des  Aventures et Mémoires d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde , ensemble de romans dont Manon Lescaut est le 7ème et dernier volume.

Présentation de l’oeuvre

Le Roman Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut , publié en 1731 et habituellement désigné simplement sous le titre de  Manon Lescaut , raconte l’histoire d’amour et les aventures de Manon Lescaut et de Des Grieux, entraînés dans une marginalisation et une déchéance progressives .

Présentation du passage

Au début du roman, Des Grieux raconte sa rencontre avec Manon , point de départ de tous ses malheurs. Dans ce passage, on trouve donc le topos littéraire de la rencontre amoureuse , teinté d’un caractère funeste et tragique.

Problématique 

Nous nous demanderons  comment cette scène de rencontre annonce le dénouement tragique de l’histoire .

Pour mener cette  analyse linéaire de la rencontre de Manon Lescaut et de Des Grieux , nous suivrons les mouvements du texte.

  • D’abord  un récit plein de remords  du début du passage à “curiosité” ;
  • Ensuite  la naissance d’un sentiment dévorant  de “Il en sortit quelques femmes” à “maîtresse de mon cœur” ;
  • Enfin l’annonce d’un dénouement tragique “Quoi qu’elle fut encore moins âgée” à la fin du passage.

Texte de la rencontre dans Manon Lescaut pour l’analyse linéaire

exemple intro dissertation manon lescaut

J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s’appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait pour faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur. Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait déjà si éclairé, depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments, car elle était bien plus expérimentée que moi. C’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens.

La rencontre de Manon Lescaut et Des Grieux : Analyse Linéaire

Un récit plein de remords – analyse linéaire de la rencontre de manon lescaut.

La rencontre, rapportée par un narrateur personnage , Des Grieux lui-même, est un souvenir chargé d’émotions pour le jeune homme.

Si le plus-que-parfait de la première phrase (“j’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens”) semble proposer un retour précis et neutre sur les événements, les sentiments du narrateur refont surface dès les premiers mots.

C’est donc un récit chargé de commentaires que nous propose l’Abbé Prévost. On ressent tout de suite la dichotomie entre l’allégresse d’une première rencontre, et le regret ressenti après coup par le personnage.

L’interjection “Hélas !” marque un fort regret et permet donc au lecteur de comprendre que le récit de cette rencontre est chargé de remords.

Le poids des remords est d’ailleurs immédiatement confirmé par la modalité exclamative utilisée dans la phrase : “que ne le marquais-je un jour plus tôt !”

Des Grieux imagine que s’il était parti une journée plus tôt, il aurait “porté chez (son) père toute (son) innocence”. Le temps employé ici est le conditionnel passé qui marque l’irréel du passé .

Le jeune homme aurait pu conserver le soutien indéfectible de son père et poursuivre ses études. Pourtant, le destin a voulu qu’il rencontre Manon et l’accompagne dans une lente mais sûre déchéance.

Des Grieux renforce la coïncidence ayant mené à la rencontre avec l’adverbe “même” : “la veille même de celui que je devais quitter cette ville.” L’auteur trace en filigrane une intrigue tragique où le destin des personnages est scellé dès le début du texte.

Cependant, le narrateur cherche à faire sentir au lecteur le caractère inévitable de cette rencontre. Il n’a rien fait pour mériter le sort que lui réserve Manon. En témoignent le cadre spatio-temporel parfaitement anodin du passage et la situation de tous les jours : “Amiens” ; “Arras” ; “étant à me promener avec mon ami” ; “nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité”.

Des Grieux suggère en fait que n’importe qui aurait pu tomber sur Manon Lescaut, comme pour se dédouaner de la passion dans laquelle il s’apprête à se jeter.

La négation restrictive “nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité” peut également se lire comme une tentative de justification de la part du narrateur. Au moment de la rencontre fatale, il n’était qu’un enfant, portant encore toute son “innocence”.

Pourtant, la mécanique tragique se met en place dès que les deux amis commencent à suivre le coche d’Arras : “nous vîmes arriver le coche d’Arras, et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie”.

Les deux passés simples , temps utilisé pour présenter les actions de premier plan, lancent, à proprement parler, l’intrigue. Des Grieux est comme ferré par l’appât du coche et le suit sans vraiment savoir pourquoi.

La naissance d’un sentiment dévorant – Analyse Linéaire de la rencontre de Manon Lescaut

L’effet que fait Manon à Des Grieux est accentué par le désintéressement total que le jeune homme marque pour les autres femmes : “il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt”.

