Dictionnaire de philosophie en ligne

Comment faire un plan de dissertation ?

Comment faire un plan de dissertation de philosophie ? Comment construire une grande partie, une sous partie ou une transition ? Cet article explique la méthode et les erreurs à éviter.

Scan d'une vieille page de cahier lignée, vierge et légèrement rosée

La base : 3 parties, 3 sous-parties

Un plan de dissertation a toujours la même structure : 3 grandes parties, qui contiennent chacune 3 sous parties. C’est le plan le plus courant et bien souvent le seul enseigné. Si en théorie on peut s’en écarter, en pratique ce n’est presque jamais une bonne idée.

Certains professeurs évoquent des plans en 2 ou en 4 parties, mais il est rare qu’ils aillent jusqu’à les utiliser couramment ou à proposer une méthode les concernant. Le plan 3×3 est de fait celui auquel s’attend votre correcteur et le seul vraiment en usage.

Une dissertation de philo contient donc 9 sous-parties. Chacune d’elle contient une idée, quelque chose que vous allez affirmer. Retenez donc que vous n’avez besoin que de 9 idées pour faire une dissertation. C’est à la fois très peu et beaucoup.

Si vous vous préparez un concours comme le CAPES de philosophie, votre plan sera plutôt un 3x3x2. Chaque sous-partie aura alors des sous-sous-parties et il vous faudra 18 idées pour remplir votre devoir.

Construire une grande partie

Voir aussi → Comment trouver la problématique ?

Une grande partie est une section de la dissertation qui étudie le problème posé et tente d’y répondre. Chaque grande partie a une unité, c’est-à-dire une cohérence interne : elle ne part pas dans toutes les directions.

Cette unité s’appuie sur un des points suivants (au moins) :

  • l’aspect étudié dans la partie (moral, esthétique, etc.)
  • la façon dont on l’étudie (point de vue collectif, individuel, etc.)
  • le sens des mots employés

Exemple . En philosophie, on peut aborder l’idée de temps dans son aspect scientifique ou son aspect métaphysique . On peut parler du temps vécu individuellement ou du temps collectif, celui de l’ Histoire . On peut s’intéresser au temps mesuré par les montres… ou au temps comme timing , comme bon moment pour agir.

Si l’on veut que tout ça reste compréhensible, il ne faut parler que d’une seule chose à la fois. Votre grande partie va donc choisir un axe qui fera son unité. Au sein de cette partie, vous ne parlerez que du temps en « ce sens là », et les autres sens seront abordés ailleurs dans la copie. Votre plan étudiera donc 3 axes afin de résoudre le problème posé.

Là encore, les choses sont plus complexes si vous préparez un concours. Vous pourrez choisir un sens du mot pour faire l’unité de la grande partie, et travailler ce sens sous différents points de vue (collectif, individuel) au sein des sous-parties (par exemple).

Construire une sous-partie

Article détaillé → Comment faire une sous-partie ?

Une sous-partie contient 2 éléments : une idée et une raison d’accepter cette idée. C’est la brique de base de votre propos et de votre plan : elle doit affirmer quelque chose clairement, sans détour, et donner une raison de vous croire. En pratique, on commence toujours par trouver des idées et des arguments. C’est seulement après qu’on les range dans des grandes parties. D’où l’importance d’avoir le plus d’idées possibles, pour ne garder que les plus solides philosophiquement.

Ce que vous affirmez dans une sous-partie doit avoir « quelque chose de vrai » auquel vous ne renoncerez pas, même à la fin de votre devoir. Vous ne devez jamais poser une idée et la rejeter complètement trois paragraphes plus loin.

Vous pouvez la nuancer, la préciser ou la critiquer, mais pas l’abandonner à 100%. Une dissertation ne contient que 9 idées : ne perdez pas de temps à parler d’une chose pour dire ensuite que c’était complètement faux.

Construire une progression

Une dissertation de philo est en partie notée sur sa progression. Votre réflexion doit progresser : votre point d’arrivée doit être plus abouti intellectuellement que votre point de départ. Ce que vous affirmez au début va être nuancé, complété et enrichi tout au long du devoir.

Une méthode facile pour créer de la progression est de critiquer ce qu’on a dit plus tôt dans la copie. On s’aperçoit que ce qu’on a affirmé :

  • était un peu trop simple
  • ne prenait pas en compte un point important
  • utilisait un argument insuffisant
  • ou toute autre limite…

Il ne s’agit pas de rejeter ce qu’on a dit, mais de reconnaître que ça n’était pas suffisant, que ça avait des limites. Ce n’était pas faux ou absurde, c’était imprécis ou valable uniquement dans certains contextes, etc.

Un moyen très mécanique de créer de la progression est d’organiser chaque grande partie de la façon suivante :

  • une critique de cette idée
  • une nouvelle idée ou version plus riche de l’idée de départ

Avec cette méthode, vous êtes certain que votre copie progresse. Votre plan est toujours le même, quel que soit le sujet. Vous savez toujours quelle est la structure interne de vos grandes parties.

Bien sûr, cela peut conduire à des copies plus pauvres, car vous n’avez pas autant d’idées originales et variées. Mais pour débuter en dissertation, ça mérite d’être essayé. Vous pourrez ensuite vous améliorer.

Encore une fois, les plans de concours de philo sont un peu différents. Dans un 3x3x2, chaque sous-partie est composée de 2 idées : 1 idée originale (c’est la 1re sous-sous-partie) et 1 critique de l’idée de départ (la 2e sous-sous-partie ).

Faire une transition

La transition est la dernière étape de certaines grandes parties. Après avoir fini la 3e sous-partie, on présente une limite qui justifie qu’on change d’axe, qu’on aborde un nouvel aspect du sujet ou qu’on l’étudie sous un angle différent.

La transition n’est utile qu’à la fin de la 1re et de la 2e grande partie. En fin de 3e grande partie, il n’y en a pas besoin. À ce stade, vous avez déjà tout dit et il n’y a pas de nouvelle grande partie à annoncer. Passez directement à la conclusion .

Notez qu’il n’y a pas besoin de transitions entre les sous-parties d’une même grande partie. Avec la méthode ci-dessus, on passe d’une idée à sa critique, puis au dépassement de cette critique. Il n’est pas utile d’expliquer ce passage au moyen d’une transition : c’est le contenu même de la sous-partie qui fournit l’explication.

Les erreurs à éviter

Ne pas faire de plan . Une dissertation de philo doit résoudre un problème intellectuel. Le plan est le descriptif de chacune des étapes qui mènent cette résolution. Pas de plan = pas résolution.

Travailler sans brouillon . Vous avez un brouillon avec la problématique, les idées, les arguments et les transitions. Vous ne pouvez pas rédiger un texte qui articule clairement 9 idées si vous n’avez pas déjà tous les éléments à portée de main dans un plan détaillé.

Faire un plan de dissertation à 2 ou 4 parties. Ces plan font appel à une méthode profondément différente. Ce ne sont pas des variations du « 3×3 » avec juste une partie de moins ou de plus. Ils sont à proscrire si vous ne connaissez pas leurs méthodes.

Penser en « thèse / antithèse / synthèse » . On résume souvent la structure de la dissertation par cette formule célèbre. La 1re grande partie serait la thèse : on y affirme une idée principale. La 2e partie s’opposerait à cette idée : ce serait l’antithèse. Enfin, le dernier temps réconcilierait les deux en dépassant la contradiction.

Oubliez ce modèle : il est caricatural et empêche de réfléchir sérieusement. Il laisse croire que la dissertation consiste à dire une chose, puis son contraire, et à ensuite bricoler un mélange des deux. Ce n’est pas un hasard si on le ridiculise en disant « thèse / antithèse / foutaise » ou en le réduisant à « oui / non / peut-être ».

De plus, une grande partie n’a pas d’idée principale, de thèse qui ferait l’unité de la partie et qu’on défendrait tout du long des 3 sous-parties. On l’a vu, une grande partie a un axe qui permet d’organiser les idées, pas une sorte de « super-idée » qui serait à la fois partout et nulle part dans la partie.

Donner un titre à ses grandes parties au brouillon . Quand on fait un plan détaillé, on est tenté de donner un titre à ses grandes parties. Ça donne l’impression d’avancer, mais pas du tout. Un titre n’est pas une idée.

Un bon plan détaillé, c’est une phrase qui exprime une idée et en dessous plusieurs phrases qui expliquent pourquoi cette idée est bonne. Quand vous avez ça pour chaque sous-partie, tout est fait.

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quel est le plan de la dissertation philosophique

  • Philosophie

Philosophie : Comment réussir son plan de dissertation ?

  • Julien Lagalle
  • 22 Déc 2021

À lire dans cet article :

Parcoursup

Une des contraintes formelles de l’épreuve de dissertation de philosophie concerne le plan : ton argumentation doit se déployer en trois moments, et cet aspect est souvent mal maîtrisé par les lycéens. Aujourd’hui, on te donne quelques conseils pour construire un plan efficace et convaincant !

La structure du plan

Le plan de dissertation de philosophie est en trois parties : c’est un attendu qu’il est facile de respecter et qu’il serait imprudent de contourner. Une fois rédigées, ces parties forment le développement de la dissertation. En France (héritage chrétien oblige), on a tendance à tout construire en trois parties, y compris les parties elles-mêmes, mais tu n’es pas obligée d’articuler tes parties en trois sous-parties chacune ! En général, on s’attendra à deux à quatre sous-parties par partie, selon le nombre d’arguments que tu veux défendre et approfondir.

Enfin, chaque partie doit être accompagnée d’une transition critique, qui permet de passer à la partie suivante. Il ne faut pas que les deux parties soient simplement juxtaposées, au contraire la progression doit sembler logique d’une partie à l’autre. Il ne s’agit pas simplement de répondre “oui” dans une première partie, puis “non” dans la deuxième, mais la transition doit mettre en évidence les insuffisances de la réponse proposée dans la première partie, et présenter la réponse de la deuxième partie comme un dépassement légitime de ces insuffisances ; de même pour le passage de la deuxième à la troisième partie.

Comme le sujet de la dissertation aura la forme d’une question, la plupart des plans permettront de répondre d’un côté par oui, de l’autre côté par non. Tu peux aussi inverser cet ordre : en général, la première partie est celle dont l’argument est le plus faible (même s’il doit évidemment tenir un minimum la route), ce qui permet, en le critiquant, d’introduire la partie suivante. Il est donc tout à fait possible que de répondre au sujet par non soit plus efficace pour ton argumentation que de répondre par oui.

Il est primordial de comprendre que chaque partie doit être comme un grand argument répondant à la question du sujet, ce que l’on appelle une thèse. Chacune de tes parties doit répondre à la question du sujet, et leur succession doit être une façon de progresser dans tes réponses, jusqu’à la réponse la plus forte, dont tu défendras la vérité en conclusion.

Deux choses sont donc à proscrire. D’abord, il ne faut jamais diviser le sujet. Ensuite, il faut que les parties soient des thèses, et non des thèmes. Par exemple, dans un sujet tel que “La morale est-elle la meilleure des politiques ?”, il ne faut surtout pas traiter d’abord la morale, puis la politique, parce que, dans ce cas, tu divises le sujet au lieu d’y répondre. Le sujet porte justement sur l’articulation entre morale et politique, et c’est de cette articulation que surgit un problème : si tu divises le sujet, alors le problème disparaît avant même d’être traité, et tu te prives des moyens de démarrer une réflexion philosophique. D’autre part, si tu fais cela, tes parties sont alors des thèmes : tu “parles de” la morale, tu “parles de” la politique, tu dis des choses à leur propos. Il faut qu’elles soient des thèses : il faut affirmer quelque chose, et non pas seulement parler des notions du sujet. En première partie, il s’agit par exemple de défendre que la morale est effectivement la meilleure des politiques, avant de montrer l’insuffisance de cette thèse et de faire valoir l’intérêt de la thèse adverse. L’avantage de faire cela, c’est aussi que cela te permet de développer ton argumentation de façon plus structurée, là où procéder par thèmes conduit presque toujours à disperser une argumentation dans des directions qui confinent rapidement au hors-sujet.

Lire aussi : L’homme et l’animal, option HLP

À quoi ressemble un bon plan ?

Il peut être difficile d’acquérir la technique du plan de dissertation, et c’est avant tout en s’entraînant que ce savoir-faire se développera. Je te propose quelques explications pour t’aider à mieux t’y retrouver dans les attentes du correcteur en la matière.

On apprend souvent qu’un bon plan prend la forme “thèse – antithèse – synthèse”, ce qui n’est pas assez précis pour donner une idée d’à quoi ressemble un bon plan. Il est vrai que, la plupart du temps, les deux premières parties pourront être comprises comme étant, l’une une réponse par l’affirmative, l’autre une réponse par la négative : c’est ce que l’on appelle la thèse et l’antithèse. L’idée du plan en “thèse – antithèse – synthèse”, c’est que, étant donné que les réponses sont toutes les deux limitées et exposées à une critique, il faut dépasser ces deux positions pour en assumer une troisième, qui réunirait l’intérêt des deux premières réponses, tout en dépassant leurs limites. Un bon plan doit seulement proposer trois grands moments argumentatifs disposés de telle manière que le deuxième puisse pallier les insuffisances du premier, et le troisième pallier celles du deuxième. La troisième partie est ainsi relativement libre, et te permet de prendre position avec davantage de nuance qu’en répondant simplement par oui ou non.

Les deux écueils symétriques à éviter sont celui du passage du coq à l’âne et celui de la répétition. Le premier écueil consiste à passer d’une partie à l’autre sans qu’il y ait vraiment de connexion claire entre les deux parties : les parties doivent toutes répondre à la question du sujet, et être aménagées de façon à ce qu’une transition critique puisse permettre de passer de l’une à l’autre sans que l’on ait l’impression d’un manque de liant. En particulier, tu ne peux pas simplement renier ta première partie au moment de passer à ta deuxième partie : le passage à une nouvelle partie est une critique et un dépassement, mais doit conserver une partie des acquis des parties précédentes. En bref, tu ne peux pas simplement te contredire : tout ce que tu dis doit être vrai dans une certaine mesure, jusqu’à la dernière partie, qui est ta dernière affirmation, la plus solide et la plus étayée.

Le second écueil est celui de la répétition. Mettons que, face au sujet “La morale est-elle la meilleure politique ?”, tu répondes d’abord par l’affirmative, en montrant par exemple que la meilleure politique est la politique la plus conforme au bien, et donc à la morale ; en deuxième partie, tu pourrais souligner les limites de cette approche en présentant l’inefficacité d’une politique morale, qui ne parviendrait même pas à maintenir la stabilité de l’État, et donc se contredirait comme politique. Dans ce cas, que faire en troisième partie ? L’erreur serait de reprendre tel quel, ou quasiment, l’argument de la première partie : ce serait un pur retour en arrière, et ton plan doit au contraire progresser jusqu’à l’affirmation la plus solide. Le problème se confond ici avec celui de la troisième partie, qu’il est parfois difficile de construire.

Lire aussi : Comment rédiger l’introduction de sa dissertation de philosophie ? 

Quelques types de plan

Il est plus facile de construire cette troisième partie si la construction des deux premières parties aménage déjà un espace pour un retournement final bien amené. Pour aménager cet espace, le plus facile est d’être déjà en possession d’une petite trousse à outils constitués de quelques “schémas de plan”. Il ne s’agira pas de copier ces plans et de forcer les sujets à entrer à l’intérieur, mais de s’en inspirer pour voir si certains sujets ne pourraient pas convenir à un traitement similaire.

