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Sommes-nous prisonnier du temps ?

Par ily7es   •  4 Janvier 2021  •  Dissertation  •  526 Mots (3 Pages)  •  667 Vues

MEZIANE ILYES TG3

                                                              TD 15 :

Dans cette étude nous allons s’intéresse à l’expérience de Calvin et Benson et au principe de la photosynthèse et photochimique et nous allons nous répondre au problème, on cherchera à mettre en évidence les mécanismes et la condition de synthèse de différente molécule organique lors de la photosynthèse dans un premiers temps nous nous intéresserons au document mise en évidence de l’absorption de lumière par la chlorophylle. Dans un second temps nous nous intéresserons a l’expérience de Calvin et Benson et savoirs quelle sont les démarches de cette expérience , et finalement nous allons les résultats obtenu par Calvin et Benson.

Le document 1 nous présente la mise en évidence de l’absorption de la lumière par la chlorophylle , Arnon utilise 14CO2 pour suivre l’ incorporation du carbone dans les glucide produits par la photosynthèse. Pour cette expérience , on doit séparer des chloroplaste en une fraction composée uniquement de thylacoïdes et une fraction liquide correspond au stroma . il mesure l’assimilation du CO2 pour à partir de la radioactivité des molécule organique produits les conditions  expérimentales  et les résultats sont consigné dans le tableau nous pouvons remarquer que le stroma ne nécessite pas de lumière pour avoir une grande quantité de CO2. Il est juste nécessaire qu’il soit en présence de thylacoïde ayant séjournée dans la lumière et en présence d’ATP+RH2.

Le document 2 nous présente l’expérience de Calvin et Benson pour réaliser cette expérience il est nécessaire de marquer des atomes de carbone entrant dans le chloroplaste, pour cela l’isotope utilisé est le C14 . il sera donc possible de suivre plus facilement le carbone. Pour cette expérience la photosynthèse sera faite sur des micro algue verte. On peut facilement alimenter cette plante en carbone 14.

Cette expérience se fera en 3 temps :

  • Séparation des constituant par la chromatographie bidimensionnelle.
  • L’auto radiographie

Par la suite nous allons voir les résultats de cette expérience.  

Dans cette troisième partit nous allons voir les résultats de cette expérience que le radio chromatogramme le T=2s une apparition de PGA. Par la suite au bout de 5s nous remarquons une apparition de aspartame et de CBP pour la phase finale qui est de 30s , nous remarquons les apparitions de :

  • Rexose phosphate

Nous pouvons donc voir de nombreuse formation de molécule organique lors de la photosynthèse lors des 30 première seconde.

Pour conclure, pour qui y une création de CO2 dans le stroma il est nécessaire qu’il y a une présence de thylacoïde ayant séjournée dans la lumière ou une présence D’ATP + RH2. De plus, grâce à l’expérience de Calvin et Benson nous remarquerons une création importante de matiére organique par l’apparition de PGA, et de d’aspartame et de Senine…    

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Sommes-nous prisonniers du temps ?

Résumé du document.

La mythologie grecque raconte que l'un des Titans nommé Chronos, autrement dit le Temps, dévora tous ses enfants. Cette légende dévoile le fait que le Temps est celui qui engendre mais aussi celui qui détruit : il est à la fois création et destruction. En effet, le temps, dit en grec « temnein » qui signifie « couper », fait référence à une durée durant laquelle se succèdent des événements de la naissance à la mort. Donc, chaque journée est l'occasion de faire une nouvelle expérience mais aussi une journée de moins à vivre. Ainsi, sommes-nous nécessairement victimes du temps ? Le temps nous libère-t-il ou nous enferme-t-il ? La vie doit-elle être vécue comme une fatalité ? Pouvons-nous tout de même tirer profit du temps ? Tout d'abord, nous verrons que nous sommes prisonniers du temps pour ensuite préciser que nous sommes libres dans le temps. Enfin, nous verrons que le temps nous permet de nous accomplir en fonction de nos projets (...)

[...] Les actions produites par l'homme lui permettent de penser à autre chose qu'au caractère éphémère de la vie. Cependant, les occupations ne le détourne-t-il pas de la vraie vie et du bonheur ? Celui qui se divertit échappe à sa conscience donc il subit sa vie. Selon Pascal, l'homme est incapable de bonheur car c'est un être temporel : il est incapable de saisir le présent donc il cherche son bonheur dans le passé, ce qui se rapporte à la nostalgie. En effet, dans le présent, nous savons que notre bonheur est éphémère donc nous sommes malheureux. [...]

[...] Au final, que nous apporte la conscience à part savoir que notre destin se tourne vers la mort ? A titre d'exemple, Samuel Beckett, dans son livre nommé En attendant Godo, dit : qui est terrible, c'est d'avoir pensé». En effet, nous serions plus heureux de ne pas savoir ce qui nous attend. D'un autre côté, cela nous procure de la noblesse car c'est ce qui nous distingue de l'univers. C'est pourquoi, même si nous sommes faibles face à ce dernier, nous devons mettre toute notre dignité dans la pensée comme le dit Pascal dans les Pensées : «Toute notre dignité consiste en la pensée». [...]

[...] L'homme ne maîtrise pas le temps, il ne peut ni le ralentir ni l'accélérer. Cependant, doit-il obligatoirement supporter le temps ? Y a-t-il une issue ? En effet, même si le temps enferme l'homme dans une durée limitée, celui-ci fait ce qu'il souhaite durant sa vie. On peut tout de même profiter de la vie, car chacun d'entre nous a déjà une chance : celle d'exister. Dans un deuxième temps, nous sommes libres dans le temps. Chaque jour, nous faisons des projets, nous rencontrons de nouvelles personnes. [...]

[...] Pour lui, on ne doit pas faire mourir une partie de soi car nous sommes mortels corps et âme. Enfin, Sartre, dans l'Etre et le Néant, utilise le mot de contingence. En effet, pour lui, toute existence est au départ sans raison, c'est l'homme qui, grâce à sa conscience, donne un sens à sa vie et acquiert ainsi la liberté. Conclusion : Le temps n'est-il pour l'homme que ce qui le limite ? Le temps, destructeur, marque l'impuissance de l'homme mais ce dernier est aussi créateur car l'avenir lui permet de réaliser des projets. [...]

[...] En effet, la menace de la mort et la fugacité du temps dévoilent le fait qu'il est en quelque sorte de notre devoir d'agir et de bien vivre, sinon on n'aura pas vécu pleinement sa vie et le temps ne se rattrape pas. L'homme décide de donner un sens à sa vie, ce qui prouve que le temps aide aussi à structurer sa vie. D'autre part, face au mouvement implacable du temps, on repense au passé et on regrette certains faits. Cependant, il faut savoir laisser les mauvais moments derrière soi, prendre compte de ses erreurs et se remettre en question, pour ainsi se tourner vers le futur qui nous ouvre de nouvelles perspectives. [...]

  • Nombre de pages 3 pages
  • Langue français
  • Format .pdf
  • Date de publication 02/03/2011
  • Consulté 7 fois
  • Date de mise à jour 02/03/2011

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Le temps est-il contraignant ou libérateur ?

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Savoir si le temps est contraignant ou libérateur

  • Le temps est une force extérieure, irréversible et irrévocable : l'homme n'a aucune prise sur le temps.
  • Cependant, il donne un sens à notre vie et nous structure.

Le temps est indissociable de toutes nos expériences : il est l’univers dans lequel s’inscrit l’existence humaine. Or, l’homme étant incapable de contrôler ou de dominer le temps, celui-ci apparaît comme une contrainte qui s’impose à lui. L'homme étant immergé dans le temps, il ne peut à son gré échapper à son emprise. Le temps se dérobe toujours. Cependant, l’horizon de l’homme est également ouvert sur le temps : par ses actions et par ses choix, l'homme peut lui donner, sinon une direction, du moins un sens. C’est seulement en tenant compte du temps que l’homme peut gagner sa liberté et construire son existence. Le temps est-il, par conséquent, une contrainte ou une libération ? Nous enferme-t-il ou au contraire nous libère-t-il ?

La mythologie grecque raconte que l’un des Titans nommé Kronos – le Temps – dévora tous les fils qu’il eut avec sa sœur, Rhéa. Seul l’un de ses enfants, Zeus, réussit à échapper à son père et à libérer ses frères : c’est lui qui devint le premier des dieux de l’Olympe. Cette légende nous montre que le Temps est à la fois celui qui engendre et celui qui détruit, puisqu'il dévore sa propre progéniture. C’est toute l’ambiguïté du temps qui est à la fois création et destruction . Pour l’homme, le temps s’impose tout d’abord comme une force d’anéantissement  : dès qu’il vient au monde, l’être humain fait l’expérience du temps comme une puissance destructrice à laquelle il ne peut échapper.

Le temps ne dépend pas de nous et nous y sommes inéluctablement soumis. C’est d’abord une force extérieure qui nous impose sa loi, sans que nous puissions nous y soustraire. Nous nous considérons en effet comme prisonniers du temps. Héraclite d'Éphèse (567-480 av. J.-C.), philosophe présocratique, utilise ainsi une métaphore fluviale pour parler du temps. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », dit-il ; le temps s’écoule et tout est à chaque seconde changement. L'eau coule en permanence, le fleuve est à la fois toujours le même et toujours autre. Chaque instant disparaît dès qu’il est apparu. Plus encore, le temps n’a pas d’existence, comme le montrera saint Augustin : comme le passé n’est plus et que le futur n’est pas encore, on ne peut donner aucune consistance au temps ( Confessions ). Face à ce mouvement inexorable du temps, on ne peut avoir que des regrets et une conscience douloureuse des ravages qu’il provoque sur son passage.

La nécessité du temps apparaît sous la forme de l’ irréversibilité . Est irréversible ce dont on ne peut changer le sens ( versus signifie en latin « direction »). Ainsi en est-il du temps : il ne peut être parcouru que dans une seule direction – du passé vers l’avenir. Il nous est impossible de revenir en arrière pour revivre des moments heureux. Le temps emporte tout sur son passage, nous empêchant de fixer quoi que ce soit ni même de le retrouver ailleurs que dans les images lointaines du souvenir. Si le temps est contraignant, c’est que je n’ai aucune prise sur lui. Il est irrévocable . En effet, je ne peux ni accélérer les minutes ou les jours me séparant d’un moment heureux, ni voyager dans le passé pour retrouver une époque révolue. Horizon ouvert sur la mort, le temps nous apprend que tout a un commencement et une fin. C’est avec la conscience de la mort et la perspective angoissante d’une vie limitée que l’homme appréhende son existence. Le temps dresse ainsi des barrières que nous ne pourrons jamais franchir. Le temps est fuyant et l’homme ne peut maîtriser son cours. Cependant, ce qui enferme la vie de l’homme dans un devenir perpétuel n’est-il pas également ce qui ouvre pour lui le champ possible de ses actions ?

Le temps est aussi le lieu de toutes nos créations . En effet il est indispensable qu’un temps s’ouvre à nous pour que nous puissions agir et imprimer notre marque sur les choses. Par l’action, nous pouvons reprendre possession de ce temps qui nous échappe et ainsi transformer le destin en liberté . C’est en particulier le moment présent qu’il s’agit de saisir. Le présent est le seul temps qui nous appartienne véritablement : il est le temps de nos décisions, de nos réflexions. En agissant aujourd’hui, nous déterminons notre avenir. Ce sont nos choix qui conditionnent notre futur. Le temps nous offre un espace ouvert que nous sommes libres de façonner à notre convenance. À nous de devenir les acteurs de notre existence et de réduire la place laissée au temps pour accroître celle de notre liberté. La menace de la mort et la fugacité du temps révèlent combien il est urgent pour nous d’agir maintenant : c’est parce que nous allons mourir qu’il y a un sens à faire aujourd’hui quelque chose de notre vie. Nous vivons finalement dans l'urgence.

L’ histoire apparaît alors comme la forme que les actions humaines donnent au temps. Elle est le temps pris en charge par les hommes. Le temps a une direction unique que l’homme ne peut inverser. Mais par l’histoire et au travers des événements dont il est acteur, l’homme va décider du sens qu’il entend leur donner. Ce sont en effet les hommes qui donnent son sens au temps. C’est ce que montrera Sartre en disant que l’histoire, en elle-même, n'a pas de sens :  c’est à chacun d’inventer sa vie et de donner ici et maintenant une signification librement choisie à son existence.

Si l’homme ne peut inverser le cours du temps, il peut intérioriser la dimension temporelle. En effet, même si ontologiquement le temps est hors de nous et nous échappe, psychologiquement il conserve une existence tangible que notre conscience peut appréhender librement. Nous vivons le temps selon une double temporalité : celle du souvenir , qui correspond à la mémoire du passé, et celle du projet , qui est anticipation de l’avenir. La conscience permet de réaliser ce « trait d’union » entre des temps différents, comme le dit Bergson. En effet, intériorisé sous forme de « durée », le temps est alors ce qui assure une continuité à l’existence humaine et ce qui constitue l'identité même de l'individu. Le temps n'est pas, sous cet aspect, différent de l'espace :

Nous nous souvenons de celui que nous avons été et nous nous formons une image de celui que nous voudrions être : nous adoptons donc le temps en lui donnant une empreinte personnelle . En vivant le temps sur le mode de la durée, nous lions les différents moments de notre vie et ainsi nous pouvons leur redonner sens. Nous sommes alors maître de ce temps intériorisé par la conscience. Le temps est donc contraignant , puisqu’il implique une nécessité à laquelle nous ne pouvons nous soustraire. Mais la contrainte qu'il représente est justement l’outil de notre liberté  : c’est dans le temps que nous donnons à notre vie un horizon de sens . Au même moment où le temps nous limite, il nous structure.

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C'est sur votre capacité à disserter que vous serez jugés au bac.

