Histoire

Grèce antique et civilisation grecque

sanctuaire delphes

A l’aube de la civilisation grecque

Au cours du IXe siècle avant notre ère, la Grèce archaïque émergea des ténèbres ou l’avait plongé la disparition de la civilisation mycénienne. Une nouvelle vague d’envahisseurs, les doriens, introduisit l’usage du fer, qui redonna un nouveau souffle à la vie urbaine. Les villes évoluèrent en cités-états indépendantes, gouverné d’abord par des rois. Les échanges commerciaux se développant, les gouvernants mandaient leurs citoyens outre-mer pour fonder des colonies marchandes.

carte grece antique

Au cours des IXe et VIIIe siècles av. Jésus Christ, période qui nous est surtout connue par les récits d’Homère et d’Hésiode, se mettent en place certains des traits qui vont distinguer l’époque archaïque de la Grèce classique à venir. Ainsi, parallèlement à la redécouverte de l’écriture et à la renaissance de la religion grecque, émergent des structures sociales (très petites unités territoriales dirigées par un basileus, un roi, c’est-à-dire celui qui possède le plus riche domaine, avec des classes sociales allant des nobles, principaux compagnons du roi, aux esclaves, exclus de toute vie politique et de l’armée) et un système de valeurs (fondé sur l’hospitalité et le courage), caractéristiques d’une culture grecque commune.

La Grèce antique et l’émergence des Cités-Etats

Il y avait déjà deux siècles que la majorité des cités-états de la Grèce, délaissant la monarchie, était dirigée par des aristocrates ou des chefs de clans héréditaires, à l’exception de Sparte et d’Argos. Peu à peu le ressentiment des citoyens à l’égard de la noblesse s’accentua : le peuple réclamait le droit de se prononcer sur la manière dont il était gouverné. Ça et là éclatèrent des révolutions, menée par des chefs charismatique qui pour gagner la confiance du peuple, confisquaient la terre aux riches pour la distribuer aux pauvres.

Les tyrans gouvernent sans les nobles, et parfois même contre eux. Certains se révèlent des dirigeants avisés et accroissent la puissance de leur cité, à l’instar de Polycrate (qui règne approximativement en 535-522 av. J.-C.), à Samos. La période de la tyrannie (v. 650-500 av. J.-C.) correspond à une ère d’essor culturel et économique. Les échanges commerciaux, en particulier par la voie maritime, se multiplient, et l’usage de la monnaie devient essentiel.

Le développement d’activités culturelles communes à toutes les cités grecques est l’un des grands facteurs d’union dans la Grèce antique, malgré l’émiettement politique, parallèlement à la langue et à la religion. Des pratiques comme les jeux panhelléniques organisés à Olympie (jeux Olympiques) , Delphes, Némée et la première agriculture, contribuent à la prise de conscience par les Grecs de leur appartenance à une même civilisation.

Les tyrans puisque que tel étaient leur nom, en abusant eux-mêmes de leur autorité, devinrent a leur tour la cible de la vindicte du peuple, décidé à se faire entendre.

L'agriculture de la Grèce antique

Dans le milieu méditerranéen pèsent de fortes contraintes naturelle. La contrainte la plus forte est l'existence d'une saison sèche en été. La deuxième contrainte est de trouver une utilité économique aux montagnes. Ils ont développé la première agriculture méditerranéenne fondée sur la trilogie méditerranéenne. Ce système repose sur trois cultures fondamentales : les céréales, la vigne, et l'olivier.

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Le blé est de plus en plus cultivé quand on va au nord de la Grèce. Ce blé, par rapport à l'orge, est avantageux, car il permet de fabriquer du pain (artos) est c'est un aliment de lutte. Cet aliment va caractériser l'alimentation des citadins, des couches urbaines. Ce blé a un défaut : il est plus sensible à la sécheresse de printemps et semer du blé est un risque économique, c'est en conséquence une céréale spéculative.

Ces céréales sont cultivées par rotation biennale des cultures, c'est-à-dire que cela repose sur un site de deux années. La première année est l'année de jachère. Cette année est celle où la terre n'est pas ensemencée. La jachère est régulièrement labourée. Ce labour se fait au moyen de l'araire, instrument en bois, léger et adapté au sol méditerranéen. La deuxième année, on procède aux semailles en automne et à la récolte au printemps. Pour ces moissons du printemps, on commence par l'orge en avril, et on continue par le blé en mai/juin.

Dans cette culture des céréales grecques, on obtient un rendement faible, car on utilise assez peu d'engrais. Cette faiblesse des rendements a pour conséquence la crainte de la crise frumentaire. Les céréales sont sous la protection d'une divinité particulière : la déesse Déméter.

Au début de l'époque archaïque, l'olivier est uniquement un arbre de berger, de jardin. Pendant l'époque archaïque, cette oléiculture se développe et on a désormais une oléiculture de masse dans certaines régions du monde grec, comme dans la région de l'Attique ou du Nord-ouest du Péloponnèse. C'est un arbre qui ne craint pas la sécheresse. Cette culture nécessite un grand investissement au départ, qui provient du fait que les oliviers mettent longtemps à arriver à l'âge adulte. Une fois à maturité, l'arbre ne demandait cependant pas de travail. Le seul moment où l'oléiculture demande de la main d'œuvre, c'est pendant la récolte qui a lieu d'octobre à décembre.

La production d'huile nécessite des pressoirs coûteux et on a pu observer des progrès technologiques avec la fabrication de pressoirs de plus en plus complexes. L'huile d'olive avait des usages multiples. Elle servait pour l'alimentation essentiellement, mais aussi pour l'éclairage, pour l'hygiène. La déesse protectrice de l'olivier était Athéna.

La viticulture demandait beaucoup de travail : la vigne doit être taillée. Cette viticulture demandait aussi une main d'œuvre abondante au moment de vendanger. Face à cette demande en main d'œuvre, elle avait aussi des avantages puisque cette culture qui pouvait contenir des revenus complémentaires intéressants pour les paysans. Des régions viticoles s'étaient tournées vers la production de grands vins destinés au commerce extérieur. Un des plus chers était le vin de l'île de Thasos, en Grèce du Nord.

La vigne et le vin sont associés à Dionysos. Il y avait une consommation élitiste du vin dans le cadre du banquet (le symposion) qui était une réunion d'hommes suivant un repas, en soirée, autour du Cratère. C'était une pratique de sociabilité des élites. Les grecs considéraient que boire du vin pur était de la barbarie : il était mélangé à l'eau.

Le secteur artisanal

L'artisanat s’exerçait dans l'oikos. On trouvait aussi les artisans au village (forgerons), beaucoup d'ateliers artisanaux sont cependant situés en ville, d'abord dans les quartiers spécialisés où ils sont regroupés par métiers (ex : quartier du Céramique à Athènes), autour de l'agora ou sur l'agora, dans les maisons privées (au rez-de-chaussé).

Du point de vue des statuts sociaux, les artisans sont souvent des non-citoyens :

- des métèques

- des chôris oikountes : des esclaves qui vivent indépendamment de leur maître, auxquels on a appris un métier. C'est un investissement car ils connaissent un métier et son placés dans une boutique dont le revenu revient pour l'essentiel à leur maître. Ces esclaves ressemblaient beaucoup à des hommes libres.

La cité avait un regard assez méprisant sur ceux qui travaillaient dans ce secteur de l'économie.

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Depuis 1890, on trouve principalement deux grandes écoles d'interprétation de l'économie dans l'Antiquité : les modernistes et les primitivistes. Les modernistes (Michael Rostovtzeff) ont une grande idée de développement fondée sur l’artisanat et sur le commerce à longue distance, également sur la naissance des premières banques de l'histoire. Ils expliquent donc le développement de l’artisanat et des finances par une organisation complexe. Cette école des modernistes a aujourd'hui été remplacée par celle des primitivistes...

Les primitivistes (Moses Finley) mettent en avant une incompréhension de la spécificité des phénomènes économiques chez les grecs, une agriculture de la subsistance, une marginalisation des marchands, un blocage des techniques en raison de l'emploi des esclaves.

Les grecs n'avaient pas de mot pour parler d'économie, ils n'ont donc pas pu fonder une politique économique. L'idéal de la cité grecque était l'idéal de l'autarcie : les cités n'ont jamais développé leur commerce extérieur. Non seulement il ne fût pas développé, mais les marchands ont toujours été regardés avec méfiance. Enfin, toujours selon cette théorie, il y aurait eu un blocage des techniques : pas d'invention de machines vu la présence d'esclaves.

Aujourd'hui, la théorie des primitivistes a été révisée. L'exemple du pressoir a révélé des innovations techniques.

Le grand commerce

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Les transports terrestres étaient lents et coûteux, et la multiplicité des frontières entre les cités encourageaient le commerce maritime. Les navires de commerce (navires ronds) étaient propulsés à la voile, et ils avaient une coque pour mettre la cargaison. Ces navires naviguaient en fonction d'un calendrier saisonnier. Les grecs distinguaient deux grandes saisons dans l'année : pendant l'hiver, les marins craignaient les tempêtes, durant l'hiver il n'y avait donc jamais de grands trajets, c'était la saison dite de la « mer fermée ». A partir du mois de mai cette navigation s'intensifiait, cela durait jusqu'au mois de septembre, période de la « mer ouverte ». Cette période était celle où les échanges commerciaux étaient les plus intenses.

L'emporion était un port de cité. Le plus célèbre fût le port d' Athènes  : le Pirée. Il fût fondé par un stratège athénien, Thémistocle en 493/492 et devint un port de commerce, il était au départ un port de guerre. Il disposait de trois bassins, mais le port de commerce était sur le grand bassin (Kantharos). Une séparation géographique entre le port et la ville fût assez normale dans les cités grecques. Dans certaines cités coloniales, le port était directement dans la ville (asty), par exemple Milet (Asie Mineure) ou encore Marseille.

Parmi les acteurs du grand commerce (le monde de l'emporion), on pouvait trouver le nauclère qui était le propriétaire et capitaine d'un navire de commerce et qui le louait à des marchands. Le nauclère était l'équivalent d'un armateur, il était cependant à bord de son navire. A l'époque classique, les nauclères étaient propriétaires d'un seul navire de commerce. Leur statut social était peu considéré dans la cité car ils n'étaient pas spécialement riches dans l'Antiquité. L'emporos était le propriétaire de la marchandise, le marchand. Il louait le navire à un nauclère, il voyageait avec sa marchandise, l’accompagnait.

Ces marchands étaient peu considérés dans la société, ils menaient une vie aventureuse et prenaient des risques. Ils étaient donc eux aussi peu considérés car ce sont le plus souvent des étrangers. Le bailleur de fonds traitait de l'argent à intérêt aux emporoi. Ces bailleurs de fond restaient chez eux, il n'y avait pas de risque physique pour eux. Ils demandaient des taux d'intérêts extrêmement élevés. Les bailleurs de fonds et les emporoi concluaient un contrat de prêt maritime, ce qui était risqué : en cas de naufrage, de tempête, l'emporos n'avait aucune obligation de remboursements. Socialement, ces bailleurs de fonds n'étaient pas méprisés.

Enfin, n'oublions pas le kapèlos qui était le détaillant qui achetait des marchandises en gros à l'emporion et les revendait au détail sur l'agora aux consommateurs. Ils étaient accusés d'être des spéculateurs et furent les victimes d'émeutes populaires.

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La monnaie de la Grèce antique

La monnaie a été inventée vers 600 avant J.-C. et se diffuse dans le monde grec au VIe et Ve siècles avant notre ère. Cette diffusion fût un fait majeur dans l'histoire de l'économie de l'occident. Ce fût une nouveauté révolutionnaire.

En Grèce antique, l'économie n'était qu'une fonction parmi d'autre. C'était tout d'abord le symbole de l'indépendance de la cité. La monnaie était aussi un outil judiciaire : dans le droit grec, elle permettait l'amende. C'était aussi un instrument de politique intérieure et extérieure. A l'intérieur elle permettait de verser une indemnité aux citoyens pour leur participation à la vie politique. Également instrument de la politique extérieure car elle servait à payer des mercenaires ainsi que des alliés, et était usée afin de faire payer un tribut aux cités dominées.

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Au-delà de ces subdivisions, il existait des unités de compte (ne correspondant à aucune pièce) : la Mine (100 drachmes) et le Talent (6000 drachmes). Ces pièces de monnaie étaient fabriquées en métaux précieux. Le plus courant était l'argent trouvé dans les mines du Laurion et les Cyclades (Siphnos). Le deuxième métal précieux utilisé était une alliance d'or et d'argent, on l'appelait l'électrum. Cet alliage se trouvait dans l'Asie mineure dont les cités furent les premières à l'avoir utilisé, c'est le cas de Cyzique et de Phocée.

Enfin le troisième métal monétaire était l'or. On avait peu recours à l'or pour frapper des pièces de monnaie, ceci s'expliquait par le fait qu'il y avait peu de mines d'or dans le monde grec. Les seules mines d'or se trouvaient dans deux régions : la Thrace et la Macédoine. Ces deux régions étaient contrôlées par le Royaume de Macédoine. Ces métaux monétaires avaient une valeur intrinsèque, ce qui avait pour conséquence que le cours de l'or et de l'argent influait directement sur la valeur de l'argent. On ne pouvait pas frapper des pièces de monnaie avec de l'or ou de l'argent pur. Pour fabriquer des pièces durables, il fallait y ajouter un peu de cuivre. Le pourcentage de métal précieux dans une pièce de monnaie s'appelle l'aloi.

La monnaie avait donc un poids précis : l'étalon euboïco-attique. Par exemple, un tétradrachme (4 drachmes) pesait 17,2g. Les pièces utilisées quotidiennement étaient petites et légères. Ceci avait pour conséquence que la monétarisation des petits commerces fût retardée. A partir de la fin du Ve siècle, on a commencé à utiliser des monnaies de bronze, en effet le bronze est un métal vil (sans valeur intrinsèque).

Les grecs ont inventé la monnaie fiduciaire, c'est-à-dire une monnaie dont la valeur n'était déterminée que par la confiance dans l'état émetteur. A partir du IVe siècle, la monnaie de bronze s'est généralisée dans l'intérieur des cités grecques. Le monde grecque n'a pas d'unité monétaire à l'époque classique, chaque cité grecque ayant sa propre monnaie.

Les métiers de la finance 

Très vite en Grèce, on voit apparaître le métier de changeur, à la fin du VIe siècle à Byzance. Vers 420, certains changeurs diversifiaient leur activité et devinrent les premiers banquiers de l'histoire. C'est probablement à Athènes que cette invention de la banque eu lieu. Un banquier était un « Trapézite » cumulant trois activités différentes :

Le change : ils continuaient à changer les monnaies étrangères qu'on leur apportait.

Le dépôt de garde ou de paiement : le dépôt de garde était un dépôt où l'on laissait de l'argent chez le banquier pour sa mise en sécurité. Il ne rapportait pas d'intérêt et même au contraire il y avait des frais de garde. On pouvait également faire des dépôts de garde dans des grands sanctuaires, l'exemple du sanctuaire d'Artémis le montre. Le dépôt de paiement était effectué lorsqu'un particulier versait une lourde somme à un autre particulier et dans ce cas de figure, il arrivait que ces particuliers décident de passer par l’intermédiaire d'un banquier qui contrôlait la valeur des pièces et la justesse de la somme.

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Concernant la finance dans la cité, dans le cas exceptionnel d'Athènes il y avait les revenus du Laurion et tributs versés par les alliés d'Athènes. Athènes était une cité tout à fait exceptionnelle parmi les cités grecques de l'époque : les mines du Laurion appartenaient officiellement à la cité. Athènes était à la tête d'un Empire, et les alliés lui versaient un tribut qui est était une seconde source de revenus pour la cité.

Les athéniens ont pu se contenter d'une fiscalité relativement faible, Athènes n'a pas eu besoin de demander aux citoyens de payer des impôts directs réguliers. Les métèques, en revanche, devaient en verser un : le métoikion. Le métoikion était de 12 drachmes par personne, payé par les métèques, 6 drachmes pour les femmes. Il y avait beaucoup de métèques à Athènes.

En impôts indirects (taxes), existait la pentékostè sur le grand commerce (le « cinquantième », taxe de 2% sur la valeur des importations et exportations athéniennes) qui rapportait beaucoup car le port du Pirée était un port très actif. Les épônia étaient une taxe sur les transactions de l'agora. La liturgie était une charge financière pour un service public imposé par la cité à un riche particulier, ce fût l'exemple de la triérarchie qui consistait au financement de la marine de guerre athénienne et des trières, le liturge s'appelait le triérarque, chaque année un riche particulier était triérarque et prenait officiellement le commandement de cette trière dont il devait payer de sa poche l'entretien. La triérarchie coûtait plusieurs milliers de drachmes. D'autres liturgies servaient à financer les fêtes religieuses.

Ce fût le cas de l'Eisphora, un impôt sur la fortune payé par les membres des trois premières classes soloniennes instituées en 428/7 avant J.-C. 

La démocratie athénienne

Ce fut Athènes qui la première consenti au partage du pouvoir. A la fin du VIe siècle, des réformes politiques favorisèrent l’émergence d’une nouvelle forme de gouvernement : la démocratie. En 508-509 av. J.-C., Clisthène, membre d’une famille aristocratique, fait adopter une série de mesures fondées sur des principes démocratiques, qui donnent un cadre aux institutions athéniennes des Ve et IVe siècles av. J.-C. et font de lui le véritable « père » de la démocratie.