On note dans cette phrase, la tournure impersonnelle qui ne permet pas de conférer d’identité réelle aux femmes, comme si Des Grieux ne les regardait pas. Le déterminant indéfini “quelques” montre d’ailleurs qu’il ne les a pas suffisamment regardées pour les décrire, ni même les compter.

Cependant, s’opposant au nombre indéfini des “quelques femmes”, demeure “une”, qui sort du lot.

L’emploi de la conjonction de coordination “mais” souligne l’intérêt exacerbé de Des Grieux pour cette femme, alors qu’il avait à peine regardé toutes les autres.

L’opposition entre Manon et le groupe de femmes est également marquée par une antithèse : “qui aussitôt se retirèrent . Mais il en resta une.”

La longueur de la phrase d’introduction du personnage de Manon, par trois fois relancée par deux propositions subordonnées relatives et une conjonctive circonstancielle de temps , mime pour le lecteur le regard d’aigle de Des Grieux qui s’intéresse soudain au moindre détail de la situation.

“Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour , pendant qu’un homme d’un âge avancé , qui paraissait lui servir de conducteur , s’empressait pour faire tirer son équipage des paniers “ Première description de Manon

L’intérêt que Des Grieux porte à Manon est également souligné par l’adverbe d’intensité “ fort jeune”. On comprend que le jeune homme est subjugué par la beauté de Manon.

Le fait que Des Grieux n’affirme pas que “l’homme d’un âge avancé” est le conducteur de Manon, mais qu’il le suppose avec le verbe “paraître” témoigne au lecteur que l’intérêt du personnage est suffisamment piqué pour qu’il cherche à faire de suppositions.

Pourtant, le narrateur ne décrit pas Manon, ou plutôt il ne la décrit qu’à travers le souvenir de ses émotions : “Elle me parût si charmante”.

On peut penser qu’il ne trouve pas les mots pour décrire si grande beauté. Ce qui compte finalement, c’est l’effet qu’elle a produit sur lui. En ne révélant pas le moindre détail du physique de Manon au lecteur, l’Abbé Prévost fait le choix d’ajouter une touche mystère au personnage.

Ce mystère qui l’entoure participe de l’atmosphère tragique qui se déploie dans cette scène de rencontre : Des Grieux est comme ensorcelé, il ne peut pas lutter contre son destin.

Ici, la construction de la phrase est intéressante :

“Elle me parut si charmante que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport.”

On note par exemple que le complément de conséquence “je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport” est séparé de sa cause par deux propositions subordonnées ainsi qu’une incise : “moi, dis-je”.

Cette séparation fait attendre la conséquence, donc met en valeur la force des sentiments du personnage. Mais surtout, elle insiste encore sur la tentative de justification.

L’incise confère un caractère oral à la phrase. Le narrateur sort presque de son récit pour prier le lecteur de bien vouloir croire qu’il n’est pas le genre d’homme à tomber amoureux au premier regard, à se laisser dominer par ses sentiments.

Des Grieux met son innocence en avant avec les hyperboles “qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention”. Il cherche vraiment à se présenter comme un jeune homme naïf.

D’ailleurs l’utilisation du système corrélatif “ne + jamais” pour la négation donne un caractère solennel à ses paroles.

Enfin, l’enchaînement de la seconde proposition subordonnée relative “dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue” avec le complément de conséquence “je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport” crée un effet d’antithèse : subitement, Des Grieux devient le contraire de ce qu’il a toujours été.

Ce changement ne sera pas sans conséquences, car il condamne le personnage. Le choix de la métaphore du feu pour représenter les sentiments de Des Grieux : “je me trouvai enflammé” n’est pas sans évoquer les flammes de l’enfer .

L’auteur suggère bien ici que la relation amoureuse va conduire les deux amants à renier toute foi et toute bonne conduite.

La dernière phrase consacre la transformation de Des Grieux par sa rencontre avec Manon : “J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur.”

La première proposition, à l’imparfait , se rapporte à l’ancien Des Grieux ; “timide et facile à déconcerter”. La dernière proposition, avec un verbe au passé simple montre le personnage agissant : “je m’avançai vers la maîtresse de mon coeur”.

Cette nouvelle audace vient donc s’opposer à l’ancienne timidité, que Des Grieux considère déjà comme une “faiblesse”.