En général, les deux premières parties prennent la forme d’une réponse par l’affirmative, puis d’une réponse par la négative. Mais cette opposition peut être beaucoup plus nuancée. Par exemple, certains sujets offrent la possibilité de développer plusieurs interprétations d’un terme du sujet. Dans le sujet “La morale est-elle la meilleure politique ?”, “meilleur” a un sens ambigu : est-ce que cela signifie “plus conforme au bien”, ou bien “plus efficace” ? Les deux premières parties peuvent prendre le terme dans ses deux sens (du point de vue du bien, la morale est la meilleure politique ; mais, du point de vue de l’efficacité, elle est la pire), et la troisième dépasser cette opposition en montrant qu’une certaine conformité au bien est efficace (par exemple, au début de l’Empire allemand, le chancelier Bismarck améliore progressivement les conditions de vie des ouvriers pour éviter la montée des mouvements socialistes : c’est à la fois une manœuvre politique efficace et une action aux effets bénéfiques immédiats).

Il est aussi possible de répondre par l’affirmative et la négative en jouant sur les paradigmes, les doctrines et les systèmes. Par exemple, pour le sujet “Devons-nous rechercher le bonheur ?”, adopter un point de vue épicurien conduit à répondre par l’affirmative, tandis qu’adopter un point de vue kantien conduit à répondre par la négative.

Il est aussi possible de remettre en question certains présupposés du sujet, si l’aporie issue des deux premières parties est indépassable – par conséquent, ne recours à ce procédé, selon le sujet, qu’en troisième partie. Par exemple, pour le sujet “La nature est-elle injuste ?”, il est possible, en troisième partie, de remettre en question le présupposé selon lequel la nature pourrait être juste ou injuste : ne se situe-t-elle pas en-dehors du domaine du juste et de l’injuste ?

Un problème, dans certains cas, est celui de la “partie critique”. Il est en effet possible, pour certains sujets, de rédiger toute une partie, souvent la seconde, pour critiquer la première : dans ce cas-là, le plan prend la forme “thèse 1 – critique de la thèse 1 – thèse 2”. Toutefois, ce cas est rare ; la plupart du temps, la meilleure chose à faire est d’intégrer la “partie critique” soit à la partie précédente, soit à la partie suivante. Par exemple, pour le sujet “La morale est-elle la meilleure politique ?”, il est possible de faire une critique de la première partie en son sein même, par exemple en montrant, en fin de première partie, les limites de l’affirmation selon laquelle la morale est la meilleure des politiques ; la deuxième partie, ensuite, se charge de montrer en quoi elle est même, d’un certain point de vue, la pire. Dans ce cas-là, la transition d’une partie à l’autre rappelle surtout la critique en quelques mots et annonce la partie suivante en la justifiant.

En dernière instance, le plus crucial est d’être attentif à la singularité de chaque sujet. L’épreuve de philosophie vise en effet à aiguiser ta faculté de juger, c’est-à-dire ici ta capacité à accorder un traitement individuel à chaque sujet proposé, sans y plaquer un modèle de plan prédéfini. La philosophie a pour but de te faire penser , et il n’est jamais inutile, dans la vie, de savoir penser avec souplesse.

Lire aussi : La parole, option HLP

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MÉTHODO : comment bien rédiger sa dissertation de philosophie ?

  • Publié le 31 mars 2020
  • Mis à jour le 16 juin 2021

quel est le plan de la dissertation philosophique

T’entraîner à la rédaction de sujets est la clé ! Une bonne préparation te permettra de réussir et de peut-être t’assurer une bonne note à la dissertation et décrocher une mention au bac de philosophie.

Il y a 3 étapes à prendre en compte dans la construction de ta dissertation de philosophie, si tu les appliques tu auras toutes les cartes en main pour faire une bonne disserte.

1. Quelle méthode choisir ? Quelle architecture de dissertation est la meilleure ?

Les méthodes de dissertation sont variées. Entre ce que t’a dit ton prof, ce que tu as vu sur le net, ce que tu as lu dans ton manuel, etc., il y a souvent de quoi se perdre ! Voici quelques conseils pour choisir entre toutes ces sources.

4 éléments universels et essentiels à la dissertation, quelle que soit la méthode choisie.

D’abord, il faut se rappeler que, si les méthodes sont différentes, il y a 4 éléments qui sont universels et essentiels à la dissertation, quelle que soit la méthode choisie :

  • Une problématique ;
  • Une réponse personnelle et argumentée à cette problématique ;
  • La définition détaillée et approfondie des termes du sujet ;
  • Un plan en trois temps.

Dans tous les cas, choisis la méthode avec laquelle tu te sens à l’aise et n’en change pas. Attention, la méthode que tu choisiras doit obligatoirement proposer un plan en trois parties, les correcteurs sont assez sévères sur ce point.

Je te donne un exemple de méthode, d’architecture, de nomenclature ci-dessous, attention quelques éléments dont tu dois te souvenir :

  • Les noms des parties ne doivent pas apparaître.
  • Le plan guide la hiérarchisation de ton analyse.
  • Tu dois introduire chaque partie par une phrase de transition.

Dans cet exemple de plan en 3 parties (voir ci-dessous), l’enjeu de la question sera de savoir dans quelle mesure le bonheur est le but de la politique .

La méthode que tu choisiras doit obligatoirement proposer un plan en trois parties, les correcteurs sont assez sévères sur ce point.

Partie 1 : qu’est-ce que le bonheur ?

  • Aspect universel 
  • Aspect singulier

Partie 2 : la politique, qui est la gestion des affaires publiques, ne semble donc pas devoir s’occuper du bonheur, qui finalement est quelque chose de propre à chacun.

  • Définition détaillée de la politique  
  • Si l’état prétend imposer sa conception du bonheur aux individus, il y a de fortes dérives totalitaires à craindre.
  • Mais s’il ne s’en occupe pas du tout alors la politique n’est qu’un instrument au service de quelques-uns .

Partie 3 : en réalité, la politique, si elle ne s’occupe pas directement du bonheur, doit cependant faire en sorte que chacun puisse le trouver. Elle doit assurer les conditions de possibilités du bonheur.

  • La politique doit permettre à l’homme d’être éduqué, soigné, etc.
  • La politique d’un état doit assurer la paix intérieure et la paix extérieure, faire en sorte que la vie sociale et le bien commun soient possibles.

2. S’entraîner à définir avec précision les notions du programme de philosophie

Pour cet exercice, n’hésite pas à te faire des cartes mentales (mindmaps) colorées et personnalisées qui te permettront de mémoriser à long terme.

Je te donne un exemple ci-dessous :

Mindmap pour les cours de philosophie

Si tu as du mal à apprendre ton cours, et que tu as besoin d’aide, retrouve des cours synthétiques sur superBac ! Ces fiches sont rédigées par des professeurs certifiés.

 Tu trouveras aussi de nombreux cours et vidéos de notions sur la chaîne Youtube superBac by digiSchool .

3. Entraîne-toi !

Pour s’entraîner avec succès, il y a deux types d’exercices simples et ultra efficaces.

Entraînement à la dissertation n°1 : choisir – remplir – comparer

Choisir un sujet dont tu peux trouver le corrigé en ligne sur superBac. Par exemple, tu peux trouver : « La culture nous rend-elle plus humain ? »

Puis, remplir les étapes en écrivant seulement l’essentiel : définitions, références à un auteur, idée d’argument à mentionner, etc.

Problématique : …

Partie 1 : …

Partie 2 : …, partie 3 : ….

Enfin, comparer avec le corrigé proposé.

Le but n’est pas que tout soit absolument similaire mais que les éléments essentiels soient là : des définitions justes et complètes, des références judicieuses aux auteurs, une bonne méthodologie qui suit une logique de raisonnement, ainsi qu’une réponse personnelle.

Entraînement à la dissertation n°2 : l’exercice de conviction

Pour cet exercice, il vous faudra donc :

  • Choisir un sujet de dissertation de philosophie
  • Trouver la problématique de ce sujet
  • Trouver ta réponse personnelle
  • Argumenter ta réponse personnelle devant un auditoire : par exemple, un ou plusieurs membres de ta famille, et essaye de les convaincre que tu as raison.

Cet exercice te permet de mettre tes idées au clair , de sortir du côté un peu abstrait de la dissertation et de travailler en t’amusant .

De plus, il est fort probable que tes parents ou tes amis te répondent et argumentent à leur tour. Ce qui te permettra de voir des aspects du problème qui t’avaient échappés.

Une fois cet exercice fait, tu peux toujours t’amuser à remplir le plan à trou avec toutes les idées qui auront germé !

Si cet article vous a aidé, dites-le-nous 🙂

Note moyenne 4 / 5. Vote count: 19

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Apprendre à bien se relire est primordial pour de nombreuses raisons. Tous les jours, entre nos messages, nos e-mails, nos devoirs à faire, nos examens, nous écrivons énormément et il est parfois difficile de se relire sans méthode fiable. Aurore Ponsonnet, formatrice en orthographe et Maureen Pinneur, responsable pédagogique chez digiSchool, te donnent leurs meilleurs conseils de relecture pour ne plus faire de faute ! Rappels de grammaire, conjugaison, orthographe des mots et techniques de relecture, tout est là, suivez le guide !

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C’est très utile

Merci pour la comprehension mais je peus avoir les citation merci

Je les veux

quel est le plan de la dissertation philosophique

bon plan pour moi

Un très grand merci mon professeur pour votre soutien sans même nous connaître.

M’aidera de bien comprendre

Merci, ceci m’aidera beaucoup

quelle la question posé pour la dissertation

Très heureuse de vous lire

Merci beaucoup et j’apprécie énormément votre aide

Arrow

Le bien-être par l'autonomie de la pensée

  • Cours & Consultation philosophique
  • Plan du Chalon
  • Contribution

Dissertation et méthode philosophique

Dissertation : la méthode philosophique

de Le Chalon Philo

dans Philosophie

La dissertation est l’un des deux grands exercices pour améliorer sa réflexion en philosophie. Le deuxième étant l’explication de texte ! Nous allons vous donner toutes les clefs pour maitriser la dissertation et ainsi améliorer votre capacité à structurer vos réflexions sur un sujet précis ! Si pour Bergson : « La philosophie doit être marquée du sceau de la précision » , pour nous c’est l’autonomie de votre pensée que nous voulons vous aider à faire marquer du sceau de la précision . Or cet exercice est parfait pour vous entrainer mentalement !

Dissertation et méthode philosophique

Vous pouvez voir cet article en format vidéo ici :

La Structure de la dissertation :

La dissertation comporte :

  • Une introduction
  • Un développement en plusieurs parties
  • Une conclusion

La dissertation : qu’est-ce que c’est ?

plan méthode

Une dissertation a pour objectif de répondre de manière progressive , structurée et argumentée à une question . Il faut considérer que cette question n’a pas de réponse parfaite et définitive. C’est justement pour cela qu’elle fait objet de réflexion . La dissertation passe souvent en revue différentes réponses possibles qu’il faut hiérarchiser . On part souvent de la plus évidente pour finir vers la plus compliquée . 

L’introduction de la dissertation :

introduction

L’introduction de la dissertation permet d’expliciter le sens du sujet, c’est-à-dire : le problème philosophique que le sujet pose. On peut généralement y voir 3 moments, mais il est possible d’en faire plus et il est possible d’en faire moins (Attention, il faut au moins 2 moments dans votre dissertation ).

L’accroche dans l’introduction :

Il s’agit ici d’amener la problématique en explicitant le problème du sujet. On peut y souligner par exemple, au travers d’une première tentative de définition des termes du sujet, que plusieurs réponses opposées ou non sont possibles . La construction d’un paradoxe sert à justifier la problématique et soulève le fait que répondre à la question n’est pas si simple et ne va pas forcément de soi.

La problématique dans l’introduction :

Une fois le paradoxe mis en évidence, il devient possible de formuler explicitement une problématique . En bref : l’introduction sert de mise en tension , on peut la voir comme une pièce de théâtre ! On montre qu’une réponse directe ne va pas de soi et qu’il faut y pousser réflexion .

L’annonce de plan dans l’introduction :

L’annonce de plan sert à énoncer les thèses qui seront soutenues dans chaque parties .

L’introduction est un moment d’analyse conceptuelle . En conséquence il n’est pas nécessaire et il ne vaut mieux pas mentionner ou développer de références philosophiques dedans car ce travail sera à faire dans le développement . On peut par contre s’appuyer sur des exemples concrets !

Le développement de la dissertation :

developpement

Dans un développement de dissertation , chaque partie propose une réponse à la question posée par le sujet. Le sens qu’elle donne aux termes du sujet doit toujours être précisé . De plus il ne faut pas traiter les termes séparément au risque de faire un hors sujet ou de ne pas réellement traiter la question mais seulement les termes l’un après l’autre. 

Exemple :  

Pour le sujet : « L’autonomie de la pensée rend-elle libre ? » Il ne faut pas faire en 1) L’autonomie de la pensée, en 2) la liberté et en 3) le rapport entre l’autonomie de la pensée et la liberté. En effet les 2 premières parties seraient totalement hors sujet . Il faut toujours traiter de toutes les notions du sujet ensemble dans toutes les parties . 

De plus, l’ordre des parties n’est pas le fruit du hasard . Le développement doit s’acheminer progressivement vers une réponse de plus en plus satisfaisante et pertinente quant à la question posée. On part donc généralement de la réponse la plus simple , la plus spontanée (c’est généralement l’opinion commune ),  vers la réponse la plus complexe , la plus élaborée . 

Les transitions dans la dissertation :

Dans la dissertation , les transitions sont très importantes car elles donnent à l’ensemble son déroulement logique . Elles servent à démontrer pourquoi il ne faut pas s’en tenir à la réponse proposée dans la partie précédente et qu’il est ainsi nécessaire de passer à l’examen d’une autre tentative de réponse , normalement plus pertinente et plus satisfaisante . 

La transition permet donc de mettre en évidence les limites et les insuffisances d’une réponse , le fait qu’on ne puisse pas en rester là pour se satisfaire et la nécessité d’aller plus loin, d’approfondir . 

La construction de chaque partie dans la dissertation :

Chaque partie est généralement constituée d’au moins 3 moments , il en va souvent de même pour les sous-parties.

  • On annonce la position qu’on va soutenir pour répondre au sujet en utilisant les termes de celui-ci.
  • On argumente en faveur de cette position . Pour cela on peut s’aider d’une analyse des termes employés, d’exemples, de références philosophiques, scientifiques, etc. 
  • On dresse un bilan en rappelant la position soutenue et en rappelant le sens qu’on a donné aux termes du sujet.

De ce fait, une partie ne doit pas commencer par une référence philosophique (« Pour Nietzsche… »X). Pourquoi donc ? Parce que la référence philosophique doit être considérée comme un outil qu’on mobilise , comme une arme qu’on manie au service de la réflexion que nous sommes en train d’élaborer . Elle doit appuyer notre argumentation et non en être le commencement . 

Une référence philosophique doit être citée le plus précisément possible. Le strict minimum serait d’au moins dire le nom de l’auteur et le titre de l’ouvrage dans laquelle on tire notre citation , ou un concept .