La dissertation est un exercice conventionnel qui obéit à des règles particulières.

A partir d'une question précise, vous disposez de quatre heures pour rédiger à peu près 6 pages, ce qui correspond à ¼ heure de parole.

"La réussite, c'est 1% de génie, 99% de sueur."   Edison.

Rappelez-vous souvent cette citation pour vous aider…

Ce cours vous explique les "règles du jeu " et n'a pour but que de vous aider. Choisissez les techniques qui vous conviennent le mieux. Les répétitions que vous trouverez dans ce cours ne sont pas inutiles !

Le sujet est toujours présenté sous la forme d'une question. Même si elle vous paraît naïve, elle ne l'est pas, elle est "minée". Trouvez-en tout de suite les multiples ramifications ou arborescences, les enjeux. Certes l'on vous demande ce que vous en pensez, et vous avez la liberté de le dire à la fin du devoir. Mais, avant il faut faire parler les autres philosophes. En somme, on vous demande d'être le metteur en scène d'un dialogue , qui donnerait la parole à plusieurs acteurs, de préférence pas d'accord entre eux, et vous permettrait de trancher. Il va de soi, que pour donner la parole à plusieurs philosophes, il faut connaître leur pensée.

Disserter c'est théoriser. Théoriser , c'est fabriquer un discours avec des concepts (= des mots clairement définis dans les dictionnaires et qui le plus souvent renvoient à des réalités abstraites comme "liberté", "justice" "âme" etc.) et les relier logiquement afin de produire du sens .

Une dissertation est philosophique si elle reflète :

- D'abord une attitude d'interrogation en face du monde, une aptitude à soulever des hypothèses, des problèmes , à s'étonner, à souligner la complexité des  phénomènes, ce qui implique un recul, la capacité de voir les choses "de loin".

- Ensuite la connaissance des réponses (= les systèmes philosophiques ) que les philosophes ont proposées à travers le temps. Il faut naviguer avec aisance dans les idées. 

Une bonne dissertation philosophique doit  refléter cette triple exigence : savoir théoriser, avoir le sens des problèmes, et connaître quelques théories philosophiques.

Une dissertation doit respecter les quatre principes de la LOGIQUE  :

Le principe d’identité. "A est identique à A." Ce qui signifie que lorsque vous avez donné une définition à un terme, vous devez garder ce sens tout le long du paragraphe en question. Si vous prenez la notion en un autre sens, alors vous le précisez et vous changez de paragraphe.

Le principe de non-contradiction : "A n’est pas non-A." Dans un même paragraphe  vous ne pouvez pas affirmer une théorie et en même temps son contraire.

Le principe du tiers exclu. "A ou non-A." Entre deux solutions contradictoires, il faut en choisir une.

Le principe de causalité. "A implique B." Tout effet a une cause, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Enchaînez vos idées par "donc, en effet, par conséquent…c’est pourquoi…."

Vous pouvez vous en inspirer pour assurer la transition entre vos paragraphes. (Voir plus loin.)

Voici ce que donne le non respect de ces règles :

De nombreuses dissertations d'élèves sont de vrais "patchworks" et ressemblent à ce discours!   

Sganarelle : "Il faut que je décharge mon cœur, et qu’en valet fidèle je vous dise ce que je dois. Sachez, Monsieur, que tant va la cruche à l’eau, qu’enfin elle se brise ; et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l’homme est en ce monde ainsi que l’oiseau sur la branche ; la branche est attachée à l’arbre ; qui s’attache à l’arbre suit de bons préceptes ; les bons préceptes valent mieux que les belles paroles ; les belles paroles se trouvent à la cour ; à la cour sont les courtisans ; les courtisans suivent la mode ; la mode vient de la fantaisie ; la fantaisie est une faculté de l’âme ; l’âme est ce qui nous donne la vie ; la vie finit par la mort ; la mort nous fait penser au Ciel ; le ciel est au-dessus de la terre ; la terre n’est point la mer ; la mer est sujette aux orages ; les orages tourmentent les vaisseaux ; les vaisseaux ont besoin d’un bon pilote ; un bon pilote a de la prudence ; la prudence n’est point dans les jeunes gens ; les jeunes gens doivent obéissance aux vieux ; les vieux aiment les richesses ; les richesses font les riches ; les riches ne sont pas pauvres ; les pauvres ont de la nécessité ; la nécessité n’a point de loi ; qui n’a pas de loi vit en bête brute ; et par conséquent vous serez damné à tous les diables. Don Juan  - O le beau raisonnement !"                                                                                          Dom Juan , Acte V scène 2.

Placez une montre devant vous et contrôlez votre temps.

Quatre types de sujets vous sont proposés; trois types de dissertations et une explication de texte.

A. Dissertation type 1. sujet à thèse ,  exemple : "L'homme est-il naturellement bon ?", "Sommes-nous prisonniers du temps ?"…Ce type de sujet est le plus fréquent.

Dissertation type 2. comparaison de concepts , exemple : "Science et philosophie.", "Isolement et solitude."

Dissertation type 3. analyse de concept , exemple : "Le risque.", "L'ennui", "Le destin".  

B. L'explication de texte expliquée dans le cours de Méthodologie . Pour faire une explication de texte, il faut maîtriser la technique de la dissertation.

Choisir, sans précipitation, le sujet sur lequel vous avez des informations solides , et pour lequel vous n'avez pas une réponse toute faite. Prenez votre temps. Ne changez pas de sujet deux heures plus tard !

Plusieurs techniques :

"La CHASSE DE PAN"

Pan est un dieu grec qui collectionnait les papillons. Il attrapait d'abord tout ce qui volait et il faisait le tri après coup.

Vos idées ne vont pas venir toutes seules (sauf exception!). Il ne suffit pas d'attendre que cela vienne ! Il faut les "faire pousser", aller les chercher. Pour cela il existe plusieurs techniques ou méthode. Elles exigent chacune beaucoup de concentration. C'est la raison pour laquelle il serait très utile, au moins au début de votre réflexion, de vous isoler du bruit –impossible à éviter- et de l'agitation des élèves ou candidats qui vous entourent. Essayez de mettre des boules "Quiès" ou "Ear", que vous enlèverez dés que vous aurez votre plan en tête.

N'oubliez surtout pas de vous mettre à la place des différents philosophes que vous connaissez au moment où vous cherchez vos idées.

Technique 1       La tête chercheuse

On "enfonce" le sujet dans sa tête. On se le répète 10 fois, 20 fois, à l'endroit, à l'envers, comme une incantation. On se laisse hypnotiser par les mots. On est en même temps très concentré et très réceptif à toutes les idées qui viennent. Le cerveau fonctionne comme un ordinateur très sophistiqué. Il sait des choses que vous ne savez pas que vous savez! En tout cas pas consciemment. Notez tout ce qui vient à l'esprit. Vous trierez après. S'il ne vous venait aucune idée avec cette méthode, alors essayez la suivante:

Technique 2    Le bombardement du sujet

On assaille les mots du sujet et le sujet lui-même de multiples questions : Qui aurait pu penser cela ? A quelle époque ? Pourquoi ? (quelles raisons, quelle finalité ?) Quel est l'enjeu de la question ? Peut-on penser autrement ? Voire, le contraire ? Peut-on entendre la questions de différentes manières ? Lesquelles ? Placez des "yeux" = des points de vue tout autour du sujet. Comment serait-il compris par un sage de l'Antiquité, par Platon, par un philosophe contemporain, par un scientifique….

La technique 3.    Les colonnes

On écrit la question au milieu de la page, sur une seule ligne, et on isole chaque mot, (y compris les articles, les pronoms, les adverbes…) dans une colonne et l'on décline chaque mot, ses différents niveaux, ses différents sens, ses symétriques, ses contraires…Faites comme si chaque mot était un tiroir plein de sens possibles.

Technique 4     "Le presse-citron"

Valable pour toutes les disciplines , elle consiste à interroger méthodiquement le sujet.

Attention : une définition est un ensemble de termes précis qui permettent de distinguer une notion de tout ce qui n'est pas elle.

1. Dans une définition, on ne répète jamais le terme à définir !

2. En principe, on ne se sert pas de négations pour la définir. Il faut décrire ce qu'elle est . Si vous essayez de définir la notion en cherchant ce qu'elle n'est pas, vous risquez d'énumérer tous les termes du dictionnaire, sans l'avoir cernée. Par exemple, un rideau n'est pas un stylo, ni un arbre etc…, l'énumération peut être infinie, elle ne dit en rien ce qu'est un rideau !

Essayez d'utiliser des termes positifs dans vos définitions.

Technique 4. Le "presse-citron" ,   page suivante :

Technique 5      La combinatoire

Se constituer une sorte de clavier fait de notions codées et de symboles logiques. Par exemple si vous aviez à traiter le sujet suivant : L'humanité peut-elle se perdre ?

"Humanité" H. peut s'entendre en 3 sens, et admettre 3 contraires. "Perdre" P. peut s'entendre aussi au moins en 4 sens, et admettre 4 contraires.

"Peut" = pouvoir : avoir la capacité , la possibilité , le droit ?

Il suffit dès lors de relier chaque terme à un autre terme, et de voir quelle signification en surgit. Par exemple :

H1. / P1. = l'espèce humaine a le pouvoir de s'anéantir. Oui, technologie nucléaire, pouvoir "thanatocratique" (qui a le pouvoir de donner la mort) de la science.

H2. / P1. =  les caractéristiques humaines (bipèdie, parole, rites etc..) peuvent disparaître dans le cas d'enfants abandonnés, ayant vécu en dehors de la civilisation et donc devenus "sauvages".

H3. / P1 = des êtres "humains" se sont conduits d'une manière "inhumaine", en barbares en infligeant à d'autres hommes des tortures, et des souffrances intolérables.

H1. / P2.  = l'être humain se sent perdu dans un univers infini, dont il ne peut concevoir les limites. Cf. Pascal "Le silence éternel des espaces infinis m'effraie." Voir les données de la cosmologie contemporaine, H.REEVES.

H1. / P3.  = conception biblique de l'homme: l'être humain s'est corrompu en s'appropriant le fruit de la connaissance du bien et du mal.

H1. / P4.  = ? 

H2.et H3. / <= P1. = l'humanité ne peut pas se perdre : théorie essentialiste voir Platon, elle existe avant notre naissance, c'est à nous de la retrouver à l'intérieur de nous. Cf. Maïeutique de Socrate.

H1. <= P2. = thèse de Sartre, c'est à l'humanité de fabriquer elle-même son propre sens.

<= H3. =>   P1.H1.  = Les  barbares ont pratiqué des génocides et détruit des millions d'hommes.

H3.  =>   <= H2.  La barbarie déshumanise ses victimes. En traitant des humains comme des bêtes, on leur ôte leur dignité, on leur vole leur humanité.

On ne peut certes pas jouer à l'infini sur ce clavier, mais il donne des directions de recherche, des hypothèses. Souvent, ce sont les classes de scientifiques qui exploitent à merveille cette technique, les littéraires sont très cordialement invités à essayer au moins une fois!…

Choisissez votre méthode. Il est clair que vous pouvez combiner toutes ces techniques pour trouver le maximum d'idées. Vous vous trouvez maintenant en face d'un chaos d'idées qui partent dans tous les sens. De nombreuses hypothèses ont surgi. C'est le moment le plus angoissant et le plus difficile. Il faut leur trouver un fil conducteur, un ORDRE . C'est l'objet de la fabrication du plan.

1. L'architecture de la réflexion

Faire un PLAN, consiste à " architecturer " sa réflexion. Il faut penser le sujet, "d'en haut", et combiner logiquement et intelligemment vos connaissances et répondre à la question précise qui vous est posée. Faites-le au brouillon d'abord, n'écrivez au début que d'un côté des feuilles.

1 . Essayez de voir quelles lignes de force   se dégagent de votre chaos, essayez de sélectionner les trois, quatre, ou cinq les plus importantes. Entourez-les de couleurs différentes . Evitez de "tomber" dans le schéma : thèse/antithèse/synthèse = noir/blanc/gris ! Le réel et la pensée sont infiniment plus variés, songez plutôt à l'image de l'arc en ciel .

Attention pour les sujets "comparaison de concepts" : Il faut analyser les différents types de relations entre les concepts , donc éviter de les séparer. On ne vous demande pas une dissertation sur chacun d'eux !

Les sujets "Analyse de concepts" vous laissent une liberté plus grande pour la problématique, mais ils sont aussi un peu plus difficiles à traiter.

2 . Recopiez en la résumant clairement chaque réponse ou thèse sur des feuilles séparées. Ecrivez une réponse en haut de chaque feuille et encadrez-la.

  3 . Organisez vos réponses. Choisissez la réponse qui vous paraît la meilleure, la plus plausible, et mettez lui, provisoirement au crayon noir, le N° 4, c'est par elle que vous allez terminer votre devoir. Choisissez la réponse qui vous paraît la plus contestable ou dépassée ou en tout cas la moins défendable, mettez-lui le N° 1, c'est par elle que vous allez commencer. Il ne vous reste que deux possibilités pour trouver la place des deux autres !

Mais attention, en bas de chaque page cherchez par quel moyen, à l'aide de quelle idée vous allez pouvoir passer logiquement à l'idée du paragraphe suivant . C'est votre transition . Elle est indispensable . Il arrive qu'en travaillant les transitions on soit obligé de modifier l'ordre de ses paragraphes. Trouvez une bonne stratégie. Re-numérotez vos § à l'encre.   4. Réfléchissez tout de suite aux exemples, théories, argumentations que vous allez développer dans chaque §. Un paragraphe se construit en sept temps. (Voir plus loin.)

Ecrivez en style télégraphique, en utilisant des abréviations.