La périphrase “la maîtresse de mon coeur”, qui désigne évidemment Manon, possède un caractère précoce. Il ne connaît même pas cette femme qu’il a vu pour la première fois quelques instants auparavant, mais il sait déjà qu’il se trouve sous sa domination.

Ainsi, cette périphrase peut être lue comme un commentaire du narrateur a posteriori , puisque Des Grieux raconte l’histoire après la mort de Manon.

En effet, pendant l’ensemble du roman, Des Grieux va se dévouer corps et âme à Manon Lescaut.

Pour le lecteur, une étape est franchie. L’inconnue du coche est maintenant la “maîtresse” de Des Grieux, et lui est pleinement impliqué dans la relation, il n’est plus l’enfant timide du début du passage.

L’annonce d’un dénouement tragique – Analyse Linéaire de la rencontre de Manon Lescaut

Alors que Des Grieux prend enfin le courage de parler à Manon, l’Abbé Prévost crée un effet déceptif en se montrant de nouveau avare en détails sur la description de Manon qui est “encore moins âgée” que Des Grieux ou la teneur de leur conversation : “elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée”.

Le lecteur aurait pu attendre ici l’utilisation du discours direct , mais le narrateur conserve jalousement le secret de leurs premiers mots en les rapportant au mode indirect .

Ce sur quoi Des Grieux insiste, c’est l’opposition entre le jeune âge de Manon, et son assurance : elle lui parle “sans paraître embarrassée” et il la décrit comme “plus expérimentée” que lui.

Le lecteur perçoit dès lors Des Grieux comme à la merci de la jeune femme.

La suite de la conversation est marquée par une grande sobriété. On voit ici que Des Grieux conserve des restes de sa timidité naturelle.

“Je lui demandai ce qui l’amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse.”

L’utilisation du discours indirect , de l’adverbe “ingénument” et de la tournure passive dans la réponse de Manon semble faite pour adoucir le personnage.

On peut penser que Des Grieux cherche, une fois encore, à blanchir Manon. On sait d’ailleurs qu’il se montrera toujours prêt à la pardonner dans la suite de l’histoire.

Le mot qui suit “religion” est “amour”. Il se forme ici une sorte d’antithèse entre la vie retirée que Manon aurait dû mener, et la passion marginalisante qu’elle est sur le point d’entamer avec Des Grieux.

Lui nomme pour la première fois le sentiment qu’il ressent depuis qu’il a vu la jeune femme sortir de sa voiture.

Ce sentiment s’oppose bel et bien à la religion puisque Des Grieux perçoit le projet de Manon de se faire religieuse comme “un coup mortel”. On notera ici l’hyperbole qui insiste sur la force de la passion du jeune homme.

De plus, la référence à la mort revêt ici un caractère prophétique pour la fin du roman.

La conversation se poursuit par la révélation par Des Grieux de ses sentiments : “Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments”. Il est intéressant de remarquer qu’ici, Des Grieux pense être à l’initiative de la relation, comme si Manon n’avait pas déjà remarqué son intérêt.

La dernière phrase est capitale. Des Grieux rapporte au discours indirect libre , le fait que Manon est envoyée au couvent contre sa volonté : “C’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent”.

La religion est donc présentée comme une punition, mais également comme une dernière tentative pour sauver l’âme de la jeune femme, ayant déjà développé un “penchant au plaisir”.

Ici, la luxure qui caractérise le personnage de Manon est évoquée pudiquement à l’aide d’un euphémisme , mais reste parfaitement compréhensible pour le lecteur. Cette révélation pique sa curiosité.

Enfin, le caractère prophétique de la dernière phrase “qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens.” permet encore une fois de susciter l’intérêt du lecteur.

Comme dans une tragédie, le lecteur sait les personnages condamnés, mais ne connaît pas la teneur des événements qui vont les conduire inexorablement vers leur destin.

On peut donc affirmer que, comme dans une tragédie, le lecteur voit se dessiner une fenêtre d’espoir, celle que Manon se rende au couvent et s’y fasse religieuse, qui se referme immédiatement en rapprochant les personnages de leur fin malheureuse.

Conclusion de l’analyse linéaire de la scène de la rencontre dans Manon Lescaut

Rappel du développement.

Nous avons pu constater que le récit de la rencontre entre Manon et Des Grieux est l’occasion pour le jeune homme de revenir sur les sentiments forts qu’il a ressentis dès les premiers instants.