La conclusion dans la dissertation :

conclusion

La conclusion dans la dissertation récapitule le cheminement suivi au cours du développement . On insistera aussi particulièrement sur la pertinence de notre réponse finale sans oublier de répondre à la question posée par le sujet. Dans notre exemple : « L’autonomie de la pensée rend-elle libre ? » , il faudra répondre dans la conclusion si, oui ou non, elle rend libre . On peut y ajouter une ouverture , mais cela n’étant pas obligatoire, il est souvent conseillé d’éviter comme nous l’avions dit pour l’explication de texte . 

Pour réaliser cet article nous nous sommes en partie inspiré du livre Méthodologie philosophique ! La dissertation est vraiment un très bon entrainement pour exercer sa pensée réflexive , alors n’hésitez pas !

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La dissertation en philosophie

Introduction :

Le mot « dissertation » dérive de l’étymologie latine du mot « discussion » qui signifie « examen attentif, contradictoire » ; « échange d’arguments ». La dissertation est donc un effort de réflexion dans lequel on examine de manière attentive les problèmes philosophiques liés à un sujet.

Une dissertation réussie se prépare avec trois ingrédients : une méthode (ensemble de règles qui guide la réflexion), de la culture (culture personnelle et culture philosophique acquise en cours) et de la curiosité (la philosophie est un regard curieux sur soi-même et sur le monde).

L’épreuve de la dissertation dure 4 heures. Deux sujets au choix sont proposés, sous forme de questions. Nous prendrons ici pour sujet support « La liberté doit-elle être sauvée ? »

Décortiquer le sujet

Pour répondre à une question, il faut d’abord la comprendre. Pour cela, il faut analyser les mots du sujet, c’est-à-dire le décomposer en tous ses éléments pour comprendre ce qui est réellement demandé. Ce travail préparatoire s’effectue au brouillon.

Première étape : relever les notions du sujet

Dans un premier temps, il s’agit de repérer dans le sujet les notions du programme étudiées en cours.

Dans le sujet, les notions peuvent être explicites ou implicites. Lorsqu’elles sont implicites, il faut donc les mettre en évidence.

  • « La liberté doit-elle être sauvée ? »

La notion du programme est explicite : la liberté .

  • « L’ État doit-il faire notre bonheur  ? »

L’ État et le bonheur sont explicites. Une autre notion est désignée implicitement par l’expression « doit-il faire » : le devoir .

Il faut ensuite faire subir le même traitement aux autres termes, afin d’éviter de plaquer sur votre sujet du bac un autre sujet traitée pendant l’année, impliquant la même notion, mais pourtant différent.

« La liberté doit-elle être sauvée ? » est différent de « La liberté doit-elle parfois être sauvée ? » :

  • « Sauver » : le verbe est à définir.
  • « Doit-elle » : il s’agit d’une formulation typique de sujet.

Deuxième étape : la libre association

Il s’agit de noter spontanément les idées qui vous viennent à l’esprit en rapport avec la question du sujet. La question vous suggère une réponse, qui elle-même amène à une idée ; cette idée s’enchaine sur une autre et ainsi de suite… Surtout ne vous censurez pas ! Le « tri sélectif » des idées se fait dans un second temps. Au départ, l’objectif est d’amasser un maximum d’idées, de références et d’exemples.

Troisième étape : la conceptualisation

Cette étape est la plus complexe. Conceptualiser, c’est définir un terme de manière philosophique par rapport au sens courant que nous en avons, le sens du dictionnaire. Pour conceptualiser, il faut :

  • s’aider de l’étymologie quand on le peut. Ici, « liberté » vient de libertas , qui signifie « indépendance » et « libre pouvoir » ;
  • distinguer les différents domaines de réflexion dans lesquels la notion se retrouve : liberté politique, morale, métaphysique, religieuse ;
  • distinguer la notion des notions voisines et des notions contraires : liberté/individualisme, liberté/émancipation, liberté/servitude liberté/aliénation ;
  • énoncer les différents attributs de la notion, ceux qui sont évidents puis plus réfléchis :
  • « La liberté est un ressenti indéfinissable mais agréable » ;
  • « La liberté est la capacité à user de son libre arbitre » ;
  • mobiliser ses cours. La notion de liberté est conceptualisée de manière différente chez Hobbes, chez Spinoza ou chez Sartre ;
  • les repères au programme sont également utiles, ils comportent des distinctions relatives aux notions du programme.

Il est essentiel de conceptualiser. C’est en conceptualisant un terme que vous ferez apparaître les pistes de réflexions philosophiques qu’il vous faudra détailler dans votre développement.

Le type de sujet

Les questions du type : «  peut-on/peut-il  » interrogent sur :

  • la possibilité pratique . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on dispose des moyens techniques de faire telle ou telle chose ;
  • la possibilité morale ou le droit . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si on a le devoir moral ou le droit juridique de faire telle ou telle chose.

Les questions du type : «  faut-il/doit-on  » interrogent sur :

  • la nécessité matérielle, le besoin . Il s’agit de retraduire le sujet en se demandant si nous sommes contraints de X, à quel besoin répond X ;
  • l’ obligation morale, le devoir . Il s’agit de traduire le sujet en se demandant si notre dignité exige que X, si nous avons le devoir moral de X…

Pour les questions du type : «  pourquoi X/à quoi sert X  » :

  • il s’agit de mettre en évidence les raisons, les causes de X, ses buts et/ou son utilité . Il faut aussi poser la question de l’inutilité de ce X.

Ces réflexes de traduction, combinés à la compréhension des termes du sujet, aident à problématiser le sujet.

Pour notre sujet « La liberté doit-elle être sauvée ? », on peut donc se demander :

  • sommes nous contraints de protéger politiquement les libertés ?
  • À quel(s) besoin(s) répond notre volonté de protéger la liberté ?
  • Avons-nous l’obligation morale de combattre ce qui entrave nos libertés ?

La problématique

Pour structurer les idées récoltées, il faut ensuite cadrer une problématique. Pour cela, il faut déterminer deux réponses au sujet, et les mettre, d’une certaine manière, en compétition.

Répondre à la question du sujet ne consiste pas à opposer radicalement une première réponse et une deuxième réponse au sujet : vous vous contredirez vous-même et votre réponse globale sera incohérente. Ainsi, si vous dites tout d’abord que nous devons sauver la liberté parce qu’elle est menacée puis qu’il n’est pas nécessaire de protéger la liberté car elle n’est pas menacée, vous vous contredisez !

Il faut donc construire des réponses crédibles et consistantes , et cela demande un savoir faire particulier.

Proposer une première réponse et la questionner

Après avoir formulé une première réponse, il faut énoncer les implications de cette thèse, en se demandant ce qu’implique le fait de soutenir cette réponse . Trouvez des conséquences et formulez-les sous formes d’idées brèves, aidez-vous de la formule « si… alors… ». Il s’agit ensuite de questionner ces implications, puis d’associer les idées et références philosophiques pour amorcer l’argumentaire.

L’Homme doit sauver la liberté.

Si la liberté doit être sauvée alors c’est que la liberté est en danger. De quels dangers souffre la liberté ? Quels sont les dangers qui font obstacle à la liberté ? Existe-t-il des personnes (esclavage) / des politiques (tyrannie, totalitarisme) / des facteurs socio-culturels (déterminisme) / des désirs (Inconscient) qui nuisent à la liberté ? Quels dangers ruinent la liberté morale ? La liberté politique ?

C’est que nous ne sommes pas vraiment libres ou bien que nous sommes libres « en sursis ».

Pourquoi pouvons-nous affirmer que nous ne sommes pas libres ? D’un point de vue politique , certains peuples sont encore sous le joug de dictateurs. L’ONU est une organisation qui veille à la préservation des libertés de l’Homme, premier droit à sauver et préserver selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. D’un point de vue moral et politique , la notion de déterminisme vient confirmer que la liberté est menacée et que nous devons nous émanciper de bons nombres d’influences qui pèsent sur notre existence et la déterminent à notre insu. D’un point de vue métaphysique , Spinoza effectue une critique du libre arbitre montrant finalement que nous sommes dans une liberté illusoire.

Proposer une deuxième réponse à la question et la questionne

La liberté n’a pas besoin d’être sauvée.

Si la liberté n’a pas a être sauvée, alors c’est que nous avons le sentiment imprescriptible d’être libre. Comment se manifeste notre sentiment de liberté ? Que ressentons-nous ? La liberté ne se prouve pas, elle s’éprouve. C’est un sentiment agréable mais indéfinissable. C’est donc que la liberté fait partie de la nature de l’homme, elle est inhérente à la nature humaine. L’homme est-il libre par nature ? Rousseau l’affirme : l’homme naît libre même si partout il est sous les fers, sous le joug de ceux qui le gouvernent. Selon la Déclaration des droits de l’homme, les hommes naissent libres et égaux en droit. D’un point de vue moral, Sartre affirme le caractère imprescriptible de la liberté qui fait partie de l’essence de l’Homme.

C’est par le questionnement des réponses apportées au sujet que des idées philosophiques majeures sont mobilisées.

Formuler cette opposition sous la forme d’une alternative

  • Doit on penser que X et admettre que Y ou bien penser que … ce qui revient à …
  • Doit on penser que X alors que … ou bien penser Y mais alors … ?

Doit-on penser que la liberté est une valeur résolument en danger et considérer qu’elle est attaquée dans tous les domaines ou bien admettre qu’il persiste en l’Homme une part de liberté naturelle, inaliénable et indestructible, même s’il est bien difficile de l’exercer ?

Sans problématique, la dissertation n’a aucune orientation, aucune piste de réflexion n’est lancée. Une problématique consiste a rendre explicite le ou les problèmes qui sont contenus dans la question initiale, mais qui sont cachés.

Construire un plan

On ne peut pas appliquer un même type de plan pour tous les sujets. Nous présenterons donc ici trois plans possibles.

Plan thèse, antithèse, synthèse

Ce plan est appelé plan dialectique et s’effectue nécessairement en trois parties. La troisième partie, la synthèse, explique l’insuffisance des deux thèses précédemment opposées et résout la difficulté rencontrée. Mais il n’est pas toujours possible de procéder ainsi et selon le type de sujet, le plan dialectique n’est pas toujours pertinent.

Plan en trois parties avec deux thèses : l’opinion et la réfléchie

Il s’agit ici de présenter une première thèse, une opinion spontanée, puis de critiquer cette opinion en réfutant les arguments de la première thèse. La troisième partie consiste en la proposition d’une deuxième thèse, plus réfléchie.

I) La liberté est menacée en tous bords

II) Nous avons les moyens politiques et moraux de protéger nos libertés

III) Mais la liberté n’est-elle pas, au fond, une illusion ?

Plan qui conteste le sens de la question

Ce plan contient également trois parties. La première apporte une réponse. La deuxième partie la nuance ou la conteste. La troisième partie critique le présupposé du sujet.

La liberté est-elle une illusion rassurante ?

I) L’homme se croit libre mais ne l’est pas

II) La liberté est une croyance nécessaire au bon fonctionnement de la morale et de la justice

III) La liberté n’est pas une illusion mais elle est une conquête qui exige de l’engagement et du courage

  • Quel que soit le plan envisagé, ils progressent tous vers le même but : la résolution des problèmes liés au sujet.

La structure du devoir

La dissertation possède une structure, un squelette qui est toujours le même.

Introduction

L’introduction doit contenir un certain nombre d’étapes et avoir une longueur d’une demi page à une page. Tout d’abord, une accroche qui introduit la ou les notions du sujet mais surtout qui permet d’arriver à la problématique : un acte de la vie quotidienne, un événement historique, une scène de roman ou de film, un mythe, une citation… Tout ce qui amène à se poser la question du sujet est le bienvenu. On expose ensuite la problématique, puis l’annonce du plan.

Développement

Le développement, en deux ou trois parties, court sur trois à huit pages. Chaque partie se découpe selon le même schéma.

L’ idée directrice est la formulation d’une première réponse consistante à la question.

L’ argumentation doit ensuite contenir une progression logique (avec des connecteurs logiques),un travail de conceptualisation, des exemples, des références philosophiques ( on peut utiliser les idées, les arguments, les exemples d’un auteur philosophique, ou partir d’une citation) et des connaissances (en art, en science, en histoire).

Le bilan permet de revenir au sujet et d’y répondre partiellement.

Enfin, la transition permet de relancer la discussion afin de passer à la deuxième partie.

La conclusion, d’une demi page environ, doit répondre à la question initiale. Elle se fait en deux temps. Tout d’abord, il faut faire un bilan récapitulatif, expliquer le cheminement entre les différentes parties du devoir. Ensuite, on apporte une réponse claire et précise à la question posée.

Les fausses réponses du style « cela dépend des points de vue de chacun » ou bien « c’est une question difficile à laquelle on ne peut pas répondre » sont à bannir. De même, les ouvertures avec une question sans aucun rapport avec le sujet initial ne sont pas pertinentes.

Conclusion :

Rédiger une dissertation demande donc un travail en deux temps. Le temps du brouillon est nécessaire, mais aussi déterminant. Plus on interroge le sujet et pose clairement deux ou trois pistes de réflexion pour y répondre, plus le devoir sera réussi. C’est pourquoi il faut passer entre 1 h 30 et 2h sur le brouillon. Cependant, il ne faut pas rédiger tout le devoir au brouillon, seulement l’introduction. Le deuxième temps est celui de la rédaction, qui doit être soignée tant du point de vue de la forme que de l’expression écrite. La rédaction prend environ 2h.

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Méthodologie de la dissertation de philosophie (mise à jour, 2024)

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Exercice académique franco-français par excellence, la dissertation a de quoi surprendre. N’est-ce pas une folie que de prétendre régler en quelques heures une question philosophique discutée depuis des siècles ? L’énoncé même de certains sujets (« La connaissance ») apparaît presque ridicule comparé au temps dont on dispose pour le traiter. La dissertation traduirait ainsi une forme de mégalomanie philosophique. Une seconde critique régulièrement évoquée se concentre sur la totale liberté laissée aux étudiants : comment comparer entre elles des productions qui auront fait usage de thèses, d’auteurs, de références, totalement différents ? On comprend bien comment l’on note un commentaire : on met en regard le sens du texte et ce qu’en a compris l’étudiant. Mais pour la dissertation ? Sur quelle norme devrait-on se fonder pour juger la copie ? Enfin, on pourra encore ajouter ceci, que la dissertation, parce qu’elle nous pousse à défendre des thèses pour mieux les rejeter par la suite, est une forme d’absurdité. Pourquoi ne pas simplement défendre notre point de vue ? Pourquoi s’embarrasser de ces longs détours avant de parvenir enfin, épuisés, à la vérité de la dernière partie ?

quel est le plan de la dissertation philosophique

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Cet ouvrage permet aux élèves de Terminale de s’approprier de façon autonome, concrète et directement utilisable les connaissances et les compétences attendues pour l’épreuve de philosophie au Bac : - des fiches méthodologiques sur les deux épreuves : dissertation et explication de texte ; - des fiches de cours sur les notions au programme ; - des exercices variés et ciblés avec les commentaires du prof ; - des sujets d’annales commentés et corrigés ; - des conseils et astuces. En bonus - Les repères du programme expliqués - Les clés de l’oral de rattrapage

Comme pour la dissertation, l’introduction est un moment absolument fondamental du commentaire. L’on pourrait penser, à première vue, que la tâche de l’introduction du commentaire est moins significative que celle de la dissertation, en disant à peu près : dans la dissertation, il s’agit d’inventer un problème, tandis que, dans le commentaire, le texte, donc le problème, est déjà devant nous : il n’y a rien à inventer, seulement à découvrir. Une telle conception est erronée. On a vu, dans la dissertation, que même les sujets-question devaient être problématisés : il fallait montrer en quoi la question constituait un problème, il fallait transformer la question en problème. La tâche est assez similaire pour le commentaire : il faut montrer en quoi le texte pose un problème, en quoi la question abordée par le texte ne va pas de soi et exige donc une résolution. Le développement du commentaire, de même que pour la dissertation, va consister à montrer comment le texte répond au problème que l’on aura identifié en introduction.