La démocratie athénienne autorisait les citoyens à s’exprimer par le biais du vote sur toutes les grandes décisions tels que les déclarations de guerre ou les dépenses gouvernementales. Ils pouvaient également élire leurs représentants civils et militaires, et se prononcer sur l’exil de tous notables jugés trop puissants. Si aux quatre coins du monde les démocraties actuelles s’inspirent du modèle grec, aucune ne concède autant de pouvoir aux citoyens que ne le fit l’antique cité athénienne. Toutefois le droit de citoyenneté était réservé aux hommes libres de plus de vingt ans, nés à Athènes de parents athéniens. Les autres résidants –femmes, esclave et étrangers (la majorité de la population)- en étaient privés.

Guerres médiques et guerres civiles dans la Grèce antique

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Cependant c’est la ville de sparte qui fournissait les meilleurs soldats . À l’âge de sept ans, tous les garçons quittaient leurs familles pour recevoir l’éducation dispensée par l’Etat. Celle-ci consistait principalement en un entraînement sportif et militaire.

Leur entraînement rigoureux permis aux grecs de repousser les assauts perses à trois reprises sur terre comme sur mer. En 492 avant J.-C., ce furent les conditions climatiques qui eurent raison des envahisseurs. Deux ans plus tard l’armée athénienne triomphe à la bataille de Marathon . Puis en 479-480 avant J.-C., l’immense armée de Xerxès constituée de 200 000 hommes et de 1.000 navires du s’incliner devant les troupes alliées bien plus modeste d’Athènes et de sparte. 

Après une première rencontre dans le défilé des Thermopyles, défendu par le Spartiate Léonidas Ier , une bataille navale se déroule à Salamine, en 480. Elle est remportée par Thémistocle et Eurybiade. La défaite totale des Perses a lieu à Platées, en 479 av. J.-C.

Le "siècle de Périclès"

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Une période de domination politique, culturelle et artistique s’ouvre pour Athènes, qui atteint son apogée sous Périclès . Il renforce les institutions démocratiques de la cité, qui est, grâce au trésor de la ligue de Délos, embellie et dotée de nouveaux monuments : la plupart des édifices de l’Acropole datent de cette époque. Athènes rayonne dans tout le monde antique, tant sur le plan culturel et artistique — avec des auteurs comme Eschyle, Sophocle, Euripide, des philosophes comme Socrate et Platon, des historiens tels que Thucydide et Hérodote, des sculpteurs comme Phidias — qu’économique, Le Pirée étant devenu la plaque tournante du commerce méditerranéen.

La politique extérieure d’Athènes cause sa perte. D’une confédération d’alliés, la ligue de Délos se transforme en un empire inégalitaire où les cités qui se révoltent sont impitoyablement châtiées. Sparte, jalouse de la prospérité d’Athènes et désireuse de recouvrer son prestige, en profite pour créer une confédération de cités hostiles à l’impérialisme athénien. Sparte et Athènes se vouaient une hostilité croissante qui culmina avec la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), qui s’achève avec la défaite d’Athènes en 404 .

Affaiblis par ces conflits répétés les villes cédèrent facilement à la montée en puissance de la Macédoine au nord. En 338 avant J.-C., le roi Philippe II, un militaire de génie, s’empara de tout le territoire grec à l’issue de la bataille de Chéronée. Il recueille l’héritage de la civilisation grecque qui sera largement diffusé par son fils Alexandre le grand au fil de ses nombreuses conquêtes.

L’héritage de la civilisation grecque

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Entre le VIe et le IVe siècle avant notre ère, en dépit des guerres qui se succédaient sur leur territoire, les grecs dominèrent la mer méditerranée. Ils maîtrisaient la sculpture, la peinture et l’architecture. La tragédie et le théâtre s’épanouirent. La littérature, mais aussi la mythologie grecque continuent d’inspirer aujourd’hui les artistes. Quant aux philosophes athéniens (Socrate, Platon, Aristote) ils posèrent les jalons de la pensée européenne. Les grecs rédigèrent les premiers ouvrages historiques, firent progresser les mathématiques et la géométrie, et élevèrent la médecine au rang de discipline scientifique…

La civilisation romaine  qui suivit la civilisation grecque fut par bien des aspects une continuation de la civilisation hellénistique.

Bibliographie

- Histoire du monde grec antique de François Lefèvre. poche, 2007.

- Amouretti et Ruzé :  Le monde grec antique . Hachette 2008.

- La Grèce antique de Georges Tate. Hachette, 2007.

- Le Siècle de Périclès . Collectif. CNRS Editions, 2010.

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Grèce Antique : 8 ouvrages à lire en Licence histoire

Augustin remond.

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Illustration de la Grèce Antique pour Revue Histoire - DALL-E

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La Grèce antique est un sujet de grande importance dans l’apprentissage de l’histoire, que ce soit pour les étudiants ou pour les passionnés. L’histoire antique voit la naissance des principes démocratiques , la naissance de puissantes cités-États, et le choc entre l’Orient et l’Occident (souvent considéré comme un choc civilisationnel – thèses désuètes aujourd’hui).

L’héritage hellénique est important dans l’espace méditerranéen, notamment auprès des Romains. Leur implantation aux quatre coins de cet espace permet un partage culturel majeur. La redécouverte des textes grecs durant l’époque moderne replace cette civilisation au cœur des échanges. Indéniablement, la Grèce antique doit être comprise pour faciliter la compréhension générale de l’histoire occidentale.

La mère de toutes les civilisations

Les réformes clisthéniennes du VIe siècle avant Jésus-Christ, qui avaient pour objectif de limiter le retour à la tyrannie, mais surtout de placer chacun en égalité devant la loi, sont les prémices de la démocratie athénienne. Un modèle, qui est considéré à tort comme la mère des démocraties occidentales . L’étude de cette période permet à chacun de comprendre que la démocratie athénienne est bien loin du fonctionnement des nôtres, étant bien moins extrême.

Les nombreuses idées reçues sur la Grèce antique peuvent rendre difficile la compréhension de cette civilisation. Il est important pour les étudiants en histoire de prendre du temps pour étudier correctement cette période et rétablir les vérités sur les Grecs, afin de faciliter la compréhension de cette époque.

L’histoire de la Grèce antique de A à Z

Entre les mythes et légendes qui entourent la civilisation grecque , il est nécessaire d’avoir quelques ouvrages de référence pour en obtenir les contours les plus clairs et sérieux. C’est dans cette optique que nous vous mettons à disposition deux ouvrages essentiels pour vous introduire à cette civilisation antique .

Marie-Claire Amouretti, Françoise Ruzé, Philippe Jockey, Le Monde grec antique, Hachette Supérieur, 2018

Marie-Claire Amouretti, Françoise Ruzé, avec la participation de Philippe Jockey,  Le monde grec antique , Hachette Éducation, 2018.

Le livre présente la politique, les guerres, la vie religieuse, l’économie, les évolutions sociales et la diversité des cités grecques de 2700 à 31 av. J.-C. et accorde  une large place à l’apport de l’archéologie et de l’anthropologie  historique.

Il s’appuie sur 22 cartes, 12 plans de cité, une chronologie et des définitions.

Nous vous parlions déjà de cet ouvrage, dans notre bibliographie pour l’étude de l’histoire ancienne .

Un manuel n’est jamais suffisant, en effet, l’approche, les sujets et les thèmes ne sont pas toujours les mêmes. Sans aucune obligation, vous avez tout de même la possibilité d’étudier l’histoire de la Grèce antique grâce à l’ouvrage de François Lefèvre, une référence en la matière.

François Lefèvre, Histoire du monde grec antique , Le Livre de Poche, 2007

Cette  Histoire du monde grec antique , qui tient compte des dernières découvertes , présente en un volume commode et maniable un panorama clair d’une civilisation éblouissante, depuis la préhistoire jusqu’à la transformation du monde grec en provinces romaines.

Alternant la relation chronologique des événements et des exposés synthétiques, elle offre aussi une mise au point sur les problèmes, les sources et les enjeux de l’histoire grecque, une bibliographie abondante , plusieurs index, une illustration pertinente et un ensemble de cartes originales, soigneusement établies.

François Lefèvre, Histoire du monde grec antique, Le Livre de Poche, 2007

Les principales étapes de l’histoire grecque, des civilisations minoenne et mycénienne au monde archaïque et aux guerres médiques, du siècle de Périclès à l’hégémonie macédonienne, d’Alexandre à la civilisation hellénistique, sont ainsi retracées avec élégance et précision pour le lecteur curieux et pour l’étudiant.

Les mots pour comprendre l’histoire de la Grèce

Le grec comme le latin a un ancrage très important dans les langues contemporaines européennes , il offre tout un vocable essentiel, qui pour la plupart remonte à cette période. Pouvoir comprendre ces mots, l’étymologie ainsi que l’histoire qui en découle est une richesse pour les étudiants. Un lexique d’histoire et de civilisations grecques essentiel dans la bonne compréhension du monde grec.

François et Anne Queyrel, Lexique d'histoire et de civilisation grecques, Ellipses, 2010

François et Anne Queyrel, Lexique d’histoire et de civilisation grecques , Ellipses, 2010

Cet ouvrage vise à faciliter l’étude de l’histoire et de la civilisation grecque de l’Antiquité . S’il privilégie les notions d’ordre institutionnel, ce lexique aborde aussi les notions d’ordre politique, religieux, économique et artistique, ainsi que certains aspects de la vie quotidienne des Grecs .

Enrichi de cartes, de croquis, de tableaux, d’une chronologie générale et de tableaux généalogiques des principales dynasties , c’est un véritable instrument de travail pour les étudiants en histoire , en archéologie et en lettres classiques, de la première année universitaire jusqu’à la préparation des concours.

Ce lexique apporte, de manière rapide et précise, les éclaircissements dont ils ont besoin pour préparer exposés et examens . 

Atlas de la Grèce

La Grèce antique n’est pas la Grèce contemporaine , et il est facile pour les étudiants de confondre les deux. Dans nos sociétés hyperconnectées, plus aucun territoire n’est enclavé ou isolé. La Grèce est un territoire montagneux, à la géographie particulière, ce qui a été le moteur de sociétés complexes et parfois plurielles, bien que géographiquement proches. À noter aussi que le monde a évolué ; la bataille des Thermopyles n’a plus aucun sens aujourd’hui, tant la mer a reculé.

Ainsi, comprendre la géographie est essentiel pour mieux appréhender et replacer l’histoire grecque dans son contexte. L’ouvrage de Pierre Cabanes, Petit atlas historique de l’Antiquité grecque est particulièrement adapté.

Pierre Cabanes, Petit atlas historique de l’Antiquité grecque , Armand Colin, 2016

Cet atlas historique de l’Antiquité grecque présente en 43 fiches le monde antique dans son cadre géographique et chronologique, dans l’espace et dans le temps.

Clair et pratique, il permet à tous de s’initier à l’histoire de la Grèce ancienne en présentant quelques-unes des interrogations que soulève l’étude du monde grec antique et des domaines voisins tels que l’Égypte et le Moyen-Orient (Mésopotamie, Phénicie, Palestine, royaume perse) marqués, à une période ou à une autre, par l’hellénisme.

Pierre Cabanes, Petit atlas historique de l'Antiquité grecque, Armand Colin, 2016

Un index des thèmes, des noms propres et des lieux, facilite la compréhension de la période. Des pistes bibliographiques à la fin de chaque fiche permettent au lecteur d’approfondir les thèmes abordés.

Mythologie et religion en Grèce antique

La mythologie grecque , connue de tous, est souvent confondue avec la mythologie romaine, qui lui est similaire mais ultérieure. Avoir un ouvrage d’introduction à cette riche mythologie offre des clés de compréhension et surtout un moyen d’éviter toute confusion. La mythologie grecque , semblable à l’égyptienne, est cosmogonique (comme la majorité des religions) ; la connaître, c’est donc comprendre la création du monde selon les Grecs.

L’ouvrage de Walter Burkert, La religion grecque à l’époque archaïque et classique permet une introduction à cette mythologie et à ces religions dans l’espace grec antique.

Walter Burkert, La religion grecque à l'époque archaïque et classique, Picard, 2011

Walter Burkert, La religion grecque à l’époque archaïque et classique , Picard, 2011

L’approche de Walter Burkert est méticuleusement ciblée, se limitant aux époques archaïque et classique, ce qui exclut intentionnellement les développements majeurs des périodes hellénistique et impériale . Cette délimitation lui offre l’opportunité d’approfondir en détail les sujets traités.

Dans son ouvrage, Burkert commence par un chapitre introductif approfondi sur la préhistoire, ainsi que sur les époques minoenne et mycénienne , mettant en lumière la continuité entre le deuxième millénaire et l’époque archaïque, malgré les « siècles obscurs ».

Il excelle ensuite dans la description minutieuse des rituels et sanctuaires, s’appuyant sur une documentation exhaustive.

Aucun aspect n’est négligé, faisant de son travail une ressource incontournable pour les lecteurs . Avec des index précis, l’ouvrage répond à toutes les interrogations concernant les prêtres, les fêtes, les rites funéraires, les panthéons civiques, les mystères religieux et les croyances sur l’au-delà, sans oublier l’importance de la religion dans la philosophie. Le travail de Burkert, maintenant un érudit octogénaire, demeure une référence essentielle dans le domaine.

L’art et l’iconographie hellénique

L’ iconographie grecque est reconnaissable et fortement ancrée dans l’imaginaire collectif. Les nombreux vestiges archéologiques permettent d’avoir une fenêtre sur ce monde, mais cette vision est fallacieuse , car le temps a détérioré ces espaces. Ainsi, pouvoir avoir une vision plus correcte de ces vestiges permet d’adopter un regard différent sur ceux-ci.

Grâce à l’ouvrage de Roland Martin, L’art grec et celui de Tonio Hölscher La vie des images grecques découvrez l’évolution de cet art si symbolique de la période antique.

Roland Martin, L’art grec , Le Livre de Poche, 1994

L’art grec, dont l’origine remonte au deuxième millénaire avant Jésus-Christ , se développe jusqu’aux premiers siècles de notre ère au cœur du monde méditerranéen, mais aussi sur ses confins et jusqu’en Asie Centrale .

Tout au long de son histoire, il témoigne d’une capacité d’assimilation qui n’a d’égale que sa puissance de diffusion.

Roland Martin, L'art grec, Le Livre de Poche 1994

L’archéologie moderne a permis de mettre au jour les relations multiples et complexes , faites d’échanges et d’emprunts, qu’il n’a cessé d’entretenir avec les grandes civilisations du monde antique. 

Tonio Hölscher, La vie des images grecques, Musée du Louvre, 2015

Tonio Hölscher, La vie des images grecques , Musée du Louvre, 2015

Les Grecs de l’Antiquité ont développé une culture visuelle d’une densité et d’une variété exceptionnelles.

Ce livre pose une question fondamentale : pourquoi les Grecs ont-ils eu besoin de leurs images ?

Toutes les œuvres d’art avaient une fonction concrète dans les espaces publics à l’intérieur des sanctuaires, des lieux dédiés au politique, des nécropoles, ainsi que dans les résidences privées.

Elles constituaient une société d’images qui se présentait aux yeux des vivants avec une force vitale propre.

L’étude la culture sociale des images, des règles et normes qui régissaient l’interaction entre les vivants et les images est au cœur de cet ouvrage. Il convient, pour en prendre toute la mesure, de se libérer de « l’habitus muséal » moderne au profit d’un concept de « vie avec des images ».

La Grèce grâce à des sources antiques

Les sources antiques sont nombreuses , majoritairement redécouvertes durant l’époque moderne. Elles offrent une vision complète et détaillée de la Grèce antique. Cette civilisation a notamment produit des sources mythologiques considérées comme incontournables, telles que l’Iliade ou l’Odyssée .

Pouvoir les lire offre une longueur d’avance dans votre compréhension de ce monde, mais aussi dans la réalisation des commentaires de texte et des dissertations en Licence d’histoire .

Marie-Françoise Baslez, Les sources littéraires de l’histoire grecque , Armand Colin, 2003

Cet ouvrage, original, ne se veut pas une histoire de la littérature grecque . Monuments de la littérature universelle, les chefs-d’oeuvre grecs sont aussi des documents pour l’historien, de même que les écrits plus ordinaires ou à caractère technique, à condition de savoir les lire et les interroger.

Non seulement les livres d’histoire à proprement parler, mais aussi la poésie archaïque révèlent le fonctionnement de la mémoire collective . Les textes destinés à être prononcés à une tribune publique, pièces de théâtre ou discours, permettent d’appréhender les problèmes de communication, les rapports entre la masse et l’élite, bref, le fonctionnement de la démocratie.

Marie-Françoise Baslez, Les sources littéraires de l'histoire grecque, Armand Colin, 2003

Les traités de philosophie, d’ethnographie ou de savoir-vivre nous présentent un véritable miroir de la société, tout en faisant émerger de belles figures d’intellectuels engagés , au service de leur cité. Toutes ces œuvres littéraires constituent donc une banque de données considérable qu’il s’agit d’exploiter en confrontant chaque élément avec d’autres, archéologiques, épigraphiques ou encore littéraires pour atteindre une réalité authentique.

Jean-Marie, Inscriptions historiques grecques, Belles Lettres, 1992

Jean-Marie, Inscriptions historiques grecques , Belles Lettres, 1992

Source irremplaçable et unique pour notre connaissance de l’Antiquité, les inscriptions font intégralement partie du paysage politique grec.

Depuis l’époque archaïque , les cités n’ont cessé d’écrire, d’inscrire, de publier : lois, règlements, décrets honorifiques, accords internationaux, etc.

Les inscriptions font revivre sous nos yeux la politique des cités, des ligues, des dynastes et des souverains.