Pour le lecteur, c’est surtout une manière de comprendre que Des Grieux était condamné à tout abandonner pour Manon dès le premier regard.

Enfin, tel un prologue tragique, cette scène annonce une fin malheureuse pour les deux protagonistes.

Réponse à la problématique 

En proposant au lecteur un récit basé sur ses souvenirs, Des Grieux ajoute des remarques a posteriori . Il apporte un nouveau regard sur ses sentiments aveugles d’alors.

On se demandait comment cette scène de rencontre annonce le dénouement tragique de l’histoire .

Pour répondre à cette question, on peut dire que le statut du narrateur participe de beaucoup dans cette annonce prophétique de la fin malheureuse de Manon.

On remarque aussi son penchant au plaisir, avant même qu’il soit explicitement nommé, notamment au regard de l’opposition entre son jeune âge et son expérience.

Il est intéressant de comparer la structure de ce roman avec celle d’une tragédie. Si l’on pense à Roméo et Juliette, on trouve plusieurs similitudes : le lecteur/spectateur sait avant même que les personnages ne se rencontrent qu’ils sont condamnés à un destin tragique.

On note également que, comme dans une tragédie, Manon et Des Grieux se débattent face à leur inexorable destin, ce qui n’a pour effet que de les marginaliser et les rapprocher de leur fin.

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Manon Lescaut de l'abbé Prévost : résumé, analyse, extraits et adaptations

Manon Lescaut est un roman de l'abbé Prévost, un auteur français connu surtout pour cette œuvre. Il a été publié pour la première fois en 1731 et est depuis devenue l'une des œuvres de littérature française les plus célèbres.

Résumé de Manon Lescaut

Le roman raconte l'histoire de Manon Lescaut, une jeune femme qui est la fille d'un riche marchand. Manon est belle, intelligente et charismatique, mais elle est aussi impulsive et sujette à prendre de mauvaises décisions.

L'histoire suit Manon alors qu'elle est contrainte de quitter sa maison en France et de se rendre en Louisiane, où elle est impliquée dans une série de relations tumultueuses. Elle est poursuivie par plusieurs hommes, y compris un noble riche nommé le comte des Grieux et un marchand riche nommé Monsieur Guillaume.

Alors que Manon navigue dans le monde compliqué de l'amour et du désir, elle est prise entre son amour pour le comte des Grieux et son désir d'une vie de luxe et de confort. Finalement, Manon est forcée de faire un choix entre son cœur et ses désirs, et les conséquences de ses choix ont un impact profond sur sa vie.

Dans l'ensemble, "Manon Lescaut" est une histoire classique d'amour, de désir et des conséquences de ses choix. C'est une œuvre de fiction captivante et émotionnellement puissante qui a résisté à l'épreuve du temps et reste un classique aimé de la littérature française.

Analyse de Manon Lescaut de l'abbé Prévost:

I. introduction.

  • "Manon Lescaut" est un roman de l'abbé Prévost, publié pour la première fois en 1731.
  • Il est considéré comme l'une des œuvres de littérature française les plus célèbres et a été traduit dans de nombreuses langues.

II. Intrigue du roman

  • Le roman raconte l'histoire de Manon Lescaut, une jeune femme qui est la fille d'un riche marchand.
  • Manon est belle, intelligente et charismatique, mais elle est aussi impulsive et sujette à prendre de mauvaises décisions.
  • L'histoire suit Manon alors qu'elle est contrainte de quitter sa maison en France et de se rendre en Louisiane, où elle est impliquée dans une série de relations tumultueuses.
  • Elle est poursuivie par plusieurs hommes, y compris un noble riche nommé le comte des Grieux et un marchand riche nommé Monsieur Guillaume.
  • Alors que Manon navigue dans le monde compliqué de l'amour et du désir, elle est prise entre son amour pour le comte des Grieux et son désir d'une vie de luxe et de confort.
  • Finalement, Manon est forcée de faire un choix entre son cœur et ses désirs, et les conséquences de ses choix ont un impact profond sur sa vie.

III. Personnages principaux de Manon Lescaut

  • Manon Lescaut: le personnage principal du roman, une jeune femme belle et impulsive qui est la fille d'un riche marchand.
  • Le comte des Grieux: un noble riche et passionné qui tombe amoureux de Manon.
  • Monsieur Guillaume: un riche marchand qui poursuit Manon et lui offre une vie de luxe et de confort.