Boris Barraud

La dissertation est, au sein des facultés de droit françaises, l'un des exercices les plus anciens et les plus classiques. À travers lui, l'enseignant cherche à évaluer non les connaissances de l'étudiant mais sa capacité à comprendre, à penser et à synthétiser le droit. Surtout, parce que, en droit, la forme compte autant que le fond, l'enseignant cherche à mesurer l'acceptation et la compréhension par l'étudiant de certains canons en vigueur parmi les facultés de droit françaises, canons qui ont pour seule justification le fait qu'ils sont des canons, i.e. des usages, loin de toute légitimité scientifique. L'objectif de la dissertation est, à partir d'un sujet donné, d'isoler une problématique (non la problématique qui n'existe pas) dans une introduction et d'y répondre dans un plan et dans des développements objectifs mais aussi personnels. Cet exercice fait appel à de nombreuses qualités qu'il faut cultiver : capacité d'analyser le sujet, esprit de synthèse, capacité de communication des connaissances, habileté de présentation et d'exposition de celles-ci. Les sujets des dissertations peuvent être de toutes sortes, des plus théoriques aux plus attachés au droit positif. Mais, quel que soit le sujet, l'étudiant ne doit en aucun cas se borner à présenter l'état du droit positif, à l'instar d'un manuel. La bonne dissertation est celle qui consiste en une réflexion ou, mieux, en une démonstration. Et son rédacteur doit, notamment à travers le plan et les intitulés, exprimer une position personnelle, sans toutefois verser par trop dans les jugements de valeur ou, pis, dans les considérations politiques. Tout d'abord, il convient de prendre connaissance du sujet et, sur papier libre, de noter la définition de ses termes ainsi que toutes les idées (ou pistes d'idées) venant à l'esprit en séparant celles qui pourraient constituer des parties ou des sous-parties et celles qui pourraient seulement servir le propos au sein des sous-parties. Même si le sujet est court concernant les dissertations, il convient de le lire à plusieurs reprises et de s'assurer de la bonne compréhension de ses termes afin d'éviter le hors-sujet, lequel emporte toujours des conséquences très dommageables. Parfois, la ponctuation ou certains mots de liaison sont décisifs en ce qu'ils influencent le sens du sujet et donc la problématique et les réponses qu'il est possible d'en tirer. Une fois un premier point autour du sujet effectué, il s'agit de rechercher, en consultant manuels, ouvrages et revues juridiques, mais aussi toute source offerte par le Web (à condition que sa fiabilité soit avérée et de pouvoir ensuite la citer en note de bas de page), d'autres idées et informations, toujours en notant au brouillon les parties et sous-parties potentielles et les autres données non-exploitables en termes de plan. Une fois qu'il apparaît que les recherches autour du sujet ne peuvent plus être productives (ou du moins seulement marginalement), reste à reprendre toutes les notes du brouillon et à les ordonner sur un nouveau papier libre en séparant cette fois ce qui sera l'introduction, ce que seront le plan et les intitulés et ce que sera le propos tenu en chaque sous-partie. Éventuellement, mais non-nécessairement, quelques éléments peuvent être conservés en vue de la rédaction d'une conclusion. Il s'agit à cet instant de regrouper par affinités les idées et informations qui se complètent, qui s'opposent, également celles qui doivent finalement être exclues de la démonstration, afin de concevoir progressivement ce qui sera le plan (sans alors chercher à affiner les intitulés, ce qui est un exercice d'abord formel et intervenant en dernier lieu). Il importe de ne surtout pas s'engager trop vite dans la rédaction et dans la conception du plan. Tout cela ne vient qu'à la fin, validant le travail en quelque sorte. Le plan, notamment, est le fruit naturel des recherches et des réflexions ; il serait désastreux de vouloir ab initio concevoir un plan pour ensuite rechercher quelques éléments susceptibles de la garnir substantiellement. Deux éléments sont centraux dans la dissertation : son introduction (1) et son plan (2). Il n'est pas davantage à dire du contenu de chaque sous-partie. Simplement faut-il préciser que, systématiquement, des annonces de sous-plans (des chapeaux introductifs) doivent précéder et annoncer les A et B et des phrases de transition doivent permettre le passage de I à II et de A à B. Tant les chapeaux que les transitions permettent de renforcer et de traduire la logique du raisonnement. Quant au contenu, simplement faut-il inviter l'étudiant à ne pas se borner à exposer de manière excessivement descriptive les données et, sans néanmoins bannir toute description, à adopter également une approche critique, si ce n'est polémique à propos des éléments en cause.

El haouary ouadie

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« […] D’épreuve en épreuve, la philosophie affronterait des rivaux de plus en plus insolents, de plus en plus calamiteux, que Platon lui-même n’aurait pas imaginés dans ses moments les plus comiques. Enfin le fond de la honte fut atteint quand l’informatique, le marketing, le design, la publicité, toutes les disciplines de la communication s’emparèrent du mot concept lui-même, et dirent : c’est notre affaire, c’est nous les créatifs, nous sommes les concepteurs ! » L’épreuve dernière qu’évoquent Deleuze et Guattari a trouvé au XXe siècle un développement assez inattendu, en l’espèce de la transformation de ce qui n’était somme toute qu’une bataille d’arrière-garde — la dénonciation active du « fond de la honte » — en la guerre intestine qu’institue potentiellement le « conseil philosophique privé ». Il s’agit en effet ni plus ni moins de la réactualisation de la lutte que se livrèrent — selon Platon, il y a 2500 ans — Socrate et les sophistes . À nouveau, on marchande l’idéal philosophique.

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Episode 4 : Comment construire son plan de dissertation en philosophie

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quel est le plan de la dissertation philosophique

  • Cliquez ici pour l’écouter sur Spotify ou sur Itunes

Dans ce nouvel épisode consacré à la méthodologie, je vais vous expliquer comment construire votre plan de dissertation en philosophie. Dans le précédent épisode, nous avons vu comment analyser le sujet et formuler la problématique . Cette étape est importante car si vous avez bien formulé la problématique, vous avez déjà un début de plan. 

En effet, en montrant le problème du sujet, c’est-à-dire en montrant qu’il y a au moins deux réponses qui s’opposent sur ce sujet, vous avez déjà la première et la deuxième partie de votre plan. Par exemple, sur le sujet « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », vous pouvez d’abord défendre dans une première partie qu’effectivement le bonheur semble difficilement accessible. Puis dans une seconde partie, vous développerez une argumentation qui défendra au contraire que le bonheur est bien un idéal accessible. Vous commencerez alors un plan de dissertation que l’on nomme plan dialectique.

Alors qu’est-ce qu’un plan dialectique ? Et avec quoi ne faut-il pas le confondre ?

Le principe du plan dialectique est que votre devoir doit être organisé comme un débat. Votre plan va alors prendre la forme suivante : thèse/antithèse/thèse. Cela signifie que par exemple si le sujet est « Faut-il rechercher le bonheur ? », votre première partie doit répondre soit oui, il faut rechercher le bonheur, soit non il ne faut pas recherche le bonheur. Et si votre première partie défend plutôt oui, alors la deuxième partie doit s’y opposer et défendre plutôt que non. Enfin si vous avez défendu le non en deuxième partie, votre troisième partie devrai plutôt s’y opposer et défendre que oui.

Il est aujourd’hui déconseillé de faire une synthèse en troisième partie, car cela entraîne très souvent des troisièmes parties peu intéressantes où l’étudiant finit sur un « peut-être que oui, peut-être que non ». Or, le but de la dissertation est tout de même d’arriver à une réponse argumentée relativement solide. En d’autres termes, il faut que vous preniez position sur le sujet dans un sens ou dans un autre. Le correcteur doit pouvoir dire à la fin si vous avez répondu plutôt oui ou plutôt non au sujet.

Par ailleurs, il faut vous assurer que chacune de vos parties réponde au sujet dans son intégralité et éviter le plan thématique qui justement risque de ne pas répondre au sujet. Le pire consiste à découper le sujet selon les différentes notions du sujet et à les traiter séparément dans les parties. Par exemple, sur le sujet « un homme libre est-il nécessairement heureux ? » où il y a deux grandes notions du programme la liberté et le bonheur, si vous faites : Première partie le bonheur, deuxième partie la liberté, troisième partie le bonheur et la liberté, alors vos deux premières parties sont hors sujet car elles ne répondent pas au sujet. En effet, expliquer ce qu’est le bonheur dans une première partie ne répond pas à la question de savoir si un homme libre est nécessairement heureux.

Donc point très important, chacune de vos parties doit répondre au sujet de manière claire sinon vous risquez de faire un hors sujet.

Alors comment construire son plan de dissertation concrètement ?

Je vais vous donner d’abord une méthode à suivre si vous êtes totalement débutant en philosophie. Disons que c’est un bon point de départ si vous êtes en terminale. Le but est de construire un plan qui fasse thèse/antithèse/thèse : si je simplifie cela signifie que vous devez arriver à quelque chose comme oui/non/oui ou non/oui/non. Il faut alors que vous commenciez par déterminer quelle est la position que vous voulez défendre pour finir c’est-à-dire en troisième partie car vous allez construire votre plan en fonction de cela. La thèse que vous défendez en troisième partie doit être celle qui vous semble la plus juste.

Une fois que vous avez déterminé la réponse que vous voulez défendre pour finir, il vous faut construire vos parties 1 et 2 en conséquences. Si vous voulez finir en défendant non alors votre deuxième partie devra défendre le oui et la première le non.

Il y a  deux cas de figures possibles :

– soit vous n’avez pas d’avis particulier sur le sujet et ne voulez pas défendre une thèse en particulier, alors vous allez simplement vous demandez pour quelle réponse au sujet vous avez le plus d’arguments. Par exemple, si vous avez d’avantage d’arguments pour défendre que le bonheur est inaccessible alors vous ferez un plan en Non/oui/Non. Vous veillerez évidemment à ce que les arguments les plus forts soient dans la troisième partie car ce sont ceux qui ont résisté aux objections de la deuxième partie.

– soit vous voulez défendre une réponse en particulier, alors vous allez organiser votre plan de manière à finir en troisième partie par la réponse que vous voulez défendre. Ceci car dans un discours ou une argumentation, les éléments qui arrivent en dernier sont souvent les plus forts et ceux qui vont rester en mémoire. Dans ce cas, si vous voulez finir par la thèse selon laquelle le bonheur est bien un idéal accessible, alors vous allez faire un plan en Oui/Non/Oui.

A présent je vais vous expliquer comment faire une très bonne troisième partie. Chose que vous pourriez arriver à faire avec un peu de pratique de la philosophie et qui correspond à un niveau plus confirmé.

Il y a plusieurs façons de faire une bonne troisième partie dans un plan de dissertation. Le mieux est de faire en sorte que la troisième partie apporte réellement quelque chose et fasse progresser l’argumentation ou la définition des termes du sujet. Une façon de faire encore facile consiste à s’appuyer sur un élément secondaire du sujet comme l’adverbe. Par exemple, si le sujet est : « un homme libre est-il nécessairement heureux ? » alors vous pouvez vous appuyer sur le « nécessairement » pour montrer qu’un homme libre peut souvent être heureux mais pas nécessairement.

Néanmoins les deux formes de troisième partie les plus habiles sont les suivantes :

– 1er façon de faire : Faire une troisième partie en s’appuyant sur une distinction conceptuelle. Qu’est-ce que c’est ? Dans votre devoir, vous devez gagner en précision dans la définition des termes du sujet et notamment distinguer de plus en plus le terme principal des autres termes qui semblent d’abord proches mais n’ont cependant pas exactement le même sens. Par exemple, si vous avez le terme bonheur dans le sujet, les termes proches sont plaisir et joie. Ainsi, si le sujet est « le bonheur est-il un idéal inaccessible ? », vous pourriez faire une troisième partie qui défend que le bonheur entendu comme état de satisfaction durable et global est sans doute inaccessible, mais que ça n’est peut-être pas le cas de la joie entendue comme état de satisfaction plus éphémère et plus intense ressenti lorsque l’on réussit quelque chose qui a demandé des efforts. Vous pourriez alors finir en défendant que le bonheur est inaccessible mais pas la joie.

– 2e façon de faire : Faire une troisième partie en « dépassant » le sujet. Il n’est pas rare d’entendre que la troisième partie doit opérer un dépassement du sujet. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie, par exemple, que l’on va montrer qu’il y a peut-être une manière plus satisfaisante et intéressante de poser le problème . Le risque néanmoins ici est de changer complètement le sujet et de faire un hors sujet. Faire une troisième partie de ce type demande donc une très bonne compréhension du sujet.

Comment faire pour éviter un hors sujet dans votre plan de dissertation ?

D’abord, il faut être conscient que cette forme de troisième partie ne sera pas toujours possible ou ne conviendra pas toujours à la direction qu’a prise votre argumentation. Ne cherchez donc pas à faire ainsi à toute force. Souvent, une bonne manière de dépasser le sujet consiste à reposer le sujet non pas en terme de possibilité mais en terme de légitimité ou de valeur. Par exemple, si le sujet est « Peut-on échapper au temps ? », après avoir fait les deux premières parties en traitant de la possibilité ou non d’échapper au temps, vous pouvez en troisième partie, vous demandez si la question ne serait pas plutôt de savoir s’il est souhaitable de vouloir échapper au temps.  est-ce légitime ? est-ce bien ? Alors votre troisième partie défendra par exemple que même s’il était possible d’échapper au temps ce n’est peut-être pas souhaitable. 

Voilà pour cet épisode j’espère qu’il vous aidera à bien réussir votre plan de dissertation, si vous voulez davantage de précisions je vous invite à aller lire mes articles qui traitent de la méthode de la dissertation sur le site apprendre la philosophie.

Très bonne journée à vous

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  • Pourquoi étudier la philosophie ?
  • Qu’est-ce qu’une dissertation de philo ?
  • Comment se préparer à rédiger une dissertation de philo ?
  • Comment rédiger une dissertation de philo au bac ?
  • Les 8 conseils pour réussir une dissertation de philo

Peut-être fais-tu partie des élèves à qui la philosophie fait un peu peur. Il faut avouer que cette matière est plutôt abstraite et pleine de concepts pointus. De plus, elle nous oblige à nous questionner, ce qui peut être plutôt déstabilisant. Cependant, c’est avant tout un sujet passionnant qui a de nombreux avantages à apporter à notre parcours personnel, scolaire et professionnel. Si tu te prépares à rédiger une dissertation de philo au bac et que cela t’inquiète, pas de soucis : GoStudent est là pour te donner toutes les clés nécessaires pour réussir de l’introduction à la conclusion.  

Dissertation philo

1 - Pourquoi étudier la philosophie ? 

Le terme philosophie signifie, en grec ancien , « amour de la sagesse ». Dans l’Antiquité, il s’agissait d’un sujet essentiel à étudier car cela tenait de la compréhension fondamentale de la nature humaine et du monde. Si cela semble totalement passionnant, c’est malgré tout une matière complexe qui peut faire peur :

  • La philosophie a acquis une réputation de matière élitiste qui fait échouer les élèves,
  • Elle est souvent confondue avec l’intelligence et rater une épreuve de philo nuit alors à l’ estime de soi ,
  • Elle peut être enseignée de façon très théorique et les élèves peinent à la connecter avec leur réalité.
  • Les questions des examens peuvent être très difficiles à comprendre, surtout avec le stress de l’épreuve .