Cent cinquante inscriptions, s’étendant du VIIe au Ier siècle avant J.-C., sont ici traduites et brièvement commentées.

Une bibliographie à créer durant votre Licence

En tant qu’étudiant, il est important que vous profitiez de la licence pour vous créer  une bibliothèque adaptée à vos besoins , avec des ouvrages généraux qui vous permettent d’explorer un thème donné. Ces cinq ouvrages répondent inévitablement à ce besoin.

Ils doivent faire partie de votre collection, que vous les achetiez ou bien que vous les empruntiez à votre bibliothèque universitaire. Attention,  il est probable que de nouvelles éditions soient publiées . Nous vous conseillons de toujours vous référer à la dernière édition, qui apporte des éclairages récents, vous offrant des connaissances à jour.

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Annales. Histoire, Sciences Sociales

dissertation histoire grecque

Parcours historiographique : Histoire de la Grèce ancienne

Histoire de la grèce ancienne, de la période archaïque à la période hellénistique.

Sélection des articles par Vincent Azoulay, avec la collaboration de Nicolas Stromboni

La parution d’un numéro spécial consacré à l’histoire grecque dans les Annales (69-3) n’avait rien d’une évidence tant celle-ci a longtemps occupé une place marginale dans la revue et ce, tout particulièrement avant 1950 : faute de séries statistiques significatives, seuls trois articles sur l’Antiquité grecque furent ainsi publiés durant les vingt premières années des Annales , touchant d’ailleurs tous à des questions économiques et financières ( Gustave Glotz , Andréas Micheal Andréades , Édouard Will ). Longtemps en sommeil, cette veine d’histoire économique a été réactivée, au milieu des années 1990, par un article de Raymond Descat et, tout récemment, par l’article de Julien Zurbach sur les statuts en Grèce archaïque.

S’ils sont peu nombreux, les articles d’histoire grecque parus dans les Annales offrent toutefois un miroir grossissant – et en partie déformé – des évolutions historiographiques survenues dans la seconde moitié du XX e  siècle. On y trouve ainsi représentés les grands noms de l’histoire grecque des années 1950-1960 ( Édouard Will , Louis Gernet et Jean-Pierre Vernant ), à un moment où ceux-ci étaient encore loin d’avoir la reconnaissance dont ils jouissent aujourd’hui. À partir des années 1970, la revue se fit l’écho, à un rythme plus soutenu, des nouvelles manières de faire de l’histoire ancienne, en donnant toute sa place à l’anthropologie historique et à l’approche structuraliste des mythes et de la religion ( Louis Gernet , Jean-Pierre Vernant , Marcel Detienne , Nicole Loraux , Pauline Schmitt-Pantel ), tout en s’ouvrant aussi à l’approche dumézilienne et indo-européenne alors en vogue ( Bernard Sergent et Dominique Briquel ). L’histoire sociale du monde grec ne fut toutefois jamais abandonnée, comme en témoignent les articles de Paul Veyne en 1969 et 1982 (et les critiques qui lui furent adressées) ou encore celui de Jean Ducat.

Au tournant des années 1980, les Annales publièrent pour la première fois (et la seule fois jusqu’à aujourd’hui) un numéro entièrement consacré à l’histoire ancienne : dirigé par François Hartog , il plaçait au cœur de la réflexion la construction des sources antiques (tant archéologiques, épigraphiques, papyrologiques que « littéraires »). Ce numéro marqua le coup d’envoi d’une séquence réflexive, visant à mieux cerner la manière dont les Grecs avaient eux-mêmes produit leur propre histoire et s’intéressant, plus largement, à la constitution des « savoirs grecs » ( François Hartog , Catherine Darbo-Peschanski , Pascal Payen et, plus récemment, Karin Mackowiak et Claude Calame ). En revanche, l’histoire culturelle ne reçut alors qu’un faible écho dans la revue, tout comme l’histoire des femmes (à l’exception de l’article de Giulia Sissa et de la note critique de Claude Mossé ) : il fallut attendre 2012 pour que fût publié un numéro spécial sur les « Régimes de genre » coordonné par Violaine Sebillotte et Didier Lett, et accordant une large place à l’Antiquité.

Dans ce paysage historiographique brossé à grands traits, un dernier élément mérite d’être signalé : la parution régulière d’articles sur le politique en Grèce ancienne ( Marcel Detienne , Claude Mossé , Nicole Loraux , Catherine Darbo-Peschanski , Egon Flaig , François de Polignac , Anna Heller ). C’est cette tradition initiée il y a cinquante ans qui trouve son prolongement dans le numéro spécial publié aujourd’hui.

De la création de la revue à 1960

Gustave Glotz , « Le prix du papyrus dans l’antiquité grecque », 1-1, 1929, p. 3-12.

Andréas Micheal Andréades , « Les finances de guerre d’Alexandre le Grand », 1-3, 1929, p. 321-334.

Édouard Will , « Trois quarts de siècle de recherches sur l’économie grecque antique », 9-1, 1954, p. 7-22.

Louis Gernet , « Delphes et la pensée religieuse en Grèce », 10-4, 1955, p. 526-542.

Jean-Pierre Vernant , « Du mythe à la raison. La formation de la pensée positive dans la Grèce archaïque », 12-2, 1957, p. 183-206.

Paul Courbin , « Dans la Grèce archaïque : valeur comparée du fer et de l’argent lors de l’introduction du monnayage », 14-2, 1959, p. 209-233.

Les années 1960 et 1970

Marcel Detienne , « En Grèce archaïque : géométrie, politique et société », 20-3, 1965, p. 425-441.

Alexandra Wasowicz , « À l’époque grecque : le peuplement des côtes de la mer Noire et de la Gaule méridionale », 21-3, 1966, p. 553-572.

Paul Veyne , «  Panem et circenses  : l’évergétisme devant les sciences humaines », 24-3, 1969, p. 785-825.

Jean Ducat , « Le mépris des Hilotes », 29-6, 1974, p. 1451-1464.

Annie Schnapp , « Les ‘siècles obscurs’ de la Grèce (note critique) », 29-6, 1974, p. 1465-1474.

David Asheri , « Tyrannie et mariage forcé. Essai d’histoire sociale grecque », 32-1, 1977, p. 21-48.

Pauline Schmitt , « Athéna Apatouria et la ceinture : les aspects féminins des Apatouries à Athènes », 32-6, 1977, p. 1059-1073.

Jean Andreau , Alain Schnapp et Pauline Schmitt – Pantel , « Paul Veyne et l’évergétisme », 1978, 33-2, p. 307-325.

Nicole Loraux , « L’autochtonie : une topique athénienne. Le mythe dans l’espace civique », 34-1, 1979, p. 3-26.

Claude Mossé , « Comment s’élabore un mythe politique : Solon, ‘père fondateur’ de la démocratie athénienne », 34-3, 1979, p. 425-437 .

Bernard Sergent , « Les trois fonctions des Indo-européens dans la Grèce ancienne : bilan critique », 34-6, 1979, p. 1155-1186.

Les années 1980

Dominique Briquel , « Initiations grecques et idéologie indo-européenne », 37-3, 1982, p. 454-464.

François Hartog , « Introduction : Histoire ancienne et histoire », 37-5/6, 1982, p. 687-696.

Moses I.  Finley , « Le document et l’histoire économique de l’Antiquité », 37-5/6, 1982, p. 697-713.

Annie Schnapp-Gourbeillon , « Naissance de l’écriture et fonction poétique en Grèce archaïque : quelques points de repère », 37-5/6, 1982, p. 714-723.

Anthony Snodgrass , « La prospection archéologique en Grèce et dans le monde méditerranéen », 37-5/6, 1982, p. 800-812.

Paul Veyne , « Critique d’une systématisation : les Lois de Platon et la réalité », 37-5/6, 1982, p. 883-908.

Giulia Sissa , « Une virginité sans hymen : le corps féminin en Grèce ancienne », 39-6, 1984, p. 1119-1139.

François Hartog , « Les Grecs égyptologues », 41-5, 1986, p. 953-967.

Annie Schnapp-Gourbeillon , « Homère, Hipparque et la bonne parole », 43-4, 1988, p. 805-821.

Catherine Darbo-Peschanski , « La politique de l’histoire : Thucydide historien du présent », 44-3, 1989, p. 653-675.

Luciano Canfora , « Lire à Athènes et à Rome », 44-4, 1989, p. 925-937.

Les années 1990

Pascal Payen , « Discours historique et structures narratives chez Hérodote », 45-3, 1990, p. 527-550.

Catherine Darbo-Peschanski , « Question de temps : entre historiographie et droits grecs », 47-6, 1992, p. 1097-1112.

Claude Mossé , « Histoire des femmes et sociétés anciennes (note critique) », 48-4, 1993, p. 999-1003.

Raymond Descat , «  L’Économie antique et la cité grecque. Un modèle en question », 50-5, 1995, p. 961-989.

Catherine Darbo-Peschanski , « Condition humaine, condition politique. Fondements de la politique dans la Grèce archaïque et classique », 51-4, 1996, p. 711-732.

Egon Flaig , « Processus de décision collective et guerre civile : l’exemple de l’ Odyssée . Chant XXIV, vv. 419-470 », 52-1, 1997, p. 3-29.

François de Polignac , « Anthropologie du politique en Grèce ancienne (note critique) », 52-1, 1997, p. 31-39.

Gérard Lenclud , « Les Grecs, les autres (et nous) (note critique) », 53-3, 1998, p. 695-713.

2000 à aujourd’hui

Karin Mackowiak , « Les savoirs de Thalès et de Kadmos. Histoire et représentations religieuses en Grèce ancienne », 58-4, 2003, p. 859-876 .

Denis Rousset , « La cité et son territoire dans la province d’Achaïe et la notion de ‘Grèce romaine’ », 59-2, 2004, p. 363-383.

Marie Cecilia D’Ercole , « Identités, mobilités, et frontières dans la Méditerranée antique », 60-1, 2005, p. 165-181.

Vincent Azoulay , « La gloire et l’outrage. Heurs et malheurs des statues honorifiques de Démétrios de Phalère », 64-2, 2009, p. 303-340.

Anna Heller , « La cité grecque d’époque impériale : vers une société d’ordres ? », 64-2, 2009, p. 341-373.

Claude Calame , « Vraisemblance référentielle, nécessité narrative, poétique de la vue. L’historiographie grecque classique entre factuel et fictif », 67-1, 2012, p. 81-101.

Violaine Sebillotte Cuchet , « Régimes de genre et Antiquité grecque classique ( V e – IV e  siècles av. J.-C.) », 67-3, 2012, p. 573-603.

Julien Zurbach , « La formation des cités grecques. Statuts, classes et systèmes fonciers », 68-4, 2013, p. 957-998.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante : La Rédaction (8 juillet 2016). Parcours historiographique : Histoire de la Grèce ancienne. Annales. Histoire, Sciences Sociales . Consulté le 10 septembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/b78i

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Petite chronologie de l’Histoire grecque - II

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Localisation des principales régions et cités de la Grèce antique (périodes archaïque, classique et hellénistique), © Wikimedia commons

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  • Les civilisations cycladique, minoenne et ionienne : de 2200 à 1600
  • La civilisation helladique constituée des civilisations mycénienne et dorienne : de 1600 à 800
  • L’époque archaïque : de 800 à 500
  • L’époque classique : de 500 à 323
  • L’époque hellénistique : de 323 à 31
Bien sûr, ces grandes dates sont approximatives dans la mesure où elles couvrent des périodes très amples et où les témoignages les plus anciens sont peu nombreux. Cette fiche ne concerne que les trois premières grandes époques. Il faudra se référer à une deuxième fiche pour les époques classique et hellénistique.
  • Le passage de la Préhistoire (Néolithique), au VII è  millénaire avant J.-C. – moment où les populations commencent à se sédentariser – à l’Histoire, au III è  millénaire avant J.-C., où se développe la métallurgie du bronze.
  • La conquête de la Grèce par l’Empire romain à partir de 146 avant J.-C. et plus particulièrement à partir de 31 avant J.-C., sous le règne d’Octave, le futur empereur  Auguste .
  • Le mot «  histoire  » est issu du Grec ἱστορία (historia) et signifie « recherche, information », « résultat d'une information, connaissance », d’où « récit ». L’Histoire est donc une véritable enquête, au sens scientifique, dont l’objectif doit être la vérité. Il est cependant utile de préciser que la notion d’Histoire a énormément évolué depuis l’Antiquité puisque les auteurs que nous avons cités s’appuient tous, plus ou moins, sur des anecdotes, des faits rapportés pour présenter leur vision, souvent subjective, de l’Histoire. Dresser une chronologie de l’Histoire grecque revient donc à croiser les sources, en s’appuyant tout particulièrement sur l’archéologie, pour s’approcher au plus près de la réalité historique.
  • Le mot «  grec  » est emprunté vers 1165 au Latin classique Graecus (grec), lui-même issu du Grec γραικός (graïkos). Ce terme est cependant très rare dans la littérature grecque où le mot courant est Ἕλληνες (Hellènes), issu lui-même du nom propre Ἕλλην (Hellène), fils de Deucalion, considéré comme le père des Hellènes. C’est sans doute un mot étranger (peut-être illyrien) passé très tôt en Latin par l’intermédiaire de l’ Étrusque . Le terme « grec » renvoie donc à une vision « latine » du peuple hellène. De plus, le peuple grec est composé d’une mosaïque d’autres peuples ; c’est donc un mot à manier avec précaution.
  • Les textes des « historiens »  (notion qui a évolué, comme nous l’avons mentionné) grecs tels que ceux d’Hérodote (v. 484-425 avant J.-C.), Thucydide (v. 465-v.395 avant J.-C.), Xénophon (v. 430-v.355 av. JC), Polybe (v. 200-v.120 avant J.-C.), Diodore de Sicile (v. 90-v.20 avant J.-C.), Plutarque (v. 45-125 après J.-C.), pour ne citer que les plus connus. En recoupant leurs témoignages, nous pouvons approcher la vérité historique.
  • Les fouilles archéologiques  qui sont les témoignages les plus précieux car les plus fiables.

Frise chronologique - 2

III. L'époque classique ou l'apogée de la civilisation grecque : de 500 à 323 avant J.-C.

Les V è  et IV è  siècles sont considérés comme les périodes les plus brillantes de la civilisation grecque, et en particulier d’Athènes. Mais ils sont en même temps le moment d’affrontements souvent sanglants entre les cités, comme le montrent les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse. Au IV è  siècle, l’influence politique d’Athènes décline, tandis que s’affrontent les cités désireuses de s’imposer, jusqu’au moment où les rois de Macédoine, Philippe et Alexandre, imposent leur autorité.

De 507 à 501 avant J.-C. , les réformes de Clisthène , permettent à Athènes de devenir une démocratie, la première du monde antique . 

En 498 avant J.-C ., certaines cités grecques d'Asie Mineure (l’Ionie notamment) se révoltent contre la Perse qui domine cette région.

De 490 à 479 avant J.-C. , se déroulent les Guerres médiques . Darius, le roi des Perses, voulant punir Athènes de l’aide qu’elle avait apportée aux villes grecques d’Asie Mineure révoltées contre sa tutelle, envoie sa flotte débarquer en Attique, à Marathon , en 490, où les Athéniens, aidés de la petite cité de Platées, remportent une éclatante victoire. Dix ans plus tard, Xerxès, fils de Darius, tente à son tour d’envahir la Grèce. Cette fois, le roi accompagne lui-même son immense armée qui contourne la Mer Egée par le Nord. Il traverse l’Hellespont sur un pont de bateaux, traverse la Thrace et la Macédoine, franchit le détroit des Thermopyles où trois-cents spartiates tentent de lui barrer le passage et entre dans Athènes dont il brûle les temples. Les Athéniens et les Spartiates livrent une grande bataille navale à Salamine en 480 contre la flotte de Xerxès ; les navires perses, trop nombreux pour manœuvrer dans une rade étroite, subissent une défaite écrasante. Xerxès repart en Perse, laissant la direction des opérations à son général Mardonios, qui subit une dernière défaite à Platées en 479. En 478, Athènes devient la plus puissante cité du monde grec.

De 479 à 431 avant J.-C. , c’est l’entre-deux guerres . L’accord contre l’ennemi extérieur, les Perses, ne dure pas : on assiste à une série d’affrontements entre Sparte et Athènes. Pour empêcher une nouvelle invasion perse, Athènes crée en 477 avant J.-C.  une alliance maritime de plusieurs cités, la Ligue de Délos qui réunit autour d’elle les principales îles. Le trésor commun, d’abord déposé dans l’île de Délos, est transféré sur l’ Acropole d’Athènes par Périclès, qui l’utilise pour embellir la cité, en construisant notamment, de 447 à 432, le Parthénon . On appelle cette période le «  siècle de Périclès  » ou «  siècle d’or  » : réélu stratège régulièrement pendant presque vingt ans, Périclès dirige sans opposition réelle la politique intérieure et extérieure d’Athènes et assure le prestige de la cité. C’est la prospérité générale dans le monde grec et l’ apogée de la civilisation classique .