IV. Thèmes principaux

  • L'amour et le désir: le roman explore les complexités de l'amour et du désir à travers les relations de Manon avec le comte des Grieux et Monsieur Guillaume.
  • Les conséquences de ses choix : le roman met en lumière les conséquences des choix de Manon et comment ils ont un impact sur sa vie.
  • L'identité et l'autodécouverte : le roman suit Manon alors qu'elle essaie de trouver sa place dans le monde et de comprendre qui elle est et ce qu'elle veut.

V. Analyse du style et de la technique narrative

  • L'abbé Prévost utilise un style d'écriture passionné et émotionnel pour raconter l'histoire de Manon.
  • La narration est en grande partie récitée à la première personne par le comte des Grieux, ce qui permet au lecteur de voir l'histoire à travers ses yeux et de comprendre ses motivations et ses émotions.
  • Le roman est structuré de manière linéaire, suivant l'histoire de Manon depuis son départ de France jusqu'à sa mort.

VI. Importance historique et littéraire

  • Manon Lescaut a été publié en 1731 et est devenue l'une des œuvres de littérature française les plus célèbres de tous les temps.
  • Le roman a été traduit dans de nombreuses langues et a été adapté pour le théâtre, le cinéma et la télévision à de nombreuses reprises.
  • L'abbé Prévost est considéré comme l'un des auteurs les plus importants de la littérature française du XVIIIe siècle et Manon Lescaut est considéré comme son œuvre la plus célèbre.

VII. Conclusion

  • Manon Lescaut est un roman classique de l'abbé Prévost qui explore de manière passionnée et émouvante les thèmes de l'amour, du désir et des conséquences de ses choix.
  • C'est une œuvre de fiction puissante et captivante qui a résisté à l'épreuve du temps et reste un classique aimé de la littérature française.

Personnages en marge, plaisirs du romanesque dans Manon Lescaut

Personnages en marge.

Le thème "personnages en marge, plaisirs du romanesque" est un thème important dans Manon Lescaut de l'abbé Prévost. Le roman met en scène des personnages qui sont en marge de la société et qui cherchent à trouver leur place dans le monde. Ces personnages sont souvent complexes et troublés, et ils sont attirés par les plaisirs du romanesque, c'est-à-dire par les aventures et les passions qui échappent à la routine quotidienne.

Le personnage principal de Manon Lescaut est un exemple de personnage en marge. Manon est la fille d'un riche marchand, mais elle est également impulsive et sujette à prendre de mauvaises décisions. Elle est souvent en désaccord avec les conventions sociales et cherche à trouver sa place dans le monde. Elle est attirée par les plaisirs du romanesque et par les hommes qui lui offrent une vie de luxe et de passion.

Le comte des Grieux, un autre personnage important du roman, est également un personnage en marge. Le comte est un noble riche et passionné, mais il est également troublé par ses émotions et ses désirs. Il n'est pas capable de se conformer aux conventions sociales. Il est attiré par les plaisirs du romanesque et par la passion qu'il ressent pour Manon.  

Monsieur Guillaume, un riche marchand, est également un personnage en marge. Bien qu'il soit riche et puissant, il est également insatisfait de sa vie et cherche à trouver du sens et de la passion dans sa relation avec Manon.

Dans Manon Lescaut , l'abbé Prévost explore de manière nuancée le thème des personnages en marge et des plaisirs du romanesque. Les personnages du roman sont attirés par les passions et les aventures qui échappent à la routine quotidienne, mais ils sont également confrontés aux conséquences de leurs choix et à la difficulté de trouver leur place dans le monde.

En fin de compte, Manon Lescaut est un roman profondément émouvant qui explore de manière nuancée les thèmes de l'identité, de l'autodécouverte et de la transformation. C'est une œuvre de fiction mémorable qui restera avec les lecteurs longtemps après la lecture.

Plaisirs du romanesque dans Manon Lescaut

Les plaisirs du romanesque sont les passions et les aventures qui échappent à la routine quotidienne et qui offrent une distraction et une évasion de la vie ordinaire. Dans Manon Lescaut, plusieurs personnages sont attirés par les plaisirs du romanesque et cherchent à trouver du sens et de la passion dans leur vie.

Par exemple, Manon est attirée par les hommes qui lui offrent une vie de luxe et de passion, tandis que le comte des Grieux est attiré par sa passion pour Manon et par l'excitation de l'interdit. Monsieur Guillaume, quant à lui, est également attiré par les plaisirs du romanesque et cherche à trouver du sens et de la passion dans sa relation avec Manon.