2.  Dégagement de la problématique

Construisez tout de suite votre problématique qui est le nœud de l'introduction. Il suffit de reprendre chaque réponse , dans l'ordre que vous venez de trouver et de la présenter sous une forme interrogative . Un problème est une question "orientée" qui suggère la réponse que vous allez donner. Rédigez-la clairement, au milieu d'une page, à part, vous compléterez plus tard votre introduction.

3. Fabrication des paragraphes en 7 points  

Voici quelle est la structure de chaque paragraphe. (Valable pour dissertations , mémoires   et thèses de doctorat .)

1) Résumé de la thèse Tout paragraphe doit commencer par l'énoncé de la thèse que vous allez examiner (l'une des réponses possibles au problème posé) : c'est un jugement , votre phrase doit contenir un sujet, verbe ou auxiliaire, complément, ou attribut = adjectif). Il faut que chaque terme ait un rapport direct avec le sujet. Ce rapport peut être une relation de contradiction. (Attention n'examinez qu'une thèse à la fois par paragraphe.)

2)  Explication du sens que vous donnez aux mots que vous employez (vous savez que chaque mot a toujours plusieurs sens), donc soyez précis , choisissez UN sens et gardez toujours le même sens pour le même mot à l'intérieur d'un même paragraphe. Vous aurez le loisir de changer le sens du terme dans un autre paragraphe !

Attention les mots ont des significations multiples mais précises, vous ne pouvez pas leur faire dire n'importe quoi ou ce que vous désirez. Une définition se travaille comme le boulanger travaille sa pâte. Informez toujours le lecteur du sens que vous décidez de choisir. Vous pouvez partir du sens commun, puis tenir compte des étymologies (quand vous les connaissez…d'où l'utilité d'étudier quelques racines grecques ou latines.)

 3)  Illustration . Il n'est pas question de "parler" dans le vide. Il faut concrétiser, donner corps à votre pensée. Trouvez des exemples dans la réalité ou dans les livres. Vous pouvez ici montrer la richesse de votre culture personnelle.

4)   ARGUMENTATION .   Trouvez des preuves, des raisons pour justifier cette thèse. Valeur des principes sur lesquels elle est fondée ou de ses conséquences. Les enjeux qu'elle propose. Les avantages de ces conséquences, sur différents plans, bref mettez en relief l'intérêt de cette thèse, situez-la par rapport aux grands thèmes philosophiques, faites-vous son défenseur sincère.   5)    THEORISATION . Cherchez un " Avocat " ou un "défenseur" de ce point de vue qui soit "connu" de préférence parmi les philosophes ! Exposez avec habileté sa théorie sans jamais perdre de vue le sujet! Ne récitez pas mais montrez de quelle façon sa théorie répond ( en partie) au problème posé .  Vous avez déjà eu un bref aperçu des idées de quelques philosophes (Socrate, Platon, Descartes, Kant, Nietzsche, Sartre...) ou de la pensée judéo-chrétienne.  Utilisez certains d'entre eux.  Attention ne mélangez pas les différentes théories , développez bien une argumentation, ne sautez pas du coq à l'âne.  (Les moments 4 et 5 sont les plus importants du  paragraphe.)

6)  Virage . Commencez à amorcer une critique , cherchez un point faible dans ce qui précède : soit l'étroitesse de la définition, soit les limites du domaine concerné, soit l'un des  arguments ou les limites de la théorie. Trouvez encore une conséquence négative, qui vous permette de commencer à jeter le soupçon sur la thèse qui vient d'être analysée. Cette stratégie doit vous permettre de poser le problème qui annonce votre réponse (ou thèse) suivante .

7)  Conclusion-Transition .    Concluez votre paragraphe. Résumez brièvement l'essentiel de ce qui a été dit : "Nous avons vu que..., demandons-nous si…", et posez le problème auquel répondra le titre du paragraphe qui suit immédiatement.  Votre conclusion assure la transition entre les deux paragraphes, elle doit exprimer un lien logique entre les deux paragraphes. On ne saute pas du coq à l'âne.

Vous avez ici le modèle de tout paragraphe , vous pouvez néanmoins changer, en partie, l'ordre proposé (sauf N°1 et N°7), pourvu qu'il soit logique .

Dans votre devoir séparez bien les § les uns des autres, laissez un espace d'une ou deux lignes.

4.  L'INTRODUCTION

Rédigez-la, en entier, dés que vous avez fini votre plan, au brouillon.   (environ I page)

Elle comprend 3 temps :

a) DE QUOI   l'on va parler = p remier temps. (Très court, 2 ou 3 lignes) : au choix ;

-  une remarque introductive qui annonce le thème de la dissertation,

-  une constatation générale, "Pour le sens commun...",

-  une bonne citation,

-  une définition provisoire, "si l'on entend X de telle manière, alors….".

 Plantez votre flèche dans le MILLE. Visez exactement le sujet.

( Attention ! On ne commence pas par "Depuis toujours", ni par "Tous les philosophes se sont demandé si"...ou "se sont penchés sur…", ni en répétant le problème posé dans le libellé du sujet). On ne répète pas le cours de méthode en annonçant ce qu'il faut faire : définition, problématique etc… c'est inutile, on le "fait". (Voir la rédaction écrite)      b)  POURQUOI ?

Deuxième temps . C'est l'essentiel de l'introduction. (entre 10 et 20 lignes). Bien montrer qu'on a compris le sujet et son intérêt . Inutile de dire qu'il est "intéressant de…". Prouvez-le!

C'est la fonction de la PROBLEMATIQUE .

Une problématique est un enchaînement de "questions qui suggèrent une réponse" ou encore d'hypothèses / réponses . Vous pouvez les formuler soit directement, à la forme interrogative, soit indirectement, en utilisant le conditionnel par exemple. Voir les problématiques des cours.

ATTENTION !

1) Formulez les problèmes auxquels vous savez que vous allez répondre.   (Pas trop, pas trop peu : 3, 4 ou 5 suffisent largement.)

2) l'ordre de vos problèmes doit refléter l'ordre de votre dissertation.

Si vous avez suivi les conseils précédents, votre problématique est déjà rédigée au milieu d'une page, il ne reste plus qu'à la compléter.

c) COMMENT ? Troisième temps  (2 ou 3 lignes) . =  indiquez, en gros, votre plan. Si votre problématique est bien construite, il suffit de dire: "c'est dans cet ordre que vous allons traiter le problème posé."   5.  La  conclusion. 

Rédigez-la soigneusement au brouillon, à la fin de l'épreuve, vous serez pressés, tendus, et vous risquez de la bâcler.  (Environ ½ page.)

Brève, en 3 temps :

1) De quoi on a parlé = survol très rapide du devoir = synthèse. "Après avoir vu que…."

2) La réponse que l'on choisit, son intérêt .

3) Les limites de cette réponse. Montrez en quoi elle n'est pas absolue. N'oubliez pas que l'un des aspects de la sagesse consiste à être conscient des limites de son savoir, c'est-à-dire de tout ce que l'on ne sait pas !    

Rédigez directement en partant des notes de votre brouillon. Seules l'introduction et la conclusion sont déjà rédigées au brouillon.

A. Présentation du devoir.

B.  Le style

C.  . Utilisation d'un français correct

D. L'orthographe

Très abîmée dans de nombreuses copies de Bac. Une orthographe insuffisamment maîtrisée dans une copie d'examen peut vous faire perdre DEUX POINTS. (En philosophie, 2 x 7 = 14 points  en moins pour les séries L.!!!)

Fautes inexcusables : confondre  a : auxiliaire avoir,  et  à : préposition.                                                                                                                     er : infinitif   et  é , ée , és , ées . participes passés.

Rappel des lois des accords :

Si le complément direct est placé avant le participe passé, il y a accord .

Exemple : les fruits que nous avons mangés.  Nous nous sommes promenés. Nous nous sommes rendus en Norvège. (Nous avons mangé quoi ?, nous avons promené qui ? Nous avons rendu qui ?)

Si le complément direct est placé après le participe passé ou si le complément placé avant n'est pas direct , alors il n'y a pas accord .

Exemple : Nous nous sommes demandé. Nous nous sommes rendu compte…

(Nous avons demandé à qui ? Nous avons rendu compte à qui ? = compléments indirects)

Orthographe des mots les plus maltraités dans les copies.

En désordre… Apparaître, disparaître, maître, connaître, obnubiler, financier, pécuniaire, ambigu ( masc. ), ambiguë ( fém.) , rationnel, rationalité, schéma, connexion, philosophie, psychanalyse, psychanalyste, psychologie, synonyme, étymologie, généralement, réellement, tranquillité, existentialisme, essentialisme, Sartre, Nietzsche, Socrate, or (= conjonction qui lie deux propositions), hors (= adverbe, l'extérieur), multidimensionnel, un concept, prendre les rênes du pouvoir, et non les "rennes" de Laponie…, événement mais avènement, langage, agressivité, spatial, spatio-temporel, vraisemblable, a priori , sine qua non (latin), exigence mais exigeant, il tend à (aller vers), il tente de (essayer), raisonner (pour la pensée), résonner (pour les cloches), être sensé (avoir du bon sens), être censé (supposé, considéré, présumé), créer des différends (des conflits), avoir affaire à, il ressort de, tâche (devoir), tache (d'encre), fatigué, fatigant, autochtone……

"Stabilobossez" les mots dont vous connaissez mal l'orthographe, et étudiez-les.

E.  modèles d'expression

Voici quelques exemples d'expressions servant à introduire, illustrer, argumenter, conclure…

Il faut examiner si…, on peut affirmer que…, voyons si…, l'on peut se demander si…, il semble que…, il apparaît que…, supposons que…, admettons que…, il est possible que…, partons de l'hypothèse selon laquelle…

2 DEFINITIONS :

(Evitez les termes vagues comme "certains", précisez toujours. N'employez pas dans la définition le terme que vous avez à définir. Evitez de définir en disant ce que n'est pas   une chose !)

Apparemment, ou pour le sens commun, les deux notions ont le même sens, (donner ce sens), en réalité, ces notions ou concepts s'opposent…, X signifie…, tandis que Y signifie…, si l'on entend par x (un terme quelconque) telle signification, alors…, cette affirmation peut être comprise, ou s'entendre en plusieurs sens,  au sens propre… au sens figuré…, pour Platon…, précisons la signification…, dans son acception (et non "acceptation" !) la plus large, x signifie…, si l'on définit x de telle manière, alors l'ambiguïté se résout…, ainsi s'établit la distinction entre X et Y…, ou ainsi s'établit l'identité entre X et Y…

3  ILLUSTRATION :

Prenons l'exemple donné par tel philosophe dans telle œuvre… dans de nombreux cas (où, quand  ?) …il s'agit de…, nous constatons en réalité…, on peut se référer à…, considérons le cas…, un autre exemple est significatif…, la figure mythique de X vient illustrer notre propos…, par exemple…, il existe…

4  DEMONSTRATION :

(Evitez absolument le langage enfantin "et puis…et puis…et puis…, ou encore aussi…aussi…également…" qui juxtapose les idées au lieu de relier.)

La démonstration cherche à prouver une thèse en utilisant le raisonnement logique.

D'après cette constatation, on peut déduire que…, à la lumière de cet exemple, de ce raisonnement (s'il est celui d'un philosophe), il est clair que…, c'est pour cette raison que…, donc…, par conséquent…, en effet…, en conséquence…, cela implique nécessairement…,  par suite…, de sorte que…, c'est pourquoi…, parce que…, en effet…, d'une part…d'autre part (ne jamais utiliser "d'autre part" tout seul)…, il résulte que…, en premier lieu, en deuxième lieu…, par ailleurs…, de plus…, en outre…, nous comprenons davantage pourquoi…, nous pouvons tenter de dégager les implications de cette affirmation…, on peut aller plus loin et dire que…, pour éviter cette conséquence extrême, il faut supposer…, il faut admettre…, si…alors…, mais n'est-ce pas admettre ou reconnaître implicitement…,  ce raisonnement (ou cette théorie) se fonde (et non se base – valable pour l'armée)  en réalité sur telle hypothèse ou sur tel axiome…(= proposition de base non démontrée)…, à l'inverse de …, contrairement à …

5  PHILOSOPHE - AVOCAT : (toujours donner la parole à un philosophe cela donne plus de poids à votre raisonnement.)

Nous rejoignons ici le point de vue, la théorie, le jugement, la pensée, de tel philosophe qui dans tel texte affirme que…, Dans tel texte, en effet, tel philosophe dit que, propose telle explication…, on peut affirmer avec untel que…, telle est la réponse de…

6 RESERVE-CRITIQUE :  (Prépare le virage, le passage à une autre idée dans le § suivant.)

Cela dit (et non ceci dit, ceci annonce ce qui n'a pas encore été dit, cela concerne ce qui vient d'être dit)…, néanmoins…, certes…, pourtant…, cependant…, à la limite…, au terme de cette démonstration une autre perspective s'ouvre (si l'on change de domaine)…, on peut s'interroger sur (des conséquences négatives non examinées jusqu'ici)…, il ne faut pas croire que…, on peut se demander si…, s'il en est ainsi, pourquoi alors…,  on doit aller plus loin et s'interroger sur (les causes les raisons, les mobiles, les conséquences…)…, certes…, malgré telle opinion…, à l'opposé…, en revanche, (ne pas dire par contre)…, telle affirmation dans tel domaine ne semble pas exacte, ou a eu telles conséquences négatives…, nous devons écarter telle hypothèse pour telle raison…, cependant une difficulté demeure…, nous nous heurtons à une contradiction…, nous aboutissons (et non débouchons !) à une impasse ou à une aporie (= contradiction insoluble)…, il faut refuser ce risque…

7 CONCLUSION - TRANSITION :

Pour conclure…, nous avons vu  que…, nous pouvons tenter de dégager telle solution…, cette analyse permet d'affirmer que ou de douter de ou de s'interroger sur telle autre hypothèse…, en d'autres termes, faut-il conclure que … ou se demander si…,

Indiquez une direction de réflexion nouvelle, puis passez deux lignes et commencez le § suivant de la même manière que celui-ci

F. Relecture de la copie                      (De 5 à 10 minutes.)

Etre libre de penser , ce n'est pas penser n'importe quoi, ni penser n'importe comment. C'est d'abord essayer de s'affranchir des préjugés, des opinions toutes faites, et se mouvoir avec agilité nuances et assurance au milieu des idées, celles des autres et les siennes. Les organiser en fonction de ce que nous VOULONS affirmer.