De 431 à 404 avant J.-C. , c’est la guerre du Péloponnèse entre deux coalitions : l'une est menée par Sparte et l'autre par Athènes . Périclès meurt en 429, dès le début de la guerre, qui se déroule en trois temps :

  • Athènes est d’abord assiégée par les Spartiates et ravagée par la « peste », vraisemblablement une épidémie mal identifiée.
  • Après dix ans de guerre, Sparte et Athènes signent la paix de Nicias en 421 . Mai cette paix n’est pas vraiment respectée. Le jeune stratège Alcibiade pousse Athènes à se lancer, de 415 à 413 , dans l’ expédition de Sicile , contre les alliés syracusains de Sparte. Cette lutte tourne mal : les Athéniens sont finalement vaincus et faits prisonniers, leur flotte est détruite, leur puissance abattue.
  • Les hostilités reprennent alors en Grèce. Les Athéniens résistent jusqu’en 404 où, assiégés et affamés par les Spartiates, ils finissent par se rendre et acceptent en 404 un régime oligarchique, la tyrannie des Trente , qui sera renversée un plus tard, à cause de sa cruauté. Ainsi, en 403 , la démocratie est rétablie à Athènes.

Le IV è  siècle voit se succéder des luttes permanentes pour l’hégémonie en Grèce : Sparte, Athènes, Thèbes tentent successivement de s’imposer pour dominer le monde grec. Les cités grecques sont globalement affaiblies. En 399 , à Athènes, se succèdent le procès et la mort de Socrate. En 387, à Athènes toujours, Platon fonde l’ Académie , où enseignera ensuite Aristote .

À partir de 359 , c’est le roi de Macédoine, Philippe II, et surtout son fils, Alexandre le Grand , qui vont imposer leur domination sur le reste de la Grèce. En 338 avant J.-C. , Philippe de Macédoine écrase les Grecs, tardivement ressoudés, à la bataille de Chéronée . C’est le début de la domination macédonienne sur la Grèce . De 357 à 355 , la « Guerre des Alliés » est une véritable lutte de libération de la part des cités participant à la Ligue de Délos contre l’impérialisme athénien. En 355, la domination d’Athènes n’a plus cours.

Dès 334 , Alexandre part à la conquête de l’Asie . Fondateur de nombreuses cités, dont Alexandrie d’Égypte est la plus célèbre, Alexandre veut aussi rapprocher la civilisation grecque des civilisations orientales. Les territoires qu’il conquiert s'étendent de la Grèce à l'Inde , et de la mer Noire à l'Égypte . Sur les bords de l’Indus, son armée refuse d’aller plus loin et il revient jusqu’à Babylone où, en 323 , tombé subitement malade (ou empoisonné ?), il meurt à l’âge de trente-trois ans.

IV. L'époque hellénistique ou les apports de l’Orient : de 323 à 31 avant J.-C.

Après 323 , les généraux d’Alexandre ou « diadoques » (héritiers) se partagent son Empire, de 322 à 281 . Sur les ruines de l'empire d'Alexandre, se bâtissent des royaumes monarchiques gréco-orientaux (Macédoine, Égypte, Pergame, Proche-Orient...). C’est l’apogée de la civilisation hellénistique. Le nombre de régions où l’on parle le grec ( ἑλληνίζειν , hellênízein) augmente : ce phénomène d’ hellénisation des populations et de rencontre entre les anciennes civilisations orientales, égyptienne, grecque et latine, se déroule jusqu'au II è siècle avant J.-C. en Asie du Sud-Ouest, mais jusqu'au VI è  siècle après J.-C. en Asie Mineure et en Égypte. L’éclat de grandes villes, comme Alexandrie , Antioche ou Pergame, l'importance des échanges économiques et culturels, la diffusion de la langue grecque sont les témoins d'un grand dynamisme et transforment en profondeur le visage de l'Orient antique. Il y a donc alors coexistence entre les grands royaumes dirigés par des dynasties d’origine grecque ou macédonienne (Lagides, Séleucides, Antigonides, Attalides) et les grandes cités grecques dont le rôle est loin de décliner.

À partir du III è siècle avant J.-C. , c’est le début des rapports et des premiers conflits militaires entre Grecs et Romains . De 280 à 275, le roi grec Pyrrhus, souverain d'Épire (Albanie actuelle), part en expédition vers l’Italie. À la fin du III è siècle avant J.-C., la Grande Grèce, c’est-à-dire l’Italie du Sud et la Sicile, tombent sous domination romaine après un siècle d’affrontement, que ce soit avec Pyrrhus ou dans le cadre des guerres puniques contre Carthage.

Aux II è  et I er siècles avant J.-C., Rome conquiert progressivement tout le monde grec et oriental . Rome soumet les Antigonides, surtout Antiochos II, roi de Syrie. Puis, avec la complicité de différentes cités et du royaume de Pergame qui devient romain en 133 et forme la province d’Asie en 128, elle s'assure la domination complète de la Méditerranée orientale. La Macédoine et Grèce deviennent alors de simples provinces de l’Empire romain  : en 146 avant J.-C., la cité de Corinthe est pillée et détruite. La Grèce change de nom : l’Hellade devient la Grèce ; Rome impose ainsi son regard sur la civilisation grecque. Cependant, la pénétration romaine dans l’Orient hellénistique ne va pas sans résistance : il faut trois guerres aux Romains, de 88 à 63 avant J.-C., pour vaincre Mithridate VI, roi du Pont . Pompée peut alors réorganiser l’Orient sur le mode romain. À la fin de la République romaine, le monde gréco-oriental devient un territoire d’affrontement entre les grands généraux romains : se succèdent alors la bataille de Pharsale en 48 avant J.-C. où César remporte une victoire décisive sur Pompée en Thessalie ; la bataille de Philippes en 42 avant J.-C. où Octave et Marc-Antoine écrasent les assassins de César en Macédoine orientale ; la bataille d’Actium en 31 avant J.-C. qui signe la défaite de Cléopâtre VII et Marc-Antoine face aux Romains, dont Octave, le futur Auguste , est à la tête.

Si le poids de la Grèce sur le plan politique devient insignifiant, l’autorité de sa culture, en revanche, est immense . La langue grecque, la κοινῇ , koinè (langue commune) est utilisée comme langue de communication dans tout le Moyen-Orient et les jeunes Romains vont faire leurs études en Grèce. Sur le plan littéraire, la culture grecque domine encore le Bassin Méditerranéen. C’est à ce moment-là que sont produites d’innombrables copies romaines des grandes statues grecques. Le rayonnement de la culture grecque se poursuivra jusqu’au II è  siècle après J.-C., qui voit se développer la « Seconde Sophistique » avec des auteurs comme Plutarque, Lucien et les premiers romanciers grecs. Contrairement aux premiers Sophistes du V è  siècle avant J.-C., ce mouvement littéraire se préoccupe peu de politique car cette dernière est contrôlée par l’Empire romain ; son but est surtout de répondre aux besoins quotidiens et aux problèmes pratiques de la société de la civilisation gréco-romaine

Ce qu’en dit Thucydide :

Θουκυδίδης Ἀθηναῖος ξυνέγραψε τὸν πόλεμον τῶν Πελοποννησίων καὶ Ἀθηναίων, ὡς ἐπολέμησαν πρὸς ἀλλήλους, ἀρξάμενος εὐθὺς καθισταμένου καὶ ἐλπίσας μέγαν τε ἔσεσθαι καὶ ἀξιολογώτατον τῶν προγεγενημένων, τεκμαιρόμενος ὅτι ἀκμάζοντές τε ᾖσαν ἐς αὐτὸν ἀμφότεροι παρασκευῇ τῇ πάσῃ καὶ τὸ ἄλλο Ἑλληνικὸν ὁρῶν ξυνιστάμενον πρὸς ἑκατέρους, τὸ μὲν εὐθύς, τὸ δὲ καὶ διανοούμενον.  κίνησις γὰρ αὕτη μεγίστη δὴ τοῖς Ἕλλησιν ἐγένετο καὶ μέρει τινὶ τῶν βαρβάρων, ὡς δὲ εἰπεῖν καὶ ἐπὶ πλεῖστον ἀνθρώπων. τὰ γὰρ πρὸ αὐτῶν καὶ τὰ ἔτι παλαίτερα σαφῶς μὲν εὑρεῖν διὰ χρόνου πλῆθος ἀδύνατα ἦν, ἐκ δὲ τεκμηρίων ὧν ἐπὶ μακρότατον σκοποῦντί μοι πιστεῦσαι ξυμβαίνει οὐ μεγάλα νομίζω γενέσθαι οὔτε κατὰ τοὺς πολέμους οὔτε ἐς τὰ ἄλλα.

Thucydide l'Athénien a raconté les différentes péripéties de la guerre des Péloponnésiens et des Athéniens ; il s'est mis à l'œuvre dès le début de la guerre, car il prévoyait qu'elle serait importante et plus mémorable que les précédentes. Sa conjecture s'appuyait sur le fait que les deux peuples étaient arrivés au sommet de leur puissance. De plus il voyait le reste du monde grec, soit se ranger immédiatement aux côtés des uns et des autres, soit méditer de le faire. Ce fut l'ébranlement le plus considérable qui ait remué le peuple grec, une partie des Barbares, et pour ainsi dire presque tout le genre humain. Pour les événements antérieurs et ceux de l'époque héroïque, il était impossible, en raison du temps écoulé, de les reconstituer exactement. D'après les témoignages dignes de foi qu'on peut trouver pour la période la plus reculée, je ne les estime pas bien importants ni en ce qui concerne les guerres, ni sur les autres questions.

Histoire de la guerre du Péloponnèse , Thucydide, fin V è  siècle avant J.-C, Traduction de Jean Voilquin.

Voir aussi sur Odysseum

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Voir aussi sur Odysseum  :

  • Les sources de l'histoire d'Alexandre le Grand
  • Les affaires grecques de la guerre du Péloponnèse. L'avènement de la Macédoine
  • La guerre des alliés
  • La Grèce contre la Perse
  • Les premiers pas de la conquête
  • La fin de la Guerre du Péloponnèse
  • La conquête de l'Orient par Alexandre
  • L'affirmation de la domination macédonienne
  • Les crises de la fin du Ve siècle
  • La bataille de Salamine 
  • La bataille de Marathon
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  • 2. Le discours grec
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GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) Une civilisation de la parole politique

L'histoire de la civilisation échappe difficilement à un double danger : une première conception en fait une sorte d'annexe qui comprendrait à la fois l'art, le costume, les coutumes funéraires, la cuisine, en un mot tout ce qui ne relève ni de l'histoire politique, ni de l'histoire économique et sociale, ni de l'histoire des idées ; une seconde, découlant d'une tentation inverse, postule que tous les faits religieux, artistiques, sociaux, économiques, mentaux qui se situent à une même époque dans un même groupe humain « ont entre eux assez de liens essentiels pour constituer un ensemble doué d'une unité et d'une structure propres plus ou moins assimilables à celles d'un organisme » (H. I. Marrou).

Variante de l'illusion organiciste, une autre tentation, à laquelle les historiens de la Grèce ont souvent succombé, consiste à traiter une civilisation comme une essence immuable. Elle conduit à raisonner comme si les groupes « indo-européens » arrivés vers 2200-2100 avant J.-C. dans la péninsule qui allait devenir l'Hellade, et parlant un dialecte qui est l'ancêtre du grec de l'époque classique et du grec moderne, possédaient déjà, en germe, les qualités qui allaient permettre l'existence d' Homère ou d' Aristote . À ce titre, il n'y a aucune raison de ne pas prolonger l'étude de la civilisation grecque jusqu'à nos jours : des tablettes mycéniennes à l'œuvre de Nikos Kazantzakis la continuité linguistique est totale ; d'une génération à l'autre, on n'a jamais cessé de se comprendre.

La « civilisation grecque » dont on traite ici correspond à la naissance, au développement, à la maturité et à la crise de la cité, c'est-à-dire à la période comprise entre la fin du monde mycénien et les débuts de monde hellénistique. De 1500 à 1200 avant J.-C., la civilisation du « bronze récent », « mycénienne », avait progressivement unifié ce qui allait devenir le monde grec, jusque-là séparé en trois aires culturelles distinctes, celle de la Crète, celle des Cyclades, celle de la Grèce propre ; elle avait répandu un même matériel céramique sur une large partie du bassin méditerranéen, de l'Asie Mineure à l'Italie du Sud, connu des dieux qui allaient devenir ceux du monde grec, écrit pour la première fois dans une écriture syllabique, la langue grecque. La chute du monde mycénien amorcée par des mouvements de peuples vers 1200 avant J.-C., se prolonge tout au long du xii e  siècle, pendant que le fer remplace le bronze ; l'« invasion dorienne » qu'on a longtemps confondue avec cette catastrophe achève, au xi e  siècle sans doute, la mise en place du peuplement, mais il n'en existe pas de traces archéologiques. Il ne s'agit pas seulement de la disparition d'un système économique et social, centré sur le palais et son organisation bureaucratique – le palais dont les magasins concentrent le surplus du travail paysan. Les conquêtes d'Alexandre marquent une autre coupure, elle aussi économique et sociale. Non seulement ce sont des régimes monarchiques qui contrôlent désormais – malgré le maintien de la cité – l'activité de la majeure partie des Grecs, non seulement une même éducation ( paidéia ) distingue, de l'Inde à l'Espagne, les Grecs des Barbares, mais surtout la masse du travail, et d'abord du travail agricole, dont vivent les Grecs est maintenant fournie par les peuples asservis de l'Orient. Alexandrie n'est pas officiellement en Égypte, mais Alexandrie ne saurait exister sans le labeur des fellahin égyptiens.

Les renouvellements

Thucydide - Athènes - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Thucydide - Athènes

Erich Lessing/ AKG-images

Chronologiquement, la « civilisation grecque » proprement dite se situe approximativement entre l'apparition du style « protogéométrique » au milieu du xi e  siècle et les conquêtes d'Alexandre [...]

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Chap 2 – La civilisation grecque

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Littérature Grecque Antique

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Donald L. Wasson

La littérature grecque influença non seulement ses voisins romains à l'ouest, mais aussi d'innombrables générations sur le continent européen. Les auteurs grecs furent responsables de l'introduction de genres tels que la poésie, la tragédie, la comédie et la philosophie occidentale. Ces auteurs grecs provenaient non seulement de Grèce, mais aussi d' Asie mineure ( Ionie ), des îles de la mer Égée , de Sicile et d' Italie du Sud.

Les Grecs étaient un peuple passionné, et ce zèle se retrouve dans leur littérature. Ils avaient une riche histoire de guerre et de paix qui laissa une empreinte indélébile sur le peuple et la culture. L'auteur et historienne Edith Hamilton pensait que l'esprit de la vie abondait dans toute l'histoire grecque. Dans son ouvrage The Greek Way , elle écrit:

La littérature grecque n'est pas faite en gris ou avec une gamme sobre. Elle est toute de noir et de blanc éclatant ou de noir et d'écarlate et d'or. Les Grecs étaient très conscients, terriblement conscients, de l'incertitude de la vie et de l'imminence de la mort. Ils ne cessaient de souligner la brièveté et l'échec de toute entreprise humaine, le passage rapide de tout ce qui est beau et joyeux. [...] La joie et la tristesse, l'exaltation et la tragédie sont indissociables dans la littérature grecque, mais il n'y a là aucune contradiction. (26)

Pour comprendre et apprécier pleinement la littérature grecque, il faut la séparer, scinder les épopées orales des tragédies et des comédies, ainsi que les histoires des philosophies. La littérature grecque peut également être divisée en périodes distinctes : Archaïque, Classique et Hellénistique. La littérature de l'ère archaïque est principalement axée sur les mythes, en partie histoire et en partie folklore. Les épopées d' Homère , l' Iliade et l' Odyssée , et la Théogonie d' Hésiode sont des exemples significatifs de cette période. La Grèce littéraire commence avec Homère. Comme l'écriture n'était pas encore arrivée en Grèce, une grande partie de ce qui fut créé à cette époque fut communiqué oralement, pour être mis par écrit des années plus tard.

L'ère classique (4e et 5e siècles av. J.-C.) était centrée sur les tragédies d'auteurs tels que Sophocle et son Œdipe roi , l' Hippolyte d' Euripide et les comédies d' Aristophane . Enfin, la dernière période, l'ère hellénistique, vit la poésie, la prose et la culture grecques se répandre dans toute la Méditerranée, influençant des auteurs romains comme Horace , Ovide et Virgile . Malheureusement, à quelques exceptions près, la plupart des œuvres créées pendant les périodes archaïque et classique ne subsistent qu'à l'état de fragments.

La période archaïque

Pendant la période archaïque, les œuvres des poètes, fruits d'une tradition orale, étaient parlées lors de festivals. Produit de l'âge des ténèbres en Grèce, l'épopée d'Homère, l' Iliade , est centrée sur les derniers jours de la guerre de Troie , une guerre déclenchée par l'amour d'une belle femme, Hélène. Elle permit à des générations de jeunes Grecs de découvrir des héros tels qu' Achille , Hector et Pâris. C'était un poème de contrastes: dieux et mortels, divin et humain, guerre et paix. Alexandre le Grand dormait avec un exemplaire du livre sous son oreiller et croyait même être apparenté à Achille.

Homer

La deuxième œuvre d'Homère, l' Odyssée, est axée sur le périple de dix ans du héros de la guerre de Troie , Ulysse, et de sa tentative de retour chez lui. Alors que la plupart des classicistes et des historiens admettent qu'Homère a réellement vécu, certains proposent que ses épopées soient le résultat de plus d'un auteur. Qu'elles soient de lui ou non, les œuvres d'Homère influenceraient considérablement l'auteur romain Virgile et son Énéide . Après Homère, la poésie lyrique - la poésie à chanter - s'imposa.