Les plaisirs du romanesque sont un thème important dans Manon Lescaut et sont explorés de manière nuancée dans le roman. Les personnages sont attirés par ces passions et ces aventures, mais ils sont également confrontés aux conséquences de leurs choix et à la difficulté de trouver leur place dans le monde.

Personnages en marge, plaisirs du romanesque : exemple de Manon Lescaut et le chevalier des Grieux :

Dans le roman de l'abbé Prévost, Manon Lescaut et son amant, le Chevalier des Grieux, sont des personnages en marge de la société. Ils sont deux jeunes gens passionnés, mais leur amour est considéré comme scandaleux par la société de leur époque. Malgré cela, ils sont prêts à tout risquer pour être ensemble.

Leur amour est un exemple parfait du plaisir du romanesque, car ils sont prêts à affronter tous les dangers et les difficultés pour être ensemble. Ils sont prêts à quitter le confort et la sécurité de leur vie sociale pour vivre leur amour au grand jour, sans se soucier des conséquences.

Leur amour est aussi un exemple de liberté, car ils refusent de se plier aux conventions et aux normes de leur époque. Ils suivent leur cœur et vivent selon leurs propres règles, même si cela signifie être rejetés par la société.

En fin de compte, Manon et le Chevalier des Grieux sont des personnages en marge de la société, mais cela ne les empêche pas de vivre pleinement et passionnément leur amour. Ils sont un exemple parfait du plaisir du romanesque, car ils suivent leur cœur et vivent selon leurs propres règles, sans se soucier des conséquences.

Commentaire d'un extrait de Manon Lescaut   

Extrait à commenter :.

"Je vous ai déjà dit que Manon et moi étions des personnages en marge de la société, rejetés par notre famille et nos amis à cause de notre amour interdit. Nous étions seuls au monde, mais cela ne nous empêchait pas de vivre pleinement et passionnément notre amour. Nous étions prêts à tout risquer pour être ensemble, même si cela signifiait abandonner le confort et la sécurité de notre vie sociale. Nous avons quitté notre ville natale et nous avons voyagé à travers le pays, vivant de nos wits et de notre amour l'un pour l'autre. Nous avons connu des hauts et des bas, mais notre amour n'a jamais faibli. Nous étions libres de vivre selon nos propres règles et de suivre notre cœur, sans nous soucier des conséquences. Pour nous, l'amour était tout ce qui comptait, et nous étions prêts à tout affronter pour être ensemble. C'était là tout le plaisir du romanesque, l'excitation de vivre selon nos propres règles et de suivre notre cœur, sans nous soucier des conventions et des normes de la société." Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731

Commentaire du passage  

Ce passage se situe au début du roman Manon Lescaut de l'abbé Prévost, lorsque le personnage principal, le Chevalier des Grieux, raconte son histoire à un autre personnage, l'abbé. Il parle de sa rencontre avec Manon et de leur amour interdit qui les a menés à être rejetés par leur famille et leur société. Le Chevalier des Grieux raconte également comment ils ont décidé de quitter leur ville natale pour vivre ensemble et comment ils ont vécu de leur amour l'un pour l'autre en voyageant à travers le pays.

Ce passage met en lumière les thèmes de l'amour, de la liberté et du plaisir du romanesque qui sont présents tout au long du roman. Il montre comment Manon et le Chevalier des Grieux sont prêts à tout risquer pour être ensemble et à vivre selon leurs propres règles, sans se soucier des conventions et des normes de la société. 

En quoi ce passage illustre-t-il le thème "personnages en marge, plaisirs du romanesque"?

Ce passage illustre le thème "personnages en marge, plaisirs du romanesque" de plusieurs manières :

Manon et le Chevalier des Grieux sont des personnages en marge de la société. Ils sont rejetés par leur famille et leur société à cause de leur amour interdit, et ils sont donc contraints de vivre en marge de la vie sociale normale. Cela les rend encore plus libres et indépendants, car ils n'ont pas à se soucier des conventions et des normes de la société.

Leur amour est un exemple parfait du plaisir du romanesque. Ils sont prêts à tout risquer pour être ensemble, même si cela signifie abandonner le confort et la sécurité de leur vie sociale. Ils suivent leur cœur et vivent selon leurs propres règles, sans se soucier des conséquences. Cela leur donne une grande liberté et les rend encore plus attirants aux yeux du lecteur.