En définitive, une dissertation est une occasion d'exprimer : son bon sens, sa maîtrise de la langue, sa culture, son expérience de la vie (sa maturité), son intelligence, sa personnalité, et enfin sa philosophie (= son interprétation du monde ou sa perplexité en face de son destin).

Cela demande des efforts, parfois du courage, mais c'est un premier pas vers la liberté .

(Devoir d'élève, noté 19 / 20.)                                      Sommes-nous  prisonniers du temps ?

Si chaque individu, du fait même qu'il est mortel et en est conscient, fait l'expérience de sa temporalité, l'être humain a cependant bien du mal à concevoir ce qu'est le temps et en est réduit le plus souvent à une approche intuitive de cette notion. Cependant cette approche n'est-elle pas suffisante pour que chacun prenne conscience de son impuissance et de sa servitude face au temps ? L'homme n'est-il pas prisonnier du présent, condamné à vivre entre ce qui n'est plus et ce qui n'est pas encore et ce présent a-t-il réellement une signification puisqu'il ne constitue qu'un intermédiaire évanescent entre passé et futur ? D'autre part, l'homme enchaîné par le remords et l'angoisse, n'est-il pas dépendant du passé qui détermine son psychisme, et du futur cause de toutes ses actions ? Enfin l'homme n'est-il pas impuissant devant l'écoulement régulier du temps, prisonnier de la durée puisque mortel ? Doit-on retenir les hypothèses selon lesquelles l'âme échapperait à cette condition misérable ou bien doit-on considérer qu'elles ne font que refléter la peur éprouvée par l'être devant sa propre mort ? Pourtant, même s'il ne peut échapper au temps, l'individu n'est-il pas capable d'exprimer sa soif d'éternité, voire même de manifester l'existence d'une dimension humaine inaltérable donc atemporelle ?

Dire que le temps est le milieu indéfini dans lequel se déroulent les événements successifs met bien en évidence que la distinction entre avant et après, c'est à dire la succession irréversible de ces trois moments : passé – présent – avenir, est ce qu'il y a de fondamental dans l'expérience temporelle. Cependant de ces trois moments un seul semble-t-il est réellement donné, un seul paraît être réellement vécu sans discussion possible : c'est le présent. En effet puisque par définition le passé n'est plus et que le futur n'est pas encore, l'individu paraît condamné à vivre entre ces deux néants.

Pourtant, et c'est là un paradoxe qui, tout en mettant en évidence le caractère irrationnel du temps, souligne également la misère, voire le non-sens de la destinée humaine, on peut tout aussi bien soutenir que le présent n'existe pas. En effet, bien que l'intuition accorde une certaine durée, même si elle est courte, à cette dimension du temps, une simple réflexion nous fait comprendre que cette durée elle-même se décompose en deux moments qui ont précisément pour caractère de ne pas être présents. L'un constitue ce qui vient tout juste de se passer, l'autre ce qui va tout de suite survenir. Ce moment présent où nous  voulions tout à l'heure reconnaître la seule réalité du temps se révèle à l'analyse l'instant mathématique, notion insaisissable, sans épaisseur existentielle.

Ainsi, l'homme condamné à vivre au présent, semble devoir exister au sein d'une sorte de "non-être" puisque, au moment où nous  cherchons à le saisir, un tel présent est devenu passé : "Et l'instant où je parle est déjà loin de moi" disait Boileau.

Ayant considéré, comme nous l'avons fait dans un premier temps, que l'homme est condamné à vivre au présent, nous pouvons également affirmer qu'il est dans bien des cas prisonnier à la fois du passé et du futur.

Il est tout d'abord prisonnier du passé, qu'il soit collectif ou individuel, d'un point de vue historique, on sait en effet que chaque peuple possède une tradition, des habitudes, des mœurs qui lui sont propres, qui par conséquent conditionnent pour une grande part son évolution au cours du temps. Cette réalité collective se traduit par l'imprégnation d'une certaine culture, d'un certain mode de pensée. Chaque individu, héritant nécessairement de ce passé en sera profondément influencé et l'exprimera plus ou moins à travers des pensées, des jugements et même des actes. Sur un plan légèrement différent, la psychanalyse nous apprend que le psychisme de l'adulte est très profondément conditionné par des souvenirs – le plus souvent douloureux – qui ont été enfouis dans son inconscient et qui expliquent dans une certaine mesure ses réactions et les sentiments qu'il peut éprouver aujourd'hui face à telle ou telle personne ou à tel ou tel événement.

Si chacun de nous  est donc, sans s'en rendre compte, largement influencé dans son comportement par des événements passés, certains vont presque jusqu'à refuser de vivre au présent pour s'enfermer dans leurs souvenirs, soit que ces derniers leur semblent refléter un passé plus heureux que ne l'est leur existence actuelle, soit qu'au contraire ces souvenirs soient à l'origine de remords dont ils ne peuvent se débarrasser.

De même que l'homme est hanté par son passé, donc dans une certaine mesure prisonnier de celui-ci, il est également tendu vers le futur, parfois jusqu'à ne plus voir que lui, préoccupé par ses projets et craignant de ne pas les voir aboutir, souvent habité par l'angoisse de ne pas connaître ce qui se passe le lendemain. Aussi, comme l'explique Pascal, "nous ne vivons jamais mais nous espérons vivre et, nous  disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous  ne le soyons jamais."

Si comme nous venons de le voir l'homme ne semble pas pouvoir s'échapper du temps, qu'il soit passé, présent ou avenir, il est également incapable d'influencer sur son cours, de le retarder ou de l'accélérer. Et le rêve du poète "O temps suspens ton vol !" est balayé par cette cruelle remarque d'Alain : "Pendant combien de temps va-t-il suspendre son vol ?" Le cours du temps est donc irrévocable, irréversible, et chacun de nous doit en faire l'expérience. Prisonnier du temps, l'homme est également prisonnier de la durée : cette réalité lui est d'autant plus difficile à accepter qu'il se sait mortel et que cette condition de mortel limite son propre épanouissement dans tous les domaines.

A cette analyse fondée sur des réalités tangibles et incontestables, à ce constat de totale servitude de l'homme vis à vis du temps, certains objectent qu'il faut dépasser ce stade trop superficiel pour concevoir qu'il existe une vie après la mort.

C'est tout d'abord le cas des religions. Si l'on se réfère par exemple aux textes judéo-chrétiens qui affirment l'existence d'un autre monde, le Paradis, que l'âme humaine, si elle n'a pas commis de graves méfaits, ira rejoindre après la mort pour mener une deuxième vie éternellement heureuse. Pourtant, deux objections peuvent être opposées à cette thèse. La première consiste à rappeler que les religions ont été créées par la société afin de répondre aux problèmes métaphysiques qui angoissent les êtres humains, pour calmer leurs craintes et leur permettre ainsi d'intégrer totalement le groupe. De telles réponses ne satisfont jamais totalement les philosophes qui cherchent à poursuivre au-delà leurs réflexions. La deuxième objection que nous avancerons porte beaucoup plus sur le fond du problème. En effet, si l'âme humaine (étant admis qu'elle existe) était immortelle, il n'en demeure pas moins qu'elle resterait enfermée dans le temps, car du temps infini est encore du temps : l'homme ne pourrait donc y échapper.

Si la réponse apportée par la religion n'apparaît donc pas satisfaisante, il en existe une autre, proposée cette fois par un philosophe. En effet PLATON nous explique que l'âme humaine est, non pas immortelle mais atemporelle c'est à dire qu'elle rejoint après la mort un univers situé hors du temps (et de l'espace) avant de s'incarner dans un nouvel être. Ce processus nous est décrit dans le mythe d'ER. Attardons-nous  un instant sur ce texte.

Les âmes, nous  dit PLATON, une fois qu'elles ont quitté notre monde temporel, passent tout d'abord devant une sorte de tribunal qui statue sur leur sort. Selon qu'elles se sont plus ou moins bien comportées pendant leur vie, elles devront ou bien subir des années d'emprisonnement et de tortures ou bien avoir droit au repos et au bonheur en vivant aux Champs Elysées, sorte de paradis terrestre. Après toutes ces années, passées dans la douleur ou dans la joie, les âmes tout en conversant, prennent ensemble un chemin qui les mènera en un endroit où la Vérité leur sera dévoilée. Puis, dans une troisième étape, ces âmes choisiront une nouvelle destinée, et, avant de s'incarner dans un nouveau corps, boiront au fleuve de l'oubli.

Ce processus décrit par PLATON nous inspire une simple remarque : il existe plusieurs étapes successives que les âmes doivent emprunter. Cette simple notion de succession met en évidence le fait que PLATON bien que voulant nous  décrire un monde atemporel, nous  montre un univers plongé dans le temps ! ( Note du professeur :  Il ne faut pas confondre "l'objet" décrit par PLATON (univers atemporel dans lequel les essences coexistent = existent simultanément) avec la structure du discours, qui se déployant nécessairement dans la durée, les décrit sur le mode de la succession).

Cette contradiction qui nous permet donc, non pas de nier l'hypothèse énoncée, mais de douter de sa valeur, nous  est expliquée par KANT. Ce dernier, en effet, remet en question la réalité objective du temps ; selon lui, le temps ne serait qu'une "forme a priori de notre sensibilité", le moyen que nous  avons de percevoir nous et nos intérieurs. C'est pourquoi l'homme ne pourrait imaginer un monde atemporel. Cette explication ne nie pas la réalité du temps mais lui donne, non plus un caractère absolu, mais un caractère empirique.

Enchaîné par le temps, asservi par la durée, enfin, condamné à disparaître, l'être humain doit-il pour autant accepter sa misérable condition ? A cette question nous serons tenté de répondre que non. Car si l'homme semble ne pas pouvoir échapper à la temporalité, il peut cependant combattre les effets du temps, remportant une victoire certes relative, mais une victoire tout de même.

Ce combat s'exprime tout d'abord à travers la technique, qui permet à l'homme – par exemple – tout à la fois de se déplacer plus vite donc de gagner du temps, grâce à l'évolution des moyens de transport, mais aussi et plus encore d'allonger la durée de sa propre vie, donc de faire reculer la mort grâce aux progrès de la médecine. A cette lutte participe également le rêve en tant qu'expression d'un inconscient atemporel qui nie la succession, la chronologie et organise les représentations selon un ordre tout à fait différent de celui imposé par le temps. L'homme peut également dépasser le présent dans lequel il semble condamné à vivre pour se projeter dans le futur grâce à l'imagination et la rêverie ou se plonger dans le passé grâce à la mémoire individuelle et collective. L'écriture, la photographie et plus récemment les différents supports audiovisuels véhiculent des instants passés ou plutôt dépassés mais qu'on ne demande qu'à revivre à travers notre esprit. Enfin l'être humain peut remonter plus encore le temps grâce à la science, aux lois d'astrophysique et de chimie, pour tenter de comprendre comment s'est formé puis transformé l'univers.

Pourtant, ce combat que nous venons de décrire contre les effets du temps traduit une réalité beaucoup plus profonde qu'il n'y paraît tout d'abord : ce refus de la temporalité constitue en fait l'aspect négatif d'une soif, d'un désir qui existe chez chaque individu : celui d'accéder à l'éternité.

Il nous faut tout d'abord insister sur le fait que l'éternité n'est pas un synonyme de l'immortalité car, comme nous l'avons déjà dit, l'immortalité n'est somme toute que du temps sans fin, et du temps sans fin reste du temps. L'éternité est donc sans commune mesure avec une durée même indéfinie, elle est vérité immuable, éternel présent et se trouve en opposition absolue avec la temporalité.

Tout d'abord, l'éternité appartient au monde des idées, des formes et des essences immuables, tandis que le temps règne sur les réalités sensibles. En second lieu, alors que le temps est indissociable de la séparation des êtres (il faut du temps pour se rejoindre), l'éternité assure la simultanéité de leur présence. Enfin et surtout, l'éternité perpétue ce qui est en elle, alors que le temps oblige les êtres à s'user, à se dégrader et à mourir.

Pourtant, après l'analyse que nous venons de faire, l'homme semble capable, non seulement de lutter contre les effets du temps, mais encore, à défaut d'être éternel, d'accéder à un monde atemporel (ou du moins – et n'est-ce pas déjà beaucoup ? - d'en avoir le sentiment) ; cette capacité s'exprime à travers l'abstraction mathématique et l'expression artistique.

En effet, le raisonnement mathématique constitue un univers totalement atemporel en ce sens qu'il est le monde de l'exactitude et de la perfection, qu'il se fonde sur des axiomes logiques arbitraires et qu'il produit des concepts immuables, nommés points, droites, cercles ou plans, "êtres" que le temps ne peut altérer.