En réalité, la philo a de nombreux avantages qui peuvent sûrement t’intéresser :

  • Elle développe l’esprit critique et l’auto-questionnement,
  • Elle nous donne des clés pour mieux comprendre et évoluer dans notre environnement.
  • Elle nous encourage à chercher la vérité,
  • Ainsi qu’à effectuer nos choix librement…

En fait, chaque fois que tu réfléchis à tes valeurs, à ta vision du monde, à tes opinions, on peut dire que tu es en train de philosopher. 😊

2 - Qu’est-ce qu’une dissertation de philo ? 

Pour te donner une définition, une dissertation est un exercice de rédaction qui consiste à questionner un sujet avec méthode, notamment en philosophie, et à tenter d’y apporter une réponse. Il y a de nombreux objectifs à la composition d’une dissertation  :

  • Apprendre à réfléchir et à communiquer cette réflexion avec clarté,
  • Formuler une problématique,
  • Structurer sa pensée,
  • Rédiger en suivant une méthode précise (plan, introduction, argumentation, conclusion…),
  • S’exprimer avec un registre de langue de qualité…

Si tu te prépares à l’épreuve écrite de philo du bac, qui aura lieu le 15 juin prochain, tu vas avoir devant toi quatre heures pour faire cela autour de trois énoncés au choix. Deux d’entre eux concerneront une question à laquelle répondre en mobilisant sa culture générale et la matière vue, en tentant d’apporter une réponse : par définition, c’est donc une dissertation qui est attendue. Le troisième consistera en un texte, écrit par un auteur au programme, dont le candidat doit prouver la bonne compréhension : il s’agit d’un exercice d’explication de texte. ✍

3 - Comment se préparer à rédiger une dissertation de philo ? 

La dissertation est donc l’un des types de textes potentiellement attendus lors de l’épreuve de philo du bac. Par conséquent, il est important de s’y préparer en amont : 

  • En revoyant les notions de philo apprises,
  • En lisant beaucoup,
  • En faisant des exercices de rédaction,
  • En consultant les annales du bac avec des dissertations corrigées,
  • En s’entraînant à structurer sa pensée selon les étapes souhaitées. 

En effet, la structure est très importante, de la même façon que pour des textes comme un essai ou une explication de texte . Elle est constituée :

  • D’une introduction qui présente le sujet (la question sélectionnée pour la dissertation de philo) et introduit le traitement que tu as choisi de réaliser à l’aide d’un plan.
  • D’un développement qui te permet de disserter (d’où la définition de la dissertation, en philo ou autre), c’est-à-dire poser tes arguments en plusieurs paragraphes, chacun contenant une idée bien expliquée et illustrée.
  • D’une conclusion clôturant le texte avec une réponse à la problématique et de potentielles pistes d’exploration supplémentaires.

4 - Comment rédiger une dissertation de philo au bac ? 

Quand on rédige une dissertation de philo, il faut appliquer une certaine méthode qu’on t’aura certainement expliquée en cours de français au lycée :

  • Écrire dans un français soutenu : il faut donc faire attention à son orthographe, avoir un vocabulaire varié, utiliser la ponctuation à bon escient, avoir une maîtrise de la grammaire irréprochable…
  • Faire preuve d’esprit critique, d’analyse fine et de culture générale. Les arguments qu’on développe doivent être cohérents avec notre sujet, soutenus par des sources et liés à des notions vues en classe.
  • Respecter la structure typique de la dissertation.

Comment rédiger une bonne introduction à une dissertation de philo ?

L’introduction est la première partie que le lecteur lit. Il est donc essentiel de s’appliquer à la rédiger car elle donne le ton. Une introduction de qualité va accrocher le lecteur et le mettre dans de bonnes dispositions, ce qui n’est pas négligeable. 👌

Cela commence par l’amorce, une phrase d’accroche qui introduit le sujet. C’est l’occasion de faire preuve de culture générale en mentionnant une citation d’un auteur, un fait historique ou d’actualité, une statistique… Par exemple, si le sujet de la dissertation de philo est « Sommes-nous responsables du futur ? », on peut citer Cioran (un philosophe francophone d’origine roumaine, appliquant le nihilisme et le scepticisme) : « Espérer, c’est démentir l’avenir ». On fait ensuite un rappel du sujet avant de formuler la problématique choisie et le plan des éléments qu’on va développer dans la dissertation. 🤔

Comment rédiger un bon développement à une dissertation de philo ?

Le corps du texte est l’endroit où développer les arguments que l’on a choisis pour répondre à la problématique. Ils doivent être exprimés avec méthode et clarté et soutenus par des concepts philosophiques. Si on reste dans l’idée du nihilisme mentionné ci-dessus, on peut développer des arguments autour du fait que l’homme ne peut appréhender ce qui existe et qu’il ne peut donc être responsable de l’avenir. C’est le moment de convoquer des philosophes de ce mouvement vus en cours comme Nietzsche, Strauss ou Heidegger. Attention, les exemples servent à illustrer tes idées mais ne sont pas des arguments à part entière dans une dissertation de philo. ⚠

Il est également indispensable de prendre soin de sa mise en page en aérant bien son argumentation : une idée par paragraphe, c’est la norme. Il est aussi très important d’assurer la transition entre les différentes parties, notamment en utilisant des connecteurs logiques (« ensuite », « c’est pourquoi », « en effet »…).

Comment rédiger une bonne conclusion à une dissertation de philo ?

La conclusion est le point d’orgue de la dissertation de philosophie. Il est donc important de ne pas la négliger même si on arrive à la fin du temps accordé pour l’épreuve et de son pic de concentration et d’inspiration. 😴

Une conclusion se rédige en deux temps :

  • D’abord, on synthétise les informations qu’on a mentionnées pour répondre à la problématique.
  • Ensuite, on pose des questions complémentaires pour laisser une ouverture. On peut par exemple citer un philosophe optimiste, comme Leibniz, pour lancer une piste contraire à celle développée sur l’avenir.

5 - Les 8 conseils pour réussir une dissertation de philo 

Les conseils à appliquer

Quelques astuces et un peu de méthode peuvent réellement faciliter le processus d’écriture d’une dissertation de philo :

  • Bien lire les sujets, c’est la base. Il faut prendre le temps de les comprendre pour savoir si on a juste une ou deux idées sans substance ou si on va pouvoir rédiger une dissertation entière.
  • Rédiger un brouillon de plan est une super méthode pour faire un brainstorming avec toutes ses idées, avant de les trier, organiser et structurer en une dissertation de philo de qualité. Il arrive qu’au moment du brainstorming, on réalise qu’on n’a pas assez de matière à développer et qu’on change de sujet. Si on zappe cette étape, on peut arriver à la même conclusion, alors qu’on a déjà rédigé la moitié du texte et perdu beaucoup de temps.
  • S’appuyer sur les notions vues en cours donne de la légitimité à sa dissertation. On prouve qu’on a écouté en classe, qu’on a assimilé la matière et qu’on sait la convoquer de façon adéquate.
  • Ne pas hésiter à être original : c’est le moment de démontrer qu’on a un esprit critique et qu’on peut penser par soi-même. Non seulement tu te montres capable de mobiliser de la matière scolaire mais aussi de te l’approprier avec ton vécu et tes connaissances. 

Les éléments à éviter

Au contraire, il vaut mieux éviter certaines choses qui risquent de te pénaliser :

  • Oublier de citer ses sources, c’est très mal vu. En effet, cela peut être considéré comme du plagiat : on peut penser que tu veux t’approprier les idées des autres, au lieu de faire preuve de réflexion personnelle. 
  • Ne pas se relire, c’est la porte ouverte à des erreurs qu’on aurait pu éviter. Dans le flux de la rédaction, il est fréquent de laisser passer des fautes d’orthographe ou d’inattention . Quelques minutes de relecture avant de rendre sa copie suffisent à peaufiner sa dissertation.
  • Répondre à sa problématique dès l’introduction, c’est la meilleure façon de tuer le suspense. Le risque, c’est que le lecteur ne poursuive même pas le texte puisque la réponse est déjà présentée.
  • Ne pas être cohérent, cela donne l’impression qu’on n’a pas d’opinion propre. Alors, on prépare un plan clair à sa dissertation et on évite d’exposer des arguments philosophiques contradictoires.

Si tu es actuellement en train de préparer les épreuves du bac, n’hésite pas à contacter GoStudent pour bénéficier d’un peu d’aide en philosophie et/ou en français. Les professeurs particuliers de GoStudent se mobiliseront avec plaisir pour te soutenir dans ta préparation, te corriger et t’aider à développer la bonne méthode pour rédiger une super dissertation de philo de l’intro à la conclusion. 💪

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La dissertation de philosophie

Cette page contient : 1) Des explications pour bien comprendre en quoi consiste une dissertation de philosophie. 2) La liste des tutoriels pour vous entraîner à la pratique de la dissertation de philosophie (aller directement à la liste des tutoriels )

1. Ce qu’est une dissertation de philosophie

Une dissertation de philosophie est une réflexion argumentée sur un sujet donné. Au baccalauréat, le sujet donné se présente toujours sous la forme d’une question, en rapport avec les notions du programme, étudiées pendant l’année. Par exemple : Peut-on être heureux, sans être libre ? ou Pourquoi désirer l’impossible ? Cette question de départ doit être problématisée par vous, et c’est peut-être là l’une des difficultés majeures de l’exercice !

2. Les bons ingrédients d’une dissertation de philosophie

Pour produire une réflexion argumentée sur un sujet, il est d’abord nécessaire de savoir de quoi l’on parle : quel est le sens global de la question posée, quels sont les différents sens possibles des termes clefs de la question ? Il ne faut non plus avoir peur de donner son point de vue sur la question. Ce qui importe, c’est que votre point de vue soit argumenté et enchaîne des idées et des arguments de façon logique et construite. Enfin, une réflexion solide et convaincante ne peut pas reposer sur des idées creuses. Il est donc important que vous fassiez reposer votre analyse sur des connaissances solides et des exemples judicieux (ce qui demande une bonne culture générale ). Des références de philosophes, bien analysées, sont aussi les bienvenues, même si elles ne sont pas obligatoires.

3. La bonne structure générale d’une dissertation de philosophie

Votre correcteur jugera de la qualité de votre dissertation de philosophie sur les différents contenus évoqués plus haut. Mais il examinera aussi attentivement le mouvement d’ensemble de votre réflexion. La question de départ est-elle problématisée, en introduction ? La réflexion prend-elle comme fil conducteur la problématique, tout au long du développement ? Une réponse claire (qui peut être néanmoins nuancée) est-elle donnée en conclusion ?

4. La nécessité de s’entraîner à l’exercice de la dissertation de philosophie

Savoir en quoi consiste une dissertation de philosophie est déjà bien, mais ne suffit pas ! Il vous faut maintenant apprendre comment en faire une ! Pour cela, je vous propose une série de tutoriels, qui seront bâtis selon la structure suivante : 1. des explications sur des points précis de la méthode 2. leur illustration par un exemple 3. des exercices à faire et dont la correction vous sera donnée dans le tutoriel suivant.

5. Liste des tutoriels sur la dissertation de philosophie

  • Tutoriel n°1 : Le sens des termes interrogateurs (publié le 8/09/2014 )
  • Tutoriel n°2 : La définition des termes clef (publié le 10/09/2014)
  • Tutoriel n°3 : Analyser le verbe du sujet (publié le 21/09/2014)
  • Tutoriel n°4 : Comment analyser l’adverbe du sujet, s’il y en a un ? (publié le 25/09/2014)
  • Tutoriel n°5 : Comment trouver la problématique ? (publié le 10/10/2014)
  • Tutoriel n°6 : Comment trouver des idées pour la réflexion ? (publié le 23/10/2014)
  • Tutoriel n°7 : Comment faire un plan de dissertation ? Première partie. (publié le 01/11/2014)
  • Tutoriel n°7 bis : Corrigé de l’exercice du Tutoriel n°6 (publié le 02/11/2014)
  • Tutoriel n°8 : Comment faire un plan de dissertation ? Deuxième partie. (publié le 09/11/2014)
  • Tutoriel n°9 : Comment développer l’argumentation ? (publié le 18/11/2014)
  • Tutoriel n°10 : Comment analyser un exemple ? (publié le 01/12/2014)
  • Tutoriel n°11 : Comment utiliser des références philosophiques ? (publié le 12/12/2014)
  • Tutoriel n°12 : Les cinq erreurs à éviter dans une dissertation de philosophie (publié le 19/12/2014)
  • Tutoriel complémentaire : Comparaison entre la dissertation de philosophie et l’explication de texte (publié le 19/02/2015)

Quels autres tutoriels aimeriez-vous voir publier ? Proposez vos suggestions, dans la zone des commentaires !

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Méthode de la dissertation de philosophie

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  • Comment suivre ces conseils ?

Introduction

  • Principes fondamentaux
  • Réfléchir au brouillon
  • Nuances importantes
Cet article essaie de donner les bases de la méthode de dissertation de philosophie dans le supérieur. C’est un projet ambitieux, et je n’ai aucune prétention à l’exhaustivité : les principes que je présente sont simplement le fruit de mon expérience en prépa A/L et en licence 3 de philosophie.

Comment suivre ces conseils ?

Voir une méthode aussi longue peut être très décourageant, surtout si on essaie de la lire d’une traite. En fait, je pense que tout consulter d’un coup serait même contre-productif, car la progression méthodique doit se faire petit à petit : modifier sa manière de faire demande une attention constante aux éléments qu’on veut corriger. On ne peut être partout à la fois.

Alors comment faire avec cet article ? La première chose est de comprendre que l’ambition ici n’est pas de révolutionner ta manière de voir la dissertation de philosophie, ni de donner une recette magique : il faut construire sur ce que tu connais déjà. Si tu consultes cette page, c’est sûrement que tu as au moins une petite idée de ce qu’est une dissertation de philosophie. Cette conception préalable, il ne faut surtout pas l’abandonner totalement, sinon cela signifierait repartir à zéro. Tu connais forcément des choses pertinentes et justes sur la méthode de philosophie, même si tes notes sont basses.

Le but de cet article est donc de tendre à l’exhaustivité pour te laisser y piocher des choses en fonction de tes difficultés personnelles. Il est structuré avec des petits titres, ce qui permet d’aller directement au point que l’on recherche (soit parce qu’il a été mentionné par un de nos professeurs dans une correction, soit parce qu’on estime qu’on doit s’y améliorer). La consultation de cette page doit donc à mon avis être fractionnée pour permettre l’application spécifique des conseils qui sont donnés afin de les intégrer à sa pratique actuelle de la dissertation.

Je le répète encore une fois, car c’est à mon avis le plus important : il ne faut pas consulter cet article pour refonder sa pratique de la philosophie et repartir de zéro en suivant ces conseils. Au contraire, mieux vaut s’approprier les éléments de cette page pour compléter et corriger ses acquis : ce sera beaucoup plus efficace et beaucoup plus personnel.

La spé Histoire des arts (AL/LSH)

L’ismapp, l’ehess, les écoles de commerce, méthode du commentaire littéraire.