Beaucoup d'autres personnes "écrivirent" à cette époque, notamment Ésope, Hésiode et Sappho . Le célèbre conteur Ésope est peut-être ou non le plus grand fabuliste du monde antique. Le professeur et classiciste D. L. Ashilman, dans son introduction au livre Les Fables d'Ésope , écrit : "Ésope n'est peut-être pas un personnage historique, mais plutôt un nom qui fait référence à un groupe de conteurs antiques." La Convention affirme qu'il nacquit esclave vers 620 avant Jésus-Christ en Asie Mineure. Après avoir obtenu sa liberté, il voyagea dans toute la Grèce pour recueillir des histoires, dont Le chien espiègle , Le lion et la souris et Le singe roi . Ces histoires se terminaient souvent (pas toujours bien) par une morale telle que "l'honnêteté est la meilleure politique", "regardez avant de sauter", "aide-toi et le ciel t'aidera" ou "chat échaudé craint l'eu froide". Écrites des années après sa mort, les fables d'Ésope figurent parmi les premiers ouvrages à être imprimés en anglais vernaculaire.

Un autre poète de la période archaïque était Hésiode, l'auteur de la Théogonie, un hymne aux muses d' Apollon . On l'a appelé le père de la poésie didactique. Comme Homère, on sait peu de choses de ses débuts, si ce n'est qu'il venait de Béotie, en Grèce centrale. La Théogonie raconte les origines et les généalogies des dieux, le royaume de Zeus . Hésiode écrit :

Commençons par invoquer les Muses de l'Hélicon, les Muses qui, habitant cette grande et céleste montagne, dansent d'un pas léger autour de la noire fontaine et de l'autel du puissant Saturne . (23)

Plus loin dans le poème, il dit :

Salut, filles de Jupiter , donnez-moi votre voix ravissante. Chantez la race sacrée des Immortels nés de la Terre et d'Uranus couronné d'étoiles, conçus par la Nuit ténébreuse ou nourris par l’amer Pontus.. (26)

Parmi ses autres œuvres, citons Travaux et Jours , Le Bouclier d'Héraklès et Catalogue des femmes.

Enfin, l'une des rares poètes lyriques féminins de l'époque fut Sappho, souvent appelée la dixième muse. Née sur l'île égéenne de Lesbos , ses poèmes étaient des hymnes aux dieux et influencèrent des poètes romains comme Horace, Catulle et Ovide. Une grande partie de sa poésie subsiste sous forme de fragments ou est citée dans les œuvres d'autres auteurs.

Période classique

La récitation orale de la poésie, ainsi que la poésie lyrique, se transformèrent en théâtre. Le but de l'art dramatique était non seulement de divertir mais aussi d'éduquer le citoyen grec, d'explorer un problème. Les pièces étaient jouées dans des théâtres en plein air et faisaient généralement partie d'un festival religieux. Outre un chœur de chanteurs pour expliquer l'action, il y avait des acteurs, souvent trois, qui portaient des masques. Parmi les tragédiens grecs connus, il n'y en a que trois pour lesquels il existe des pièces complètes : Eschyle , Sophocle et Euripide. Curieusement, ces derniers sont considérés comme faisant partie des grands auteurs tragiques du monde. Hamilton écrit :

Les grands artistes tragiques du monde sont au nombre de quatre, et trois d'entre eux sont grecs. C'est dans la tragédie que la prééminence des Grecs apparaît le plus clairement. À l'exception de Shakespeare, les trois grands, Eschyle, Sophocle et Euripide, font cavalier seul. La tragédie est une réalisation typiquement grecque. Ils furent les premiers à la percevoir et ils la portèrent à son apogée. (171)

Eschyle (c. 525 - c. 456 avant notre ère) est le plus ancien des trois. Né à Éleusis vers 525/4 avant notre ère, il prit part à la bataille de Marathon contre les envahisseurs perses. Sa première pièce de théâtre fut jouée en 499 avant notre ère. Parmi les œuvres qui nous restent, citons Les Perses , Sept contre Thèbes , Les Suppliantes (une pièce qui battit Sophocle dans un concours), Prométhée enchaîné , L'Orestie. Faisant partie de la trilogie de l' Orestie , son œuvre la plus célèbre est probablement Agamemnon , une pièce centrée sur le retour du commandant de la guerre de Troie auprès de sa femme Clytemnestre qui finira par le tuer. Après avoir tué son mari, elle montra peu de remords, elle dit

Il ne convient pas que tu prennes ce souci. Il est tombé, il est mort par moi. Je l’ensevelirai, non pleuré par les siens. (trad. Remacle)

La plupart des pièces d'Eschyle étaient axées sur le mythe grec, dépeignant la souffrance des hommes et la justice des dieux. Ses œuvres étaient parmi les premières à comporter un dialogue entre les personnages de la pièce.

Sophocle (c. 496 - c. 406 avant J.-C.) est le deuxième des grands dramaturges de la tragédie. Sur ses 120 pièces jouées en compétition, seules 20 furent victorieuses, perdant beaucoup trop souvent au profit d'Eschyle. Seules trois de ses sept pièces restantes sont complètes. Son œuvre la plus célèbre, qui fait partie d'une trilogie, est Oedipus Rex ou Œdipe Roi , une pièce écrite 16 ans après la première des trois, Antigone , une pièce sur la fille d'Œdipe. La troisième de la série est Œdipe à Colone, qui relate les derniers jours du roi aveuglé. La tragédie d'Œdipe était centrée sur une prophétie qui annonçait qu'un homme tuerait le roi (son père) et épouserait la reine (sa mère). Sans le savoir, cet homme était Œdipe. Cependant, la tragédie de la pièce n'est pas qu'il ait tué son père et épousé sa mère, mais qu'il l'ait découvert; c'était une exploration du caractère tragique d'un héros désormais aveuglé.

Bust of Sophocles

Le troisième grand auteur de tragédie grecque est Euripide, un Athénien (c. 484 - 407 av. J.-C.). Malheureusement, ses pièces - souvent basées sur des mythes - n'eurent guère de succès lors des concours; ses détracteurs pensent que ces échecs étaient pour lui une pilule amère. Il est l'auteur de 90 pièces, parmi lesquelles Hippolyte , Les Troyennes et Oreste . Euripide était connu pour avoir introduit un deuxième acte dans ses pièces centrées sur les rois et les dirigeants ainsi que sur les disputes et les dilemmes. Il mourut peu après s'être rendu en Macédoine où il devait écrire une pièce sur le couronnement du roi. Sa pièce Médée parle d'une femme amère qui se vengea de son mari en tuant ses enfants. Dans la douleur, Médée crie :

O grand Zeus et toi Thémis vénérable, voyez-vous mes souffrances ? Les Grands Serments m'avaient attaché cet époux maudit : puissé-je les voir un jour, lui et son épousée, mis en pièces avec leur palais, puisque, les premiers, ils osent m'outrager! (55)

Un autre dramaturge de l'époque est l'auteur athénien de la comédie grecque, Aristophane (vers 450 ? - vers 386 avant notre ère). Auteur de la Vieille comédie, ses pièces étaient des satires de personnes et d'affaires publiques ainsi que des critiques politiques franches. Onze des pièces d'Aristophane ont été conservées, ainsi que 32 titres et fragments d'autres pièces. Parmi ses pièces figurent Les Chevaliers , Lysistrata , Les Thesmophories , Les Grenouilles et Les Nuages , une pièce qui ridiculisait le philosophe Socrate en tant que professeur de rhétorique corrompu. Ses acteurs portaient souvent des masques grotesques et racontaient des blagues obscènes. Nombre de ses pièces comportaient une leçon morale ou sociale et se moquait de la vie littéraire et sociale d' Athènes .

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Philosophes et historiens grecs

Parmi les principaux contributeurs à la littérature grecque figurent les philosophes, dont Platon , Aristote , Épictète et Épicure . Platon (427-347 avant J.-C.) est l'un des philosophes grecs les plus influents. Élève de Socrate, les premières œuvres de Platon sont un hommage à la vie et à la mort de son maître: Apologie , Criton et Phédon . Il est également l'auteur du Banquet , une série de discours prononcés lors d'un dîner. Cependant, son œuvre la plus célèbre est La République, un livre sur la nature et la valeur de la justice.

Son élève, Aristote (384-322 av. J.-C.), était en désaccord avec Platon sur plusieurs points, principalement sur le concept d'empirisme, l'idée qu'une personne peut se fier à ses sens pour obtenir des informations. Parmi ses nombreuses œuvres, citons l' Éthique à Nicomaque (un traité d'éthique et de morale), la Physique et la Poétique . Il est le créateur du syllogisme et le professeur d'Alexandre le Grand.

Aristotle Bust, Palazzo Altemps

Un dernier groupe de contributeurs à la littérature grecque antique est celui des historiens : Hérodote , Thucydide et Polybe . Hérodote (484 - 425 av. J.-C.) et Thucydide (460 - 400 av- J.-C.) tous deux actifs à l'époque des guerres du Péloponnèse . Bien que l'on sache peu de choses sur ses débuts, Hérodote écrivit sur les guerres entre Athènes et sa voisine Sparte ainsi que sur les guerres perses. De son vivant, sa ville natale d' Halicarnasse , dans l'ouest de l'Asie mineure, était sous contrôle perse. Bien qu'il soit souvent critiqué pour ses erreurs factuelles, ses récits s'appuyaient sur des ouvrages et des documents antérieurs. Ses récits témoignent d'une compréhension de l'expérience humaine et, contrairement aux auteurs précédents, il ne jugeait pas. Il voyagea beaucoup, même en Égypte.

Son contemporain, Thucydide, est l'auteur d'une Histoire de la guerre du Péloponnèse , malheureusement incomplète. Une partie de son histoire fut écrite au fur et à mesure qu'elle se déroulait et elle examina les causes à long et à court terme de la guerre. Son œuvre inachevée sera complétée par des auteurs grecs tels que Xénophon et Cratippe.

La période hellénistique

La période hellénistique produisit son lot de poètes, de prosateurs et d'historiens. Parmi eux, citons Callimaque, son élève Théocrite, Apollonios de Rhodes et l'historien très respecté Plutarque . Malheureusement, comme pour les époques précédentes, une grande partie de ce qui fut écrit ne subsiste que sous forme de fragments ou de citations dans les œuvres d'autres personnes.

Le poète Callimaque (310-240 av. J.-C.) était originaire de Cyrène , mais il émigra en Égypte et passa la majeure partie de sa vie à Alexandrie où il fut bibliothécaire sous Ptolémée II et III. De ses plus de 800 livres, 6 hymnes et 60 épigrammes, il ne reste que des fragments. Son œuvre la plus célèbre est Aitia ( Causes ), qui révèle sa fascination pour le grand passé grec, se concentrant sur de nombreux mythes anciens ainsi que sur les anciens cultes et festivals. Son œuvre influença fortement la poésie de Catulle et les Métamorphoses d'Ovide.

Aetia by Callimachus

Son élève Théocrite (315 - 250 av. J.-C.), originaire de Syracuse , travailla également à la bibliothèque d'Alexandrie , produisant un certain nombre d'œuvres dont il ne reste que 30 poèmes et 24 épigrammes. On dit de lui qu'il fut à l'origine de la poésie pastorale. Comme son maître, son œuvre influença les futurs auteurs romains tels qu'Ovide.

Apollonios de Rhodes (né vers 295 av. J.-C.) était, comme les autres, originaire d'Alexandrie, et servait à la fois de bibliothécaire et de tuteur. Les historiens ne sont pas certains de l'origine du "de Rhodes" attaché à son nom ; certains supposent qu'il vécut un certain temps à Rhodes. Son œuvre majeure est constituée par les quatre livres des Argonautiques , une nouvelle version de l'histoire des voyages de Jason pour retrouver la légendaire Toison d'or . Et, comme Callimaque et Théocrite, son œuvre influença Catulle et Virgile.

Outre la poésie et la prose, il convient de mentionner le dramaturge le plus connu de l'époque, l'Athénien Ménandre (342 - 290 av. J.-C.). Étudiant en philosophie et principal partisan de la Nouvelle Comédie, Ménandre écrivit plus de 100 pièces, dont Dyscolos , Perikeiromenè et É pitrépontes . Il était le maître du suspense. Ses pièces furent adaptées plus tard par les auteurs romains Plaute et Térence.

Le monde hellénistique produisit également quelques historiens remarquables. Polybe (200 -118 av. J.-C.) était un Grec qui écrivit sur la montée en puissance de Rome. Accusé d'être trop favorable à Rome, il était un défenseur de la culture grecque à Rome. De ses Histoires , il ne reste que les cinq premiers livres sur les 40 écrits.

Enfin, Plutarque (né vers 45 avant notre ère) fut l'un des plus célèbres historiens grecs. Originaire de Chéronée, il était philosophe, professeur et biographe. Bien qu'il ait séjourné en Égypte et à Rome (où il enseigna la philosophie), il passa la majeure partie de sa vie dans sa ville natale. Plus tard dans sa vie, il servit en tant que prêtre à l'oracle de Delphes . Son œuvre la plus célèbre, les Vies parallèles, présente les biographies d'hommes d'État romains ainsi que de Grecs tels qu'Alexandre, Lycurgue , Thémistocle et Périclès . Contrairement à d'autres histoires, il choisit de ne pas écrire une histoire continue mais de se concentrer sur le caractère personnel de chaque individu. Il écrivit également sur des sujets éthiques, religieux, politiques et littéraires de l'époque.

Après la mort d'Alexandre le Grand et le développement de la culture hellénistique dans toute la Méditerranée, la littérature et l'art romains avaient une saveur grecque distincte. La littérature grecque s'était élevée de la tradition orale d'Homère et d'Hésiode aux pièces de Sophocle et d'Aristophane et se trouvait désormais sur les tables des citoyens et des auteurs romains. Cette littérature comprenait la philosophie de Platon et d'Aristote et les histoires d'Hérodote et de Thucydide. Des siècles de poésie et de prose traversèrent les générations, influençant les Romains ainsi que d'innombrables autres personnes à travers l' Europe . Faisant référence au "feu" de la poésie grecque, Edith Hamilton a écrit : "On pourrait citer tous les poèmes grecs qui existent, même lorsqu'il s'agit de tragédies. Chacun d'entre eux montre le feu de la vie qui brûle fort. Il n'est pas un poète grec qui n'ait réchauffé ses deux mains à cette flamme." (26) Aujourd'hui, les bibliothèques publiques et privées contiennent les œuvres de ces anciens Grecs. Et d'innombrables générations futures pourront lire et apprécier la beauté de la littérature grecque.

Bibliographie

  • Aeschylus. The Complete Aeschylus. Oxford University Press, 2011.
  • Aesop. Aesop's Fables. Fall River, 2014.
  • Cantor, N.F. Antiquity. Harper Perennial, 2003.
  • Euripides. Medea and Other Plays. Oxford University Press, 2009.
  • Garland, R. Ancient Greece. Sterling, 2013.
  • Hamilton, E. The Greek Way. W. W. Norton & Company, 2017.
  • Hesiod. Theogony and Works and Days. Oxford University Press, 2009.
  • Hornblower, S. The Oxford Classical Dictionary. Oxford University Press, 2012.
  • Kershaw, S. A Brief Guide to the Greek Myths. Robinson Publishing, 2007.
  • Sophocles. The Oedipus Plays of Sophocles. Plume, 1996.
  • Spielvogel, J.J. Western Civilization. Cengage Learning, 2014.
  • Stangroom, J. The Great Philosophers. Metro Books, 2007.
  • Stokes, P. Philosophy 100 Essential Thinkers. Arcturus Publishing Limited, 2017.

Babeth Étiève-Cartwright

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Wasson, D. L. (2017, octobre 11). Littérature Grecque Antique [Ancient Greek Literature] . (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia . Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11684/litterature-grecque-antique/

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Wasson, Donald L.. " Littérature Grecque Antique ." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia . modifié le octobre 11, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-11684/litterature-grecque-antique/.

Wasson, Donald L.. " Littérature Grecque Antique ." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia . World History Encyclopedia, 11 oct. 2017. Web. 10 sept. 2024.

Licence & Copyright

Écrit par Donald L. Wasson , publié le 11 octobre 2017. Le titulaire du droit d'auteur a publié ce contenu sous les termes de licence suivants: Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike . A noter que les contenus liés à cette page peuvent avoir des des termes de licence différents.

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La dissertation en histoire 2019, chapitre 4. quelques exemples de dissertations et de plans.

  • Par Pierre Saly ,
  • Jean-Paul Scot ,
  • François Hincker ,
  • Marie-Claude L’Huillier
  • et Michel Zimmermann

Pages 133 à 209

Chapitre d’ouvrage

Notre ambition dans ce chapitre n’est pas de proposer des « modèles » sans rapport avec le degré moyen de connaissances et les capacités d’un bon étudiant de licence ou de classes préparatoires. Elle est seulement de montrer ce que chacun devrait pouvoir faire au terme de deux à trois années d’études d’histoire, sur des sujets préalablement travaillés, en ce qui concerne les connaissances de base, dans des manuels et ouvrages simples. Quatre devoirs ont été intégralement rédigés. Leur longueur correspond à ce qui peut normalement être écrit en quatre ou cinq heures. Ils sont présentés selon les normes habituelles, c’est-à-dire sans matérialisation de titres des parties et sections (la structure du plan étant toutefois indiquée au début du devoir pour aider la lecture). Dans un cas (p. 150) on n’a pas cherché à structurer en sections les parties, l’intensité narrative du devoir s’y prêtant moins. Vingt plans sont en outre proposés ; cinq pour chacune des quatre périodes historiques classiques : l’Antiquité gréco-romaine, le Moyen Âge occidental, l’époque dite « moderne » et enfin le xixe et le xxe siècle. Ces sujets n’ont pas donné lieu à la mise en forme complète d’un devoir, mais à la simple présentation d’une structure possible de plan, généralement justifiée, en chacune de ses parties et sections, par quelques lignes d’explication, qui ne doivent nullement être considérées, comme l’ébauche d’une rédaction élaborée. Les articulations du plan ont donc cette fois été matérialisées dans le texte même…

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La Grèce antique

Par zwns   •  30 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 184 Mots (9 Pages)  •  536 Vues

Les sociétés grecques de l’Antiquité se forment, à partir du VIIIème siècle avant JC, en petites communautés, les cités, ou polis . Il s’agit de cités-Etats, composées d’une ville et du territoire environnant. Le centre de cette ville est l’agora, une place publique qui concentre les fonctions politiques, économiques, sociales, et religieuses de la société grecque. On étend la période de l’arrivée des Grecs sur la péninsule balkanique, vers 2000 avant J.-C., jusqu’à la victoire d’Octave à Actium en 31 avant, dont résulte la domination romaine du monde grec. Nous nous intéresserons à ce que peut nous apprendre la culture matérielle grecque de ces différentes fonctions que réunit l’agora.