Il en est de même pour la dimension artistique puisqu'une œuvre belle est toujours belle par définition, et que l'art est une métamorphose du réel, du monde sensible, un passage dans un univers immatériel dans lequel "la lumière de Rembrandt" devient "atemporelle" comme l'explique Malraux. En affirmant que l'art est un "anti-destin", Malraux traduit le fait que la création artistique est un cri désespéré de l'homme en direction de l'éternel, une volonté de briser sa véritable condition de mortel. Devant une œuvre d'art, je ressens une intensité d'être qui est due à la superposition de "ma" sensibilité et de celle du créateur, de ma conscience et de celle de l'artiste, j'éprouve un sentiment d'unicité, d'immatérialité, donc d'absolu…

Ainsi l'être humain semble capable de combattre les effets du temps mais aussi dans une certaine mesure, de parvenir – même si ce n'est qu'une illusion – à un monde atemporel en entrant dans l'univers mathématique ou artistique. Pourtant, nous pouvons aller encore plus loin et estimer qu'il existe réellement une dimension humaine qui peut se détacher de la temporalité. S'il est vrai, en effet, que nous  sommes emportés sans retour vers notre mort, il faut prendre garde ici que cette connaissance implique de notre part, non pas une conscience dans le temps, mais une conscience du temps. Nous  savons que le temps nous emporte ; c'est donc que quelque chose en nous  - précisément notre conscience du temps – lui échappe. Proust le met bien en évidence puisqu'il explique que le temps retrouvé n'est pas du temps passé mais dépassé car la coïncidence des instants enfouis de ce passé et des instants présents permet de ressaisir l'identité du moi au-delà du temps. "Rien qu'un moment passé ? Beaucoup plus peut-être, quelque chose qui, commun à la fois au passé et au présent, est beaucoup plus essentiel qu'eux deux." Ainsi, la conscience qui me reconnaît dépendant du temps est précisément ce par quoi je lui échappe : il n'y a de conscience du temps que pour un être qui participe à l'éternel.

De plus, du fait qu'une partie de lui-même échappe à la temporalité, l'homme est un être libre. En effet, si le temps est le lieu des événements successifs et de leurs enchaînements nécessaires de cause à effet, la liberté étant selon KANT, "la faculté de commencer soi-même un état dont la causalité n'est pas subordonnée à son tour […] à une cause qui la détermine dans le temps", la liberté donc se trouverait hors du temps. Ainsi, pour exprimer cette dimension qui échappe à la durée et qui est en lui, l'homme devrait se prouver à lui-même qu'il est un être libre, même si cette liberté – et c'est un paradoxe – s'exprime malgré tout dans un cadre temporel.

L'homme se définira donc avant tout par sa capacité à maîtriser l'avenir, car s'il y a de l'avenir, c'est que les jeux ne sont pas déjà faits, que l'invention de quelque chose de nouveau est encore envisageable. L'avenir, tout en étant la dimension essentielle de la condition temporelle de l'homme, celle qui par excellence le fait exister, c'est à dire le fait de se tenir ( sistere ) hors de ( ex ) l'instant présent, l'avenir donc, lui permettra également d'user de sa liberté.

Que pourrait-on retenir au terme de ces différentes réflexions ? Tout d'abord qu'à la lueur d'une première analyse, l'homme apparaît non seulement condamné à vivre au présent, mais aussi bien souvent hanté par le passé et angoissé par l'avenir, donc totalement emprisonné dans un cadre temporel. De plus, chacun de nous sait bien par expérience qu'il lui est impossible de maîtriser l'écoulement du temps : l'être constate sa servitude face à la durée, servitude d'autant plus amère à accepter qu'il sait ses jours comptés, conscient qu'il est d'être mortel. Pourtant à défaut de quitter totalement le monde temporel, l'individu peut tenter d'exprimer sa soif d'éternité à travers l'abstraction mathématique ou l'expression artistique. Enfin, l'homme, qui semblait de prime abord totalement impuissant face à sa destinée, peut cependant dans un certaine mesure échapper au temps précisément à cause du fait qu'il est capable de penser le temps. Cette prise de conscience exprime, sinon un dépassement, du moins un détachement de la temporalité qui révèle à l'homme sa capacité de maîtriser son devenir. A lui donc de savoir user de cette capacité et d'orienter sa destinée pour lui donner un sens…     

Notes du professeur : Cet élève utilise des éléments appartenant à  plusieurs cours dont il fait la synthèse.

 1 Il ne faut pas confondre "l'objet" décrit par PLATON (univers atemporel dans lequel les essences coexistent = existent simultanément) avec la structure du discours, qui se déployant nécessairement dans la durée, les décrit sur le mode de la succession.

2. Dire plutôt : "les phénomènes et notre monde intérieur".

3. "que nous ne demandons……..à travers nos ….

4. Dire plutôt "dans un univers à la fois réel et irréel". Le tableau lui-même est matériel.

5. "Qui participe de l'éternité".

D.Desbornes. 2009

La-Philosophie.com : Cours, Résumés & Citations de Philosophie - "Il ne faut pas apprendre la philosophie, mais apprendre à philosopher !"

Le Temps en philosophie

Le  temps, en philosophie,  est une des questions majeures. Alors que dans l’Antiquité, Platon accorde au temps une place de second plan et lui concède, tout au plus, d’être une représentation inférieure de l’éternité, Kant, au XVIIIe siècle, grandit le rôle du temps, dans lequel il voit une forme universelle permettant de saisir les phénomènes.

L’irréversibilité du temps

Temporalité de l’existence.

Du latin tempus , il induit la division de la durée ; Il est un moment, un instant. Il est souvent perçu comme un changement continuel et irréversible, où le présent devient le passé. Au sens plus philosophie, il est surtout le milieu homogène et indéfini, dans lequel se déroulent les évènements. Il est alors analogue à l’espace.

Réfléchir sur le temps, c’est réfléchir sur l’existence elle-même : le temps est le tissu dont cette existence est faite. Pour les hommes comme pour tous les êtres vivants, exister c’est s’inscrire dans le temps, c’est parcourir, sans jamais pouvoir s’arrêter ni revenir en arrière, le chemin qui mène chacun de la naissance à la mort. Rien ne saurait interrompre le cours du temps et c’est à la fois la beauté et l’intérêt mais aussi le drame et le tragique de la vie. Le rêve du poète Lamartine : “Ô Temps ! Suspens ton vol !” est balayé par cette question du philosophe Alain : ” Combien de temps, le Temps va-t-il suspendre son vol ?”

Le monde en devenir

Le caractère principal du temps est son irréversibilité, contrairement à l’espace (je peux parcourir des lieux dans des directions opposées et revenir à mon point de départ). Le temps est irréversible, il ne peut être parcouru que dans une seul direction. Au sein du temps, je ne peux pas revenir en arrière, revivre le mois la semaine ou l’heure qui vient de s’écouler. Je ne cesse au contraire de m’en éloigner.

Le temps emporte tout sans retour. Si le temps est la forme de notre impuissance. Il est donc fugace. Pour   Héraclite , ainsi, “on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”, tout est changement, mouvement. Tout est en perpétuel devenir et les eaux dans lesquelles je me suis baigné hier se sont peut être déjà jetées dans la mer… 

Qu’est-ce que le temps pour les philosophes ? Une donnée à laquelle on ne peut se soustraire. Le temps renvoie à la finitude de l’hom me, le cadre indépassable de son existence. Po ur Pascal , par exemple, le temps provoque un effroi, lié au sentiment de l’infini : “ L’homme est un point perdu entre deux infinis “.

Le magazine de Plazzart - Salvador Dali et la fuite du temps

Le temps et ses mouvements

Passé, présent, avenir.

Toute définition du temps présuppose l’existence préalable du temps. Dire que le temps est ce milieu indéfini dans lequel se déroulent les évènements successifs suppose, par exemple, l’expérience vécue du “déroulement” et de la “succession”. De même, la définition qu’ Aristote donne du temps au livre IV de la Physique ( “la mesure du mouvement selon l’antérieur et le postérieur”), n’est possible que si l’on a déjà distingué l’antérieur et le postérieur, l’avant et l’après qui sont des modalités du temps lui-même.

Un présent évanescent

Des trois moments du temps, le passé, le présent et l’avenir, un seul, semble-t-il m’est réellement donné, un seul paraît être réellement vécu sans discussion possible : c’est le présent. Si l’on veut bien y réfléchir, nous n’en sortons jamais. Certes notre inquiétude face à l’avenir est un fait et le souvenir d’une humiliation passée aussi, mais ce sont des faits présents. Ce qu’il y a de réel dans l’avenir, c’est qu’il sera présent ; ce qu’il y a de réel dans le passé, c’est qu’il fut présent. Quand nous tentons de considérer dans leur réalité passé et avenir, nous comprenons qu’ils tirent tout leur sens de notre pensée actuelle. Ainsi conclut Saint Augustin dans ses Confessions : ” Il y a trois temps : le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur”.

En un sens, on peut donc dire que seul le présent existe, mais on peut également soutenir que seul le présent n’existe pas et c’est là toute l’irrationnalité et le paradoxe du temps. Le présent se décompose en deux moments qui ont justement pour caractère de ne pas être présent. Le premier moment est le fait de ce qui vient tout juste de se passer et le second, c’est ce qui va tout de suite advenir. Entre l’immédiatement passé et l’immédiatement futur, où est le présent ? Le temps de prononcer son nom que le présent est déjà du passé.

Ce présent au sein duquel nous voulions reconnaître la réalité du temps se révèle donc à l’analyse comme un être insaisissable, un instant mathématique, une pure fiction sans épaisseur existentielle. Le temps serait donc, comme le suppose Aristote, un être qui se décompose entre deux néants : ce qui fut et ce qui sera. Le temps est divisible donc, mais ses parties n’existent pas. Entre être et non-être, il faut croire que le temps n’a qu’une “existence imparfaite et obscure”.

La mémoire, un défi au temps

Mémoire et oubli.

La mémoire est le moyen à la disposition de l’homme pour lutter contre la fugacité du temps. Proust appelle cela la mémoire affective : “Pour la magie du ressouvenir, le passé pouvait être restitué”. Bien sûr, on ne retrouve jamais le passé tel qu’il était, on l’évoque toujours en fonction de ce que l’on est devenu. Le passé est donc une réinterprétation. Les souvenirs évoluent et se transfigurent avec nous. La mémoire est cette reproduction d’un état de conscience passé avec ce caractère qu’il est reconnu par le sujet comme passé.

Mais comment se fixe le souvenir ? Sous quelle forme survit-il et se manifeste-t-il à la conscience ? Est-il capable de nous restituer fidèlement le passé ? Quand on me demande mon numéro de téléphone, je peux le donner mécaniquement sans faire d’effort pur m’en ressouvenir. Mais si l’on me demande en quelle année ai-je eu mon premier téléphone , je suis obligé de faire un effort de mémoire pour me remémorer comment je l’ai reçu, dans quel magasin suis-je allé l’acheter… Tous ces souvenirs sont datés et saisi comme des éléments du passé. Le souvenir est donc une image singulière à reconstituer et il faut le distinguer de l’habitude qui est un mécanisme qui s’est fixé en moi par l’exercice.

Infidélité de la mémoire

Mais il est bien connu que la mémoire s’appauvrit avec le temps. Demandons à un sujet de produire un dessin d’après un modèle. Six mois après, on lui demande de reproduire le même dessin, mais cette fois-ci, “de mémoire”. Le souvenir s’est intellectualisé. Le dessin fait de mémoire a des formes plus régulières, plus géométriques que le modèle initial. Le souvenir a subi une reconstruction dans le sens d’une rationalisation des formes : il se montre simplifié et appauvri.

Mais en même temps, le souvenir peut apparaître enrichi d’une matière extérieure à lui, transfiguré par les évènements qui lui succèdent pour prendre un sens nouveau. Dans ses Confessions , Rousseau évoque ses débuts difficiles dans la vie avec le recul et la maturité nécessaires pour poétiser les moments passés à l’aune de ses réussites présentes.

Les lacunes de la mémoire

Les lacunes de la mémoire sont peut-être salutaires. L’oubli n’est pas un mécanisme purement négatif, il est révélateur de la personne. Je peux par exemple expulser de ma mémoire tout ce qui dans mon passé m’est insupportable, pénible ou contraire aux exigences de ma conscience morale. Le refoulement dans l’inconscient des souvenirs traumatiques est alors pour Freud , un mécanisme de défense de la psyché.

Enfin, selon Nietzsche , la conservation intégrale du passé nous paralyserait complètement et nous empêcherait de jouir innocemment du moment présent. Il faut donc savoir oublier, oublier nos échecs pour se lancer dans de nouveaux projets, oublier les déceptions amoureuses pour aimer à nouveau…

Le droit à l'oubli – Comme des fous

Temps vécu et temps objectif 

Temps et durée.

Le temps est compris de deux manières selon Bergson : soit par la conscience, soit par la technique.  Le temps subjectif de la conscience est lié à nos représentations (pensées, sentiments, …) alors que le temps objectif, celui de l’horloge agit comme une mesure commune, universelle du temps. Ce que la science appelle le temps, n’est pas réellement le temps tel qu’il est vécu, ressenti par notre conscience.

Quand le savant prétend mesurer le temps, en réalité c’est l’espace qu’il mesure, les portions de cercle parcourus par une aiguille sur le cadran d’une horloge par exemple. Le temps homogène du physicien est calqué sur l’espace tandis que la durée psychologique est telle que notre conscience l’éprouve. Une même heure à l’horloge peut être ressentie différemment si j’assiste à une conférence ennuyeuse ou si je lis un roman passionnant. Continue et indivisible,  la durée pure échappe aux prises de l’intelligence qui ne peut la diviser en différente parties.

La conscience du temps

Et pourtant, je ne suis pas seulement une conscience dans le temps, mais également une conscience du temps. J’ai conscience du temps qui passe et en cela, j’échappe en partie au temps. Lorsque je dis j’ai bien changé, il faut que, malgré le temps et qui passe et les changements, je reste la même conscience. Une conscience qui émet un jugement sur le temps est précisément hors de lui. Il n’y aurait alors de conscience du temps que pour quelqu’un qui participe à l’éternel. 

Pour Saint-Augustin , le temps est une intuition spontanée : on comprend ce qu’est le temps, mais on ne peut l’expliquer. Ainsi, le présent étant déjà du passé, le temps ne peut être rationnellement expliqué. Si le temps pouvait s’expliquer, il serait statique, donc le temps serait éternité.