La dissertation de philosophie est peut-être celle qui pose le plus de problèmes de méthode en général. En effet, c’est souvent ce que les professeurs déplorent à chaque correction : les élèves n’ont pas su faire de bonnes problématiques, n’ont pas su analyser les exemples, ont mal construit le plan, mal géré les transitions, etc. Comparée à la dissertation de lettres, d’histoire, de musique ou de théâtre, la dissertation de philosophie demande peut-être un volume moins important de connaissances : la difficulté est pour ainsi dire déportée de la restitution à l’articulation des idées. Si votre plan en histoire comporte un petit vice d’organisation, ce sera beaucoup moins grave qu’en philosophie, où la structure est absolument essentielle : si les idées ne s’enchaînent pas correctement, l’argumentation perd toute sa force. C’est pourquoi travailler la méthodologie en philosophie est extrêmement utile pour faire progresser tes notes, surtout si tu remarques qu’elles ne reflètent pas ta maîtrise du cours. Cela étant posé, rentrons dans le vif du sujet : je commencerai par présenter les principes fondamentaux qui doivent guider la réflexion dissertatoire, avant de te donner des pistes à la fois pour la réflexion au brouillon et la rédaction.

Un élève de l’ENS t’explique tout ce que tu dois savoir sur cette spé.

Après avoir passé deux en prépa littéraire, elle présente l’école qu’elle a intégré sur concours : l’ISMAPP, ou Institut Supérieur du Management Politique et Public.

Emma, en master 1 d’études politiques à l’EHESS après trois ans de prépa littéraire au lycée Fénelon, te présente l’EHESS et les spécificités de cette école entièrement tournée vers la recherche.

Principes fondamentaux de la dissertation de philosophie

Ces principes donnent les grandes lignes de ce qu’on cherche à faire quand on écrit une dissertation de philosophie. En réalité, ils ne sont pas si évidents : vérifier qu’on les applique bien peut aider à dépasser certains blocages.

Orientation vers un problème

C’est le principe le plus important : toute la pensée pendant l’exercice doit être orientée vers la recherche ou la résolution d’un problème. Tant qu’on n’a pas de problème, on en cherche un, et une fois qu’on l’a trouvé, on doit tout faire pour le résoudre. Mais qu’est-ce qu’un problème ? Une question à laquelle on ne sait pas répondre de manière évidente et qui semble nécessiter une réflexion philosophique pour être traitée. J’expliciterai quelques principes pour tenter de trouver un problème intéressant à partir d’un sujet, mais ce qu’il faut bien retenir c’est que ce dernier constitue et conditionne tout l’intérêt de la réflexion : si tu prends une question dont la réponse est trop évidente, le correcteur va s’ennuyer autant que toi ; pire, si tu prends une question non pertinente, tu feras un hors-sujet. Et si tu ne fais pas bien attention à répondre à la question précise posée en introduction et aucune autre, tu risques également un grand manque de cohérence. Trouver et résoudre un bon problème pourrait être résumé par un principe de pertinence : pertinence du questionnement par rapport au sujet et pertinence des thèses avancées par rapport au problème trouvé.

Principe de non évidence

Même si je l’ai déjà mentionné rapidement ci-dessus, il n’est pas inutile de répéter que le caractère non trivial et non évident du problème fait tout le sel de la copie. Si tu poses une question à laquelle n’importe qui répondrait sans hésiter, c’est que cette dernière n’a pas sa place dans la dissertation de philosophie – sauf si tu montres que la réponse qui paraissait très évidente ne l’est pas, et que tu présentes des alternatives ensuite – . Personne ne prendrait le temps d’écouter quelqu’un qui écrit 15 pages pour justifier le fait qu’il faut emporter un parapluie quand le temps se couvre ; Pour évaluer l’évidence de sa question, il suffit de prendre un tout petit peu de recul et se demander si la réponse vient rapidement sans grande réflexion.  Je reviendrai bien entendu sur les façons de mettre en pratique ce principe.

Principe de justification

Ce principe a davantage trait à la structure des idées présentées dans la dissertation : ces dernières doivent non seulement être vraies, mais aussi montrer pourquoi elles le sont. En effet, comme les thèses en philosophie sont souvent peu évidentes, il est impossible de se contenter de les affirmer sans argumenter afin de convaincre le lecteur de leur donner du crédit. La justification ne doit surtout pas prendre la forme d’un argument d’autorité, ou se présenter comme une métaphore ou une analogie. Ces deux procédés peuvent être utilisés, mais ils ne sont pas logiquement valides : ils serviront dans ce cas uniquement la bonne intelligibilité du propos (ce qui n’est pas à négliger) sans se substituer à une bonne argumentation. Je reviendrais également sur le principe de justification dans la partie rédaction.

Principe de spécificité

Un des grands écueils qui était le mien dans mes premières dissertations était de traiter le sujet de manière trop générale : je trouvais un problème très large, puis je présentais des idées très abstraites, et enfin je me passais de donner des exemples. Évidemment, le résultat faisait peur à voir : certes, mon développement avait un rapport avec le sujet, mais ce que j’écrivais n’était pas assez précis pour rester intéressant. Quand on ne manipule que des généralités, on finit par penser à côté de ce qui est vraiment problématique et qui demanderait le plus d’attention. C’est pourquoi il faut garder en tête un objectif de spécificité dans la formulation du problème, des thèses, et des exemples. Comment cela se caractérise-t-il concrètement ? Dans le cas du problème, cela revient à se demander si la question qu’on pose n’aurait pu être posée à partir d’un autre sujet de dissertation : si c’est le cas, cela signifie souvent que le problème trouvé est trop large, qui ne capture pas l’essence problématique des concepts spécifiques présentés par le jury. Dans le cas des thèses, cela revient à se demander si leur présentation dans la copie est bien orientée vers la résolution de notre problème et uniquement à celui-ci : si ce n’est pas le cas, c’est sûrement qu’on pourrait les préciser davantage afin d’améliorer l’intelligibilité de notre propos. Il en va de même pour les exemples : ils doivent être orientés vers l’illustration d’une thèse bien spécifique.

quel est le plan de la dissertation philosophique

Ce cher René Descartes, si célèbre pour sa méthode (Jan Baptiste Weenix, Portrait de René Descartes , vers 1648). Quel beau front !

Sara, qui a intégré l’EDHEC après une khâgne A/L classique, t’explique comment entrer en école de commerce.

Liste des fiches en Littérature

Cet article liste toutes les fiches de littérature que tu peux nous demander gratuitement, et détaille la manière de les obtenir. 

Réfléchir au brouillon :

Quand on est face à sa feuille blanche et aux quelques mots du sujet, il est souvent difficile de savoir par où commencer. Les concepts donnés dans cette section sont ordonnés de manière à constituer des étapes potentielles de réflexion : ces dernières fonctionnent très bien dans mon expérience, mais quelques modifications sont certainement possibles. Le but ici est en effet davantage de rendre compte de la subtilité analytique nécessaire pour préparer le plan de la dissertation. Considérer ces étapes dans leur ensemble permettra notamment de trouver les failles potentielles dans son approche de l’exercice.

Analyse des notions :

Il est important de commencer par analyser les notions, c’est-à-dire les différentes composantes du sujet. Tout d’abord, les notions ne correspondent pas toujours à des mots : en effet, le sujet comporte souvent différentes échelles d’analyse auxquelles il faut prêter attention. Si on prend le sujet « Les merveilles de la technique », il est facile de comprendre que « merveilles » et « technique » sont des notions à analyser. Il est déjà moins facile d’analyser les déterminants « les » et « la ». Et il est encore moins facile de compléter ces analyses par une étude de l’unité lexicale « merveilles de la technique ». Pourtant, cela est nécessaire, car il ne suffit pas de trouver les définitions des merveilles, les définitions de la technique pour ensuite les combiner arbitrairement : l’analyse philosophique prend tout son sens quand on comprend la signification et les implications nouvelles des deux notions quand elles sont associées de la sorte. Bien sûr, tous les sujets ne présentent pas de telles unités lexicales, comme le sujet « l’homme est un loup pour l’homme », ou « l’artificiel ».

Comment donc analyser les notions du sujet après les avoir reconnues ? Un bon point de départ peut être de poser des définitions en se servant non seulement de notre intuition, mais aussi des définitions spécifiques données par des philosophes. On peut même se poser la question : comme X aurait défini cette notion ? Et on doit essayer de faire ça à toutes les échelles décrites précédemment. Explorer la diversité des définitions est une première étape indispensable, qui peut être complétée par une recherche des synonymes des notions, des contraires, et des autres notions présupposées ou découlant logiquement de la première notion. Par exemple, si j’ai un sujet sur « Le méchant », je vais trouver les notions connexes de « gentil », mais aussi de « mauvais », de « mal », ou encore de « violence ». Chaque nouvelle notion tirée des précédente ne doit pas rester isolée dans notre esprit : on se doit d’expliciter le lien qu’elle entretient avec les autres (la « violence » est le mode d’action du « méchant », mais est-ce toujours le cas ?). Cette étude des notions n’est pas gratuite, elle permet de se constituer un fondement logique qui garantit que notre approche se fonde sur les bons éléments logiques. Elle permettra par la suite de savoir ce qui sera pertinent ou non, et ce qui sera spécifique ou non.

Recherche des exemples :

Cette étape est peut-être la plus importante après la problématisation. En effet, elle participe beaucoup au remplissement du critère de pertinence, de spécificité et de non évidence. Les exemples, s’ils illustrent bien les notions présentées dans le sujet, garantiront une analyse concrète et permettront de ne pas se perdre dans une abstraction déconnectée de la réalité. Car la philosophie se doit, pour être intéressante, de se confronter à des problèmes humains, qui ont souvent de nombreux enjeux. Le fait d’être assis pendant six heures devant une table d’examen nous fait perdre parfois le sens du réel qui se trouve derrière les mots du sujet : on voit ces derniers hors de tout contexte, et c’est pour ça qu’on a l’impression qu’ils ne nous parlent pas. Trouver des exemples, c’est donc faire l’effort d’une remise en contexte, c’est-à-dire rechercher la situation que les notions du sujet peuvent décrire.  C’est ainsi qu’on ne cherche plus à décrypter le mystère derrière la mention du mot « merveilles » à propos de la technique : il suffit de chercher des exemples de celles-ci ! On pense alors facilement aux fusées, avions, tours gigantesques, ouvrages d’architecture impressionnants, etc. Il suffit de simplement se demander : « à quoi peut renvoyer cette expression ? », « que peut-on appeler par ce nom ? ». Trouver des exemples est aussi un très bon moyen d’obtenir de nouvelles définitions par abstraction. Ces idées seront le terreau fertile de la problématisation ultérieure, alors il est souvent bon de chercher le plus d’exemples possible.

Problématisation

Cette étape est sûrement la plus longue et la plus complexe, c’est pourquoi il ne faut pas passer trop de temps sur les précédentes, d’autant plus que de nouvelles notions, définitions, concepts et exemples nous viendront grâce à la réflexion menée ici. Le but de la problématisation est d’utiliser tous les outils collectés jusque-là pour trouver une contradiction, une zone de flou ou une indétermination qui mènera à la découverte d’un problème. Pour réussir à faire ça, il faut analyser les exemples qu’on a trouvés pour en tirer des idées en rapport avec notre sujet. Si l’intitulé est une question, on peut analyser les exemples pour voir s’ils nous donnent une réponse au sujet. Par exemple, si le sujet est « Qu’est-ce qui est artificiel ? », je peux analyser l’exemple du lac artificiel pour essayer de comprendre pourquoi on qualifie un tel lieu de la sorte. Si le sujet n’est pas une question, il faut essayer de faire la même analyse d’exemple en cherchant les zones d’indétermination, comme je vais le montrer.

Comment donc interroger l’exemple ? D’abord en posant des questions classiques : qu’est-ce que c’est ? (définition), pourquoi ? (justification), dans quel but ? (finalité), quelle est la valeur ?. Ex : Qu’est-ce qu’un lac artificiel ? Pourquoi appelle-t-on les lac artificiels de la sorte ? Dans quel but construit-on des lacs artificiels ? Est-il bien ou mal de faire des lacs artificiels ? Bien sûr, il faut essayer de répondre à chacune d’entre elle. En fonction des cas, certaines de ces interrogations seront plus ou moins facile à satisfaire. L’objectif de la problématisation est justement de garder seulement les questions dont les réponses ne sont pas évidentes à trouver, et poser ensuite de nouvelles questions pour préciser le problème. Ex : Pourquoi est-ce qu’on a l’intuition qu’un lac artificiel est moins bien qu’un vrai lac ? C’est en partant questions simples de départ et en les précisant au fur et à mesure qu’on se heurte à des difficultés : on parvient finalement à un point où plusieurs réponses possibles semblent s’opposer dans notre esprit. Cela veut dire qu’on est très proche du problème. Pour faciliter cette recherche, il faut la mener sur de nombreux exemples, et voir si on tombe sur les mêmes zones d’indétermination et sur les mêmes réponses aux questions posées. Ex : pourquoi dit-on parfois que l’attitude d’une personne est artificielle ?

Une fois qu’on a trouvé une difficulté, on peut utiliser les définitions et notions précédentes pour voir si on peut les articuler à notre réflexion. Il s’agit alors non seulement de voir si on trouve de nouvelles réponses à notre problème, mais aussi si cela ne cela ne crée pas de nouvelles contradictions. L’objectif est ici de chercher à articuler tout ce qu’on a trouvé jusque-là, de poser des définitions sur les exemples et les contradictions : ce n’est pas toujours possible en fonction du temps qui nous reste en épreuve, mais le faire évite les angles morts dans notre réflexion. Par exemple, dans le sujet sur l’artificiel, en analysant plusieurs exemples comme le lac artificiel, le maquillage, je me rends compte que ma réponse à la question de définition n’est pas la même en fonction des exemples, ce qui m’incite à chercher plus loin de ce côté-là.

Une fois qu’on a fait cela, il ne reste plus qu’à formaliser le problème pour le rendre intelligible à notre futur lecteur : pour ce faire, il faut non seulement montrer qu’il y a contradiction, mais aussi justifier que chacune des pistes contradictoires est pertinente. En effet, il ne sert à rien de présenter une fausse contradiction, au sein de laquelle une des thèses serait en réalité indéfendable ou non pertinente. Pour simplifier, on pourrait dire qu’il faut trouver, grâce à notre travail précédent, six choses pour formuler un bon problème. La première est la question à laquelle on ne trouvait pas de réponse évidente. La seconde est une thèse permettant de répondre à cette question (la piste A). La troisième est une thèse différente permettant de répondre également à cette question (la piste B). La quatrième est une justification sommaire de pourquoi la première thèse (A) est défendable (par des exemples ou arguments logiques). La cinquième est une justification sommaire de la seconde thèse (B), du même format que pour la première. Enfin, la dernière chose à trouver est une raison explicite qui fait que les deux thèses sont incompatibles. Si tu parviens à trouver tous ces éléments à la fin de ta problématisation, tu es normalement très bien parti dans l’exercice.

La recherche des idées pour le plan

Ensuite, il faut utiliser les philosophes, les exemples et les définitions pour trouver des arguments soutenant l’une ou l’autre des thèses. La dissertation est en effet un exercice argumentatif : il ne faut pas tant trouver des idées que des justifications, souvent tirées de pensée d’auteurs, ou bien mises au point sur le moment. Les références philosophiques ne sont pas nécessaires dans chaque sous-partie, car le plus important reste la progression et la cohérence de l’argumentation. Un trop grand nombre de référence mène parfois à une forme de patchwork dans lequel il est difficile de trouver une continuité.