L’agora a tout d’abord un rôle politique, elle est le lieu où se réunissent les Athéniens pour «  participer à la délibération politique et au rendu de la justice », dans le cadre de la démocratie. Il s’agit de la définition des citoyens donnée au IVème siècle av. par Aristote. Le pouvoir politique est entre les mains de ceux-ci. La citoyenneté athénienne se manifeste à travers un certain nombre de droits et de devoirs propres, que la cité ne reconnait pas aux étrangers et aux esclaves. C’est par exemple le cas du droit de vote, et du droit d’ostraciser. Cependant, la citoyenneté athénienne comprend d’autres enjeux. En effet, la société grecque se base sur la ligne de séparation entre les citoyens et les non-citoyens. La question de reconnaissance d’un citoyen, de distinction entre celui-ci et les esclaves et les métèques, se pose donc. Le citoyen s’affiche donc tous les jours dans sa pratique de la citoyenneté, dans ce qui est considéré comme une « manière d’être citoyenne », composée de comportements attendus et réservés à ceux-ci. Il s’agit d’une conception sociale et performative, d’autant plus performative que la société grecque est caractérisée par une mentalité très agonistique.

La manière de s’afficher en tant que citoyen évolue, dans le temps et dans l’espace. Dans les cités grecques d’Ionie et dans l’Athènes archaïque, au VIIème et au VIème siècle, la citoyenneté est caractérisée par le luxe. La possibilité de faire une distinction visuelle entre citoyens et non citoyens, par leurs parures précieuses, leurs parfums et leurs apparences apprêtées, est hautement valorisée par les auteurs de l’époque. Avec l’évolution des mœurs, l’image que l’on se fait du citoyen change considérablement au Vème et IVème siècle. En effet, bien que certains auteurs comme le Pseudo-Xénophon déplorent que les citoyens soient moins ostentatoirement distincts, la plupart des auteurs archaïques vont considérer le mode de vie luxueux comme de la décadence morale. La nouvelle conception de la citoyenneté, dont la primauté appartient à Sparte, est très austère. Elle trouve son fondement dans une existence plus rude, dans l’exercice physique, militaire et athlétique, que l’on pratique nu. Cela vise autant au développement du corps harmonieux des canons grecs qu’à l’entrainement militaire. Le citoyen grec est désormais un citoyen-guerrier. C’est pourquoi, selon Eschine, la pratique athlétique est interdite aux esclaves. Cette pratique athlétique est donc un signe de citoyenneté, tout comme l’est la pratique consistant à s’enduire d’huile avant de s’exercer. Les scènes de palestre sur les céramiques sont donc très appréciées, on y reconnait le citoyen aux attributs que sont l’aryballe et le strigile. Certains auteurs vont même jusqu’à dire qu’on reconnait le citoyen à son odeur, du moins à son aryballe. Au-delà de la dimension politique et juridique, la citoyenneté se démontre dans les comportements et les attitudes, dans un style de vie propre à un certain statut social.

Par ailleurs, la nécessité de se distinguer et de montrer son statut social se retrouve dans tous les autres domaines sociétaux. Le lieu de résidence n’y échappe pas. En effet, la maison reflète le propriétaire. Son statut social transparait en fonction de la localisation, de la taille, et de la décoration de celle-ci. Par exemple, habiter près de l’agora est souvent un signe de richesse. Il s’agit d’une façon de se présenter socialement. L’entrée sur la rue est importante, car c’est la première impression que l’on donne. La zone de réception est également richement décorée, afin d’impressionner les hôtes, comme en témoigne, à Délos, le péristyle aux colonnes de marbre, orné de sculptures et de mosaïques luxueuses du IIème siècle avant.

En matière architecturale cependant, ce ne sont ni les demeures résidentielles ni les bâtiments publics qui sont les plus imposants. Les bâtiments les plus monumentaux sont les temples, ce qui montre l’importance de la religion dans la vie de la cité. En effet, celle-ci est régie par le calendrier des fêtes religieuses. La religion grecque est un polythéisme, où différentes divinités coexistent. Ces dieux habitent le monde des hommes, ils sont partout et tout le temps, en relation avec les hommes à travers la mythologie qui explique le monde. La religion grecque est une religion du rite, et non du dogme, c’est-à-dire qu’il passe par des actes plutôt que par des croyances. Les rites religieux sont sociaux, ils règlent à la fois les relations entre les hommes et les dieux, et entre les hommes entre eux. Il s’agit de la partie la plus importante du culte, représentée sur de nombreuses céramiques et sur les frises ou bas-reliefs comme les Panathénées. L’espace sacré du sanctuaire, le hieron, est dominé par l’architecture du temple, mais c’est l’autel situé devant qui est la partie la plus importante. C’est ici que les fidèles se réunissent, qu’ont lieu les sacrifices, et que les viandes en résultant sont brulées. En effet, après le sacrifice a lieu un banquet ; on retrouve beaucoup de matériel pour banqueter, coupe à manger ou à boire, dans les sanctuaires. Sur le Parthénon, les frises illustrent la plus importante des fêtes religieuses à Athènes, les Panathénées. On mentionne des processions, des fêtes, des concours musicaux, des compétitions sportives, des courses de char et autres réjouissances. Lesdites festivités ont une fonction sociale et citoyenne : partager un repas commun dans un sanctuaire, participer aux festivités, c’est appartenir à la cité, à sa communauté, contrairement aux esclaves et aux étrangers qui n’étaient pas admis dans ce groupe.

On retrouve également dans les sanctuaires une myriade d’offrandes, que cela soit des céramiques, de petits objets ou des statues. En effet, certains chefs d’œuvre de la statuaire grecque sont des offrandes dédiées aux dieux, comme le Kouros de Samos, offert à Héra. Il s’agit d’un jeune homme en marbre de 5 mètres de hauteur, qui comporte la mention du nom du commanditaire, Ischès. Il faut imaginer, au-delà de l’aspect religieux, l’effet de cette statue sur la communauté. Elle a dû grandement contribuer à la renommée de celui qui a réalisé l’offrande. On remarque donc que les Grecs rivalisent jusque dans les sanctuaires pour bâtir leur statut social. On retrouve donc dans le culte deux aspects fondamentaux de la société grecque : l’inclusion ou l’exclusion de certaines personnes, et cette mentalité de concours.

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La valeur de l’erreur dans l’ Histoire d’une Grecque moderne de Prévost

  • Audrey Faulot

Diffusion numérique : 18 janvier 2019

Un article de la revue Études françaises  

Volume 54, numéro 3, 2018 , p. 27–43 Frontières du témoignage aux xvii e et xviii e siècles

Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2018

Les romans-mémoires, genre particulièrement en vogue en France dans le premier xviii e siècle, ont la particularité de faire parler un narrateur témoin de sa propre histoire. La valeur du témoignage proposé au lecteur repose alors sur l’articulation entre l’implication du mémorialiste et la prise de distance temporelle et réflexive rendue possible par les caractéristiques narratives du genre. Dans l’ Histoire d’une Grecque moderne (1740) cependant, le mémorialiste, qui raconte une de ses « erreurs » – une passion hors norme –, insiste volontiers sur la précarité et les biais qui altèrent son témoignage. L’ Histoire d’une Grecque moderne participe ainsi d’un changement d’horizon heuristique du témoignage : à mesure qu’il perd son rôle dans l’élaboration de la vérité, le témoignage se constitue en autre objet de connaissance, susceptible de ne plus délivrer un savoir que sur le témoin lui-même. Nous nous proposons dans cet article d’étudier les conséquences éthico-narratives de ce nouveau régime de l’erreur.

Romans-mémoires, a genre particularly in vogue in the first half of the 18th century in France, have the distinction of giving a voice to a narrator who is witness to his own history. The value of the testimony offered to the reader hinges on the interplay between the memorialist’s involvement and the temporal and reflexive distance made possible by the narrative characteristics of the genre. However, in The Greek Girl’s Story (1740) the memorialist, who recounts one of his “errors” – an extraordinary passion – readily acknowledges the precariousness and biases that alter his testimony. The Greek Girl’s Story thus participates in a heuristic change in the value of a testimony. No longer playing a role in unfurling the truth, the testimony becomes another object of knowledge, one that yields knowledge only on the witness himself. This article examines the ethical-narrative consequences of this new regime of error.

Corps de l’article

En lien avec l’enjeu mémoriel, les romans-mémoires – genre dans lequel un personnage fictif compose ses Mémoires – se donnent souvent pour des témoignages. Dans beaucoup d’entre eux, en effet, le mémorialiste présente son récit comme un éclairage précieux sur des événements auxquels il a participé et qui ont défrayé la chronique de son temps. Les romanciers peuvent puiser dans l’histoire judiciaire : Courtilz de Sandras et Mouhy composent respectivement les Mémoires de Madame la Marquise de Fresne (1701) et les Mémoires d’Anne-Marie de Moras (1739) à partir du procès du marquis de Fresne, accusé d’avoir vendu sa femme à un corsaire [1] , et de celui du comte de Courbon, condamné pour l’enlèvement d’une très jeune fille [2] . C’est aussi la ligne que suit Prévost – quoiqu’il romance considérablement la matière historique – lorsqu’il écrit l’ Histoire d’une Grecque moderne (1740) en s’inspirant du scandale causé par l’ambassadeur Ferriol, qui entretenait des liens étroits avec une jeune esclave qu’il avait élevée comme sa fille [3] .

Ces derniers cas, qui montrent l’affinité rhétorique et thématique entre les romans-mémoires et le matériau judiciaire, sont particulièrement intéressants pour la question du témoignage, parce que le romancier doit composer avec des événements véritables [4] qui ont déjà produit des discours propres à constituer une documentation historique. Le romancier réécrit ces événements à travers le prisme d’un personnage dont il invente les Mémoires – texte alternatif qui entre alors en concurrence avec les discours préexistants [5] . Pour gagner sa place parmi ces derniers, le romancier présente son narrateur-mémorialiste comme le plus à même de témoigner de sa propre histoire : il apporterait aux lecteurs les éclaircissements nécessaires à l’établissement de la vérité historique, quand bien même celle-ci serait une création romanesque.

Dans cette perspective, les romans-mémoires héritent d’une double exigence des Mémoires : la nécessité, pour le mémorialiste, d’être à la fois suffisamment impliqué dans son récit pour en être le garant, et de s’en distancier assez pour être porteur d’un savoir, qu’il soit d’ordre historique ou moral. Afin d’assurer sa crédibilité, le mémorialiste pratique ce funambulisme narratif, sur lequel repose la capacité d’élucidation de son oeuvre. Tel est sans doute l’horizon heuristique du genre [6]  : rechercher la vérité grâce au décalage entre le je narré, impliqué mais naïf, et le je narrant, extérieur mais averti.

Cependant, lorsqu’on observe des romans-mémoires, dont le pic de publication se situe en France dans les années 1730 et 1740, cet horizon heuristique apparaît largement inatteignable. Les oeuvres de Prévost ou de Marivaux semblent prospérer sur l’expérience des obstacles faite par les mémorialistes véritables [7]  : des Grieux s’attache à une passion qu’il ne peut désavouer dans son récit, Marianne à son mythe personnel… Qu’advient-il, en ce cas, de l’exigence testimoniale, aux prises avec une subjectivité de plus en plus envahissante, voire épistémophage ?

Nous nous proposons d’étudier cette question dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , ouvrage qui semble tirer un trait sur la prétention à la vérité du mémorialiste-témoin. Dès les premières lignes de son récit, en effet, le mémorialiste se présente au lecteur comme « suspect » parce qu’encore soumis aux affres d’une « passion violente [8]  ». Par bien des aspects, le roman de Prévost prend acte des difficultés qui menacent le mémorialiste, mais sa force est de retourner le problème : moins le témoin est fiable, plus il devient intéressant pour le lecteur, qui aperçoit ses erreurs. Est-ce à dire que, pour faire de bons romans-mémoires, il faudrait inventer des personnages de « mauvais » mémorialistes ? Nous voulons montrer que, par sa valeur exemplaire, l’ Histoire d’une Grecque moderne entérine le changement d’horizon heuristique du témoignage dans les romans-mémoires : à mesure qu’il perd son rôle dans l’élaboration de la vérité, comme pièce maîtresse d’une juridiction fondée sur l’intersubjectivité, le témoignage se constitue en autre objet de connaissance, susceptible de délivrer un savoir sur le témoin lui-même.

Le mal dans le remède ?

Le pari de Prévost dans l’ Histoire d’une Grecque moderne est audacieux : composer des Mémoires dans lesquels le mémorialiste jette d’emblée le doute sur son propos. Il est vrai que le mémorialiste – que nous appellerons par commodité Ferriol, selon l’usage – est chargé d’une telle aura de scandale que son récit ne pouvait que susciter la méfiance des lecteurs. Certes, Prévost s’éloigne largement de l’affaire qui lui a inspiré le roman et l’éditeur fictif, dans son Avertissement, récuse cette lecture à clés (voir HGM , 9). Mais même un lien vague et romancé suffit pour que la figure de Ferriol, en filigrane, éveille autant l’intérêt que la suspicion. Charles de Ferriol, en effet, outre sa relation avec Mademoiselle Aïssé, était réputé pour ses coups de folie, à l’instar de la grande fête qu’il organisa en 1709 et qui faillit tourner en incident diplomatique [9] . Les lecteurs de l’époque avaient accès à des documents relatant ces faits, comme les Voyages… de la Motraye, parus en 1727 [10] . Il ne fait aucun doute que Prévost s’emploie, dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , à construire une figure de mémorialiste particulièrement sulfureuse – d’où l’intérêt accordé à sa parole comme témoignage, même fictif.

En annonçant en outre, dès les premières lignes, que les Mémoires tourneront autour d’une passion, le roman de Prévost s’inscrit bien dans la veine de l’histoire scandaleuse. À cause de leur resserrement autour de cette passion, l’intrigue des Mémoires pourrait tenir en quelques lignes : missionné à Constantinople, Ferriol remarque dans un sérail une jeune esclave qu’il initie à la littérature et à la morale. Celle-ci prend pour nom Théophé. L’ayant achetée pour, dit-il, la libérer, le héros s’aperçoit qu’il est amoureux d’elle. Il tentera alors de la garder auprès de lui, aux prises avec plusieurs rivaux, jusqu’à ce que, de retour en France, sa jalousie vienne à bout de sa protégée.

Ces Mémoires prétendent donner aux lecteurs l’accès à une perspective privilégiée sur une affaire qui a excité la curiosité du public, grâce au témoignage du principal intéressé. Le mémorialiste est en effet un « homme connu dans le monde » ( HGM , 9), tandis que l’auteur de l’Avertissement promet « un double prix pour ceux qui auront eu quelque connaissance des principaux personnages » ( idem ). Les Mémoires doivent permettre de trancher entre une multitude de discours que le mémorialiste n’hésite pas à mentionner dans son ouvrage, pour mieux les tenir à distance. Ces discours interviennent vers la fin de l’ouvrage, ce qui, lorsqu’on rétablit la chronologie auctoriale, correspond au moment où le mémorialiste commence à élaborer le projet d’écrire ses Mémoires. Le Ferriol de Prévost constate ainsi que son aventure a nourri de nombreux commentaires qui manquent tous, d’une façon ou d’une autre, la vérité connue des seuls protagonistes :

Mes amis […] ne s’en tinrent point au récit que je leur fis naturellement d’une partie [des] aventures [de Théophé] ; […] ils prenaient les éloges que je leur faisais de ses principes et de sa conduite pour les exagérations d’un homme amoureux. D’autres venant à la connaître mieux, lui trouvaient effectivement tout le mérite que je lui attribuais […]. Mais il y eut bien plus de variété et de bizarrerie dans les jugements du public. On la fit d’abord passer pour une esclave que j’avais achetée en Turquie, et dont j’étais devenu assez amoureux pour avoir apporté tous mes soins à son éducation. Ce n’était pas s’écarter tout à fait de la vérité. Mais on ajoutait […] que le Grand Seigneur, étant devenu amoureux de mon esclave sur le récit qu’on lui avait fait de ses charmes, me l’avait fait demander, et que c’était l’unique sujet de tous les différends que j’avais eus à Constantinople. Et comme le visage de Théophé, malgré tout ce qu’il y avait conservé d’agréments, ne répondait plus à l’idée d’une femme qui s’était attiré tant d’admiration, on prétendait que pour me délivrer des tourments de la jalousie, j’avais défiguré une partie de ses charmes avec une eau que j’avais fait composer. D’autres prétendaient que je l’avais enlevée dans un sérail, et que cette hardiesse m’avait coûté la perte de mon emploi. / Je me rendis fort supérieur à toutes ces fables par la tranquillité avec laquelle je les entendis, et je fus toujours le premier à les tourner en badinage. HGM , 111

Ici, trois types d’interprétation se font concurrence : celle de Ferriol, qui prétend n’avoir que de la « considération » pour Théophé, celle de ses amis, qui le croient amoureux de l’ancienne esclave, et celle du « public », qui affabule volontiers à partir de faits pourtant véridiques. Dans cette circulation de la parole, qui expose le privé au public, la vérité et le mensonge ne se trouvent pas toujours là où on les attendrait. Le mémorialiste a sans doute tort lorsqu’il présente comme de la considération ce qui pourrait aisément passer pour du dépit amoureux. Ainsi, les amis du mémorialiste auraient raison, mais il n’est pas impossible de lire derrière leur curiosité insistante une passion naissante qu’au demeurant Théophé semble inspirer à tous ceux qui la fréquentent [11] . Le public invente des « fables » fort romanesques pour pallier sa méconnaissance des faits, mais la litote « ce n’était pas s’écarter tout à fait de la vérité » laisse supposer que ces fables visent parfois juste.