Le fait que le temps soit dans la conscience est appelé temporalité. Ainsi, le présent est à la fois mémoire et anticipation.

L’homme et le temps : le divertissement

Si le temps est irréversible, l’homme cherche cependant à s’en extraire. Pascal appelle cela le divertissement . En effet, pour lutter contre notre finitude, notre mort inéluctable, l’homme cherche la conquête du pouvoir, à s’affairer, à s’approprier des biens: “ Le présent n’est jamais notre but, le passé et le présent sont nos moyens, seul l’avenir est notre fin “. L’homme agité croit se trouver lui-même, mais en réalité il se fuit, il n’agite que du vide :” Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pouvoir rester en repos “. La conscience est incapable de supporter un face-à-face avec elle-même, c’est la source du malheur et de la misère de l’homme.

Définition des Philosophes sur le temps :

–  Kant  :

« Le temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience quelconque. En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement. Ce n’est que sous cette supposition que l’on peut se représenter qu’une chose existe en même temps qu’une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement). »

–  Aristote  :

– “Le temps est le nombre du mouvement”

–  Platon  :

« [L’auteur du monde] s’est préoccupé de fabriquer une certaine imitation mobile de l’éternité, et, tout en organisant le Ciel, il a fait de l’éternité immobile et une, cette image éternelle qui progresse suivant la loi des Nombres, cette chose que nous appelons le Temps. »

– “Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile”

–  Sartre  :

“Le temps de la conscience, […] c’est le néant se glissant dans une totalité comme ferment détotalisateur.” ( L’Etre et le Néant )

En résumé !

Le temps est cette succession continue, cadre de toutes mes expériences sans lequel je ne peux rien me représenter de réel. Ce qui le caractérise d’abord, c’est son irréversibilité : la flèche du temps, qui va du passé au présent et du futur, est à sens unique. Le temps soulève de nombreux paradoxes : on peut dire par exemple que le temps existe parce que nous n’en sortons jamais, mais on peut également soutenir qu’il n’existe pas, puisqu’à peine advenu, il s’abolit dans le passé. Le temps, cependant, ne m’emporte pas tout entier. Par la mémoire, (la vraie et non l’habitude) ma conscience me restitue le passé sous la forme de souvenirs précis et datés. Seulement, cette mémoire me fait parfois défaut. Mais à côté de l’oubli qui témoigne de notre faiblesse (nous oublions ce que nous n’osons pas retenir), il y a un oubli salutaire, qui est le signe même de notre liberté.

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12 Comments

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Bonsoir, J’adore ce sujet, le temps. Je pense à Thomas Mann et son magnifique roman “Montagne Magique” qu’il aurait mis sept années à écrire. Le temps est tout sauf linéaire.

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le temps et la mémoire

je souhaiterais avoir le résultat dece sujet en philosophie.

Je voudrais avoir le résultats des conceptes du sujet : le temps et la mémoire.

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Le temps et la mémoire : déjà le temps se donne à comprendre par le jeu de la nature ( le. Jour et la nuit) il n a donc pas de définition exacte car c est srai assez difficile.la mémoire est cette fonction psychique capable reproduire un état de conscience passé c est deux concepts sont intimement lies dans la mesure la mémoire est prise dans le temps

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Je pense que la question du temps est un affaire intime entre l’homme et sa conscience temporalisante. Outre son ineffable révélation, il reste l’une des réalités incontournables de la curiosité philosophique de tous. Disons que comprendre le temps, c’est savoir que s’il n’était pas, rien ne serait passé, présent et futur. Augustin n’a donc pas eu tort de dire qu’on peut le comprendre intimement mais pas l’expliquer.

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Cela n’explique pas pourquoi ‘temps’ prend un “s” à la fin.

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j’aimerais avoir une explication du rapport entre l’homme ,le temps et DIEU chez Saint Augustin

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Quel rapport existe t-il entre le temps et l’éternité ?

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Le présent car si admet on que le présent devient passer et le future devient présent et que l’on veut enlever la transformation du temps et que l’on ce situe dans le présent nous somme éternelle car sans la transformation présent passé et future présent l’éternité est le présent

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Le temps est défini comme étant un vampire qui dévore ses propres enfants. Le temps donne la vie et la reprend. Projettons l’avenir sur cent trente ans, personne d’entre nous présentement serait en vie. Le temps est la destruction des choses et des êtres.

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Cours : L'existence et le temps

L'existence et le temps

Introduction :

Que signifie exister ? Si l’interrogation peut paraître évidente au premier abord, il ne suffit pas de répondre « exister c’est vivre » pour clôturer le débat. Car l’Homme n’est pas un vivant comme un autre : il est le seul être vivant conscient d’exister dans le temps.

Or, la conscience du temps donne à l’existence humaine une dimension très particulière. D’une part, nous sommes des êtres navigant sans cesse entre un passé que nous déplorons ou regrettons, et un futur envisagé tantôt avec crainte, tantôt avec joie. Et d’autre part, quel sens pouvons-nous donner à une existence se soldant immanquablement par la même fin, la mort ?

C’est pourquoi, si le temps à une valeur objective, s’il est une grande horloge permettant d’organiser efficacement la société, il est aussi, pour l’individu, une préoccupation existentielle majeure. En effet, plongés dans le temps et conscients de notre mort prochaine, comment échapper à l’angoisse bien légitime qui nous prend à la gorge ? Ne vaut-il mieux pas ignorer notre propre finitude et profiter de chaque instant sans trop se poser de questions ?

Nous montrerons dans une première partie que le temps possède une réalité objective nécessaire à la vie en communauté. Puis, nous verrons que la conscience du temps joue sur l’Homme à la fois comme une malédiction mais aussi comme un atout permettant d’améliorer son humanité.

Le temps possède une réalité objective et subjective

Le temps objectif est un artifice social.

Le temps conditionne notre existence, à tel point que l’on peut se demander si nous ne sommes pas prisonniers du temps, à sa merci, dans l’incapacité de sortir des impératifs qu’il nous ordonne comme autant d’injonctions rythmant notre quotidien. En effet, le temps est une grandeur observable à la base de toute notre organisation sociale. Les hommes ont repéré des cycles naturels comme le mouvement des astres dans l’univers, le passage d’une saison à une autre. Ils ont aussi inventé des cycles artificiels comme le partage du temps de travail et de loisir, le temps scolaire, les repas quotidiens.

Ce temps mesuré objectivement par les horloges et les calendriers permet d’établir des repères communs à tous.

Ainsi, l’individu naît dans une société qui lui impose des repères temporels. Toute son existence est réglementée par le respect des horaires et des rythmes que lui impose sa société de façon purement conventionnelle. La matérialisation objective du temps est constante au quotidien. Et heureusement, car le temps objectif permet de vivre collectivement avec les mêmes contraintes. Le temps a donc une réalité artificielle ordonnant les conventions sociales et professionnelles.

Cependant, au IV e  siècle, le penseur théologien saint Augustin affirmait déjà que la perception objective du temps n’était pas la seule possible. Il met en évidence une appréhension subjective du temps qui passe.

L’expérience du temps n’est pas exclusivement celui des horloges

Le temps qui passe n’existe pas

Dans son ouvrage Les Confessions , saint Augustin s’est intéressé à la nature du temps. Non pas celui des horloges, mais à une temporalité plus subjective, vécue différemment par chaque individu. Saint Augustin cherche à élucider l’essence du temps qui passe indépendamment des évènements extérieurs auquel il se réfère. Mais il est confronté à une difficulté épineuse qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. »

Saint Augustin veut dire que nous vivons avec l’évidence du temps . Nous y sommes immergés constamment, et dans l’impossibilité d’y échapper. Par conséquent, le temps est pour nous une réalité subjective tout aussi naturelle et familière que l’air que nous respirons.

Le temps qui nous traverse de toutes parts est insaisissable puisque le temps passé n’existe plus et que le temps futur n’existe pas encore. Quant au temps présent, sa réalité est si fugace qu’il n’est qu’un pont entre un temps passé et un temps futur. Le temps qui passe possède donc une existence théoriquement impossible à définir. Il n’est pas un objet que l’on peut observer et disséquer, mais une intuition constante qui ne quitte jamais la conscience sauf à notre mort.

Nous expérimentons le passage du temps

Afin de matérialiser cette intuition indéfinissable, nous nous représentons souvent le temps métaphoriquement comme de l’eau. Vouloir saisir le temps qui passe, c’est comme vouloir saisir une poignée d’eau ; nous l’empoignons, et il s’échappe aussitôt. Héraclite, penseur grec, résume cette idée : «  […] tout coule […] tu ne te baigneras jamais deux fois dans le même fleuve » .

Par ailleurs, si on ne voit pas le passage du temps en tant que tel, il se manifeste à travers les changements des êtres et des choses, les « ravages du temps ». L’écoulement du temps, c’est le vieillissement , l’essoufflement de l’énergie de la jeunesse, de sa fougue et de son ivresse. Le passage du temps, c’est un inexorable travail d’anéantissement s’achevant par la mort.

L’angoisse liée à la finitude

L’ existence se caractérise donc par sa finitude, mot désignant son caractère temporel et précaire. L’Homme sait qu’il est limité, que sa vie est bornée par une naissance et que le temps qui passe le rapproche inexorablement de sa mort. Pour cette raison, l’angoisse accompagne l’Homme tout au long de son existence.

Angoisse :

L’angoisse est une crainte indéfinissable ne pouvant nommer son objet.

Les animaux ne sont pas angoissés par leur propre mort. Ils cessent de vivre au terme du processus vital propre à leur espèce. Mais ce terme ne hante pas l’animal durant sa vie. En revanche, l’Homme est le seul animal qui sait qu’il va mourir . Exister, c’est avoir conscience que la vie porte en son sein la mort. Peut-on échapper à cette angoisse ou fait-elle partie intégrante de notre condition humaine  ?


La conscience du temps : une bénédiction ou une malédiction ?

L’homme peut oublier sa finitude ou chercher à l’accepter, la quête du plaisir et le divertissement.

Pour parer l’angoisse de la mort, certains hommes éprouvent et entretiennent une urgence de vivre . Ils multiplient les expériences pour profiter de chaque jour de manière intense comme si c’était le dernier. Baudelaire conseille cette attitude dans Le Spleen de Paris  : « Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. »

Au XVII e siècle, le penseur Pascal nomme « divertissement » les stratégies déployées par l’Homme pour s’enivrer et oublier sa condition de mortel. Au sens étymologique, « se divertir » consiste à se détourner de quelque chose qui nous affligerait si l’on se mettait à y penser, d’où l’énergie avec laquelle l’Homme se jette dans le travail, l’alcool, la méditation et finalement tous les projets qui l’accaparent et l’occupent. Car dans toute cette agitation, ce n’est pas l’objet de la quête qui importe pour l’Homme mais c’est la quête elle-même en tant que telle qui enivre l’Homme et le détourne de sa misérable condition : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser » conclut Pascal dans les Pensées .

La sagesse épicurienne est une méditation sur la mort qui nous ouvre au plaisir de vivre

Pour Pascal, se confronter à notre finitude sans souffrir est possible : il faut parier que Dieu existe et se tourner vers lui. La foi chrétienne est le seul remède à notre condition misérable. Les sages antiques parient plutôt sur l’usage de la réflexion . Au lieu de l’éviter, il faut au contraire penser sérieusement à la mort. La réflexion philosophique nous guérit de l’angoisse de la mort. Le sage Épicure affirme que « la mort n’est rien pour nous »  : tant que nous sommes vivants, la mort n’est pas. Lorsque la mort survient, nous ne sommes plus puisque le corps périt et que les sensations s’éteignent. Il n’y a plus de plaisir ni de douleur. La mort n’est donc pas une affaire pour les vivants ni une affaire pour les morts. L’angoisse qu’elle occasionne est une fiction de notre imagination dont on peut se libérer. Il n’est nullement nécessaire de s’épuiser dans une quête effrénée des plaisirs pour oublier qu’on est mortel. Profiter de plaisirs simples, prendre soin de son corps et nourrir son âme d’échanges philosophiques avec ses amis suffit à nous rendre heureux et libre malgré l’échéance de la mort.

Le désir d’immortalité

Notons aussi que l’échéance de la mort mobilise la créativité de l’Homme . Selon Platon , elle active chez lui un désir d’immortalité, qui s’accomplit dans le désir d’enfanter. Mais procréer n’est pas la seule manière de s’immortaliser, de laisser une trace après notre mort.

La création, sous toutes ses formes, manifeste notre volonté de laisser une emprunte indélébile dans une œuvre matérielle ou intellectuelle ; un grand tableau, un livre magistral ou un film sont autant de tentatives de survivre après la mort dans la mémoire collective des hommes.

Au XX e siècle, Malraux caractérise aussi la culture humaine comme un « anti-destin » . Cela signifie que la mort est une destination inéluctable, un destin auquel nul Homme ne peut échapper. Les grandes œuvres d’une civilisation existent pour défier et échapper à la mort.

À l’angoisse de la mort s’ajoute la conscience du caractère irréversible du temps . Si l’espace peut se parcourir de A en B et de B en A, le temps n’a qu’une direction, il ne se parcourt que dans un seul sens. On ne peut jamais revenir en arrière. Cette conscience de l’irréversibilité du temps est ambivalente car elle représente à la fois une souffrance psychologique et un atout moral pour l’Homme.

L’irréversibilité temporelle

La conscience malheureuse du temps.

La conscience du temps qui passe est souvent source de tourments. Le regret et la nostalgie en sont de bons exemples. Combien de poètes ont déploré le caractère irréversible du temps, sa fuite constante quand nous aurions le désir si fort de l’arrêter ne serait-ce qu’un moment ?