Leur vie ensemble est remplie d'aventures et de dangers, ce qui ajoute encore au plaisir du romanesque. Ils voyageaient à travers le pays, vivant de leur amour l'un pour l'autre et de leur intelligence. Ils ont connu des hauts et des bas, mais leur amour n'a jamais faibli. Cela rend leur histoire passionnante et captivante pour le lecteur.

En résumé, ce passage illustre le thème "personnages en marge, plaisirs du romanesque" en montrant comment Manon et le Chevalier des Grieux sont des personnages en marge de la société qui vivent selon leurs propres règles et suivent leur cœur, sans se soucier des conséquences. Leur amour est un exemple parfait du plaisir du romanesque, car ils sont prêts à tout risquer pour être ensemble et à vivre selon leurs propres règles, sans se soucier des conventions et des normes de la société. En outre, leur vie ensemble est remplie d'aventures et de dangers, ce qui ajoute encore au plaisir du romanesque.

Adaptations cinématographiques de Manon Lescaut 

Manon Lescaut est un roman écrit par l'abbé Prévost en 1731. Il a été adapté à plusieurs reprises au cinéma et à la télévision. Voici quelques exemples d'adaptations cinématographiques de Manon Lescaut:

  • Manon Lesca ut (1949) : Ce film français réalisé par Henri-Georges Clouzot met en vedette Gérard Philipe et Danièle Delorme. C'est l'une des premières adaptations cinématographiques de Manon Lescaut.
  • Manon des Sources (1953) : Ce film français réalisé par Marcel Pagnol met en vedette Jean Gabin et Marie Bell. Bien que le film soit basé sur le roman de l'abbé Prévost, il s'écarte considérablement de l'histoire originale et suit plutôt les aventures de Jean de Florette et Manon des Sources, deux personnages du roman de Marcel Pagnol de la même nom.
  • Manon Lescaut (1986) : Ce film italien réalisé par Giuseppe Patroni Griffi met en vedette Alessandra Martines et Andrzej Seweryn. Cette adaptation suit de manière assez fidèle l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost.
  • Manon Lescaut (1992) : Ce film français réalisé par Benoît Jacquot met en vedette Isabelle Huppert et Tchéky Karyo. Cette adaptation suit également de manière assez fidèle l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost.
  • Manon Lescaut (2004) : Ce film italien réalisé par Fabio Carpi met en vedette Alessandra Martines et Alessio Boni. Cette adaptation suit de manière assez fidèle l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost.
  • Manon Lescaut (2013) : Ce film français réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe met en vedette Léa Seydoux et Grégory Gadebois. Cette adaptation s'inspire de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais apporte également des éléments de modernité et de contemporanéité.

Adaptations théâtrales de Manon Lescaut

Manon Lescaut   été adapté à plusieurs reprises au théâtre au fil des ans. Voici quelques exemples d'adaptations théâtrales de Manon Lescaut:

  • Manon Lescaut (1753):   écrite par Pierre de Marivaux et mise en scène pour la première fois en 1753. Elle s'inspire de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte également certaines modifications.
  • Manon Lescaut (1791):  écrite par Henri Meilhac et mise en scène pour la première fois en 1791. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (1856):  écrite par Alexandre Dumas et mise en scène pour la première fois en 1856. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (1972):  écrite par Marcel Aymé et mise en scène pour la première fois en 1972. Elle s'inspire de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (1988):  écrite par Jean-Loup Dabadie et mise en scène pour la première fois en 1988. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (1995):  écrite par Jean-Paul Sartre et mise en scène pour la première fois en 1995. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (2003):  mise en scène pour la première fois en 2003 par le metteur en scène Michel Didym. Elle s'inspire de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (2008):  écrite par Marcel Aymé et mise en scène pour la première fois en 2008 par le metteur en scène Gérard Desarthe. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.
  • Manon Lescaut (2014):  écrite par Jean-Loup Dabadie et mise en scène pour la première fois en 2014 par le metteur en scène Didier Long. Elle s'inspire également de l'histoire originale du roman de l'abbé Prévost, mais en apporte certaines modifications.

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    Présentation de Manon Lescaut, dernière partie de l'œuvre L'Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut de l'Abbé Prévost, et de son contexte d'écriture au XVIIIe siècle. Brève introduction de la notion de tragédie classique, centrée sur des personnages nobles confrontés à des destinées fatales en raison de leurs passions.