Il est intéressant de se dire, comme le répétait mon professeur d’hypokhâgne, qu’on doit être capable d’asservir les philosophes à son discours, c’est-à-dire utiliser leur œuvre et leurs arguments comme bon nous semble au sein de notre argumentation. Cela permet non seulement de ne pas avoir recours à leur autorité, mais aussi d’éviter de faire un hors sujet en voulant respecter arbitrairement le discours de l’auteur, qui n’est pas forcément pertinent dans sa forme originale pour notre sujet. On peut également utiliser des références littéraires et historiques, mais il faut impérativement qu’elles soient mobilisées de manière philosophique : elles doivent toujours être couplées à une argumentation et une analyse philosophique fine des ses implications. Si cette référence sert d’exemple, on se doit d’abstraire ses caractéristiques pour en tirer des conclusions philosophiques.

La recherche des idées est beaucoup plus efficace quand on a conscience des impératifs propres à la construction du plan : on trouve en effet des arguments beaucoup plus pertinents si on sait comment ces derniers s’articuleront ensuite dans la structure de la copie. Cela permet de chercher des idées dans la bonne direction, et de ne pas travailler sur des idées redondantes.

La construction du plan

Une fois qu’on a un problème éloquent, établir un plan n’est pas ce qui est le plus difficile. Dans l’idéal, cette étape se fait conjointement avec la précédente, pour adapter réciproquement la recherche des idées et la construction structurelle de la copie en fonction des impératifs de chacune.

Le plan de dissertation est habituellement en trois parties, qui correspondent en fait à trois thèses. Ce nombre possède une dimension arbitraire : il est très souvent possible de continuer à poser de nouvelles idées après la conclusion, qui pourraient très bien être pertinentes. Cependant, ce rythme ternaire est un impératif de l’exercice, car il constitue la forme minimale d’un développement argumentatif réussi. La dissertation concentre en effet les différentes manières de raisonner face à une première thèse : la confirmation, la réfutation, et enfin la réconciliation ou le dépassement. Ces trois étapes correspondent à différentes capacités intellectuelles. Pour la confirmation, c’est d’abord la création d’une première thèse cohérente, systématique et argumentée. Pour la réfutation, il faut trouver les failles, les contre-exemples ou les limites de la partie précédente, ce qui permet de défendre une position opposée qui doit également être cohérente et argumentée. Le dépassement est souvent autrement plus complexe car il doit faire apparaître l’articulation des deux premières thèses, c’est-à-dire qu’il doit montrer pourquoi il est normal qu’il y ait contradiction apparente, mais indiquer ensuite quelle reformulation conceptuelle permet de coordonner les points de vue contradictoires afin de donner une réponse au problème. Le mot d’ordre de la dernière partie serait ainsi de ne rien laisser de côté : il faut intégrer toutes les idées précédentes, au risque de ne pas être convaincant dans sa conclusion.

Par exemple, sur le sujet « les merveilles de la technique », si je dis en première partie que les merveilles de la technique sont les artefacts qui impressionnent et que l’entendement ne pouvait concevoir avant de les avoir vues, ma deuxième partie pourra attaquer cette position sur plusieurs points. Dans un premier lieu, cette définition n’est pas assez spécifique, car elle ne distingue pas assez précisément les merveilles de la technique des autres merveilles : les arcs-en-ciel sont tout aussi incroyables et pourtant ils ne sont pas fabriqués. De même, dans la référence aux simples capacités de l’entendement, on ne fait pas référence à la valeur méliorative d’une telle qualification : on dira difficilement qu’une bombe nucléaire est une « merveille de la technique », même si sa puissance colossale est difficile à concevoir. Un autre contre-argument pourrait être que la perceptive subjectiviste (référence à l’entendement humain ici) est grandement dépendante du contexte historique et culturel : aujourd’hui, un grand pont ne nous apparaît plus forcément comme une « merveille de la technique », alors que pour certaines civilisations antiques, cela était profondément novateur. Cette première position sur les « merveilles de la technique » semble donc mener à une forme de relativisme du type : tout dépend de chacun, de sa situation et de ses conceptions personnelles, ce qui est philosophiquement insatisfaisant. C’est le rôle de la seconde partie de formuler ces objections (pas nécessairement toutes celles-ci) pour opposer une autre manière de voir les merveilles de la technique qui ne souffre pas les critiques formulées. La troisième partie constituera de la même manière un repérage des failles de la seconde partie, et une résolution grâce à une nouvelle idée, qui ne devra pas reprendre les défauts de la première thèse (sinon ce serait tout bonnement un retour en arrière).

Bien entendu, le plan en philosophie n’est pas unique : il peut fonctionner de plusieurs manières, du moment que la continuité logique et argumentative est conservée. L’opposition entre la thèse et l’antithèse peut être très forte, opposition que le dépassement devra résoudre et articuler. Mais il peut aussi y avoir une première partie donnant une thèse incomplète et insatisfaisante, devant être complétée par la seconde partie, qui peut à nouveau comporter des failles qui seront comblées par la troisième partie. Pour s’assurer que son plan est cohérent, on peut simplement vérifier que chacune des parties forme une unité argumentative, c’est-à-dire qu’elle défend une réponse à la question qui nous semble tenable : cela évite de se perdre dans des justifications bancales.

Un brouillon qui va droit au but

Au brouillon, un plan détaillé finalement construit devrait ressembler à ça : 3 grandes parties dont le titre indique explicitement la réponse au problème défendue ; 3 sous-parties correspondant chacune à un argument en faveur de l’idée de la partie.

Pour chaque sous-partie, je conseillerais de mettre le plus d’informations possible formulées d’une manière très synthétique : cela permet de trouver les bonnes formulations au bon moment plutôt que de reprendre celles de son brouillon, qui ne sont pas forcément pertinentes dans le nouveau contexte de la rédaction de la copie. Les éléments à indiquer sont à mon avis, par ordre de priorité : réponse apportée au problème, définition de chacun des termes du sujet (spécifique à la sous-partie), exemple, référence philosophique, structure sommaire de l’argument.

Voici un exemple pour une sous-partie sur le sujet « A quelles conditions l’art peut-il être subversif ? » (développé pour faire comprendre ce qui se passe dans ma tête) :

  • Réponse à la problématique : A condition de révéler des choses qui ne font pas partie de l’espace du sensible, et ainsi déranger la politique qui cherche à maintenir un certain partage du sensible.
  • « l’art » : conçu comme un dispositif de communication spécifique, qui s’inscrit dans l’espace du sensible en suivant ses propres lois, et qui a la particularité de pouvoir en modifier la structure/le partage
  • « peut-il » : pouvoir structurel de l’art qui vient de sa dimension sensible (visible/audible,etc.) à part dans l’espace du sensible du fait de son autonomie (par rapport aux autres moyens de communications régis par la politique). Aussi possibilité au sens de non nécessité de l’artiste de chercher à modifier le partage du sensible (conformisme).
  • « être subversif » : s’attaquer aux normes spécifiques qui régissent l’espace du sensible, déranger la politique qui souhaite maintenir l’ordre qu’elle y a établi
  • « Conditions » : les conditions de la subversivité sont le choix des thématiques à représenter, le choix de l’art de traiter de problématiques déjà vues, ou alors de nouvelles actuellement dissimulées.
  • Référence : Jacques Rancière, Le partage du sensible
  • Exemple : L’œuvre d’art Colored Vases de Ai Weiwei : alerter sur la destruction de l’ancien savoir-faire de l’artisanat chinois
  • On admet l’existence d’un espace du sensible (médias, communications, tout ce qu’on voit et ce dont en entend parler en général), régulé par la politique
  • On admet l’existence de zones d’ombres de cet espace, et d’un partage qui met certains thèmes/sujets de côté car cela arrange l’ordre établi.
  • On admet le statut spécifique et autonome de l’art dans cet espace.
  • L’art peut être subversif si l’artiste fait le choix de thématiques qui ne respectent pas le partage actuel du sensible.

Le même exemple (en mots clés pour montrer ce que j’écris vraiment au brouillon en conditions réelles) :

  • RP : à condition révéler choses hors de l’espace du sensible, déranger politique et partage existant
  • « l’art » : dispositif de com spécifique : dans espace du sensible, autonome, peut modifier le partage
  • « peut-il » : pouvoir structurel de l’art : dimension sensible, autonomie (possibilité d’indépendance politique). Aussi « peut-il » = choix ou non du conformisme au partage
  • « être subversif » : attaquer construction actuelle du partage du sensible => déranger ordre établi
  • « conditions » : choix de thématiques cachées, problématiques, scandaleuses pour la politique
  • Réf : Jacques Rancière, Le partage du sensible
  • Ex : Colored Vases de Ai Weiwei, alerter sur destruction ancien artisanat chinois
  • Espace du sensible, régulation par la politique
  • Zones d’ombres, partage maintenu entre différentes thématiques
  • Statut spécifique de l’art
  • Subversif si certain choix de thématiques

La recherche des enjeux du problème

Cette étape n’est pas la plus cruciale en pratique, mais elle peut, si elle est bien menée, apporter beaucoup de profondeur au devoir que tu rédiges. Trouver les enjeux d’un problème, c’est simplement répondre à la question : « Pourquoi résoudre ce problème est-il important ? ». Ce qui veut parfois dire se poser aussi les questions suivantes afin de trouver plus d’idées : « Qu’est-ce que cela change dans le monde si je réponds X ou Y à ce problème ? », « Quelles seraient les conséquences si on ne parvenait pas à trouver de réponse à ce problème ? », « Est-ce que la réponse à ce problème pourra apporter des solutions ou des pistes de solutions à d’autres problèmes plus ou moins importants ? ».

Ces enjeux te permettront de donner plus d’importance au travail que tu fais sans le considérer comme une pure spéculation intellectuelle, mais bien une réflexion sur des choses plus ou moins concrètes.

Une fois le brouillon terminé, la rédaction paraît plus simple : cependant, comme c’est le moment où notre discours se met en forme, c’est là qu’apparaissent souvent les failles de notre raisonnement au brouillon, que l’on pourra corriger en étant attentif à la cohérence et au suivi des idées alors qu’on est en train d’écrire.

L’introduction

L’introduction est le moment de la présentation du problème et des enjeux de la copie : c’est à la fois la première impression et le reflet le plus concis de ton travail au brouillon. C’est pourquoi il est mieux de privilégier l’efficacité dans la rédaction, de manière à montrer que la direction du devoir est connue et maîtrisée. Délayer, lister ou faire un panorama des exemples en rapport avec le sujet est donc inutile : toute la structure de l’introduction doit mener et ramener au problème.

Premier paragraphe : Accroche, présentation des notions et introduction du sujet.

Beaucoup de choses sont possibles pour faire une bonne accroche : citations, exemples, petites histoires, etc. Cependant, l’accroche se doit toujours d’être courte et pertinente, sinon elle perdra l’attention du lecteur qu’elle avait en premier lieu capturée. Pour être sûr d’être parfaitement dans le sujet, je conseillerais de trouver un exemple qui découle des enjeux trouvés préalablement. De cette manière, l’accroche sera directement tournée vers le point nodal de l’introduction : le problème philosophique.

Dans le même paragraphe, il est intéressant de présenter et de définir les notions principales du sujet. Le but de cette étape n’est pas du tout de lister les entrées du dictionnaire, mais au contraire de montrer au lecteur qu’on a déjà fait un travail préalable de sélection des définitions qui sont pertinentes pour notre sujet, sans l’embarrasser de celles qui ne fonctionneraient pas dans ce contexte. Par exemple, pour le sujet « Le sens du beau », on peut dire en introduction qu’on peut définir le sens comme une faculté de percevoir, mais aussi comme une signification, en décidant par exemple d’exclure la définition comme direction qui pourrait paraître moins intéressante à analyser ici. La présentation des notions est donc avant une mise en relation de celles-ci dans le contexte du sujet pour montrer la direction que prendra le développement.

Deuxième paragraphe : Présentation du problème sous sa forme rigoureuse, présentation des enjeux au problème

Le deuxième paragraphe permet d’introduire le problème. Il me semble qu’il est intéressant de faire figurer dans cette présentation en premier lieu la première thèse (A), avec sa justification, sommaire pour le moment mais convaincante (a). Ensuite, on peut présenter la seconde thèse qui semble contradictoire avec la première (B), avec sa justification de manière analogue (b). Eventuellement, pour ajouter de la force au propos et souligner la contradiction, on peut expliciter ce qui fait que les deux thèses semblent contradictoires (C). Enfin, il suffit de poser la ou les questions qui découlent de ce paradoxe que l’on vient de formuler (D), qui constitue véritablement la problématique du devoir.

Un problème peut être parfaitement pensé par le rédacteur, mais s’il n’est pas formulé correctement dans l’introduction, le correcteur peut facilement croire que ce n’est pas le cas. C’est pourquoi les étapes que j’ai décrites précédemment me semblent être les plus importantes : on peut ajouter des petits exemples, d’autres petites justifications, mais il ne peut à mon avis manquer aucun élément présenté ci-dessus. Si on oublie les petites justification (a et b), le lecteur pourra avoir l’impression que les deux thèses sont posées arbitrairement, sans fondement. Pour éviter cela, il suffit de mentionner des exemples ou des raisons intuitives qui font qu’on peut adhérer à chacune des thèses : dans tous les cas, cette argumentation sera développée dans la copie. Si on ne mentionne pas les thèses contradictoires, le lecteur peut avoir l’impression que la question posée à la fin n’est motivée par rien, que sa réponse est évidente, ou encore ne pas comprendre l’origine de sa formulation. Pour éviter cela, la mention d’un minimum de deux positions en apparence opposées est primordiale.

Ensuite, il est intéressant de présenter, au sein du même paragraphe, les enjeux de la réponse au problème, ce qui motivera d’autant plus le correcteur à poursuivre sa lecture, sachant que tu t’efforceras d’être concret et intéressant.

Troisième paragraphe : annonce de plan, plus ou moins elliptique

L’annonce de plan divise souvent les professeurs : certains affirment qu’il faut laisser du suspense dans le déroulement de l’argumentation, alors que d’autres affirment qu’il faut annoncer ce qu’on va faire comme dans n’importe quelle autre discipline. Les deux sont donc à mon avis possible, à voir avec le professeur. Dans le cas d’une annonce de plan complète, il peut être intéressant, au lieu de simplement mentionner les idées défendues par chaque partie, de présenter les questions qui résument l’attitude argumentative pour chaque étape du développement. Par exemple, au lieu d’écrire : « Dans une première partie, nous verrons en quoi les merveilles de la techniques peuvent être conçues comme les artefacts qui dépassent l’entendement humain », il peut être plus intéressant de dire « Dans une première partie, nous commencerons par nous demander ce qui justifie l’émerveillement humain face à certains objets techniques ». Cela permet à la fois de montrer l’orientation de la recherche, mais aussi de laisser un peu de mystère sans pour autant laisser l’avenir inconnu.