Ainsi, Guillaume Apollinaire se lamente dans « Le Pont Mirabeau » :

« Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine » .

Et Lamartine supplie le temps qu’il personnifie dans son poème « Le Lac » :

« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! »

Quant à Baudelaire, il vocifère son désespoir dans « L’Horloge » :

« Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : “Souviens-toi” ! Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi Se planteront bientôt comme dans une cible » .

La conscience morale : le pardon et la responsabilité morale

Néanmoins, l’Homme cultive d’autres expériences positives en lien avec l’irréversibilité temporelle.

Par exemple l’expérience du pardon consiste à laisser passer un événement au sens strict du terme, c’est-à-dire à cesser de le ramener au présent pour en déplorer l’injustice ou l’atrocité. Celui qui ne pardonne pas vit dans le passé et en refuse l’aspect irréversible . C’est pourquoi le pardon est une « rédemption possible de la situation d’irréversibilité » explique Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne . Pardonner consiste à refermer le passé, cicatriser la souffrance et à s’ouvrir à des perspectives nouvelles dans le futur.

De même, c’est avec la conscience de l’inéluctable que la responsabilité survient chez l’Homme et que la justice devient une institution garante de notre civilisation. Puisqu’on ne peut revenir en arrière, il importe de bien mesurer les conséquences de ses actes et d’éviter de commettre l’irréparable. L’enfant, jusqu’à un certain âge, n’est pas tenu comme responsable parce qu’il n’a pas cette conscience de l’irréversibilité du temps. En grandissant, il devient responsable de ses actes puisque il comprend qu’on ne peut revenir en arrière sur un acte accomplit et qu’il faut donc réfléchir avant d’agir.

Enfin, s’il est désespérant de constater que le temps efface de notre mémoire même les plus merveilleux souvenirs, l’oubli joue néanmoins un rôle essentiel très positif. En effet, la mémoire est nocive lorsqu’elle réactive sans cesse les blessures passées et cultive le ressentiment ou la tristesse. L’Homme doit oublier pour profiter plus librement du futur qui s’offre à lui. Dans Généalogie de la Morale , Nietzsche affirme :

« […] voilà, je le répète, le rôle de la faculté active d’oubli, une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l’ordre psychique, la tranquillité, l’étiquette. On en conclura immédiatement que nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourraient exister sans faculté d’oubli. »

L’Homme oublie et heureusement affirme le philosophe. Il faut savoir faire table rase de certains évènements de son passé pour accueillir les évènements actuels avec plus d’innocence. Ainsi, on s’accorde le plaisir de la nouveauté sans être alourdi et encombré d’un épisode du passé venant le parasiter.

  • Pour résumer, le temps qui passe nous rapproche de notre mort, et son caractère irréversible nous tourmente mais cultive également notre humanité. En outre, la pensée existentialiste manifeste à quel point la finitude fait de nous des existants libres.

La finitude fait de nous des existants libres

Au XX e siècle, Sartre et les existentialistes manifestent pour un mode de vie authentique dans lequel l’individu accepte sa condition « d'être-vers-la-mort » , selon les mots d’ Heidegger , et se tourne vers la liberté.

Sartre rappelle dans L’existentialisme est un humanisme qu’exister, c’est être « hors de » . L’Homme est un être jeté dans le monde de manière contingente , pas de manière nécessaire  : est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être ; est contingent ce qui peut être autrement qu’il n’est. Cela signifie que je suis là, un existant parmi d’autres, mais j’aurais pu aussi ne pas être, ne jamais naître.

De plus, l’existence est un fait qui n’a pas de sens. L’ individu n’a pas de destin, de direction ou de but à accomplir. Si c’était le cas, cela serait rassurant car l’Homme n’aurait plus à se poser de questions. Comme Œdipe, il accomplirait l’existence que les dieux ont choisie pour lui. Mais l’Homme doit choisir son existence. Et son « existence précède son essence » affirme Sartre. L’essence de l’Homme, ce qu’il est, n’est jamais complétement défini. C’est pourquoi l’Homme est libre, « il n’est rien d’autre que ce qu’il se fait » selon Sartre. Se faire, c’est se créer, se construire progressivement par ses projets et ses actions . En revanche, l’individu qui refuse sa finitude refuse du même coup la liberté qu’il a de se créer. Cette existence là est inauthentique.

Conclusion :

Il n’est pas aisé de déterminer le statut d’un existant. Un être vivant a une réalité biologique. L’être humain possède, en plus de sa réalité biologique, une réalité existentielle. En effet, l’humain est le seul être vivant conscient de sa propre existence, du temps qui passe et de sa destination finale, la mort. Cette conscience de la finitude le tourmente : l’Homme souffre de se savoir mortel, c’est pourquoi il préfère souvent l’ignorer. Mais la certitude de mourir lui offre également la possibilité d’œuvrer à son bonheur et à sa liberté. C’est pourquoi, au XX e siècle, la philosophie existentielle de Sartre nous rappelle que l’existence humaine est un pouvoir suprême, celui de donner du sens à sa vie. L’Homme naît sans but et ne cesse de changer, de par ses actes, jusqu’à sa mort, où son identité se fige définitivement.

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sommes nous prisonniers de notre passé?

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Sommes nous prisonniers de notre passé? Dissertation bac

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Éléments pour une dissertation au bac de français

Sommes-nous prisonniers de notre passé.

Introduction

réduction et compréhension de la problématique

Nous faut-il admettre que nous soyons prisonniers de notre passé individuel et qu’au niveau psychique, l’inconscient fonctionnerait pour nous comme un destin? Devons nous admettre un déterminisme inéluctable qui serait cause de tous nos actes et qui se dirigerait contre notre libre arbitre? Dans le cas contraire, si nous ne reconnaissons pas que nous sommes prisonniers de notre passé, il nous faut aller contre toute forme de déterminisme qui serait cause de nos actes pour poser la liberté totale, le libre arbitre, dans ce cas de figure, aucune fatalité ne pèserait sur notre vie consciente.

Développement

Freud par son étude des différents stades de l’investissement des pulsions et de la libido va les considérer en corrélation avec le milieu familial (comportement des enfants envers leurs parents). C’est à partir de ce moment que l’inconscient devient la cause de nos comportements conscients (ceci en vertu de la structuration qui lui est propre). Ce moment est le complexe d’Œdipe. Il s’agit du désir éprouvé par le petit garçon envers sa mère,la répulsion puis l’identification au père sont les facteurs d’intégration à l’intérieur du réseau social. Notre vie sociale concernant l’intégration serait totalement déterminée par nos capacités d’intégration à l’intérieur du réseau familial. Toute déviance est considérée par rapport à la structure oedipienne et la cause remonterait à des évènements familiaux; L’Œdipe par la structure qu’il donne à notre psychologie est un absolu universellement répandu. La triangulation de l’inconscient est la cause de nos actes. C’est une nécessité sociale; la structure de l’inconscient freudien fonctionne comme une fatalité nécessaire, c’est un déterminisme absolu qui conditionne notre libre arbitre.

Sommes-nous prisonniers du temps passé, de notre passé temporel? Le passé temporel, s’il peut être défini comme irréversible, nous rendrait-il pour autant prisonniers? Par le sortilège du temps,l’acte passé se métamorphose t’-il en fatalité? Ou le passé n’a t’-il aucune emprise sur notre liberté?

Le temps est quelque chose dont on ne peut pas faire abstraction; On peut supposer par l’imagination que tel évènement n’a pas eu lieu mais il y a quelque chose que mon imagination ne peut supprimer, c’est le temps lui-même. Il est irréversible. Même par la magie du souvenir, on ne peut conjurer l’irréversibilité du temps (thème de Proust). Il y a une autre façon de conjurer l’irréversibilité du temps avec le thème Nietzschéen de l’éternel retour,le fait de croire que l’histoire se répète à l’infini. Mon impuissance tragique à l’égard de l’irréversibilité temporelle se révèle dans les expériences qui me mettent en face du passé et dans celles qui m’orientent vers l’avenir. La torture du remords exprime mon impuissance à l’égard du passé. J’ai fait un choix jadis librement, j’aurais pu agir autrement, mais aujourd’hui je n’y peux plus rien; L’acte qui m’apparaissait libre est aujourd’hui accompli sans retour possible. Par le sortilège du temps, mon acte est devenu destin. L’acte de ma liberté en devenant un acte passé s’est métamorphosé en fatalité.

Le temps passé, s’il nous fait prisonniers du fait de son irréversibilité ne peut-il pas être maîtrisé par la conscience?

L’homme est à la fois une conscience dans le temps et une conscience du temps. Le passé ne prend signification et valeur qu’à partir des projets par lesquels je vise mon avenir; Ceci est vrai du passé individuel, de la mémoire personnelle et du passé historique (chaque peuple le reconstruit et l’imagine en fonction de ses aspirations actuelles). Le temps est irréversible et on ne peut pas faire que ce que l’on a accompli n’ait pas été accompli. Mais on peut en prenant conscience de ce passé, lui donner un sens nouveau et en tirer des leçons pour l’avenir.

L’impuissance humaine dans la temporalité est d’une façon relative maîtrisée par la conscience; Ce qui permet d’affirmer que cette impuissance première soit convertie en une « liberté relative ».

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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Dissertation: L'évolution des sociétés requiert-elle de nouvelles normes morales ? (philosophie)

Sommes-nous prisonniers du temps?

Extrait du document.

« Tandis que l'espace est réversible (je peux aller de Cherbourg à Paris et de Paris à Cherbourg), le temps est irréversible, ne peut être parcouru que dans une direction. Ici je ne peux pas revenir en arrière, je ne peux pas revivre l'année précédente ; je ne cesse au contraire de m'en éloigner, le souvenir même que j'en ai évolue et se transfigure. Le temps emporte tout sans retour, il m'empêche de fixer quoi que ce soit. Héraclite, sensible au changements perpétuel de l'univers (« on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve »), a senti l'indifférence destructrice du temps, cet « enfant qui s'amuse à jouer aux dames ». On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selon laquelle le monde est en éternel devenir, en éternel changement et; pour nous le faire comprendre, prend l'image du fleuve toujours changeant. Et ce, avec la conséquence suivante : « C'est justement cette grâce de la deuxième fois qui nous est refusée... chaque fois est à la fois première et dernière, et pour cette raison nous la disons primultime ». Telle est pour Jankélévitch la « primultimité » du temps, conséquence de son irréversibilité. [Le temps m'enferme dans les limites étroites d'une durée irréversible qui va de ma naissance à ma mort. Le temps ne peut se parcourir que dans un seul sens. Prisonnier d'un flux irréversible que je ne peux ni ralentir ni accélérer, je voudrais échapper aux limites qu'il m'impose, mais ce voeu est irréalisable.] Je ne peux jamais revenir en arrière Autant nous pouvons agir sur l'espace, ou du moins dans l'espace (le parcourir dans tous les sens, manipuler les objets, etc.), autant nous sommes démunis vis-à-vis du temps: nous ne pouvons échapper à son écoulement continu, ni l'accélérer ni le retarder, encore moins l'arrêter ou revenir en arrière. Le temps " nous emporte ", ainsi que tout ce qui nous entoure, nous arrache ce à quoi nous tenons, il est facteur d'usure, de vieillissement - et finalement nous amène à la mort. Le temps ne nous serait pas débiter par un caissier mais par un bourreau. De plus, bien que nous y soyons immergés (comme nous le sommes dans l'espace), nous ne savons pas ce qu'il est : il est immatériel et, par son écoulement même, nous ne pouvons pas le " saisir " comme un objet pour l'examiner. Nous sommes sous l'emprise du temps sans avoir de prises sur lui.

«Le temps est le maître absolu des hommes; il est, tout à la fois, leur créateur et leur tombe» (William Shakespeare, Périclès). Le temps passe, c'est son caractère essentiel, il fuit, et nous ne pouvons le retenir. Dans sa fuite, il emporte tout, il nous arrache à nos moments heureux, à nos habitudes. Il est ce qui apporte l'usure, l'érosion, le vieillissement, la dégradation, l'oubli (" et la mer efface sur le sable les pas des amants réunis "). Inversement, il ne se laisse pas accélérer lorsque nous voudrions échapper à des moments malheureux, ou à l'ennui, ou à l'attente impatiente. La littérature a abondamment développé ces thèmes. Nous pouvons rien faire contre le temps et ses effets : nous ne pouvons pas l'arrêter, pas même l'accélérer ou le ralentir. Nous pouvons accélérer ou ralentir ou arrêter un mouvement mais non le temps lui-même. On connaît la supplice de Lamartine ("Oh! Temps suspends ton vol") et la malicieuse réplique d'Alain: "Mais pour combien de temps, le temps...". Notre supplice est sans réplique, notre désespoir sans espoir: "Avec le temps tout va, tout s'en va...". Nous n'avons aucune prise sur le temps, nous ne pouvons que le subir (cf l'étymologie de " patience " : patior, supporter, subir). Le temps est l'obstacle majeur que rencontre ma liberté Le temps m'impose doublement son rythme. Je suis incapable de modifier le passé, même si je regrette certains de mes actes. Je dois attendre que les événements adviennent pour les découvrir. A la torture du remords qui exprime mon impuissance à l'égard du passé répond la torture de l'attente qui signifie la même impuissance face à l'avenir. De plus, dans cet avenir, la mort est à notre horizon, comme le destin inéluctable de toute vie. Cf Pascal : " Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais ". L'avenir nous apparaît comme limité, bien court, et devant elle nos actions et nos projets nous apparaissent dérisoires. Et ce n'est pas seulement nous, en tant qu'individus, qui sommes mortels, nous savons maintenant que les civilisations aussi sont mortelles. Et peut-être même l'univers tout entier ( idées religieuses de la " fin du monde ", idée scientifique de la possibilité d'un " big crash " correspondant au " big bang "). Pouvons-nous alors nous consoler de notre mort en comptant sur une postérité qui conservera nos oeuvres et nos traces ? Le temps nous apparaît donc comme essentiellement fluent, insaisissable, fuyant comme de l'eau entre nos. »

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Dissertation: L'évolution des sociétés requiert-elle de nouvelles normes morales ? (philosophie)

  • Sommes-nous prisonniers du temps ?