  12. Bac de français 2023 : Proposition de corrigé pour le sujet de

    Bac de français 2023 : Proposition de corrigé pour le sujet de dissertation « Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu'au récit d'une passion amoureuse ? » Nous allons nous pencher sur le sujet A, qui correspond à l'oeuvre de l'Abbé Prévost, Manon Lescaut, Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.

  13. Dissertation : les sujets possibles, Mediaclasse : ️ Prévost : 5 sujets

    Manon Lescaut L'abbé Prévost 5 sujets de dissertation possibles au bac de français 5 sujets sur Les aventures du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut de l'abbé Prévost, liés au parcours : « Personnages en marge, plaisirs du romanesque ». ... Et enfin, au cœur de ce roman, le mystère du personnage de Manon Lescaut, ...

  14. Dissertation Manon Lescaut

    Grandjean Lou Vendredi 5 février 2021. Dissertation : Manon Lescaut. L'Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut a immortalisé l'Abbé Prévost et ce long récit est considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature française. L'abbé Prévost est un auteur romancier du mouvement littéraire des Lumières, qui consiste ...

  15. Dissertation guidée 2

    Dans Manon Lescaut, ... Exemple : Seuls les personnages en marge vivent des aventures palpitantes. ... l' introduction de votre dissertation, en réutilisant la reformulation du sujet faite en étape 1 ; la conclusion, en proposant une ouverture sur le roman picaresque

  16. Manon Lescaut, abbé Prévost : fiche de lecture et résumé

    Le Parcours sur Manon Lescaut - Partie 2 @commentairecompose.fr Pour te démarquer en dissertation sur Manon Lescaut, regarde ça… Comme tous les #lyceens vont écrire que Manon Lescaut est immorale et marginale, à toi d'avancer des arguments plus subtils et recherchés . Car l'art de la dissertation au bac de français, c'est de ...

  17. dissertation sur Manon Lescaut (Français)

    fiche complète pour la dissertation sur Manon Lescaut ( introduction, explication du parcours, plan modèle, idées, arguments, exemples, conclusion ) 401. 5393. 0. Citations Manon Lescaut ... « ces exemples terribles »>, comme le rappellent Renoncour et Tiberge sont poussés à tuer et à commettre des choses immorales mais pour satisfaire ...

  18. Comment faire une dissertation sur "Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost

    Comment faire une dissertation sur l'oeuvre "Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost ?Cette capsule vidéo d'adresse aux élèves de première souhaitent réaliser une...

  19. PDF Sujets de dissertation sur les œuvres au programme I. Manon Lescaut

    Sujets de dissertation sur les œuvres au programme I. Manon Lescaut. 1. Le plaisir de lire Manon Lescaut se limite-t-il à la découverte d'aventures extraordinaires ? 2. Le critique Marcel Raimond écrit, dans Le Roman, paru en 2008, « Le lecteur moderne aime à s'interroger sur les personnages qui lui sont présentés ».

  20. Manon Lescaut, L'Abbé Prévost, la rencontre : analyse (BAC)

    Dissertation sur Manon Lescaut (exemple de dissertation) Manon Lescaut, l'avis au lecteur (analyse linéaire) Manon Lescaut, le souper interrompu [analyse] Manon Lescaut, la réconciliation à Saint-Sulpice [analyse] Manon Lescaut, la lettre (analyse linéaire) Manon Lescaut, le jeu de dupes avec le fils de G…M (analyse linéaire)

  21. Dissertation pas à pas

    00:00 Sujet et analyse globale 01:06 Analyse complète 05:19 Problématique 06:21 Plan

  22. Manon Lescaut, La Rencontre : Analyse Linéaire (Bac 2024)

    Introduction de l'analyse linéaire de la rencontre dans Manon Lescaut Présentation de l'auteur. Il ne faut pas se laisser abuser par le titre d'abbé par lequel on désigne couramment Antoine François Prévost d'Exiles. Sa vie est bien loin de l'image du sage religieux, retranché dans son abbaye.

  23. Manon Lescaut de l'abbé Prévost : résumé, analyse ...

    Manon Lescaut est un roman de l'abbé Prévost, un auteur français connu surtout pour cette œuvre. Il a été publié pour la première fois en 1731 et est depuis devenue l'une des œuvres de littérature française les plus célèbres.Résumé de Manon LescautLe roman raconte l'histoire de Manon Lescaut, une jeune femme qui est la fille d'un riche marchand. Manon est belle, intelligente et ...