Le développement : enchaîner les parties, rédiger un paragraphe argumentatif

L’enchaînement des parties a été, dans son aspect logique, déjà couvert par la sous-partie « La construction du plan » ; dans son aspect rédactionnel, il reste à faire un point sur les transitions. L’usage de ces dernières par les élèves est en effet souvent critiqué par les professeurs. La transition ne doit pas être artificielle, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas constituer un petit morceau de texte « tampon » qui servirait à aérer la disposition des paragraphes sur la copie. Idéalement, la transition amorce la partie suivante en commençant à soulever les faiblesses de la précédente. C’est elle qui justifie la poursuite de l’argumentation car, en philosophie, si on ne trouve pas de contre argument ou de limite à la thèse précédente, il n’y a pas de raison de continuer à discourir. Il y a donc une nécessité constante d’articulation du discours et de ses différentes étapes dans la dissertation ; mais on peut très bien la garantir sans avoir recours à la transition. En effet, il suffit simplement de commencer la partie suivante par la remise en question de la précédente, ce que la transition, à cause de son très petit volume textuel, n’était pas capable de faire complètement. En pratique donc, il vaut mieux éviter de faire des transitions si on n’est pas capable de les rendre pertinentes et véritablement utiles à la progression argumentative du discours.

La rédaction d’un paragraphe argumentatif, deuxième enjeu clé du développement, peut être facilitée en gardant quelques principes en tête. En premier lieu, un paragraphe correspond à un argument, c’est-à-dire des prémisses et une conclusion. Le but de la rédaction est de rendre le plus clair possible la structure logique qui lie ces différents éléments, pour que le lecteur ne peine pas à comprendre le cheminement. Les exemples et les métaphores peuvent aider à l’intelligibilité du propos, mais ils ne doivent pas remplacer l’argumentation rigoureuse. Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, il est toujours très positif d’utiliser les auteurs, mais cela doit être pour reconstruire leur argumentation de manière à ce que celui qui ne connaît pas sa pensée soit en mesure de comprendre. Bien entendu, ce ne sera pas le cas du correcteur, mais ce dernier jugera quand même ta capacité à clarifier et exposer pertinemment des idées déjà formulées auparavant. Finalement, pour garantir une argumentation efficace, il faut bien justifier chaque prémisse, et chaque déduction : c’est ce qui donnera toute sa force persuasive à ta copie.

Mais le plus important reste avant tout de préciser et clarifier les définitions qui sont posées et varient entre chaque sous-partie : c’est ce cheminement dans les définitions qui fait tout l’intérêt de la dissertation philosophique. On peut faire cela de manière très explicite, en citant les mots du sujet et en montrant quel est leur sens dans le contexte précis de notre argument. Sans cette démarche, on reste dans le flou définitionnel, et la pensée n’avance pas.

La conclusion

Idéalement, la conclusion ne se contente pas de répéter toutes les étapes parcourues pendant la copie, mais parvient à faire une synthèse organisée de tout ce qu’il faut retenir de la démarche accomplie, tout en répondant à la question posée en introduction. Pour ce faire, il faut de trouver dans chaque partie ce qui a subsisté à la réfutation ultérieure, à savoir les points structurants de la réponse à la problématique. En d’autres mots, il faut considérer chaque étape de son argumentation, et se demander ce qu’on peut garder d’elle à la lumière de la conclusion apportée dans la dernière partie : on reprend ainsi tous les points de la première et de la seconde partie qui vont dans le sens de la troisième et on rappelle ce qui nous a permis de dépasser les contradictions. On n’ajoute aucune information à celles déjà présentes dans la copie, mais on crée une synthèse sélective qui insiste sur les aspects les plus importants du développement.

Nuances importantes sur la méthode

Parler de méthode est une entreprise extrêmement ambitieuse, surtout dans le cadre d’une discipline intellectuelle comme la philosophie. Cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, parce que personne n’est capable de comprendre totalement comment lui viennent ses propres idées, et de savoir quels les mécanismes précis guident son raisonnement. Une méthode donnée ne fonctionnera jamais pour tout le monde, car tout dépend des acquis précédents et des habitudes d’introspection. L’idée ici est seulement pour moi d’essayer de vulgariser le mieux possible la manière dont j’ai réussi à progresser en philosophie en mentionnant tout ce qui m’a aidé.

Ensuite et surtout, parce que notre manière d’agir ne peut se résumer à une suite d’instructions. Il y a toujours une grande part d’intuition même dans nos projets les plus réglés. La méthode est seulement une tentative de figer la durée de nos actions mentales : il est impossible de le faire totalement et précisément. Tous les conseils de cet article sont donc des guides, des principes qu’il faut remplir par sa propre intuition pour se les approprier.

Enfin, il est finalement certain que beaucoup d’idées n’arrivent pas par méthode, mais apparemment par pur hasard, sans qu’on les ait cherchées. A mon avis, ce n’est pas parce qu’une méthode peut être utile qu’il faut en faire la panacée : il faut se prémunir de tout réductionnisme et embrasser la part d’inexpliqué dans la pensée. C’est donc selon moi un équilibre fragile entre règles déterminées et intuition qu’on peut entretenir pour développer tout le potentiel de la réflexion philosophique.

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  • Plan de dissertation

Plan de dissertation : méthodologie et exemples

Publié le 27 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 14 février 2022.

Le plan d’une dissertation est la structure ou le “squelette” de votre dissertation.

Table des matières

Combien de parties pour un plan de dissertation , plan de dissertation : apparent ou pas , les types de plan pour une dissertation, exemple de plan pour une dissertation (de philosophie), le plan d’une dissertation juridique, le plan d’une dissertation de philosophie.

Nous conseillons de faire un plan en trois parties (et deux sous-parties) pour les dissertations en général.

Toutefois, ce n’est pas obligatoire et vous pouvez le faire en deux parties (et trois sous-parties).

C’est différent pour les dissertations de droit ! Pour les dissertations juridiques, le plan doit contenir deux parties (et pas trois).

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Le plan d’une dissertation peut être apparent ou non, tout dépend du type de dissertation rédigé.

Les dissertations de philosophie n’ont en général pas de plan apparent. Les titres apparaissent dans une phrase introductive.

Attention ! Pour les dissertations juridiques, les titres doivent être apparents et ils ne doivent pas comporter des verbes conjugués.

Il en existe plusieurs et chaque type de plan de dissertation a ses spécificités.

1. Le plan d’une dissertation dialectique

Le plan dialectique (ou critique) est un plan « thèse, antithèse et synthèse ». Il est utilisé lorsque l’opinion exprimée dans le sujet de dissertation est discutable et qu’il est possible d’envisager l’opinion inverse.

Le plan d’une dissertation dialectique suit le modèle suivant :

I. Exposé argumenté d’une thèse. II. Exposé argumenté de la thèse adverse. II. Synthèse (dépassement de la contradiction)

2. Le plan de dissertation analytique

Le plan analytique permet d’analyser un problème qui mérite une réflexion approfondie. Vous devez décrire la situation, analyser les causes et envisager les conséquences. Il est possible de faire un plan « explication / illustration / commentaire ».

Le plan d’une dissertation analytique suit généralement le modèle suivant :

I. Description/explication d’une situation II. Analyse des causes/illustration III. Analyse des conséquences/commentaire

3. Le plan de dissertation thématique

Le plan thématique est utilisé dans le cadre de questions générales, celles qui exigent une réflexion progressive.

I. Thème 1 II. Thème 2 III.Thème 3

4. Le plan de dissertation chronologique

Le plan chronologique est utilisé dans le cas d’une question sur un thème dont la compréhension évolue à travers l’histoire.

I. Temporalité 1 II. Temporalité 2 III. Temporalité 3

Voici un exemple de plan analytique pour une dissertation sur le thème «  l’Homme est-il un animal social ? « .

1. La nature en nous 1.1. L’être humain, un animal parmi les autres ? 1.2. Les pulsions humaines comme rappel de notre archaïsme ? 2. La personne humaine : un être de nature ou de culture ? 2.1. La société comme impératif de survie : l’Homme est un loup pour l’Homme 2.2. La perfectibilité de l’Homme l’extrait de la nature 3. Plus qu’un animal social, un animal politique 3.1. L’Homme, un être rationnel au profit du bien commun 3.2. La coexistence humaine et participation politique du citoyen

Les dissertations juridiques sont construites en deux parties et ont un plan apparent.

Le plan a une forme binaire  : deux parties (I et II), deux sous-parties (A et B) et parfois deux sous-sous-parties (1 et 2). Votre plan de dissertation doit reposer sur quatre idées principales.

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Les dissertations de philosophie sont construites en trois parties (en général) et n’ont pas de plan apparent.

Chaque partie est introduite avec une phrase d’introduction.

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Debret, J. (2022, 14 février). Plan de dissertation : méthodologie et exemples. Scribbr. Consulté le 6 avril 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/plan-de-dissertation/

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Justine Debret

Justine Debret

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En quel sens peut-on dire que la vérité s’impose ?

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La vérité est un concept abstrait et universel qui préoccupe de nombreux chercheurs, notamment en philosophie. Il serait intéressant de s’interroger sur ce qui fait que la vérité s’impose à l’individu et de comprendre en quel sens elle peut le faire. Pourrait-on dire que la vérité possède une autorité, une force qui la rend nécessaire et incontestable, qu’elle a un caractère déterminant? Existe-t-il différentes manières dont la vérité peut s’imposer, et quels sont les limites et les questionnements que cela soulève ? Cette dissertation tentera de répondre à ces questions en quatre parties. La première se penchera sur la définition et la perception de la vérité en philosophie. La seconde discutera de son autorité et de son caractère déterminant. La troisième examinera les différentes manières dont la vérité peut s’imposer. Enfin, la dernière partie évaluera les limites et les questionnements sur l’imposition de la vérité.

I. Définition et perception de la vérité en philosophie

La vérité, dans son sens le plus pur, réfère à la concordance entre un énoncé, une croyance ou une opinion et la réalité à laquelle il se réfère. C’est l’accord de l’idée avec son objet, selon Kant. Ainsi, on peut dire que la vérité est la propriété d’une assertion qui est en accord avec les faits ou la réalité. Dans la philosophie occidentale, la vérité est le but désiré du savoir et est souvent associée à des notions d’objectivité, de réalité et de sincérité.

Il est essentiel de noter que la vérité n’est pas toujours apparente. Comme l’a souligné Nietzsche, la vérité est souvent masquée par des illusions, des mythes et des idéologies. Ce philosophe allemand a même suggéré que la vérité peut-être une « armée de métaphores », ce qui signifie qu’elle n’est pas tangible mais se manifeste par le biais de nos conceptions et perceptions métaphoriques.

De plus, il convient de mentionner qu’il peut tout aussi bien y avoir une pléthore de vérités. C’est ce que suggère la théorie du relativisme. Les démocrates anciens, comme Protagoras, croyaient que « l’homme est la mesure de toutes choses ». Autrement dit, ce qui est vrai pour un individu ou une culture peut ne pas l’être pour un autre. La vérité, dans ce cas, n’est pas universelle, mais relative à l’observateur.

Enfin, à l’instar de Platon, d’autres philosophes ont soutenu l’idée que la vérité est éternelle et immuable, existant indépendamment de notre connaissance ou de notre perception. Ce point de vue affirme que la vérité est une réalité objective, et non une construction subjective, renforçant ainsi l’idée de son imposition.

II. L’autorité de la vérité et son caractère déterminant

La vérité, dans le discours philosophique, est souvent considérée comme ayant une autorité supérieure. Comme énoncé par Nietzsche « nous croyons en la vérité ». Cela signifie que nous offrons souvent notre assentiment mental aux vérités qui nous sont présentées, en supposant qu’elles aient une forme d’autorité sur nous. Cette croyance découle en grande partie du fait que l’aspiration à la vérité est inhérente à la nature humaine.

La vérité joue également un rôle déterminant dans nos actions et décisions. Souvent, nous orientons nos actions et décisions en fonction de ce que nous percevons comme la vérité. Ainsi, la vérité possède une formidable puissance discursive, d’orientation et de contrôle.

Non seulement la vérité influence notre comportement, mais elle peut aussi conduire à de profonds changements sociaux et culturels. Des mouvements tels que le Siècle des Lumières ont mis l’accent sur l’importance de poursuivre la vérité pour éduquer et illuminer la société. Par conséquent, la vérité s’impose non seulement à l’individu mais également à la société en tant que force de changement.

III. Les différentes formes et voies d’imposition de la vérité

La vérité peut s’imposer de nombreuses manières. Il existe ce qu’on appelle la vérité coercitive, qui est imposée par l’autorité, qu’elle soit légale, morale ou religieuse. Les institutions et les autorités ont longtemps utilisé la vérité comme un moyen de contrôler et de guider la société. Par exemple, dans la doctrine religieuse, la vérité révélée par Dieu est considérée comme absolue et incontestable.

Par ailleurs, la vérité peut aussi s’imposer par le biais de la démonstration rationnelle et de l’argumentation. Dans ce cas, c’est la force de l’argument ou la clarté de la démonstration qui fait accepter la vérité. Il s’agit ici de la vérité démonstrative, ancrée dans la logique et la raison.

Notons également que l’évidence, cette « lumière naturelle » dont parle Descartes, permet d’imposer une vérité. Elle renvoie à quelque chose que nous reconnaissons comme vrai sans aucune démonstration ni raisonnement supplémentaire. Descartes propose ainsi de ne jamais accepter quelque chose pour vrai que je ne connusse évidemment être tel au sein du Discours de la méthode.

IV. Limites et questionnements sur l’imposition de la vérité.

Cependant, l’imposition de la vérité n’est pas sans soulever des préoccupations et des problématiques. D’une part, l’idée même de vérité absolue et incontestable est contestée par de nombreux courants de pensée, comme le postmodernisme, qui soutiennent que la vérité est une construction humaine, subjective et contextuelle.

De plus, l’imposition de la vérité peut parfois conduire à la dogmatique, à l’autoritarisme et à l’intolérance. Lorsque la vérité est utilisée pour affirmer une autorité incontestée, elle peut devenir un outil de pouvoir et de contrôle. Comme l’a souligné Foucault, le pouvoir est souvent exercé non pas par la force, mais « par la production et le contrôle de la vérité ».

En outre, la question de ce qui est adéquat ou admissible comme vérité est également un sujet de débat. Les critères de la vérité, qu’ils soient basés sur la cohérence, la correspondance, la pragmatique ou autre, sont le sujet de nombreux débats philosophiques.

Enfin, il est important de souligner que l’acceptation de la vérité n’est pas toujours une garantie de son exactitude. Les erreurs, les illusions et les mensonges peuvent tous être reconnus comme la vérité. Cela soulève ainsi le problème de l’erreur et du faux, comme le revendique Bachelard dans La formation de l’esprit scientifique, où il affirme que l’erreur a sa propre dynamique et peut s’imposer comme une vérité.

En conclusion, la notion de « vérité qui s’impose » semble paradoxale en elle-même. Pourtant, au fil de notre étude, nous avons constaté que la vérité, dans la perception philosophique, a une autorité intrinsèque due à son caractère universellement reconnu et indiscutable. Toutefois, la vérité ne s’impose pas d’elle-même ; elle a besoin d’être découverte, de prendre forme par divers moyens comme la logique, la science ou la perception sensorielle. Ces voies façonnent notre compréhension et notre acceptation de la vérité. Cependant, l’imposition de la vérité ne va pas sans susciter des interrogations et des réserves. Les limites de notre capacité cognitive, les préjugés culturels et les manipulations du pouvoir peuvent tous empêcher une véritable imposition de la vérité. Ainsi, bien que la vérité ait une autorité incontestée, son imposition est un processus complexe, dépendant de nombreux facteurs autres que la vérité elle-même. En définitive, c’est dans sa quête incessante que la vérité s’impose véritablement, et non dans sa possession absolue.

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