Publié le 08/04/2005

Extrait du document

temps

Il n'y a véritablement de temps (trop court ou trop long) que parce que je suis conscient de conduire ma vie. Le temps n'est pas un réceptacle ou un contenant. Il est la condition de possibilité de mon action dans le monde et, donc, de ma liberté. [] Nous ne descendons jamais deux fois dans le même fleuve«, disait Héraclite (VIe siècle avant J.-C.). Tout coule, et la vie de l'homme s'écoule jusqu'à son terme, c'est-à-dire la mort, qui est négation ultime de l'existence. Il existe une contradiction entre la conscience humaine (en perpétuel changement) et ce à quoi elle aspire (la stabilité). L'homme, qui a conscience du temps, se sait en être l'impuissant esclave. Mais le temps est aussi enrichissement et espoir lorsqu'il devient histoire, c'est-à-dire une durée créatrice de sens et fondée sur la liberté d'agir.

Le temps est l'élément fondamental et indépassable de notrexistence. C'est l'irréversibilité qui constitue l'essence même du temps, c'est-à-dire qu'il s'écoule inexorablement tandis que la vie humaine évolue jusqu'à ce qu'elle s'achève par la mort. Il s'agit donc de s'interroger sur un phénomène d'emprisonnement exercé par le temps sur l'homme. Le terme de "prisonnier" signifie l'impuissance et la servitude par rapport au flux temporel. L'homme a-t-il la possivilité de maîtriser, voire de s'opposer au temps ? Peut-il se libérer de sa finitude originel ? L'homme peut-il suspendre le vol du temps ?  Si l'homme est bien prisonnier du temps, peut-il de défaire de son emprise ?

« doigts - et tragique puisque par nature il entraîne tout vers sa fin. Nous ne pouvons rien contre lui, tous nosefforts pour ralentir le vieillissement, reculer l'âge de la mort, restaurer le passé soit matériellement (réparer etreconstruire), soit par la mémoire individuelle ou collective, ne sont que des efforts comparables à ceux deSisyphe ou ceux des Danaïdes. Ils jouent sur les effets du temps, et non sur le temps lui même, sur latemporalité elle-même. On répare et reconstruit, on suture et panse les blessures du temps, on tente d'enjuguler les accidents. Mais, son essence, sa flèche, point. Toutes blessent et la dernière tue. Le tempsnarquois a plus d'un trait dans son carquois. Nous sommes impuissants contre le temps. [Le temps n'est pas un obstacle, il est un outil. C'est lui qui permet à l'homme d'agir librement. Le temps est ce en quoi l'homme se réalise comme projet. L'avenir peut être pensé comme un champ de développement, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Le temps est alors la condition de ma liberté.] Penser le temps, c'est s'en délivrerJe ne suis pas prisonnier du devenir. Je suis, à la fois, conscience dans le temps et conscience du temps. J'aila liberté de réfléchir, de prendre mon temps, de différer mes actions. Je peux penser à ce que j'ai fait, à ceque je vais faire, et, ainsi, perpétuellement sortir du présent pour m'évader dans le temps.Nous reconnaissons spontanément que le temps est aussi indispensable au mûrissement, à la maturation, qu'ilfaut à un projet comme à une plante du temps pour se réaliser - quelquefois nous le voyons là encore commeune marque d'impuissance (nous voudrions avoir tout de suite la plante grande et fleurie, avoir devant nousimmédiatement notre projet réalisé, et l'attente nous est insupportable), et en même temps nous pouvonsprendre plaisir à cette réalisation progressive, et au parcours des étapes. "Prendre son temps" comme le dit lasagesse populaire. Le temps nous permet aussi de nous habituer à des situations trop nouvelles, et de nous yadapter. "Paris ne s'est pas fait en un jour" dit encore le dicton. Tout n'est donc pas pure passivité dans letemps, ni destruction. Si le temps est source de deuil, il est aussi source de renouveauOn peut accepter avec joie ce que chaque instant nous apporte de nouveau. Le futur dépend de nous et,parce que j'ai conscience du temps, je peux agir, projeter, espérer. Le temps nie sans cesse ce qui fut, mais ilconstruit ce qui sera. Je suis le surgissement du temps. Je donne sens au passé, au présent, au futur. Notre puissance sur le temps. a) au niveau vécu : le temps est ce qui permet le déplacement : nous ne pouvons parcourir l'espace qu'àtravers le temps et par le temps. " Nous ne pouvons pas être à plusieurs endroits à la fois, sauf si on est unpetit oiseau ", disait sottement la " Vieille Fille " de Balzac, confondant vitesse et ubiquité (pas si sottementau fond : la théorie de la Relativité et le paradoxe de Langevin lui donneraient raison).

A défaut de l'ubiquité,nous pouvons être partout dans la succession. L'Etre parménidien éternel et immobile, a quelque chosed'effrayant, on peut voir dans son immobilité non la perfection mais une imperfection : ce n'est pas sacomplétude qui le fait immobile, mais une sorte de réplétion, il ne peut bouger parce qu'il est coincé par letrop-plein de son être. Le mouvement est liberté, en ce que grâce au temps il nous livre l'espace.Le temps est aussi ce qui permet la maturation, le lent travail alchimique de transformation où peut se faire lafusion (on dirait volontiers la trans-fusion) et la transformation étape par étape (chaque étape intégrant laprécédente) des choses et des projets. Toute action demande des étapes qui permettent, justement, demodifier l'action, de l'ajuster à son but, et ainsi de mieux atteindre ce but (par exemple, les collesinstantanées sont d'un maniement délicat, celles qui demandent un certain temps pour sécher permettent debien ajuster les pièces à coller). Et les cuisiniers savent qu'une grande flamme ne cuit pas, elle brûle : on faitlonguement (et lentement) mijoter les plats pour en mélanger et fondre les saveurs ; le feu " vif " n'est pas sivif que cela, et n'a que des usages limités (" saisir "). Ces étapes, nous les subissons souvent avecimpatience, mais nous pouvons y prendre plaisir : le bricoleur, comme le cuisinier, comme le jardinier, aiment àsurveiller les progrès de leur ouvrage, de même que le gourmet savoure chaque bouchée de son plat. Lajouissance elle-même demande une certaine durée (cf " le Lac " de Lamartine : ce n'est pas l'arrêt du tempsqu'il demande en réalité, mais simplement un supplément de durée). Et les étapes d'une action ne sont passeulement une nécessité qu'on subit, mais elles-mêmes, étant des éléments de la création, apportent unejouissance. L'artiste par exemple, ne se contente pas de " transcrire ", à travers des étapes ennuyeuses,l'idée lumineuse qui lui est apparue : il élabore progressivement sa conception de l'oeuvre à faire, et passeulement mentalement (croquis, brouillons, ... ), il modifie cette conception au cours de ces ébauches deréalisation, il corrige, approfondit, change la composition, ou des détails, ou la position d'un personnage, ilpeut même reprendre une oeuvre achevée et la recommencer autrement, en faire une autre version. Toutcela n'est pas vécu comme une contrainte, mais comme un travail passionnant même s'il est dur et parmoments ingrat ou décourageant.Et inversement, le passage du temps nous aide à supporter le malheur il crée une accoutumance qui nous le. »

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  • Texte d’étude : Charles Baudelaire, « L’Ennemi », Les Fleurs du Mal (1857): Le temps mange-t-il la vie ? (HLP Philo)
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    Nous sommes sous l'emprise du temps sans avoir de prises sur lui. «Le temps est le maître absolu des hommes; il est, tout à la fois, leur créateur et leur tombe» (William Shakespeare, Périclès). Le temps passe, c'est son caractère essentiel, il fuit, et nous ne pouvons le retenir. Dans sa fuite, il emporte tout, il nous arrache à nos ...

  7. Sommes-nous condamnés à subir le temps

    Cette vision d'Émile Benveniste tiré du Problème du langage traduit l'usage du temps dans la pensée et le langage, ce qui est la première forme d'existence qui servira de ressource fondamentale pour ses représentations du monde. Mais selon un point de vue métaphysique, ce qui n'enlève en rien sa vérité dans le vécu quotidien ...

  8. Le bac de philosophie: Sommes-nous prisonniers de notre passé?

    Le corrigé fait deux pages word police 14, il vous propose des éléments de dissertation pour vous aider à traiter le sujet en répondant à la problématique du temps en philosophie, il comprend une introduction, un développement avec une conclusion. Extrait du devoir.

  9. Sommes-nous prisonniers de notre passé?

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  10. PDF L'existence et le temps Suis-je prisonnier du temps

    I. Le temps, réalité physique ou construction humaine ? 1. la conception de la physique classique : Newton 2. Kant : le statut « subjectif » du temps physique -interprétation naturaliste I. sommes nous prisonnier du temps ? 1. déplorer les effets du temps : la figure de la nécessité 2. approche épicurienne

  11. Le temps est-il contraignant ou libérateur

    Nous nous considérons en effet comme prisonniers du temps. Héraclite d'Éphèse (567-480 av. J.-C.), philosophe présocratique, utilise ainsi une métaphore fluviale pour parler du temps. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », dit-il ; le temps s'écoule et tout est à chaque seconde changement.

  12. Sommes-nous prisonniers de notre passé

    Nous sommes prisonniers de notre passé. a) Passé = irréversibilité et en-soi, dont je suis prisonnier. b) Passé = inconscient et nuit obscure, dont je suis prisonnier : le moi n'est pas maître dans sa maison (Freud). B. Le passé peut être maîtrisé par la connaissance : la redécouverte du temps passé. Je cesse alors d'être prisonnier du passé. C.

  13. Philosophie

    5. Les qualités d'une bonne dissertation. 6. Conclusion : La liberté de pensée. 7. Un modèle de dissertation : "Sommes-nous prisonniers du temps ?" C'est sur votre capacité à disserter que vous serez jugés au bac. La dissertation est un exercice conventionnel qui obéit à des règles particulières.

  14. Sommes-nous prisonniers de notre passé

    Nous savons que le temps existe par l'expérience du passage. C'est parce que tout ce qui est, passe, qu'il y a du passé. C'est parce que tout arrive, que nous savons qu'il y a du futur. Et c'est parce que les choses sont, qu'il y a un moment présent. Le temps est ainsi composé de trois moments : passé, présent, futur.

  15. Le Temps en philosophie

    Le temps, en philosophie, est une des questions majeures. Alors que dans l'Antiquité, Platon accorde au temps une place de second plan et lui concède, tout au plus, d'être une représentation inférieure de l'éternité, Kant, au XVIIIe siècle, grandit le rôle du temps, dans lequel il voit une forme universelle permettant de saisir les phénomènes.

  16. RPU 2021: Prisonniers du temps ?

    Et pourtant, jamais l'impression de manquer de temps n'a été si répandue, comme si nous n'étions plus maîtres de notre temps et de la manière d'en jouir. Il y a là un paradoxe étonnant : alors que l'accélération aurait dû libérer du temps et ralentir la pression temporelle, nous sommes en réalité pressés et ...

  17. L'existence et le temps : cours Tle

    Saint Augustin veut dire que nous vivons avec l'évidence du temps. Nous y sommes immergés constamment, et dans l'impossibilité d'y échapper. Par conséquent, le temps est pour nous une réalité subjective tout aussi naturelle et familière que l'air que nous respirons.

  18. Sommes-nous prisonniers du temps?

    - Jean Grenier. Si nous avions de temps en temps quelques instants pour nous arrêter, regarder les choses, les juger, nous ne pourrions que demander grâce, reculer, effarés, prendre la fuite. - Jacques Sternberg. Corrig de Sommes-nous prisonniers du temps?

  19. sommes nous prisonniers de notre passé?

    Sommes-nous prisonniers du temps? - La matière et l'esprit. texte de bergson qui commence par "notre conscience nous averti [...] que nous sommes des êtres libres. ".......... jusqu'à ....." Donc, un fait est indiscutable, c'est que notre conscience témoigne de notre liberté" - Commentaires de Philosophie. sommes nous maître de notre vie ?

  20. Le temps

    Avec le temps, tout s'en va ? Comment se fait-il qu'en dépit du temps je demeure le même ? Créer, est-ce conjurer la mort ? En quoi la conscience du temps qui passe a-t-elle une incidence sur le sens de l'existence ? Est-il possible d'échapper au temps ? Est-il vrai que seul le présent existe ? Faire table rase du passé.

  21. Sommes nous prisonniers de notre passé? Dissertation bac

    Sommes-nous prisonniers du temps passé, de notre passé temporel? Le passé temporel, s'il peut être défini comme irréversible, nous rendrait-il pour autant prisonniers? Par le sortilège du temps,l'acte passé se métamorphose t'-il en fatalité? Ou le passé n'a t'-il aucune emprise sur notre liberté?

  22. Sommes-nous prisonniers du temps?

    Le temps ne nous serait pas débiter par un caissier mais par un bourreau. De plus, bien que nous y soyons immergés (comme nous le sommes dans l'espace), nous ne savons pas ce qu'il est : il est immatériel et, par son écoulement même, nous ne pouvons pas le " saisir " comme un objet pour l'examiner. Nous sommes sous l'emprise du temps sans ...

  23. Sommes-nous prisonniers du temps

    Le temps est ce en quoi l'homme se réalise comme projet. L'avenir peut être pensé comme un champ de développement, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Le temps est alors la condition de ma liberté.] Penser le temps, c'est s'en délivrerJe ne suis pas prisonnier du devenir. Je suis, à la fois, conscience dans le temps et ...