Le potentiel fabulatoire des événements exige donc que le mémorialiste prenne la parole pour apporter les précisions dont lui seul a connaissance – précisions qui devront permettre de trancher entre ces différentes interprétations. Ainsi que le dit Ferriol dans les dernières lignes de ses Mémoires, lorsqu’il apprend la mort de Théophé : « j’ai formé le dessein de recueillir par écrit tout ce que j’ai eu de commun avec cette aimable étrangère, et de mettre le public en état de juger si j’avais mal placé mon estime et ma tendresse » ( HGM , 121). Ferriol délègue au public la charge de juger de l’héroïne : savoir si elle a été sincère ou manipulatrice [12] . Il se présente à cet égard comme un témoin dont le discours est à resituer dans une abondance d’autres témoignages, que le lecteur-juge doit examiner – à ceci près, évidemment, qu’il est un témoin à charge et qu’en vertu de la forme monodique des Mémoires, seul son point de vue se trouve développé [13] . Les Mémoires prennent place dans le dispositif judiciaire ainsi établi.

Pourtant, dès le début de l’ouvrage, le mémorialiste porte un coup fatal à ce projet. Le célèbre exorde de l’ Histoire d’une Grecque moderne prend le contre-pied de l’éthos qu’on attend d’un témoin :

Ne me rendrai-je point suspect par l’aveu qui va faire mon exorde ? Je suis l’amant de la belle Grecque dont j’entreprends l’histoire. Qui me croira sincère dans le récit de mes plaisirs ou de mes peines ? […] En un mot, quelle fidélité attendra-t-on d’une plume conduite par l’amour ? Voilà les raisons qui doivent tenir un lecteur en garde. Mais s’il est éclairé, il jugera tout d’un coup qu’en les déclarant avec cette franchise j’étais sûr d’en effacer bientôt l’impression par un autre aveu. J’ai longtemps aimé, je le confesse encore, et peut-être ne suis-je pas aussi libre de ce fatal poison que j’ai réussi à me le persuader. […] Je suis un amant rebuté, trahi même, si je dois m’en fier à des apparences dont j’abandonnerai le jugement à mes lecteurs ; estimé néanmoins de ce que j’aimais, écouté comme un père, respecté comme un maître, consulté comme un ami ; mais quel prix pour des sentiments tels que les miens ! Et dans l’amertume qui m’en reste encore, est-ce des louanges trop flatteuses ou des exagérations de sentiments qu’on doit attendre de moi pour une ingrate qui a fait le tourment continuel de ma vie ? HGM , 11

D’emblée, Ferriol se présente comme un témoin d’autant moins fiable qu’il est intéressé : sa passion est capable de « faire changer de nature » à tous les faits qu’il présente dans son récit. La narration agirait comme un filtre qui déforme la vérité objective. On mesure les implications d’une telle conception pour les genres narratifs à la première personne : peuvent-ils encore prétendre à la vérité, si toute prise de parole subjectivise irrémédiablement les objets dont elle s’empare ?

De plus, ce phénomène gagne en intensité à mesure que le mémorialiste écrit : par bien des aspects, ce dernier semble plus averti au début qu’à la fin du passage. Les questions rhétoriques par lesquelles Ferriol expose les lacunes de son récit témoignent d’une lucidité, sinon imparfaite, du moins naissante. Le mémorialiste pourrait ainsi poser le premier jalon d’une maïeutique mémorielle : renoncer à ses croyances est l’étape préliminaire d’un cheminement critique. Cependant, la suite du passage blesse cette attente : le pathos envahit progressivement la narration. Au milieu du paragraphe, on trouve encore, dans des formules comme « j’ai longtemps aimé, je le confesse », une séparation entre le je narré et le je narrant, au service d’un examen de soi qui tend vers la confession. Mais le mémorialiste, à mesure qu’il revient sur les maux de la passion et ce qui les a causés – les refus de Théophé –, laisse libre cours à son « amertume », qui se traduit par des reproches sans ambiguïté, comme si le témoin était débordé par son récit.

Ainsi, le début de l’ Histoire d’une Grecque moderne met en évidence les dommages collatéraux de l’écriture mémorielle : elle ressuscite les sentiments du mémorialiste, les rendant presque aussi vivaces qu’au moment où ils ont été vécus [14] . La narration rétrospective est donc susceptible d’abolir la distance critique sur laquelle le mémorialiste se fondait pour légitimer sa prise de parole. Il ne s’agit pas seulement pour le mémorialiste de négocier avec des passions qui pourraient se manifester dans le récit, car la narration rétrospective a un effet génératif : elle ressuscite, voire fabrique, ces passions. Sa valeur de témoignage s’en trouve fortement remise en question. Ainsi, le mal serait dans le remède : l’exigence d’implication, censée faire la valeur des Mémoires, est aussi ce qui affecte, dans ce cas précis, l’enjeu mémoriel. Que penser d’un témoin qui, en témoignant, perdrait sa fiabilité à mesure que ses souvenirs gagnent en acuité ?

Une généalogie des erreurs

Par conséquent, la perspective se déplace : dans le cas de la Grecque moderne , si les Mémoires ne peuvent plus donner accès à la vérité historique, encore leur est-il possible de montrer ce qui cause, motive ou nourrit les erreurs du mémorialiste. Dans les genres rétrospectifs, la narration juxtapose en effet deux diégèses : les aventures que le mémorialiste a vécues, mais aussi la transformation du mémorialiste écrivant ses Mémoires. La rédaction constitue ainsi une aventure à part entière, parce que le lecteur voit ce qu’elle produit dans le temps.

Dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , Prévost montre, encore plus clairement que dans ses autres romans-mémoires, que ce processus introspectif joue à plein contre l’exigence de vérité postulée par le mémorialiste à l’orée de ses Mémoires. Il s’empare en cela d’une des potentialités du genre : reconstituer la prise de parole dans son historicité. Il accorde en effet une attention particulière à la façon dont Ferriol juge et commente des événements qui viennent de se dérouler, mettant en évidence les jeux de transformation, voire de déformation, qui affectent les souvenirs du mémorialiste.

Prenons par exemple la scène, essentielle dans l’économie du roman, au cours de laquelle Ferriol, qui a acheté Théophé et l’a amenée dans sa maison d’Oru, se voit pour la première fois repoussé par la jeune femme. On attendrait, dans cette scène, une poétique de l’élucidation caractérisée par une forte présence du je mémorialiste, car le personnage y découvre pour la première fois sa méprise. Ceci devrait inviter le mémorialiste à revoir l’interprétation des événements racontés juste avant : Ferriol pensait en effet que la reconnaissance de Théophé cachait une passion naissante.

Mais tel n’est pas le traitement narratif que Prévost réserve à cette scène. Une fois couché, Ferriol repasse dans sa tête le refus de Théophé. Submergé par le dépit, il vient alors à en donner une interprétation très différente :

Cependant, à peine l’obscurité et le silence de la nuit eurent-ils commencé à recueillir mes sens, que toutes les circonstances qui venaient de se passer à mes yeux se représentèrent presque aussi vivement à mon imagination. […] Il ne me manquait, ajoutai-je en raillant ma propre folie, que de prendre une passion sérieuse pour une fille de seize ans, que j’avais tirée d’un sérail de Constantinople […]. Passant ensuite au refus qu’elle m’avait fait de ses faveurs après les avoir prodiguées à je ne sais combien de Turcs, je m’applaudis de ma délicatesse, qui me faisait attacher un si grand prix au reste du vieux Chériber. Mais je trouvais encore plus admirable que Théophé eût appris dans un espace si court à connaître la valeur de ses charmes […]. Elle s’est imaginée, disais-je, sur l’air de bonté que je porte dans mon visage et dans mes manières, qu’elle allait faire de moi sa première dupe ; et cette jeune coquette, à qui j’ai supposé tant de naïveté et de candeur, se promet peut-être de me mener bien loin par ses artifices. HGM , 49-50

Le mémorialiste livre ici ses pensées juste après l’événement, ce qui a pour conséquence de dédoubler la scène du refus. Elle avait été racontée une première fois au moment des faits ; elle est racontée une seconde fois lorsque Ferriol se la remémore immédiatement après l’avoir vécu. Une telle redondance, susceptible d’entraver la progression de l’intrigue romanesque, n’a de sens que si l’on considère que l’intrigue porte en réalité sur la fabrique du témoignage. Il faut en effet se rappeler que la scène est une mise en abyme : elle est racontée par un mémorialiste qui se souvient de la façon dont il s’était remémoré les événements. L’attention se déporte donc sur la manière dont la mémoire proche façonne les faits dont le mémorialiste est en train de discuter la pertinence. Véritable poétique de l’après-coup, cette logique nécessite de prendre en compte une temporalité longue. Elle suggère que le vécu in situ des événements ne vaut pas grand-chose : ce qui fait l’histoire, c’est la façon dont ces événements se sont fixés, sous une certaine forme, dans la mémoire des protagonistes.

Ainsi, mû par un « mouvement de dépit et de confusion » ( HGM , 49) qui est la conséquence de son orgueil blessé, Ferriol en vient à voir en Théophé une esclave manipulatrice. Ce cheminement se fait progressivement. D’abord, Théophé est rabaissée au rang d’esclave, sans qu’il soit fait mention de sa supposée manipulation. Puis Ferriol en arrive à émettre l’idée que Théophé a « appris […] à connaître la valeur de ses charmes » ( idem ). Ce soupçon de coquetterie, encore hésitant, se transforme finalement en invective : Ferriol se maudit d’être la « dupe » ( HGM , 50) de la jeune femme. À ce moment précis, la narration bascule du discours indirect au discours direct, signe que les sentiments en sont venus à déborder le jugement. Plus Ferriol se représente les événements, moins il semble capable de les analyser. Et encore, cet infléchissement n’est que le fait d’un passé proche. Si l’on rapporte ces scènes d’introspection au cadre narratif plus lointain vers lequel elles renvoient, c’est-à-dire à l’exorde des Mémoires, il apparaît clairement que le mémorialiste s’est enferré dans ses doutes et ses obscurités.

L’hypothèse que le mémorialiste soumet à l’examen du lecteur – Théophé est-elle manipulatrice ? – est donc le résultat d’une trajectoire subjective dont les Mémoires reconstituent la formation. Les passages introspectifs, nombreux dans le roman, apparaissent comme l’antichambre des Mémoires : ils révèlent la façon dont s’élaborent les biais du mémorialiste et, sans doute aussi, ses erreurs, jusqu’à façonner le regard qu’il porte sur sa propre histoire. Prévost montre l’ampleur d’une logique subjective qui fonctionne à rebours de la logique historique : les sentiments prospèrent à mesure que les événements qui les ont causés s’éloignent dans le temps. Ainsi, toute histoire est productrice de biais : on comprend pourquoi les mémoires fictifs ont pu participer, de façon radicale, au « pyrrhonisme historique » qui « hante l’épistémologie historique européenne du xviii e  siècle [15]  ».

L’ Histoire d’une Grecque moderne retrace en effet une trajectoire herméneutique : le mémorialiste, qui croit d’abord pouvoir accéder à une connaissance assez objective des événements, finit par douter de tout. Signe du triomphe de cette posture critique, le mémorialiste dit, vers la fin de son récit, en écoutant le comte de M. Q. lui raconter ses aventures, qu’il pouvait s’agir de « vérité » comme de « fiction » ( HGM , 102). Les Mémoires de Ferriol permettent donc d’éclairer les origines de sa détresse herméneutique. Pourrait-on voir en Ferriol le sujet témoin d’une maladie qui semble frapper toute une époque, les contemporains de Prévost étant volontiers des « lecteurs hyper-critiques [16]  » ? Cette perspective, particulièrement visible dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , invite à penser que les Mémoires et les genres qui en sont dérivés ambitionnent souvent de diagnostiquer les maladies épistémologiques de leur temps.

En mettant en évidence, d’une part, le décalage entre le vécu des événements et les conditions de production du témoignage et, d’autre part, la trajectoire épistémologique du mémorialiste, l’ Histoire d’une Grecque moderne s’attache à faire la généalogie des erreurs qui hantent les Mémoires. Cet angle d’étude emprunte sans doute beaucoup à la méthode de Malebranche, dont on sait qu’il constitue une source importante pour Prévost comme pour beaucoup d’autres [17] . Dans De la recherche de la vérité , le philosophe, partant de l’idée que la vérité ne peut être découverte que par un sujet enquêteur, conseille à ce dernier d’enquêter sur sa propre subjectivité. Selon Malebranche, l’erreur, conséquence du péché originel, est inhérente à la condition humaine et se manifeste par un attachement excessif de l’homme à son corps. La connaissance de soi est donc préalable à toute investigation : il s’agit pour le sujet de traquer les erreurs qui pourraient affecter sa perception comme son jugement, en scrutant le fonctionnement de son corps et de son esprit [18] . Dans cette perspective, l’erreur n’est pas seulement un obstacle à la connaissance : elle constitue un jalon paradoxal pour accéder à la vérité. L’erreur, dont il faut trouver la cause, est à la fois un problème et un objet d’étude.

On mesure à quel point cette conception appelle à une lecture critique des témoignages. Puisque le mémorialiste n’est pas en mesure de mener l’enquête et d’examiner ses propres erreurs, c’est au lecteur, qui constate in vivo les effets des passions sur la fiabilité du mémorialiste, de reconstituer la généalogie de ses erreurs. On assiste alors, dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , à une métamorphose de la scène judiciaire qui sous-tendait les Mémoires : le lecteur y gagne moins une position de juge que d’enquêteur, et le mémorialiste y joue moins le rôle d’un témoin qu’il ne s’offre comme objet d’étude. C’est en ce sens que nous pouvons parler d’un changement d’horizon heuristique. S’il y a incompatibilité entre l’exigence d’implication du mémorialiste – le moyen – et la recherche de la vérité historique – la fin –, le moyen peut devenir une finalité en lui-même.

Ce dont témoigne le témoignage

Ce changement d’horizon heuristique se traduit de deux façons : le témoignage ne permet plus d’éclairer des faits, et ce, même d’une façon imparfaite ; par conséquent, la seule vérité qu’il est susceptible de livrer ne portera plus que sur les conditions de sa production, c’est-à-dire sur la subjectivité elle-même.

La valeur du témoignage avait déjà été largement remise en question dans des ouvrages comme Les illustres françaises de Robert Challe (1713) : la vérité sur un personnage tel que Sylvie ne s’y obtient qu’en croisant les témoignages faussés des divers protagonistes qui l’ont connue. En confrontant leurs points de vue sur l’infidélité supposée de l’héroïne, ces personnages-devisants se rendent compte – mais trop tard – qu’ils se sont trompés sur son compte. Cependant, dans Les illustres françaises , le témoignage, bien que biaisé et douteux, pouvait trouver sa place dans une enquête collective qui faisait la part belle à l’intersubjectivité : il jouait son rôle, même amendé, de vecteur vers la vérité.

Dans l’ Histoire d’une Grecque moderne , où l’enquête porte pourtant sur le même sujet – l’infidélité féminine –, les divers témoignages recueillis par le mémorialiste – et a fortiori son propre témoignage – ne connaissent pas le même succès. Cet échec est particulièrement sensible à la fin du roman, alors que Ferriol, revenu en France avec Théophé, doute de plus en plus de la vertu de la jeune femme. La dernière partie des Mémoires développe une intrigue avec M. de S…, M. de R… et le jeune comte de …, de nouveaux admirateurs de Théophé. Pour découvrir auquel des trois Théophé donne sa préférence, Ferriol engage une vieille veuve chargée de la surveiller. Lorsqu’il demande pour la première fois à la veuve son témoignage sur la conduite de Théophé, celle-ci l’assure d’abord de la vertu de la jeune femme. Mais Ferriol se met à douter de la fiabilité de la veuve, qu’il soupçonne d’être « le jouet » de M. de R… et du comte de …, à la suite d’un autre témoignage, celui de M. de S… :

Le témoignage de M. de S…, qui découvrit à la fin cette comédie, et toutes les preuves qui auraient été différentes du rapport de mes yeux, n’auraient jamais eu la force de me persuader [de l’infidélité de Théophé]. / Un jour […], M. de S… me conjura de monter en carrosse avec lui pour me rendre témoin d’une scène qui me donnerait enfin plus de confiance à ses plaintes. Il avait découvert, à force de soins, que Théophé et la vieille veuve s’étaient laissé engager dans une partie de promenade, qui devait finir par une collation dans les jardins de Saint-Cloud. Il n’ignorait ni le lieu ni les circonstances de la fête ; et, ce qui lui échauffait l’imagination jusqu’à lui faire mêler des menaces à son récit, il savait que M. de R… et le jeune comte composaient toute la compagnie des deux dames. Quelque couleur que la veuve pût donner à cette partie, j’y trouvai tant d’indiscrétion que je ne balançai point à la condamner. HGM , 112-113

Le premier témoignage, peut-être biaisé, est récusé par un second témoignage encore moins crédible : M. de S…, en effet, est amoureux de Théophé et il craint ses deux jeunes rivaux. Il a « l’imagination [échauffée] » par sa passion, ce qui invite à douter de son témoignage. Même en espionnant la fameuse partie, le mémorialiste n’obtient pas les éclaircissements espérés : il ne s’y est « rien passé d’absolument condamnable » ( HGM , 113), conclut-il. Intervient donc un troisième témoignage : celui du mémorialiste, qui observe la scène. Mais ce témoin n’est pas plus fiable. Si Ferriol doute du témoignage de la veuve et prête l’oreille à celui de M. de S…, c’est aussi parce que la jalousie le fait « appréhender de voir ou d’entendre ce [qu’il appréhendait] le plus mortellement » ( HGM , 102), ainsi qu’il l’avait analysé lors d’une confrontation avec un précédent rival, dans un éclair de lucidité. Le quatrième témoignage, celui de Théophé, qui explique sa conduite par la politesse, ne permet pas plus au mémorialiste de trancher.

Un nouveau témoignage de la veuve, qui accuse cette fois Théophé de mener une vie dissolue, vient renforcer cet « amas d’illusions » ( HGM , 115). Le mémorialiste demande que « des imputations si graves » ne soient « pas regardées comme des vérités certaines avant qu’elles eussent été confirmées pas des témoignages sensibles » ( HGM , 117). C’est ici qu’il commence à se méfier de la veuve : « vous vous êtes exposée vous-même à d’étranges soupçons si vous ne trouverez pas le moyen de vérifier vos découvertes » ( idem ), ajoute-t-il. La rupture entre le témoin et l’auditeur est consommée : « Nous nous quittâmes fort mal satisfaits l’un de l’autre ; car si elle ne m’avait pas trouvé toute la confiance qu’elle aurait voulue pour son récit, j’avais aperçu dans son zèle plus d’amertume et de chaleur que je ne devais attendre de la seule envie de m’obliger » ( HGM , 117-118), écrit-il.

Lorsque la veuve vient avertir Ferriol qu’il a l’opportunité de surprendre Théophé avec son amant, celui-ci se précipite mais trouve sa protégée seule. La veuve prétend que l’amant s’est échappé ; le narrateur ne sait qu’en penser :

J’avais si peu d’objection à faire et au témoignage d’une femme que je n’osais soupçonner d’imposture et à celui de mes yeux qui ne m’avaient rien fait découvrir dans la chambre de Théophé, que ne voyant que des sujets d’épouvante et de confusion dans cette aventure, je pris le parti de regagner promptement mon lit pour me remettre de la cruelle agitation où j’étais HGM , 119

conclut-il sans trancher. Un peu plus tard, Théophé jette le discrédit sur la veuve : il faudrait « [se] défier de son témoignage » ( HGM , 120) car, rejetée par son amant, elle serait jalouse du succès de Théophé auprès des hommes. Fait intéressant : la veuve ne ment pas, comme le remarque subtilement Théophé, mais sa jalousie lui fait donner à ce qu’elle observe « tout le sens que la malignité peut inventer » ( idem ).

Cette intrigue conclut les Mémoires, qui s’achèvent peu après ces lignes. Il n’est pas anodin que Prévost ait choisi de terminer son roman par un ultime échec herméneutique, encore plus retentissant que les autres. Il montre à quel point tout témoignage est biaisé, même lorsque le témoin est persuadé de sa bonne foi. Le lecteur doit alors rapporter ces indices closulaires à l’ensemble de l’oeuvre, pour en tirer un avertissement qu’on voyait déjà apparaître dans le discours liminaire des Mémoires : le mémorialiste étant prisonnier de ses biais, il lui est impossible de « rechercher la vérité », qu’importe le nombre de témoignages qu’il pourra examiner et confronter entre eux.

Dans ce cas, l’invitation faite par Ferriol au lecteur – juger Théophé en prenant appui sur les Mémoires – s’apparente à un véritable traquenard. Mais c’est aussi un ultime test pour le lecteur « hyper-critique » auquel ces Mémoires pessimistes auront donné le jour : ce lecteur doit, sans doute, tirer les conséquences de l’échec du mémorialiste, en renonçant à considérer son témoignage comme une pièce maîtresse dans la recherche de la vérité historique. Les discussions sur l’ Histoire d’une Grecque moderne ont souvent opposé les partisans de la culpabilité de Ferriol ou de Théophé à ceux du doute absolu ménagé par ses Mémoires. Mais si l’on considère, comme nous l’avons dit précédemment, que ce roman-mémoires diagnostique une maladie épistémologique de son temps, il est aussi possible de supposer qu’il s’en fait le médecin. L’ Histoire d’une Grecque moderne , en écho avec d’autres oeuvres sceptiques, inviterait ainsi le lecteur à reconsidérer la place et la valeur qu’il attribue au témoignage.

Si le lecteur ne doit plus viser la recherche de la vérité – distinguer le vrai du faux dans le récit du mémorialiste –, comment le témoignage est-il encore susceptible de constituer un objet de savoir ? Dans tous les exemples de témoignages faux ou douteux que nous avons donnés ci-dessus, il apparaît clairement que les erreurs des témoins révèlent quelque chose sur ces derniers, qu’il s’agisse de la passion de M. de S…, de la jalousie de Ferriol ou de la frustration de la veuve. C’est Ferriol lui-même qui s’en rend compte, en confrontant un des prétendants de Théophé, Synèse, le propre frère présumé de la jeune femme, tombé amoureux d’elle :

Sans lui reprocher son amour, je lui dis que la vérité étant indépendante de son consentement ou de son désaveu, ce n’était pas le discours qu’il m’avait tenu, ni la légèreté avec laquelle je le voyais changer de langage, qui règlerait mes idées sur la naissance de sa soeur ; mais que j’en tirais une conclusion plus infaillible pour la certitude de ses propres sentiments ; qu’en vain la bouche se rétractait, quand le coeur s’était expliqué. HGM , 60

Synèse a beau démentir sa passion, tout en lui trahit cette dernière, qui apparaît ainsi clairement au mémorialiste. Lors de cette confrontation, Ferriol met en évidence le paradoxe qui pèse sur le témoignage dans l’ Histoire d’une Grecque moderne  : les discours erronés peuvent se révéler justes lorsqu’on les regarde, non comme des thèses à infirmer ou à confirmer, mais comme un matériau susceptible de renseigner sur celui qui les formule. Ferriol pourrait s’appliquer à lui-même le reproche qu’il fait à Synèse – preuve supplémentaire que, même dans l’aveuglement le plus profond, il est encore possible d’avoir raison, et énième retournement ironique orchestré par le romancier.

Pour trouver la vérité, il suffit donc d’écouter le mémorialiste, mais de l’écouter autrement : ses Mémoires parlent pour lui , comme un corps qu’il s’agirait pour le lecteur d’étudier. Tout ceci attribue une valeur nouvelle à l’erreur : elle n’est plus obstacle vers la vérité, mais matériau privilégié pour l’étude de la subjectivité. Avec un roman-mémoires comme l’ Histoire d’une Grecque moderne , il devient clair que le soupçon endémique qui pesait sur le témoignage depuis plusieurs décennies a fini par le constituer en objet d’un savoir alternatif. Ceci ouvre sur une poétique du signe linguistique comme symptôme.

Est-ce à dire que les romans-mémoires de Prévost, en accordant à la généalogie des erreurs du mémorialiste une place centrale, appliqueraient, en quelque sorte, la méthode de Malebranche, en donnant le jour à un lecteur averti ? Voire. Car lorsqu’on tire les conséquences littéraires de cette nouvelle philosophie, on affronte un paradoxe inquiétant, que Prévost expose au grand jour. Si la profondeur de l’erreur fait la richesse de l’aventure mémorielle, alors une carrière romanesque sans précédent s’ouvre à tous les « mauvais » mémorialistes – « mauvais », dirons-nous en noircissant volontairement le trait, au sens où ils échouent à atteindre le but qu’ils se sont fixé, soit la connaissance des événements historiques. Pour exciter le jugement critique du lecteur, il lui faut en effet matière à réflexion. Moins le témoin est fiable, plus il devient intéressant pour le « lecteur hyper-critique », ce qui incite à donner la parole à un personnel romanesque volontiers constitué d’affabulateurs et affabulatrices (Marianne), de manipulateurs et manipulatrices (Suzanne), voire de pervers (Ferriol, Cleveland) et plus généralement à tous ceux qui sont prêts au pire pour vivre dans leur illusion (des Grieux).

On assiste ainsi, in fine , à une subversion des principes malebranchistes que les romans-mémoires comme l’ Histoire d’une Grecque moderne semblaient pourtant mettre en oeuvre. Ce phénomène rappelle d’autres détournements des philosophèmes malebranchistes qui ont lieu tout au long du xviii e  siècle, la recontextualisation des idées de Malebranche favorisant « leur insertion en de nouveaux contextes, parfois à l’encontre des intentions explicites de leur créateur [19]  ». L’autre modèle des Mémoires, celui de la confession, s’en trouve singulièrement détourné. Alors que les confessions, comme le veut le genre, présentent un narrateur qui, ayant pris conscience de ses erreurs, retrace le parcours critique qui lui a permis d’arriver à ce point, les romans-mémoires du premier xviii e  siècle semblent faire leur miel de l’ampleur et du caractère abyssal de ces erreurs.

Ce paradoxe était déjà en germe dans le système malebranchiste : s’intéresser à ce qui produit les erreurs – les passions, notamment – revient à prendre le risque de se laisser fasciner par elles. De nombreux romans-mémoires semblent ainsi prospérer sur cette fascination. Tout se passe comme s’ils entérinaient le constat fait par plusieurs mémorialistes historiques du Grand siècle – dont les Mémoires, comme ceux du cardinal de Retz, commencent à être publiés au début du xviii e  siècle –, selon lequel il est fort difficile de prétendre à l’objectivité en matière de vérité historique [20] , pour en tirer un principe romanesque. Dans la proportionnalité ainsi postulée entre les défaillances du témoin et l’intérêt littéraire du récit, on voit sans doute à l’oeuvre une « volonté de savoir » qui ne cherche plus à cacher le fait qu’elle s’intéresse avant tout à elle-même.

L’ Histoire d’une Grecque moderne reprend donc un appareil discursif hérité des Mémoires véritables : le narrateur-mémorialiste prétend éclairer le lecteur en lui donnant accès à une connaissance personnelle des événements. Il met pour cela en place une scène judiciaire, en invitant le lecteur à juger l’héroïne en se fondant sur son témoignage. Prévost, cependant – là aussi bon lecteur des Mémoires véritables, qui ne cachaient pas cette difficulté –, met en évidence la façon dont se sont formés et développés les biais du mémorialiste, jetant par là même le doute sur son témoignage. En faisant de l’histoire de ce doute la principale intrigue du roman, il donne le jour à un lecteur « hyper-critique » qui est invité à revoir la place du témoignage dans son système de pensée. Par conséquent, le témoignage ne renseigne plus que sur le fonctionnement de la subjectivité, les Mémoires pouvant être envisagés comme un corps parlant. L’ Histoire d’une Grecque moderne semble ainsi entériner le changement d’horizon heuristique du témoignage. Mais elle envisage également, dans la lignée de l’ Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut dont elle peut apparaître comme la réécriture cynique, les interrogations morales que suscite ce changement : il donne largement la voix, pour satisfaire ce lecteur « hyper-critique », à une galerie de mémorialistes qui se démarquent par leur absence de fiabilité en tant que témoins.

Parties annexes

Note biographique.

Docteure et chercheure associée à l’Université de Picardie – Jules Verne, agrégée de Lettres modernes et ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon, Audrey Faulot mène des recherches sur la question de l’identité dans la littérature narrative du premier xviii e siècle. Elle a notamment codirigé le collectif Prévost et les débats d’idées de son temps (Louvain, Peeters, coll. « La République des Lettres », 2015).

Voir Jean Lombard, Courtilz de Sandras et la crise du roman à la fin du siècle , Paris, Presses universitaires de France, 1980, p. 396.

Voir la postface de René Démoris dans Mouhy, Mémoires d’Anne-Marie de Moras , Paris, Desjonquères, 2006, p. 205-207.

Sur cette question, voir le commentaire d’Allan Holland dans Prévost, Oeuvres de Prévost , éd. Jean Sgard, t.  viii , Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1986, p. 277-281.

La frontière est mince et, bien sûr, relativement artificielle entre ce qu’on a coutume d’appeler les « pseudo-mémoires » – les Mémoires inventés d’un personnage réel – et les « romans-mémoires ». Le traitement du matériau historique y est certes assez différent, mais dans des cas comme l’ Histoire d’une Grecque moderne , où l’anecdote originelle affleure, il devient difficile d’établir une distinction absolue. Sur cette terminologie, voir René Démoris, Le roman à la première personne du Classicisme aux Lumières , Genève, Droz, 2000 [1975], troisième partie, chapitre I « Histoire, roman, Mémoires », p. 179-199.

Ceci tient au genre des Mémoires lui-même, qui s’est largement développé en réplique à l’historiographie. Sur cette question, voir Frédéric Charbonneau, Silences de l’histoire : les Mémoires français du xvii e  siècle , Sainte-Foy [Québec], Presses de l’Université Laval, 2001, en particulier p. 48-57.

Par « horizon heuristique », nous entendons le but que de nombreux Mémoires ont en vue, sans présumer de leur réussite ni même de la volonté effective des mémorialistes d’atteindre ce but.

De nombreux Mémoires, à l’époque classique, sont prompts à développer une poétique de déploration ou à mettre en évidence le fait que l’évocation des souvenirs participe d’un plaisir personnel.

Prévost, Histoire d’une Grecque moderne dans Oeuvres de Prévost, t.  iv , p. 11. Désormais abrégé en HGM , suivi du numéro de page.

Elle est d’ailleurs racontée dans le roman et appuie la thèse de la folie du mémorialiste : voir p. 97-98.

Sur ces sources probables de Prévost, voir Alan J. Singerman, L’abbé Prévost : l’amour et la morale , Genève, Droz, 1987, p. 258.

L’essentiel de l’intrigue tourne autour de la rivalité entre Ferriol et tous ceux qui, ayant vu Théophé, sont tombés amoureux d’elle. La liste étant longue, nous préférons renvoyer aux annexes de notre thèse de doctorat (Audrey Faulot, Questions d’identité dans les romans-mémoires de Prévost (1728-1763) , thèse de doctorat soutenue à l’Université de Picardie – Jules Verne le 8 octobre 2016, p. 876).

Voir Jean Sgard, Prévost romancier , Paris, José Corti, 1968, p. 433-443.

Le mémorialiste feint de balancer entre deux interprétations, mais, de fait, il en privilégie une. On le voit à des formules comme « Le procès de mon ingrate n’est instruit qu’à demi » ( Histoire d’une Grecque moderne , p. 106, nous soulignons). En ce sens, sa pseudo-neutralité est aussi un artifice du mémorialiste, aisément démasquable. Voir Florence Lotterie, Le genre des Lumières. Femme et philosophe au xviii e  siècle, Paris, Classiques Garnier, coll. « L’Europe des Lumières », 2013, p. 202.

Il faudrait bien sûr rapporter ce phénomène à la philosophie des « traces » chez Malebranche : les sentiments forts que nous avons éprouvés laissent en nous des « traces » susceptibles de se rouvrir lorsque nous y repensons. Toute cette conception est développée dans le livre ii de De la recherche de la vérité , éd. Jean-Christophe Bardout, Paris, Vrin, 2006, consacré à l’imagination.

Bertrand Binoche, « Le pyrrhonisme historique ou le fait mis à nu », dans Philippe Beck et Denis Thouard (dir.), Popularité de la philosophie , Fontenay-aux-Roses, ENS éditions, 1995, p. 41.

Nous reprenons l’expression de René Démoris, op. cit. , p. 189.

Voir Jean Deprun, « Thèmes malebranchistes dans l’oeuvre de Prévost », L’Abbé Prévost , Actes du colloque d’Aix-en-Provence, 20 et 21 décembre 1963, Aix-en-Provence, Ophrys, 1965, p. 155-172.

« On ne se contente pas d’y faire une simple exposition de nos égarements, on explique encore en partie la nature de l’esprit. On ne s’arrête pas, par exemple, à faire un grand dénombrement de toutes les erreurs particulières des sens, ou de l’imagination, mais on s’arrête principalement aux causes de ces erreurs », Malebranche, « Préface » à De la recherche de la vérité , p. 114.

Jean-Christophe Bardout, « Quelques remarques sur le malebranchisme en France », dans Delphine Antoine-Mahut (dir.), Malebranchismes des Lumières. Études sur les réceptions contrastées de la philosophie de Malebranche, fin xvii e et xviii e  siècles , Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2014, p. 16. Sur une autre entreprise de subversion des idées malebranchistes, voir aussi Antony Mc Kenna, « Du malebranchisme dans les manuscrits philosophiques clandestins : les lunettes de Pierre Bayle », ibid. , p. 207-222.

Les Mémoires du cardinal de Retz, par exemple, s’inscrivent « dans la continuité d’une écriture polémique » (Myriam Tsimbidy, Le cardinal de Retz polémiste , Saint-Étienne, Presses de l’Université de Saint-Étienne, 2005, p. 11).

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